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Le Palais et son armée de «crédibilisateurs» !

 

Par Hakim Laâlam  
Email : hlaalam@gmail.com
FLN. Toutes les tentatives de redressement ont échoué. Ben
oui ! Forcément ! Quand c’est …

… tordu, c’est tordu !

Il fallait juste mieux regarder. Se montrer un peu plus attentif au frémissement. Ne pas se braquer sur les gros dossiers, et se donner la peine de collationner un certain nombre de «sorties» en apparence anodines mais au fond tellement parlantes. D’abord, les efforts touchants de Mohamed Seddiki pour nous démontrer qu’il n’est pas et ne sera jamais une potiche. La grâce en moins, il me fait penser aux Miss, les heureuses élues aux concours de beauté à travers le monde et qui se précipitent sur les plateaux télé pour affirmer – alors qu’aucun journaliste ne leur aura vraiment posé la question – qu’elles ont lu Gabriel Garcia Marquez dans son intégralité, qu’elles adorent les nouveaux philosophes, même si elles ne dédaignent pas de revenir de temps à autre à Heidegger. Il y a un tel effort de scénarisation de son «indépendance» par Seddiki que ça en devient foncièrement douteux. Concomitamment à Seddiki, il y a eu ces dernières heures cette autre sortie, celle de l’avocat de la cour Ksentini, la cour du Palais bien sûr, qui est monté au créneau, trémolos dans la voix et petit poing serré de fureur exhibée pour contester le choix des juges par le parquet, présentant cette décision comme une grave entorse au principe du droit à la défense et de l’indépendance des juges par rapport à un parquet par définition au service du pouvoir. Si l’on ajoute encore à tout cela les contorsions de plusieurs «leaders» de partis, Tata Louisa et Da L’hô en tête qui cassent du sucre à longueur de journée sur le régime, sur la probité des scrutins et sur les actions du gouvernement, mais qui participent avec abnégation aux mascarades qu’ils ont pourtant vertement dénoncées, on aboutit à quoi, finalement ? Au plus grand et plus incroyablement machiavélique mécanisme d’airbags protecteurs que le Palais ait eu à mettre en place depuis 1999. Elle est là, et seulement là, la réforme promise par Abdekka ! Dans cette troupe de «crédibilisateurs» patentés mis en scène pour dire «regardez ! Chez nous, en Algérie, s’il n’y a pas eu de printemps arabe violent, c’est parce que dans nos propres rangs, en notre sein, les personnalités peuvent critiquer, dénoncer et tenir un autre discours que celui écrit dans la salle de banquet du Palais». C’est intelligent ! Je ne sais pas si ça va être efficace sur le long terme, mais c’est intelligent. Ailleurs, pour prendre le pouvoir, les tangos se mettent autour de la taille des ceintures d’explosifs et foncent sur les édifices publics afin de faire tomber les républiques. Ici, pour garder le pouvoir, le régime s’enserre la taille d’une bonne grosse et large ceinture faite de figures dont la mission est de rendre crédible la démarche dite réformatrice. L’un dans l’autre, les deux méthodes se ressemblent, au fond. La deuxième ceinture semble moins violente parce qu’elle s’arque-boute à une série de «petits» attentats commis contre la pudeur politique et l’éthique. Mais il n’est pas sûr qu’au final, cette seconde voie ne soit pas moins meurtrière que la première pour l’avenir de nos enfants. Etant entendu, bien évidemment, que le nôtre d’avenir, lui, est déjà plié ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

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