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Algérie : des papas roitelets aux fistons princiers

 


Par Le Matin 

 

 

En Algérie, la gouvernance était toujours une affaire de famille. A commencer par cette fausse famille révolutionnaire, qui continue à se partager et le pouvoir et la rente.

 

Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères cité dans l'affaire de pots-de-vin Sonatrach-Saipem. Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères cité dans l'affaire de pots-de-vin Sonatrach-Saipem.

 

Géniteurs et progéniture, papas et fistons, tontons et neveux, se comportent en roitelets et en princes. Epouses et frangines, tatas et nièces, maîtresses et amantes, se voient des reines et des déesses. Alors il n’y pas à s’étonner devant un tel scandale impliquant un rejeton d’un tel haut cadre. Il n’y a point de surprise qu’un neveu d’un ministre détourne des sommes énormes. Il n’y a, encore, point de stupéfaction qu’une femme d’un élément de la sécurité s’empare de l’immobilier des autres. Dans leur subconscient, ils sont tous membres de la famille régnante.

 

C’est le royaume de l’imposture et du mensonge. De l’injustice et du mépris. Et la fausse famille a la main sur tout ce qui bouge, tout ce qui se trame, tout ce qui se projette et tout ce qui est lié à l’argent. Ils sont gourmands et insatiables. Alors, ils trafiquent, manipulent, combinent et manoeuvrent. Ils s’allient, s’associent, s’arrangent et se protégent. Leur clan, se consolide ainsi, il se soutient et il se solidarise. Pour eux, il n’y a point d’opprobre ou de déshonneur quand une affaire "banale" de détournement ou de corruption éclate. Pis, elle représente un coup de génie que l’un des leurs aura accomplie avec brio ! Ne s’agit-il pas de la famille régnante ?

 

Maintenant que cette affaire impliquant le neveu prince de son excellence ex-ministre Bejaoui, est connu, il est peu probable que le clan se désolidarise. C’est l’énième scandale et le bloc est toujours uni, solidaire et arrogant. Bien avant, d’autres affaires du même genre se sont produites sans pour autant que le bloc hermétique de cette horde, ne soit inquiété ni disloqué. Car le roi des roitelets, était lui-même impliqué dans l’affaire de la gestion des reliquats des ambassades au temps où il dirigeait le ministère des Affaires étrangères. La famille faussement monarque alors, intercéda auprès du président de l’époque, roitelet qui a remis les pleins pouvoirs à sa majesté la reine Hélima, pour que la décision de la cour des comptes, fût annulée.

 

Idem pour le prince rejeton du général majesté Nezzar qui n’avait pas été inquiété quand il eut agressé le célèbre chroniqueur Sid Ahmed Semiane (SAS). Mohamed Benchicou paya de deux ans de prison ferme, parce que l’ex-puissant ministre, seigneur de l’intérieur, le voulait pour punir le journaliste. Celui-ci, avait osé, pour rappel, rapporter l’implication de la duchesse femme de son excellence Nounou dans une spoliation d’un immeuble algérois. Le scandale de l’autoroute Est-Ouest, n’a pas angoissé outre mesure le responsable du département des travaux publics, en l’occurrence le sire Ghoul. Il est toujours en poste, royalement reconduit, et il jouit de la protection de la tribu qui l’intronise majestueusement à la tête d’un parti politique. Et ce ne sont pas les scandales qui manquent avec l’impunité flagrante qui suit.

 

Au bas de l’échelle de cette famille mensongèrement monarque, les prolongements sont désastreusement troublants et provocateurs. Le wali se voit un potentat, le chef de daïra un duc, le gendarme ou le policier un sire. Leurs familles aussi, largesse et avantage obligent, perpétuent le sentiment d’appartenir à la monarchie d’en haut, par le mépris qu’elles affichent au reste de la populace.

 

Il y a également, le dieu de l’import-import, la déesse de l’inculture, le souverain du vol et du détournement, la divinité du mensonge et de l’imposture. Et aussi, il existe le roi du trafic, le prince de l’incompétence et surtout les émirs de l’intolérance.

 

Zoubir Zerarga

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