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  • CONSTANTINE : Un logement contre une signature pour Bouteflika

     

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    La campagne de collecte des signatures à Constantine en faveur de la candidature de Bouteflika pour la prochaine présidentielle a été marquée par des procédés rétrogrades utilisés par les comités de soutien, où tous les moyens ont été utilisés dont le recours au chantage.

     

     

     

    Selon des témoignages concordants, plusieurs comités de quartiers faisant partie des soutiens à la candidature de Bouteflika ont été instruits de collecter le maximum de signatures auprès des demandeurs de logements.

     

    Cela s’est passé dans les sites recensés dans le cadre du programme de résorption de l’habitat précaire, dans les bidonvilles et même à la vieille ville.

     

    Des habitants de ces lieux nous ont affirmé qu’ils ont reçu ces derniers jours la visite de ces comités les enjoignant de signer des formules au profit de Bouteflika, en contrepartie de l’obtention de leurs logements, surtout que ces résidents ont bénéficié d’attestations de pré-affectation, en attendent leur relogement dont la date n’a pas été encore fixée.

     

    Le fait que les présidents de ces comités, travaillant directement avec les services de la daïra, détiennent les listes nominatives de ces « éventuels » bénéficiaires de logement, a provoqué des appréhensions au sein des concernés.

     

    La plupart d’entre aux nous ont avoué qu’ils étaient en face d’un véritable chantage, d’autres ont carrément accepté de signer les formulaires en faveur de Bouteflika de peur d’être rayés de la liste des bénéficiaires.

     

     

     

     

     

  • Si, nous vous connaissons m'sieur le "président"


    Par Le Matin

    Abdelaziz,

     

    Abdelaziz Bouteflika Abdelaziz Bouteflika

     

    Oui, j’ai révisé mon histoire, mais pas celle à laquelle vous et ceux à qui vous ressemblez avez soit disons participé, pas celle que vous et ceux de votre camp ont écrit pour régner, ou devrais-je dire les histoires que vous vous atteliez à nous faire ingurgiter au lendemain de l’indépendance déjà. L’histoire falsifiée des livres scolaires, celle des héros enjolivés ou autres leadeurs inventés, celle qui dit que la guerre de révolution et les révolutionnaires s’arrêtent à l’armée des frontières et aux pseudo-leadeurs de cette dernière. N’avez-vous pas dit, nos jeunes ne connaissent pas pour la plupart Ben Bella, le premier président de l’Algérie « indépendante », il ne faut pas oublier de leur dire, dans ce cas, que c’est le président du premier coup d’Etat poste indépendante, et que vous étiez l’un des artisans de cette première confiscation du pouvoir au peuple, que vous étiez l’envoyé spécial pour le voir en prison et échafauder vos plans de fabrication de leadeur suite à la liquidation ou à la trahison des vrais et légitimes patrons de notre histoire. Ben Bella délogé à son tour et renversé, n’avez-vous pas été aussi là, parmi les acteurs de cette deuxième violation ?

     

    Vous avez osé prononcer les noms d’Amirouche et de Si El-Houas ! Leurs dépouilles n’ont-elles pas séjournées dans les caves du ministère de la défense. Vous avez osé dire également que les gens ne connaissaient pas Krim Belkacem, non, je sais qui est Krim, ne serait-ce pas celui qui a été liquidé, étranglé dans l’un des hôtels de Frankfurt par ses « frères d’armes », parce qu'il a osé s’opposer et résister, suite à un ordre donné par Boumediene, alors que vous étiez ministre des Affaires étrangères, le deuxième homme comme vous aimiez si bien l’entendre !

     

    C’est tout de même étonnant, l’expression « préserver l’Algérie.. » venant de votre part. Oui, les Algériens préserveront leur Algérie, mais sans vous, sans vos élections frauduleuses, et sans votre monarchie forcée et la bande de truands qui vous entourent. Oui, les Algériens – soyez-en sûr – préserveront leur chère terre l’instant venu. Et vous relègueront à la poubelle de l’histoire, et pacifiquement, pour votre gouverne. 

     

     Tab Jnani, nous dites-vous ?  Oui depuis toujours à vrai dire, votre Jnan n’a jamais renfermé d’esprit ni d’idéologie ou d’idéal ni de sciences quelconques ou de clairvoyance, Je ne vois nulle valeur de gouvernance en vous, encore moins s’agissant de cette terre ancestrale.

     

    Si, Nous vous connaissons, aventurier et amateur des coups d’Etat, de liquidation dans les années soixante, où vous étiez présent à chaque violation de la volonté populaire. Si, nous vous connaissons, dans les années soixante-dix, où vous étiez l’homme des détournements et des escroqueries, accusé officiellement par cette même « république ». Si, nous vous connaissons, dans les années quatre-vingt, montrant le chemin du désert Algérien aux premiers braconniers Qataris, et faisant affaire de centaines d’hectares de cette chère terre du Sud. Si, nous vous connaissons, dans les années quatre-vingt-dix, partie prenante des prémisses de ce que vous appelez « tragédie nationale »

     

    Vous avez osé, venir à l’aube de ce dernier siècle, faire dire à beaucoup d’Algériens que vous êtes le sauveur de l’Etat-nation, pour en réalité prendre la plus empoisonnée des revanches sur ce peuple qui ne vous a pas réclamé chaudement au lendemain de la disparition de Boumediène en 1979, quand on vous a écarté, comme il se fait dans la coutume de la gouvernance du militaire entre lâches. L’histoire retiendra ces épisodes, avec ou sans votre résolution, que vous étiez et êtes encore, un menteur, un voleur, j’ai presque envie de dire un traitre avec tout ce que le mot peut sous-entendre comme sens.

     

    Jamais, ce pays n’a enregistré une gangrène aussi profonde liée à la corruption autant que durant ces quinze dernières années, les vôtres. Jamais, au long de ces cinquante dernières années, ce pays n’a enregistré une telle mal-gouvernance, une si basse estime de la république, et une faiblesse de ses institutions à tout les niveaux. Et vous osez croire qu’en bâtissant une mosquée, vous allez marquer l’histoire ? Cette autoroute que vous ne cessez de rabâcher à nos oreilles, qui s’est inscrite à quatre milliards de dollars et qui se termine – tant bien que mal – à vingt milliards de dollars, et qui a consacré l’ « intelligence » de la corruption, et la dégénérescence économico-financière et a installé la mafia politique. Cette réalisation, si c’en est une, et bien d’autres, ne sont pas les votres, ce sont le mérite de l’argent du peuple et des dollars des richesses de cette terre multimillénaire.

     

    Vous osez encore, quinze ans après, convalescent, absent de votre palais et silencieux, (laissant le petit frère jouer avec les outils du grand), le dos tourné au peuple auquel vous ne vous êtes pas adressé de vive voix depuis près de vingt-deux mois.

     

    De quel bilan vous vantez-vous ? Vous avez bâti des universités et détruit l’enseignement, bâti des écoles et détérioré  l’éducation, bâti des hôpitaux et dégradé la santé. Vous avez construit des barrages colossaux et ce peuple à toujours soiffe de liberté. Que voulez-vous faire pour cinq prochaines années ? Au compte de qui ? Sur le compte de qui ?

     

    Fini l’opposition, place à la résistance

     

    Ps un : Moi, citoyen, décline toute responsabilité des dires de Monsieur le Sellal, et déclare ne jamais avoir supplié quiconque de supplier Fakhamatou-hou de se porter président pour un quatrième mandat et « nous » sauver ainsi que l’ « équilibre » de la république.

     

    Ps deux : Messieurs les Bouteflika(s) ; Rentrez chez vous, ravalez votre ego démesuré, arrêtez de penser à vos personnes et vos profits sur le compte de cet état-nation encore fragile. Ici, dans le pays de Ben M'hidi et de Abane, nous ne donnons plus de soins contre l'avidité du pouvoir.

     

    Mohand (Arezki) H.

  • La candidature de Bouteflika ou l’insupportable escroquerie politique

     

    Par Le Matin

    Le régime algérien ne fait pas les choses à moitié. Bouteflika va mener la campagne électorale par relais interposés. Sa cour s’en occupera. C’est dit officiellement par le premier ministre.

    Bouteflika Bouteflika

    On était un pays immobile, on patauge désormais dans l’absurdie. Eh oui, Bouteflika n’est pas obligé de faire la campagne électorale, nous assure le premier ministre sans risque d’être démenti. N’était en fait la gravité de ce précédent, et de bien d’autres, on aurait esquissé volontiers un sourire. Mais là, l’heure est grave. Très grave. Elle renseigne sur la folle volonté de ceux qui tiennent la présidence de ne rien céder. Tout le pouvoir et rien d’autre. Quel qu’en soit le prix ! Mohamed Chafik Mosbah ne déclarait-il à RFI il y a quelques jours : "Ce que je suppose c’est que l’entourage de Monsieur Bouteflika mettra l’Algérie – je m’excuse du terme, s’il est un peu excessif – à feu et à sang pour empêcher son élection."

    A l’heure où un dictateur, Victor Ianoukovitch est chassé par les manifestants en Ukraine, le premier ministre Sellal nous annonçait sa bonne nouvelle : Bouteflika restera au pouvoir pour cinq ans encore ! La terre tremble, les Algériens retiennent leur souffle.

    Décidément les tenants du pouvoir ont la mémoire courte ; ils sont de mauvais élèves. Le sort que fut celui de Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi eut pu leur donner à réfléchir, mais non. Trop sûr de leur puissance et de la machine répressive pour revenir à la raison.

