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Comment avancer sur une pente descendante ?

 

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Qu’est-ce qu’un droit de l’homme sinon un droit, et qui concerne l’homme, ou la femme, version soft du hardware de base, ou encore l’enfant, produit bio des deux premiers ? Sauf qu’au-delà de la sémantique, il y a des droits en fonction des civilisations, évoluant avec l’avancement des sociétés et des systèmes de gouvernance. En Algérie, même si la situation est meilleure qu’en Zambie ou en Chine, le droit de manifester, d’avoir une opinion diffusable en qualité Broadcast ou de monter une compagnie d’aviation, celui de ne pas être musulman, de déposer un recours au Conseil constitutionnel ou de faire l’apologie de la liberté sexuelle, pose encore problème, pendant qu’ailleurs de nouveaux droits apparaissent, le droit à l’eau au Canada ou le droit à internet haut débit en Norvège, inscrits dans les Constitutions. C’est l’un des paradoxes de l’ère Bouteflika.

Associé au régime Boumediène, il avait approuvé l’idée de rayer les libertés politiques, culturelles et économiques pour favoriser d’autres droits, ceux à l’emploi et au logement, inscrits dans les Constitutions des années 1970. Avec le recul et la crise mondiale, l’idée peut paraître généreuse, sauf que le même Bouteflika, revenu par une faille du continuum espace-temps, s’est retrouvé à conforter la suppression de ces acquis sociaux, emploi et logement, sans pour autant assurer les droits nouveaux liés aux libertés collectives et individuelles. En termes de civilisation, c’est un immense et double échec. Et par la distorsion du champ juridique, il n’y a plus qu’un droit, passé de celui de l’homme au gouvernant. Ce dernier a le droit de triturer les textes de loi, détourner les biens publics, commettre des injustices et de faire en gros ce qu’il veut. En bout de course, le régime se sera arrogé un droit ultime, celui de ne pas en donner. De fait, il est hors sujet, ce qui est très dommageable. Car les sujets, ce sont 37 millions d’Algériens.

 

Chawki Amari

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