    Il y a des moments où l’histoire bégaie, où les hommes, malgré la débauche de piété dont ils font montre à certaines occasions, font comme s’ils étaient éternels, des dieux.

    Au bout de 15 ans, trois mandats, un viol de la Constitution, Bouteflika, très malade, n’entend pas bouger de la présidence. Pour ce faire, le clan au pouvoir s’emploie depuis des mois à repousser les limites de l’entendement politique jusqu’au ridicule.

    C’est triste, l’Algérie, ce parangon de la lutte anti-coloniale, est devenue la risée. Une caricature. Dans la presse internationale, on se gausse déjà d’un fantôme que personne ne voit, « n’ayant plus toutes ses capacités » et de ce clan qui présente un candidat invisible !

    C’est encore plus triste parce que des Algériens et des Algériennes par goût immodéré du pouvoir, par intérêt, sont complices de cet état de fait. L’histoire retiendra que Saïd Bouteflika, Abdelmalek Sellal, Amara Benyounès, Amar Ghoul Abdelmadjid Sidi Saïd, Bensalah et tout le marigot présidentiel ont participé à la plus grande arnaque électorale de l’Algérie. On ne se rappellera de rien d’autre mais de cela. Aujourd’hui et demain, même si l’assurance les étouffe, leurs noms seront associés à celui de Marcel-Edmond Naeglen, de triste mémoire.

    Le match est vendu !

    Cette pseudo-élection est cousue de fil blanc. Une centaine de postulants à l’ADN politique folklorique tente pitoyablement d’exister et une administration rompue à la fraude et à la manipulation.

    Le résultat est pourtant connu d’avance. D’ailleurs, le pouvoir n’a même pas fixé la date précise du second tour. Et la pseudo-présidentielle est déjà prévue deux jours avant la fin de l’actuel mandat. C’est dire…

    Mais que faire pour arrêter ce hold-up électoral ? Le silence de la majorité ne veut pas dire approbation de ce qui se passe. La réponse devrait être pacifique et citoyenne. L’urgence est de dépasser les divergences secondaires pour aller vers l’essentiel : les fondements intangibles qui permettent d’enclencher une période transitoire pour enfin bâtir une vraie démocratie.

    Paralysée, éclatée par les menées du pouvoir et de sa police politique, l’opposition ou ce qui en reste, n’arrive plus à mobiliser les foules, ou du moins à se faire entendre. Reste la société civile, cette entité surveillée dans ses moindres réunions par la police politique fait, elle, peur. Certaines personnalités nationales qui font consensus pourraient appeler à un mouvement transversal autour de leur personne pour une véritable transition démocratique. Autrement, il faudra s’attendre à une autre période de glaciation. Et à un réarmement de la crise avec tout ce qu’elle pourrait entraîner comme risques majeurs et incertitudes.

    "Tab jnana", avait-il dit

    Quelqu’un se rappelle-t-il cette déclaration faite à Sétif – Tab jnana – où le désormais candidat à un mandat à mort confiait qu’il était temps pour sa génération de céder le pouvoir aux nouvelles ? Bien sûr, le contexte a changé depuis, les révolutions sont passées par là avec leurs fortune et infortune, le pouvoir a plus que jamais assis son autorité et sa mainmise sur tous les leviers de l’administration. Du moins le croit-il, car les exemples des révolutions qui ont balayé d’une chiquenaude les pouvoirs les plus autoritaires sont encore frais. Mais le clan au pouvoir, trop sûr de lui, de ses relais, sa propagande, de sa puissance financière, ne semble pas encore prêt à envisager une telle hypothèse.

    Hamid Arab

  • Des fonctionnaires de la présidence interpellent Saïd Bouteflika

    Par Le Matin |

    Droit de réserve oblige et par crainte de représailles, ces fonctionnaires de la présidence préfèrent pour le moment garder l'anonymat.

     

    Depuis la maladie du président, Saïd Bouteflika régente tout. Depuis la maladie du président, Saïd Bouteflika régente tout.

     

    "Nous avons été surpris par votre mise au point au site d'information Tsa au sujet de la lettre qui vous a été envoyée par Hichem Aboud dans laquelle vous prenez à témoin le peuple algérien auquel nous appartenons concernant les affabulations d’Aboud. Nous les fonctionnaires de la présidence de la République que vous n'avez pas hésité à malmener durant ces 15 dernières années appartenons à ce même peuple .Vous avez introduit au sein de la présidence de la République le régionalisme, le favoritisme et le clanisme au détriment du sérieux et de la compétence .Vous vous êtes arrogés les pouvoirs du président de la République, les prérogatives du directeur de cabinet, du secrétaire général, des responsables des structures etc..Vous avez mis un frein à la carrière de tant de cadres compétents, vous avez le monopole de promotion et de nomination des fonctionnaires et cadres. Votre qualité de frère du Président de la République vous donne-t-elle le droit de saborder notre droit à la promotion comme ça se fait dans n’importe qu'elle autre institution de la République ?"

     

    Témoignages sur les blocages à la présidence

     

    "Saïd Bouteflika bloque les propositions faites par les directeurs de structures pour promouvoir leurs cadres. En revanche, il favorise la direction de l’informatique qu’il chapeaute depuis 1999. Ainsi, il a promu deux de ses copains comme conseillers et a nommé six ingénieurs de la direction de l’informatique en juin 2013 alors qu’ils n’ont que deux ans d’ancienneté. Saïd Bouteflika a nommé des personnes non diplômées, des simples secrétaires car ils sont de l’Ouest. Parallèlement, il a bloqué la promotion de deux cadres de la direction de l information qui ont été proposé par leur directrice et sur lesquels l’enquête d’habilitation était favorable car le courant ne passe pas entre lui et la directrice Mme Farida Bessa. Il a bloqué aussi des propositions des autres structures comme la direction des télécommunications dirigée par un général du DRS."

     

    Avec R.N.
  • Bouteflika absent, les ministres assurent la permanence !

     

    Par Le Matin

     

     

    Dans un entretien donné à RFI, le ministre des Affaires étrangères a affirmé qu’il ignorait si le président sera candidat ou pas à la présidentielle.

     

    Abdelaziz Bouteflika Abdelaziz Bouteflika

     

    Ramtane Lamamra n’est pas tout à fait dans le secret des dieux. Eh oui, s’il est sûr que "Bouteflika va bien", il ignore en revanche s’il va se représenter ou pas à la présidentielle. "Je ne saurais vous le dire. Il choisira le moment où il s’exprimera sur cette question", a-t-il avancé. Pourtant il y a deux jours une chaîne de télévision, Ennahar, assurait lundi "de sources oifficielles" pendant qu’elle retransmettait en direct la conférence de presse d’Amar Ghoul, que "Bouteflika allait d'une manière imminente annoncer sa candidature". Quelques jours auparavant, c’est Amar Saadani, chef contesté du FLN, qui avançait sans ciller que Bouteflika allait se représenter à la présidentielle. 

     

    Dans le fatras des assertions des uns et des autres, tout le monde s’accorde à dire que la candidature pour un quatrième mandat ne va pas sans un bilan de santé irréprochable. Sur ce point, les déclarations rassurantes de Lamamra, où d’Amara Benyounès ne tiennent pas devant l’image que renvoie le président à chacune de ses apparitions. Jeune Afrique révélait à ce propos toutes les peines du monde qu’avait eu le président à signer la loi de finances et surtout la manière avec laquelle s’était préparé le conseil des ministres. 

     

    Ainsi, écrit l’hebdomadaire, "pour éviter tout risque d'infection, ces derniers n'ont eu le droit ni de l'approcher ni de lui adresser la parole. Munis d'écouteurs, ils se sont efforcés de deviner ses paroles. "Parfois ses lèvres bougeaient sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche", confie l'un d'eux. Tout de suite après a eu lieu la signature de la loi de finances. Bouteflika s'apprêtant à apposer son paraphe sur la mauvaise page, Ahmed Noui, le secrétaire général du gouvernement, a été contraint de lui indiquer le bon endroit. Au journal télévisé de 20 heures, la séquence a été coupée au montage." 

     

    Par ailleurs, si vraiment le président s’est rétabli, qu’attend-il pour reprendre ses activités, la parole devant les Algériens ? Pourquoi il charge systématiquement le Premier ministre ou le patron de l'Assemblée de le représenter à l’étranger ? L'Algérie peut-il donc se permettre d'être dirigée par un homme malade ? Vraisemblement, pour le gouvernement. 

     

    Dans le même entretien Ramtane Lamamra affirme aussi que "l’Algérie va bien aussi". A l’entendre, on a le sentiment qu’il voyage beaucoup et oublie ce qui se passe dans le pays profond. Doit-on lui rappeler que toute une ville est depuis des semaines en proie à des affrontements avec des victimes sanns que le gouvernement n'ait pu faire quoi que ce soit ? Des fraudes au concours dans une université d'Alger (Bouzaréah) ont été dénoncées sans que le ministre de tutelle ne bouge le petit doigt. Des malformations dans une autoroute réputée la plus chère au monde, avec la aussi des victimes sans que le ministre des Travaux publics ne s'en inquiète. Le cynisme affiché à chaque crise ou drame est un signe manifeste que la vie des Algériens compte peu aux yeux des gouvernants.

     

    Les Algériens auraient aimé croire le ministre des Affaires étrangères, mais la réalité est tristement tout autre. Le pays est dans un coma profond. Dans l'attente. Et ce ne sont certainement pas les 72 candidatures à la présidentielle qui donneront quelque crédit à cette dernière. Loin s’en faut quand on connaît les rouages du système politique qui dirige le pays. "La déliquescence des institutions politiques et administratives a atteint des niveaux qui menacent gravement la cohésion sociale et nationale et la sécurité des populations dans un environnement régional et international problématique", écrit le cercle Nedjma dans un appel pour une deuxième république.

     

    Yacine K.

     

  • Bouteflika, DRS et autres… Mais où est l’Algérie dans tout ça ?

    Par Le Matin

    Purges, luttes de clans, coups bas, en pleine fièvre présidentielle, le débat s’enflamme. Pour qui ? Pour quoi ? A voir. Car au-dessus du volcan sur lequel dansent ces langues de vipère, il y a surtout l’Algérie qu’on a tendance à oublier.

    Bouteflika Bouteflika

    Certains se frottent les mains. Bouteflika va débarquer Toufik, l’inamovible patron du DRS. D’autres s’inquiètent du pouvoir grandissant du clan présidentiel. Décidément, le pays croule sous les vents contraires. Les coutures de la République cèdent une par une pour laisser place aux règlements de comptes les plus indécents. On n’est plus dans la pratique politique. L’a-t-on été un jour d’ailleurs ? La situation est extrêmement grave. A tous points de vue. Quelques éléments d’appréciation.

    Attaque contre le DRS

    Le pouvoir n’a décidément pas de boussole morale. En pleine présidentielle, le débat vire aux règlements de compte en haut lieu. Cependant, on a envie d’être naïf et se poser la question : pourquoi donc Saadani et les autres soutiens patentés du président s’attaquent ici et maintenant au général Toufik ? A-t-il donc commis une faute grave ces derniers jours pour subir les foudres du patron controversé de l’ancien parti unique ? Que nenni, du moins officiellement. Car toutes les raisons qu’avancent aujourd’hui Amar Saadani pour mener à l’échafaud le patron du DRS ne sont plus de saison. A leur époque Saadani n’avait rien dit. Saadani glisse argue que Bouteflika veut mettre un terme à l’intrusion du DRS dans la politique. Bonne nouvelle. Mais il se trouve qu’on quelque peine à le croire pour plusieurs raisons. Car s’il y a bien un pouvoir qui a neutralisé les partis réfractaires, paralysé le pays, interdit d’activité les syndicats et fermé l’espace public au débat c’est bien le président Abdelaziz Bouteflika. 

    Mais alors pourquoi ces raisons de la colère maintenant ? Une seule explication : le 4e mandat du président.

    Bouteflika, un mandat à vie

    Bouteflika est toujours en convalescence. Il est aphone, aucune déclaration ni sortie publique depuis plusieurs mois. Le concerné lui-même ne s’est pas déclaré candidat. Qu’importe, d’autres s’occupent de le faire à sa place. Pourquoi diable cette agitation à reconduire un homme âgé de 77 ans, malade qui a lui-même reconnu que son temps est révolu ? La stabilité avancée comme argument ne tient pas la route. Pire il y a quelque chose d’inconséquent, de cynique dans cette entreprise qu’un cercle restreint s’emploie à imposer au pays. 

    Le général Toufik en retraite

    Patron du DRS depuis 1990, on peut comprendre qu’il faille que celui qu’on surnomme Toufik parte à la retraite et cède sa place à un cadre plus jeune. Mais pourquoi Bouteflika ainsi que le vice-ministre de la Défense dont l’âge dépasse de loin celui de Mediene ne se retirent-ils pas eux aussi ? Leur départ tous comme ils sont aurait été une entreprise de salut public pour laisser place nette à une présidentielle transparente. Elle serait salué par tous les patriotes sincères. Cependant on en est loin de cette hypothèse. Car ni le président, ni son vice-ministre ne sont prêts à pantoufler tranquillement chez eux. C'est dire qu'il y a décidément quelque chose de malsain. 

    Malheureusement, ce qui se joue actuellement dans les hautes sphères du pouvoir coûtera très cher à l’Algérie. Car, c’est du destin d’un pays pris en otage par une clique qu’il s’agit. Et de rien d'autre. Le devenir de Saadani, de son mentor et des autres relève de l'anecdote devant l'avenir de l'Algérie.

    Yacine K.

  • LAPLUS GRANDE COMEDIE BURLESQUE DU POUVOIR OCCULTE ALGERIEN

    Algérie : Plus de 50 officiers du DRS mis à la retraite

    Par | février 4, 2014 5:51
    gaid salah boutef
     

     

    Pour bien asseoir son pouvoir, le clan présidentiel a mis à la retraite plus de 83 officiers supérieurs de l’Armée, dont 50 dépendent du Département de renseignement et de sécurité.

    La décision de la mise à la retraite de ces officiers avait été prise lors d’une rencontre tenue le 04 janvier dernier, une journée après l’évacuation de Abdelaziz Bouteflika au Val-de-Grâce, rapporte le journal El Khabar qui a donné l’information. La rencontre, présidée par Ahmed Gaïd-Salah, avait réuni entre autres le Général Toufik, responsable du DRS. Parmi les officiers mis en retraite, on trouve, selon la même source, le Général Hassan, chargé de la lutte anti-terroriste, le Général Chafik chargé de la lutte contre le crime économique et le Général-Major M’henna Djebar, Directeur de la sécurité militaire. Le journal rapporte que me chef de l’Etat reproche le manque d’efficacité à ces officiers.

    Une seconde réunion aurait regroupé, selon toujours la même source, Ahmed Gaïd-Salah, Saïd Bouteflika, Amar Saâdani et Amar Ghoul. La réunion a porté sur l’alternative à présenter si Abdelaziz Bouteflika était dans l’incapacité de briguer un quatrième mandat. Saïd Bouteflika et Amar Ghoul ont alors adoubé Abdelmalek Sellal. Mais Gaïd-Salah et Amar Saâdani se sont opposés à cette éventualité estimant que le premier ministre est un proche du général Toufik.

    Les attaques de Amar Saâdani contre le Général Toufik font-elles donc suite à ces réunions qui ont affaibli le DRS ? Possible. Mais la réponse va être donnée dans les prochains jours.

    Essaïd Wakli

  • La candidature de Bouteflika sème la zizanie dans son clan

    RSS - Actualité

    Par Le Matin 

    Amar Ghoul démenti par le ministre de l'Intérieur. Deux courtisans et partisans du président qui se contredisent. Trouvez l'erreur.

    L'une des images pathétiques d'un président qui peine à tenir un stylo. L'une des images pathétiques d'un président qui peine à tenir un stylo.

    Enième rebondissement dans la quasi-mystérieuse candidature de Bouteflika pour la présidentielle. Alors que ses courtisans (Amar Ghoul en premier) assurent que le président a retiré ses formulaires de candidatures, le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Tayeb Belaïz, vient de les démentir à travers une déclaration dimanche à Alger. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’avait "jusqu’à présent" adressé, au ministère, aucune demande pour le retrait de formulaires de souscription de signatures en vue de sa candidature à la présidentielle du 17 avril prochain, a-t-il indiqué.

    "Jusqu’à présent, le président de la République n’a adressé aucune demande au ministère de l’Intérieur et des collectivités locales exprimant le vœu de présenter sa candidature à la prochaine présidentielle", a déclaré en réponse à une question de l’APS, M. Belaïz qui s’exprimait en marge de la séance de clôture de la session d’automne du Conseil de la nation.

    Alors que les courtisans du président saturent la scène politique de louanges les plus invraisemblables pour préparer l'opinion, le président brille plus que jamais par son silence.A deux mois de l'échéance présidentielle, aucune déclaration à la télévision, ni discours à la nation, aucune sortie dans le pays profond. En dépit de cet état de fait et des rumeurs les plus folles qui circulent sur l'état de santé du président, il s'en trouve des ministres, des chefs de partis dont l'existence se résume à leur soutien chronique au pouvoir, qui battent la campagne pour appeler à un quatrième mandat d'un homme malade, usé, âgé, aphone, voire susceptible à mettre sous tutelle.

    Pendant ce temps, la présidentielle tourne au ridicule. 85 postulants à la candidature, dont 18 présidents de partis politiques, ont retiré les formulaires de souscription jusqu’à mardi. Autant cette élection est considérée comme fermée par les analystes les plus avertis, autant elle semble attirer les vocations les plus invraisembles.

    Yacine K.

  • Le cirque présidentiel et ses pantins !

     

     


    Par Le Matin | 03/02/2014 08:37:00 | 10919 lecture(s) | Réactions (5)

     

    "Quand trop de sécheresse brûle les cœurs, Quand la faim tord trop d'entrailles, Quand on rentre trop de larmes, Et comme quand on ajoute bois sur bois sur le bûcher Enfin, il suffit du bout de bois d'un esclave pour faire dans le ciel de Dieu et dans les cœurs des hommes, le plus énorme incendie". Notre illustre aïeul Mouloud Feraoun.

     

    Les frères Bouteflika ne comptent pas quitter la présidence. Les frères Bouteflika ne comptent pas quitter la présidence.

     

    Alors que le pays en général et ses régions profondes en particulier s’enfoncent de plus en plus dans les disparités d’ordre économique, social et culturel, l’on continue en hauts-lieux de nous rabâcher les oreilles et à mettre en exergue les réalisations grandioses enregistrées depuis l’arrivée du président actuel à la magistrature suprême du pays. De Paris à Bordj Bou Arréridj via Ain Témouchent, une campagne électorale avant l’heure et qui ne dit pas son nom, est menée tambour battant par son Premier ministre, même si au demeurant M. Sellal s’en défend mais qui n’en pense pas moins, et, tel un bateleur de foire tente vaille que vaille d’ancrer les esprits de ce qui reste comme citoyens crédules avec des slogans, des emphases et des beaux discours louant la "grandeur", le "rayonnement" et l'histoire du seul homme providentiel, désormais, invalide président que connaît notre pays : "La stabilité ! la stabilité, la paix civile recouvrée… grâce à cet Homme !!!" Soit. Démagogie quand tu nous tiens! Les citoyens ne sont plus dupes à ce point. Des martyrs du devoir et des sacrifices de nos forces de sécurité et de la population, on ne souffle mot… Glissons !

     

    L’on se bouscule par légions au portillon des candidatures à la présidence, s’agit-il pour autant de candidats, de lièvres ou d’opportunistes politiques, venus l’espace d’un temps, amuser la galerie, se faire du fric et puis s’évanouir dans la nature. Pas moins de 85 postulants figureront au casting insolite et pitoyable de ce qu’il convient de placer à l’affiche : le cirque présidentiel du 17 avril 2014

     

    En vérité, Saïd le petit frère Bouteflika, tantôt en Richelieu, tantôt en Raspoutine algérien, tente dans ses derniers retranchements de pérenniser l’absolutisme politique du clan de Tlemcen et de ses acolytes, et ce n’est pas sans raison de voir les Amar Saidani, Ghoul et Benyounes faire la danse du ventre, et s’égosiller à vendre du Bouteflikisme à tout va, ainsi donc l’ogre nous apprend que pas moins de 31 partis politiques soutiennent mordicus un 4e mandat qui se veut être cahin-caha pour son candidat, septuagénaire, et victime d’AVC de son état, planté là juste pour le décor et « faire-valoir », les affaires du pays seront dirigées par une main familiale, très familiale comme c’est le cas depuis quelque temps !

     

    Etrangement, et à chaque nouvelle échéance électorale, des grèves , des violences commanditées ou spontanées ici et là font la une de l’actualité, des pénuries des matières alimentaires de première nécessité qui frisent le ridicule, sont délibérément actionnées pour conditionner encore plus le peuple, entendre lui faire peur de quoi sera fait leur futur, pour qu’il mise sur le cheval gagnant, boiteux depuis quelque temps de son retour des Invalides.

     

    Par le passé, il est vrai, les Algériens dans leur immense majorité, lassés par plus d’une décennie de violence aveugle, ont massivement répondu à son appel de la concorde civile, dans leur immense crédulité ; ils étaient loin de se douter de quoi sera fait leurs lendemains. Et depuis , le clanisme, le népotisme, le carriérisme ministériel avec ses dégâts et ses scandales, l’opportunisme politique , la rapine, la corruption touchant , désormais des ministères de souveraineté même, se sont érigés en règles de société et n’offusquent point, et plus rien n’est comme avant : Le sénat et l’A.P.N sont remplis de bustes creux, béni-oui-oui à outrance, ne connaissant pas un traître mot du Droit, tout législateurs qu’ils sont, n’ont pas manqués de pousser l’impudence de revendiquer une hausse salariale et un passeport diplomatique. L’empirisme prend le pas sur la science, l’analphabète sur l’intellectuel, l’incompétence sur la compétence, l’école Benbouzid, s’est singularisée par les pléthores d’analphabètes bilingues, et harragas de surcroit, qu’elle a formée , ce quidam, s’est vu offert ,en guise de récompense pour services rendus à l’immolation de la jeunesse de son pays ,une place au soleil en Europe, l’énergique Chakib Khelil «le Virginien» n’est pas du reste ,assurant ses derrières et les « derrières » de ses progénitures, s’offrant une villa cossue aux States et un compte helvétique plein à craquer à Lausanne, un compte du reste suscitant un intérêt tout particulier du FBI et de la Justice Américaine et Italienne , affaire donc à suivre.

     

    En vérité, le gouvernement de M. Sellal semble faire sienne la fable du chien de la Fontaine, qui emporté par les vagues, se vantait d’être un bon nageur, des grandioses réalisations parlons-en !

     

    -Le scandale de l’autoroute Est-Ouest n’a pas encore livré tous ses secrets, la Sonatrach et ses intrigues, la grande mosquée d’Afrique , caprice présidentiel et politique de prestige, nos villes sont devenue des villages et nos villages des douars, la saleté est partout, l'amoncellement d'immondices la prolifération d'animaux nuisibles, les trottoirs et ruelles défoncés, la ville ou le village plongé dans les ténèbres, l'absence de notion de service public, l' indigence de nos écoles et nos hôpitaux, le système de Santé s’est déglingué depuis des lustres, cette montée des sans-logis, des sans-boulot, des sans-le-sou, Et enfin, ces malades mentaux pour la plupart, qui n'ont plus droit à rien, ni le goût ni les moyens de vivre. 

     

    Toute cette tristesse qui se lève, très tôt, à l'aube pour aller galérer et gagner sa subsistance des décharges publiques à quelques kilomètres d’El Mouradia et de vos quartiers-généraux. Le crime d'être pauvre nous diriez-vous! De quel progrès et de quelles grandes réalisations parlez-vous ? 

     

    Brahim Ferhat

  • Papy, c'est vrai que papa est un grand voleur ?

    RSS - Analyse

     Par Mohamed Abassa

    Par Le Matin | 03/02/2014 11:05:00 | 8621 lecture(s) | Réactions (10)

    Aux dernières nouvelles et selon l’expertise très remarquée du Docteur Amara Benyoune$, le cerveau de Bouteflika serait très supérieur à ceux de tous les Algériens et, plus spécialement, à celui de ses trois Amar réunis (faites la liaison en prononçant Zammar ou, plutôt Zemmarine selon le lexique patronymique des internautes qui se sont vite emparés du sujet) $amar Ghoul et Zammar $aâdani s’ajoutant d’évidence à l’expert neurologue de l’Industriel en chef de l’Algérie; le $ieur, assez bavard ces derniers temps, Zammara Benyoune$.

    Papy, c'est vrai que papa est un grand voleur ? Par Mohamed Abassa

    Fort connu des Algériens en import/import de médicaments et plus spécialement en indélicatesses diverses sur des biens publics sur lesquelles le clan régnant ferme les yeux, tout en le poussant plutôt à la récidive. Et pour cause ! Selon de nombreux internautes, ils sont des millions, il excellerait aussi et surtout en gros marchés publics confiés aux copains et à la famille dans des conditions que son mentor, $aïd le freluquet, et accessoirement comptable en chef de l’Algérie, approuve et protège en contrepartie de soutien total et inconditionnel dit et crié dans toutes les déclinaisons ventrales et dans toutes les génuflexions verbales possibles ; grande et nouvelle spécialité de Si Ammar. Jusqu’ici, rien d’anormal ou d’atypique dans la république putride et arrangée des Bouteflika & Co. Parce que ça se passe comme cela chez les Boutef dans le commerce ordinaire entre soutenants et soutenus. Un rite normal dans le contexte de la vassalité, de la soumission et de la Bey-aâ. Dans la pure tradition des us maroquins.

    Et forcément, dans ce genre de rite et d’alliances et d’associations par le ventre et le bas ventre, il a bien fallu à Si Amara d’apporter, autant sinon plus que les autres chekkamine, quelque chose de substantiel et d’original dans la besace présidentielle. Et comme on ne peut pas dire du Pt du MPA qu’il pèse quelques grammes en notoriété nationale, ni même en voix électorales (hormis le tripatouillage des urnes gonflées par qui nous savons) il n’aurait donc été d’aucun secours au clan, n’était cette fulgurante et stupide trouvaille : doter Bouteflika d’un cerveau supérieur à celui de tous les Algériens réunis. Mais cette ineptie sémantique suffit-elle à compenser la légèreté politique, voire la nullité de M. Benyoune$ dans la balance des allégeances ? Pas sûr. Dans ces folles surenchères à la criée où l’on se bouscule de moins en moins pour plaire et servir le clan, l’adjudication verbale démesurée de Benyoune$ paraît désespérément et tragiquement burlesque et sotte ? Elle confirme en l’aggravant l’immaturité mentale de l’homme et son infantilisme récurrent à s’introduire facilement dans le grotesque et le ridicule. L’argent facile peut-il à ce point rendre si stupide et si niais? Peut-il à ce point, pousser au délire somatique qui vous transforme un légume, une plante verte, un grabataire sénile depuis longtemps déjà, en génie des Carpates, en Danube de la pensée, en Ceausescu algérien auquel ne manquent que le cerveau, les jambes et la mémoire pour gouverner encor et encor l’Algérie ? Décidément, en Algérie, le ridicule, loin de tuer, rassérène et relance les carrières fangeuses. Mais, là aussi, comme pour Tarpeia, les roches ne sont jamais loin du Capitole.

    Eriger un Président malade et invalide en demi-dieu, en affirmant à genoux, par la béatitude et la sublimation, l’exclusivité, l’incontournabilité et l’inéluctabilité de Bouteflika pour diriger l’Algérie, affirmer donc cela c’est d’abord se moquer de soi-même avant de s’offrir en triste et piteux spectacle aux Algériens autant amusés que révoltés.

    C’est cela et seulement cela ces élites dirigeantes, débiles et effrontées qui s’exhibent à présent tout nus, sans feuille de vigne, pour en appeler au 4ème mandat. Toute honte bue.
    Dans ces crescendos et ce bruyant concert d’adjudications soutenantes, dire du cerveau presqu’éteint de Bouteflika qu’il est bien supérieur à ceux de tous les Algériens « moyens » réunis, relève sinon du mépris qu’on a de soi-même, du moins de l’ignorance à l’état primaire et primitif de son auteur.

    Ce sont là les premiers lanceurs d’alerte, exprimés en insultes malsaines, sortant de la bouche d’un ministre du clan, négociées à la criée, qui renseignent assez sur l’état de délabrement mental et intellectuel des personnels dirigeants qui enfoncent de plus en plus le pays dans le chaos et la désolation. Pour se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam, ils ont toujours besoin de mentir, de salir et de s’aplatir. C’est leur unique destin de servants couchés, gloussant de plaisir au seul exercice de se courber encore et toujours pour servir le maître nourricier, le maître pansier ; Bouteflika. Ah ce ventre ! Que ne fait-il pas dire à la bouche et bien plus à la tête !

    Pas étonnant donc qu’un membre de la curée se fende ainsi. Mais où est donc la morale ? Ne cherchez pas mes frères, ils n’en ont pas ! N’en ont jamais eue. Seul l’argent facile par le pillage et la concussion compte pour eux. Une liturgie et un sacerdoce auxquels ne manquent aucun hymne, aucun rituel de la soumission, aucun fantasme de l’allégeance bouffonne. Il faut une sacrée dose de courage et d’écrasement de soi, pour regarder droit dans les yeux, les Hommes, ses enfants, sa femme, le soir venu. La grande audace des hyènes et des lâches lâchés sans ordre à la capture de la grande bouffe en dollars, en euros et même par camions de Dinars. Toute l’Algérie sait que le petit et débile Saâdani a extorqué au FNSA plus de 1800 milliards de DA. Alors qu’en est-il des autres gros requins ? Qu’en est-il de l’import/import Benyoune$ ? Tout le monde comprend et sait pourquoi il se comporte en Zerboute fou du 4ème mandat, mais tout de même, il y a des limites à tout. Mais non, en Algérie la course à l’argent facile ne connait aucune limite. Quitte à affirmer que le cerveau de Bouteflika (si tant est qu’il existe et fonctionne toujours) est le plus grand et le plus beau du monde algérien; dixit Zammara Benyoune$.

    Déjà, du temps où il tenait à peu près sur ses jambes et que son cerveau charbonnait à plein feu, il, lui le Président en poste et en bonne santé, nous avait déjà traités, nous la masse des lambdas anonymes, d’êtres tout juste moyens c'est-à-dire nuls, voire éligibles à l’esclavage et à la soumission. C’était sa conviction intime exprimée publiquement par sa télévision dont il se dit l’unique propriétaire (Celui qui paye l’orchestre choisit sa musique ; comme il a dit lui, Bouteflika) Ce qui nous avait porté à croire que Bouteflika n’aimait ni l’Algérie ni les Algériens. Il n’aime que son fric et ceux qui l’aident à le prendre. Ce qui m’autorise à affirmer ici ce que Mohamed Benchicou avait affirmé avant moi : Bouteflika est un escroc. Oui, un grand escroc. Que ses défenseurs, escrocs et voleurs comme lui pour la plupart, me répondent par une seule phrase, un seul mot, et je leur répondrai par la totalité de ma certitude, un livre entier, 540 pages, "Le Dernier crépuscule des beni K…" qui tarde à sortir vus les obstacles environnants. Le K pour ceux qui ne savent pas, est la contraction polie de Béni Kelboune.

    Seules compétences morbides et propensions despotiques qu’il montrera durant ses trois longs mandats ; 15 ans. Faisant des Algériens des bougnouls indigènes gouvernés par un Président coopérant ; à peine un ¾ de maroquin consentant, fabriqué de toutes pièces par les services et par le général T en particulier qu’il vient, justement, se dit-il, de réduire à du menu fretin. Quel culot ! Quelle ingratitude du ventre pour celui qui l’a fabriqué Président !

    Cependant, quelque part et partiellement, l’expertise de ce ministre qui se dit ni sot ni idiot comme il s’en est défendu tout le temps, semble, hélas, pour une fois, horriblement vraie. Mais applicable et vérifiable seulement et stricto sensu, pour une biologie animale vérifiable et démontrable sur lui même et sur ses congénères du clan, convertis par lui, l’expert cérébral, aux mêmes infériorités et mêmes hiérarchies des cerveaux de sous-dev.! Convertis en deux tribus distinctes et distantes : le cerveau présidentiel intact et supérieur et les cervelles inférieures de servants mineurs que nous sommes tous devenus aux yeux de cet expert que la peur de perdre le pouvoir et les milliards qui en coulent, le rendent si agité et si stupide. Selon les doctes oracles péremptoires du destin du grand douctour Zammara qu’il deviendra grâce à $aïd, les Algériens dans leur totalité comme dans leurs diversités sont hiérarchisés en Algériens mineurs aux cerveaux atrophiés et en Algériens supérieurs où Bouteflika et les siens, cette espèce en voie d’extinction que ne peut plus supporter cette noble terre algérienne, occuperaient d’évidence et pour longtemps, la place des Dieux. Question subsidiaire : sont-ce ces morphologies cérébrales supérieures qui peuvent expliquer le pillage du pays par le clan régnant auquel, d’évidence, appartient désormais le rallié Zammara Benyoune$ et duquel il dépend biologiquement et, surtout, alimentairement ? En gros milliards bien sûr. Ce que n’offraient pas ou pas assez, ni le FFS ni les Berbéristes, ni le RCD. C’est exactement ce que n’affirme pas le petit transfuge Zammara Benyoune$ en affirmant sans blêmir, sans rougir, sans baisser les yeux, toute honte bue, que le cerveau éteint de Bouteflika, son recruteur, son parrain, est supérieur à ceux des quarante millions d’Algériens. Est-ce vraiment l’enfant des Berbéristes, du FFS, du RCD qui parle ainsi ? Serait-ce le bébé des services et des services qui se lâche ainsi ? Oui, surement.

    Affirmer publiquement cela, c’est aussi et surtout se dire et s’affirmer, au-delà de la théorie des climats, très proches et parfois égal des mammifères et des chimpanzés omnivores en particulier. C’est pourquoi, ces affidés du régime, achetés en gros par couvées entières, alignent des performances de QI bien inférieures de ce qui reste de cerveau du $ieur Bouteflika. En phase d’atrophie et d’extinction totales. C’est presque toujours le destin des despotes, malades de pouvoir. Les hurleurs de base et aboyeurs en chef, en pleine campagne pour convertir les indigènes algériens à la cause perdue des meutes bouteflikiennes, infatigables dans leurs sales et exécrables besognes de lécher par le bas et par le haut, ne reculent devant aucune bassesse, aucune allégeance, pour affirmer, par les hurlements, les aboiements aussi, en faisant écrire parfois, que le cerveau de Bouteflika est supérieur à tout et à tous. Increvable. Un moutchou écrivaillon inconnu, sûrement un énuque amorti et soldé par les prédateurs Suarez d’Alger (Sawaris) a poussé l’outrecuidance Benyoune$$ienne jusqu’à écrire dans le net que le monde entier, USA en tête, nous enviait Bouteflika. Quel gros courage imbécile et débile ce gros lécheur des Bouteflika! Une vraie merde sans bas de soie. A l’état pur. Il faut être spécialement idiot, amoral, immoral, inculte, goujat et stupide pour affirmer de telles monstruosités biologiquement fausses et invalides. Déjà, les Algériens auxquels il reste un petit gramme de dignité ont violemment réagi dans le Net pour attribuer à la Zammara Benyoune$ la palme d’Or de la Chitta 2014. Des millions d’Algériens le connaissent désormais sous le pseudo peu flatteur de Zammara Benchitta. C’est sur le Net. Il faudra des siècles pour effacer ces tâches indélébiles que porteront aussi, mille fois hélas, leurs descendances. Mais que leur importent le discrédit et le déshonneur frappant leur nom et leurs enfants quand les milliards sont déjà là. Grâce aux générosités criminelles des cerveaux "très supérieurs" des Bouteflika.

    Mais au vu de l’itinéraire politique du personnage Zammara Benyoune$, personne n’a oublié la grosse et seule essence et ambitions qui l’animent et l’agitent ; la chippa et l’argent facile. C’est pourquoi, en grand transhumant politique, il a trahi tour à tour, le FFS, les berbéristes et le RCD qui l’avaient fabriqué et sorti de rien. Là, avec ses nouveaux maîtres bouteflikiens, il s’épanouit et s’affirme avec les génies et les génisses du FLN dans la grosse gamelle de la rente. Saâdani en tête, duquel, avec Khalida, il apprend et retient les délices des déhanchements de la danse et de la lèche du ventre. Et $aïd, le grand corrupteur de la République, adore ça, ponctuant la récréation des vauriens à coups de grosses rechkates d’argent volé ! Fi Khater Sidna, le plus grand voleur d’Algérie! Justement, c’est quand on émane de rien ou tout simplement de la roture, qu’on devient, comme Khalida, la première et seule sioniste enragée d’Algérie, mégalo, voleur et dangereux.

    On le saura mieux quand la cour des comptes aura mis son nez dans les comptes démoniaques des imports/imports sulfureux et malsains des Benyoune$, Khra-lidettes, Chakibêttes, Ghoulettes et Saâdinettes, grands protégé$ et grands servis de $aïd Bouteflika & Co. C’est pourquoi et seulement pourquoi le petit, le tout petit Amara Benyoune$ se jette à plat ventre pour décréter et crier très haut par l’absurde que le cerveau de Bouteflika, ses bâts, son pipi, sa moustache, sa main gauche, son cerveau, sa C. droite, sont meilleurs et supérieurs à tous les accessoires biologiques de tous les Algériens réunis.

    Pourquoi le $ieur Zammara Benyoune$ est-il si arrogant, si sûr de lui, si insultant pour l’ensemble des Algérien? Parce qu’il est sûr, assuré que le clan et ses mafias tombés, il ne sera rien, plus rien. Il ne lui restera que le choix facile entre les délices insupportables de Serkadji et les joyeuseries Parisiennes. Dans leurs faits et gestes de prédateurs ordinaires comme par leurs penchants devinés de grands voleurs de biens publics, ils partagent la seule particule, le $, qu’ils héritent en commun de $aïd, l’innommable.

    Ce terrible $ de la prévarication et de la concussion les a tous convertis à la même religion du pillage et de la Khatfa à ciel ouvert. Sinon, qu’ont-ils à faire ensemble, eux que rien n’unit, ni la région, ni la religion ni la conviction pour hurler à l’unisson, vibrer et glousser de plaisirs partagés, ces zigs transportés par la même hystérie du 4ème mandat ? Autour de la même Meïda croulant sous des montagnes de $ invisibles ? Un islamo-libertaire, Ghoul$, converti aux délices de Capoue algériens, un laïco-berbériste mille fois repenti, Benyoune$ et un charlatan drebko-FLN, Saâdani. Qu’ont-ils vraiment à faire ensemble ces trois individus pervers d’horizons et d’origines si différentes ? Qu’ont-ils de commun sinon et à part la fièvre et la maladie partagées de l’argent sale, des prédations des deniers publics et de la soumission rétribuée au dieu Bouteflika ? Avec quels argents $aidani croque ses palourdes de Charlot, roi des coquillages de la place Clichy, et avec quels euros $aïd se siffle à volonté ses Pétrus au 5 du Georges V ? D’où leur vient tout cet argent jeté à Paris à la gloire de leurs gosiers et de leurs ventres jamais assouvis? Bien sûr du contribuable algérien, unique et final payeur de toutes ces gabegies qui durent et perdurent impunément. Quand jugera-t-on ces racailles associées par le ventre et, pire encore, le bas ventre ? Et dire que par l’arrogance et le mépris, ils nous prennent tous pour des envieux ; des jaloux disent-ils de nous! Vraiment ?

    Mais, ce qui est terriblement exact, c’est que l’analyse du $ieur Benyoune$ sur la supériorité du cerveau de Bouteflika est juste et pertinente ! En quoi ? Quand trois, des cents et peut-être des milliers, esprits clairvoyants et, apparemment en bonne santé physique, rampent, bavent, mouillent et se couchent à plat ventre, léchant les pieds et le reste, baisant la main et les C. d’un être humain, éteint, hagard, grabataire, invalide et défait, dépourvu de toutes fonctions organiques attestant de la moindre présence ou saillance intellectuelle, c’est que les cerveaux de ces infrahumains ainsi soumis aux pieds morts de Bouteflika, sont vraiment inférieurs et mineurs quand ils s’installent dans une telle posture. Ce qui n’est pas la situation des 40 millions de cerveaux d’Algériens restants et dont l’électroencéphalogramme présente des normalités et des performances bien supérieures à celles du Président malade. C’est pourquoi et d’évidence, malgré les fraudes et le viol annoncé des foules, ils ne voteront pas pour lui. Sauf si, comme toujours, cette veille femme indigne qu’est l’urne, sous la menace de la mitraille et de la fraude, laissera encor et encore sa fente fatiguée, mille et une fois visitée et violée, s’entrouvrir pour les mêmes visiteurs. Au nom de la même imposture et du même viol qui continuent. Sous les applaudissements nourris de la cour et des chiens qui préparent déjà l’investiture qu’ils veulent faste et grandiose. A la hauteur des nouveaux milliards qu’ils attendent du 4ème mandat. C’est cela l’Algérie, réduite à rien et à des tubes digestifs par le nabot inculte d’Oujda.

    Mais que répondront-ils, ces racailles, à ce petit garçon de dix ans, fils de ministre en poste, scolarisé dans le 15ème arrondissement de Paris, qui refuse violemment d’aller à l’école parce que ses petits camarades le traitent de fils de voleur ! Non papy, je n’irai pas à l’école tant que tu n’auras pas répondu à ma question ; Papa est-il un grand voleur comme me le disent tous les jours mes copains? Est-il vrai que ce qu’il fait avec ses copains du gouvernement en Algérie comme partout en Afrique, empêche d’autres enfants d’aller à l’école, de manger, de se soigner ! Dis-moi papy, dis-moi que c’est faux ! Parce que la maîtresse et mes copains me disent ça tous les jours. Et le grand père, les yeux lourds et baissés, ne put rien répondre à son petit fils. Le gamin refuse toujours d’aller à l’école. Alors M. Bouteflika, toujours partant pour un 4ème mandat ? SVP, répondez d’abord à ce gamin du 15ème arrondissement de Paris !

    Il veut juste savoir avec quel argent son papa ministre en poste à Alger paye son séjour, son chauffeur, sa sécurité et ses loyers à Paris. Le papy, toujours muet et poli, n’en dira rien.
    Il comprenait parfaitement la colère, le dépit et la honte de son petit. Un papa corrompu c’est sale, très sale, pensaient l’enfant et son papy. Bouteflika ignore cela ; il commande.

    M. A.

  • Déclaration de Saadani, du déjà-vu…

    RSS - Débats

     

    Par Le Matin | Il y a 18 heures 16 minutes | 9525 lecture(s) | Réactions (5)

    La situation se dévoile devant les yeux de citoyens ébahis. Sellal se dit prêt à verser le sang, pas le sien bien sûr. Sidi Said et Ghoul, glorifient le nouveau Messie, des enfers s'entend. Saadani, l'héritier du coup de force de 1957, s'en prend à la police politique institutionnelle, il lui préfère une police politique privée[1].

    Chadli et Saadani Chadli et Saadani

    Bouteflika président, mort ou vif ! L'inspiration yankee ne fait pas de doute. Dans la perspective de ce "rab", Jean-Marc Ayrault, premier ministre français, s'est mouillé dans la mise en scène médiatique d'un bras mouvant à rebond. De son côté, le gouvernement de Sa Majesté a gracieusement livré l’arme à destruction massive : Moumen Khalifa. Relevons aussi qu'une presse occidentale, bien conciliante, s’est dispensée d’un regard lucide sur les évènements de Taghardait. L’enjeu est de taille : capter l’essentiel des réserves de change engrangées lors des trois précédents mandats. Deux cents milliards à capter. Quelques-uns iront dans les comptes offshore, mais l’essentiel tombera dans l’escarcelle des majors pétroliers et autres magnats de la finance internationale. Ce que "la valorisation" des hydrocarbures non conventionnels ne pourra pas siphonner sera englouti dans des projets d’infrastructures sur le modèle autoroute Est-Ouest.

    Pourquoi ceux qui ont toujours été des toutous devant les hommes en kaki se découvrent une telle audace aujourd’hui ? Ne serait-ce pas qu’ils se sont mis au service de nouveaux maîtres [2] ? Saadani, qui se proclame champion de "l’Etat civil" se tait sur la batterie d’interdictions signifiées par le prétorien de l’intérieur[3]. Là n’est pas la seule faille de son funèbre chant. Relayer les accusations d’échec sécuritaire à Tiguentourine relève de la trahison, alors que s’il faut supposer un échec il serait celui de tous les services opérant dans la région. Faut-il s’offusquer maintenant d’une forfaiture entamée depuis longtemps ? Il fallait la détecter le jour où la sommation a été donnée de projeter des supporters à Oum Dormane, alors que lorsque la sécurité de la Nation imposait d’agir en Libye et au Mali, les défenseurs de la patrie ont été cantonnés armes aux pieds.

    Avant octobre 1988, en septembre, le chef libéral Chadli Bendjedid avait fait un discours "subversif" suggérant aux "masses" d’investir la rue pour s’élever contre les pénuries… En octobre il compromettra l’armée en la faisant tirer sur le peuple. Aujourd’hui, l’écho de ce discours revient en annonces de mauvais augure. L’impression de déjà-vu est saisissante. Est-ce pour autant que les pièges seront déjoués ? Les forces à l’œuvre aujourd’hui sont bien plus puissantes qu’en 1988 et les forces démocratiques ont été tellement éprouvées depuis. Pourtant il faut garder espoir… Peut-être que dans les nouvelles épreuves qui s’annoncent ….

    Mohand Bakir

    Renvois

    [1] http://mob.dz.over-blog.com/2014/01/liquider-le-drs-au-profit-de-la-police-politique.html

    [2] http://mob.dz.over-blog.com/2014/02/hocine-malti-sonatrach-50-ans-apr%C3%A8s.html

    [3] Gel d’associations, interdiction d’activités d’autres ; exclusion des partis opposés à la prochaine présidentielle de toute activité en salle,…

  • Bouteflika et ses 40 x 40 voleurs

     


    Par Le Matin

     

     

    La scène des Invalides est une grosse comédie, juste pour gagner quelques jours, des semaines ou des mois peut-être de vie même quand elle est indigne parce qu’arrachée avec l’argent du contribuable

     

    Bouteflika recevant Sellal et Gaïd Sallah avec en toile de fond le portrait du président français : François Hollande. Bouteflika recevant Sellal et Gaïd Sallah avec en toile de fond le portrait du président français : François Hollande.

     

    Par Mohamed Abassa

     

    J’avoue que ma tentation première fut grande et bien résolue de vouloir titrer cette chronique "Bouteflika et ses 40 voleurs". Mais je m’en suis vite rétracté en faisant un peu le tour de la question de ce petit quarteron de 40 voleurs entourant et/ou encombrant un Président finissant. Sont-ils seulement 40, ces soutiens volubiles et indécents, parfois canailles et racailles associées par le ventre, et seulement par là, souvent qui ont mis l’Algérie et ses vrais hommes à genoux ? Assurément non ; pas seulement avec une poignée de quarante aventuriers. Et puis, me commémorant et dévidant l’image humiliante et pitoyable des lambris des Invalides, en bas du portrait majestueux du Président Hollande, bien sous tous rapports, chez lui, la vue dégradante d’un vieillard grabataire dont le regard éteint implorait déjà la pitié et le pardon. Deux petites questions en guise d’hypothèses tout aussi plausibles l’une que l’autre, ponctuèrent mon étonnement de petit citoyen peiné et affligé. Atterré surtout par tant de bassesses et d’attentions forcées à l’endroit d’un haut dignitaire sous-dév et déjà envasé dans un décor faussement rococo. Une grosse comédie, juste pour gagner quelques jours, des semaines ou des mois peut-être de vie même quand elle est indigne parce qu’arrachée avec l’argent du contribuable. Un Président montré comme un singe de luxe en cage, vautré et bien portant selon la seule résolution de deux témoins officiels. Encore et toujours perçu et montré dans la posture du petit bougnoul colonisé souriant et reconnaissant, sauvé in extrémis par le génie et le savoir faire inégalé de l’ex colonisateur. Non, monsieur Bouteflika, la France des droits de l’Homme ne prolonge pas la vie, n’ajoute pas des tranches de vie à ceux qui, chez eux, par leur arrogance de piteux dictateur, écrasent et empêchent la vie des petites gens. M. Bouteflika bastonne et emprisonne les petites gens qui crient et clament leurs droits. Il jette par milliers des jeunes désespérés à la mer et à la mort. Au suicide et à l’immolation par le feu. Ce monsieur demande aujourd’hui à la France de lui prolonger la vie. N’est-ce pas de l’outrecuidance et un gros culot ? N’est-ce pas le pire des ridicules que d’exiger la survie pour soi et jeter son peuple dans les mouroirs des hôpitaux nationaux qu’il n’a pas su ou voulu entretenir ou développer quand il en avait les moyens. 

     

    Et si c’était celle là l’image vraie du chef de l’Etat algérien encore aux commandes, plié et sans rien, le regard perdu implorant des secours impossibles.

     

    Mais où est donc passé ce fougueux Bouteflika, vociférant et criant ses ordres à grands gestes aux indigènes par lui dominés, grondant et insultant aussi ses ministres en les affublant de tous les noms d’oiseaux, traitant ses généraux de « quatre chats minables, galeux et insignifiants » et ses petits Walis de minables stagiaires ? Où est donc passé ce grand Bouteflika arrogant et dominateur, écarquillant grossièrement les yeux à un peuple présumé par lui, sot et toujours couché ; «Erfaa rassek ya Ebba !» aimait-il à s’éclater devant ses ghâchis médusés et soumis! C’est à notre tour maintenant, Sire, de vous dire : "Lève-toi, relève-toi M. le président ! Erfaa rassek ya p’tit". Toi qui as si violemment régné par la force et la ruse, observe bien que tu tombes et péris par la faiblesse et la honte que ton règne mafieux a semés. Finalement, c’est toujours le même sort que connaissent les lâches et les fourbes depuis le règne du sinistre Caligula dans ses jeux malsains et sinistres du pouvoir. Quitte à baiser et engrosser ses propres sœurs. Tout autant oublieux de ses servants à allégeances et servitudes changeantes et plutôt réversibles. C’est le propre des petites natures et, bien plus, des gagnes petit. Méditez bien cela, M. le Président, s’il devait vous rester quelques petites minutes, ou petits grammes de vie digne et propre ; territoire fermé que, ni vous ni vos obscurs soutenants en postes ne connaissent pas. Ne connaîtront jamais.

     

    Ma deuxième interrogation a été plus terrible et plus simple. L’Etat algérien est-il si insignifiant, si nul et si pitoyable pour être dirigé d’une chambre d’hôpital entre deux séances de rééducation fonctionnelle et d’orthophonie pour réapprendre le A et le O ? Peut-on diriger tout un état, une nation et le destin de tout un peuple avec une télécommande muette ? Peut-on décider du devenir de tout un peuple avec une simple et arbitraire présomption d’aptitude autoproclamée par deux personnes costumées et dont ce n’est ni le métier ni les compétences de le faire avec autant d’aplomb et de certitudes. Une vraie et totale imposture. D’un bout de canapé, sous le regard amusé d’un Hollande ravi aux corneilles et de deux cornichons étatiques, un chef de gouvernement et un chef d’Etat Major, posés en chiens de faïence, pour faire causette avec eux-mêmes et avec un néant perdu dans un regard hagard, paniqué entre un café imaginé et un gâteau putatif, peut-on dans cette posture décider de quoi que ce fut ? Quelle menterie ridicule cette stupide gesticulation de marionnettes comme preuves suffisantes pour prouver la bonne santé du Président et de son aptitude éternelle à diriger encore et toujours cet Etat algérien, encore plus malade que lui et qu’il ne connait pas. Sauf à le fréquenter pour mieux le voler et le faire piller par les amis et protégés de toujours. Actuellement en fuite se dit-il. De la pure folie que ces deux rigolos étatiques ont bien voulu incarner. Peut-être sur ordre, en service commandé. Du mauvais travail et très mauvais cirque. Comme souvent.

     

    Mais où sont donc passés l’orgueil et la dignité d’un homme et de ses complices quand, pour arracher quelques jours ou des siècles de survie, ils viennent s’abreuver et réapprendre les premiers gestes de la vie dans une institution créée par Louis XIV pour réparer et honorer les meilleurs soldats qui se sont sacrifiés pour la grandeur et l’honneur de la France impériale et coloniale ? M. Bouteflika est-il de ces grands méritants qui ont versé leur sang et donné de leur corps et de leurs âmes pour mériter les grandes réparations et les grands hommages de la patrie française reconnaissante ? Assurément oui puisque M. Bouteflika et les siens ont délibérément choisi de vivre un siècle de plus dans le déshonneur et l’indignité plutôt que de vivre et mourir debout et droit chez eux, un seul jour, comme ces oiseaux libres et fiers qui meurent dans la dignité, en cachette, dans leur territoire. Un seul jour dans l’honneur et dans la dignité des humbles vaut bien mieux qu’un siècle de survie dans la saleté et le déshonneur. Et c’est bien un trait de poltrons qui ne savent ni vivre ni mourir, qui font tout pour acheter un seul jour de vie en plus pour durer. Durer seulement pour durer. On s’accroche éperdument à la vie juste pour gouverner, quitte à finir en légume assisté aux invalides ou ailleurs en criant sans voix et sans gloire qu’on est toujours là, valide et toujours apte à la gouvernance éternelle.

     

    Où est donc passé l’honneur d’un peuple quand le plus qualifié de ses représentants, pour gagner quelques jours, quelques mois de survie et de commandements virtuels, s’offre à la France en spectacle et pitreries de cirque pour nous le dire dans la plus grande et la plus ridicule des mises en scène : Regardez-moi, je suis bien là, je sais respirer, affaibli, diminué, invalide et livide, immobile et plombé dans une robe de chambre de vaudeville, hardiment capable de soulever tout seul une tasse et dévorer tout un gâteau. Preuves suggérées par l’image muette : voyez-bien, je peux gouverner encore et toujours. Preuves visuelles suffisantes aux yeux de nos témoins décideurs que si le Président peut soulever un gramme de gâteau, puis une tasse monumentale et, grand bravo, bouger délicatement une main c’est qu’il peut diriger et gouverner tout un peuple. Y-a-t-il discours politique didactique ou implicite aussi méprisant, aussi méprisable que celui tenu par nos deux illustres envoyés spéciaux missionnés par notre sinistrée République ? Voyez et jugez par qui nous sommes gouvernés. Du menu fretin ; Kach Bakhta. Le petit trou du trou comme aimait à le dire le général De Gaulle.

     

    Les faiseurs de cette entourloupe filmée, mauvais farceurs, se commettant ainsi, nous délivrent concomitamment une piètre et débile opinion qu’ils se font de leur peuple. Prêt et prompt à croire ce genre d’âneries. En tentant cette imposture, sans le moindre remord, ils infantilisent de fait le peuple algérien en déconsidérant son intelligence, sa maturité et ses capacités à comprendre les premiers sens d’une image primaire qui renseigne très bien sur la médiocrité avérée de ses inspirateurs; ce que l’ENTV, aux ordres, a bien voulu nous en montrer. Du vrai mauvais vaudeville. algérien Agir ainsi, c'est-à-dire montrer un Président, ressemblant vaguement à un humain, qui bouge un peu, boit et touchant péniblement un gâteau en deux essais miraculeux, mais ne parle pas, lui le grand bavard, ordonnateur de tout, ne se lève pas, ne marche pas, ne rit pas, ne gronde pas, ne domine pas, pour suggérer enfin que cette demie viande par eux montrée enrobée est encore capable de discerner, de raisonner, de commander et de diriger, c’est faire preuve d’une grande et grave marque d’indigence morale, mentale, intellectuelle et, surtout, professionnelle.

     

    Usurpation de fonction

     

    Parce que l’autre escroquerie des visiteurs des Invalides, la plus grave d’entre toutes ces falsifications, n’est pas celle d’avoir essayé de tromper les opinions publiques mais bien celle d’avoir usurpé des fonctions qui ne sont pas les leurs. Depuis quand MM Sellal et Gaïd, sont-ils médicalement qualifiés pour juger de l’état de santé d’un homme, fut-il président ? Quelles capacités ont-ils pour juger et décider des capacités mentales et physiques d’un être humain à pouvoir continuer ou reprendre ses activités professionnelles ? On aura vite compris que, défendant la pérennité et l’inamovibilité de la fonction présidentielle, c’est en fait leurs fonctions et leurs privilèges de servants inconditionnels du régime qu’ils défendaient. Je crois que les Algériens comprendront parfaitement ces penchants des servants biologiques du régime qui les a créés et entretenus à ce jour. Et sans le soutien duquel ils ne seraient rien aujourd’hui. 

     

    Entrant dans ces marécages de la manipulation politicienne, forcément, on s’installera durablement dans le territoire de l’imposture et du mensonge organisé qu’il faudra bien payer et solder un jour. Car, comment peut-on, sans aucune qualification, décider qu’un homme, gravement malade, est valide et apte à diriger la vie de 37 millions d’Algériens quand, au même moment, ce même grand malade, est inapte et incapable de diriger 1% de sa propre personne, de sa propre vie ? Est-elle saine et normale cette attitude insensée de nos deux missionnés aux Invalides ? Tout le monde ici en rit ; pas même sous cape. L’arnaque est trop grosse pour être crédible; grossière même.

     

    C'est pourquoi me suis-je remis à penser à ces 40 voleurs qui dirigent en fait le bateau Algérie, quels que soient les temps et le cap. 

     

    Et que vont-ils devenir ces 40 voleurs dans le Souk des empoignades (déjà commencées) et des apurassions de comptes de l’après Boutef ? La potence ? L’échafaud ? La prison ? La honte ? La fuite ? Les quolibets populaires ? Que deviendront ces pôvres petits et minables enfants terribles, chekkamines et sous-traitants de la camarilla mus et gouvernés par les seules pesanteurs du ventre ? Maintenant que leur patron nourricier se trouve sur le registre du réapprentissage fonctionnel du pipi, caca, Ba, Bi, Bo, A, I, O… Faut pas voler, vociférer et vouloir humilier tout un peuple quand une justice mystérieuse et immanente vous rappelle à l’ordre pour vous intimer l’injonction de réapprendre à faire pipi et caca à réapprendre les premières sonorités de la vie, à savoir domestiquer les premiers mouvements des lèvres, redécouvrir l’usage des muscles labial et zygomatiques pour apprendre enfin le seul mot que vous n’avez jamais prononcé de toute votre vie d’indu occupant du pouvoir et de détourneur des richesses algériennes: PARDON ! Il ne le dira jamais lui qui a fait tant de mal à ce pays et à son peuple. Un hold-up qui se chiffre en millions et milliards de dollars. Votre tout dernier a consisté pour l’essentiel à pomper et sucer l’Algérie ; jusqu’à l’os. Même pour mourir, vous sucez et pillez l’Algérie. Mais quand donc allez-vous apprendre à vivre ou mourir avec vos seuls moyens d’homme libre et digne. Vous ne le pouviez. Parce que vous ne l’avez jamais été ; ni libre, ni digne. Surtout quand on a toujours été servant, servi et servile, toujours dominé et guidé par le couple diabolique ventre/libido. Même et surtout quand on est l’invité de marque aux Invalides de Louis XIV et de Hollande. Il faudra bien un jour ou l’autre passer à la caisse et rendre la politesse à nos bienfaiteurs Français. En leur renvoyant l’ascenseur en Rafales, centrales nucléaires, céréales, médicaments et tutti quanti.

     

    Police parallèle et barbouze de Saïd

     

    Je reviens encore à nos 40 voleurs tenant l’Algérien en otage selon ma première intuition. Trop restrictif comme titre, m’en suis-je vite persuadé en limitant le règne bruyant et sale de Bouteflika à une petite poignée de 40 voleurs pressés et insatiables. 

     

    Que vont-ils devenir ces porteurs délégués et anonymes de pouvoir et de richesses détournées ? De simples et stupides voleurs primitifs et pressés incrustés partout dans les entrailles de l’Etat. Partout incrustés pensais-je quand ils ne sont que 40 ? Que vont-ils devenir après le pronunciamiento peu constitutionnel annoncé imminent mais vite démenti par qui nous savons ? Parce que les placards débordants de la République dont on ne peut pas dire qu’ils sentent la rose semblent à tous égards très fragiles et, aussi, bien plus pleins et plus putréfiés que les écuries d’Augias. Parce que les couches sales depuis l’assassinat d’Abane s’amoncellent par vagues successives. Boutef par ses magouilles et polices parallèles y détient une belle part de ces saletés diverses. Ses chiens témoigneront demain contre une gamelle mieux remplie.

     

    Ma religion était presque faite quand je réduisais derechef ma vision de l’univers faisandé de Bouteflika à une quarantaine de malfrats opérants à ciel ouvert. 

     

    Quarante voleurs ! Est-ce sérieux de ma part de réduire l’univers pollué de Boutefliça à 40 hyènes puantes et vénéneuses? Je me résolvais à croire que l’Algérie compte au moins plus de 40 Walis, des centaines de chefs de Daïra, des milliers d’élus locaux et nationaux, des dizaines et centaines de ministres, des milliers de DG et PDG d’entreprises publiques et privées, des centaines de généraux, des gros chefs de partis fabriqués, des banquiers, des ambassadeurs trabendistes, des magistrats, conseillers occultes de la camarilla, prostituées mondaines recyclées politiques, des journalistes affamés achetés en gros, des associations bidon et comités de soutien, divers chekkamines et chekkamates, voilà les vastes niches qui tiennent et occupent le système Bouteflika.

     

    C’est pourquoi il fonctionne et tient la route même couché ou mourant. Pour autant, peut-on affirmer ici que tous ces affidés, souteneurs payés de Boutefliça, sont tous corrompus jusqu’à l’os ? Non, assurément non. J’ai même rencontré, parmi ces profils cités, d’honorables souteneurs qui avouent humblement et courageusement leur grande faiblesse du ventre et la lâcheté de leur soutien. Comme cette brave et jolie pute qui m’avoua son grand bonheur de posséder un superbe appartement à Paris grâce à la générosité présidentielle. Ou cette femme, grande opposante, devenue ministre grâce aux générosités de ses restes de fesses et à l’indulgence de son mari. Ce sont aussi les dures réalités de mon pays. Il n’existe pas de peuple 100% pur beurre. Il faut toujours une dose de traîtrise et de coups bas. Mais tout de même, pas à l’échelle bouteflikienne.

     

    Mais qu’est-ce que je me trompais ! Qu’est-ce que je réduisais mon champ de vision à seulement quarante piteux et calamiteux voleurs à la Chakib, le Texan. Dans ma petite définition du premier cercle mafieux du Président où je croyais loger et concentrer les quarante chats galeux du premier carré du clan présidentiel, je découvrais mes autocensures dormantes et mes méconnaissances des nombreux autres voleurs qui tiennent et entretiennent le système Bouteflika; même quand il est out, absent, dormant ou mourant. En limitant ainsi le règne malsain de Bouteflika à 40 voleurs, à ces petites salissures présidentielles, j’allais occulter, bien malgré moi, l’empire tentaculaire du mal qui enserre tout le pays. J’allais occulter aussi cette police privée et parallèle dirigée par Saïd, l’insignifiant freluquet qui dirige tout, pour harceler et terroriser les patriotes Algériens , propres et intègres, qui ont osé dire non à la dictature et aux pillages du frère et de la bande régnante. C’est pourquoi, bien des Algériens ont été pourchassés et exilés à l’étranger. Les barbouzes et les milices privées de Saïd et de Nounou la pharmacie ont harcelé et terrorisé de jour comme de nuit des Algériens et leurs familles qui osé dire et écrire non aux extravagances du président coopérant jouant au nabab..

     

    A cette flicaille honteuse et clandestine de Saïd qui a terrorisé, humilié et harcelé mes enfants à Dély-Ibrahim pour le seul tort que leur père a écrit Poutakhine pour défendre l’honneur de l’Algérie, je leur jure, sur mon honneur de Moudjahed sans fiche communale, qu’ils finiront tous comme les tortionnaires et tueurs argentins ; la geôle et la potence. Au passage, je ne sais s’il faut remercier M. Sellal ou son chef employeur, l’incontournable Si Tewfik d’avoir eu l’intelligence et le courage de supprimer et dissoudre cette police parallèle faites de barbouzes et de truands. Quand jugera-t-on leurs actes de banditisme d’Etat ? Quand jugera-t-on leurs activités illégales et extra judiciaires ? Quand jugera-t-on leurs atteintes et leurs violations répétées des droits humains des Algériens ? Quand jugera-t-on les employeurs de ces voyous anonymes: Yazid, DOK, Saïd, Chakib, Hamid, Abdelaziz et tous les autres cerbères gardiens du temple

     

    J’ose croire qu’ils paieront un jour leurs lâchetés et leurs crimes commis dans la clandestinité et au nom de l’Etat algérien. Mais, comme toujours, quand la justice arrivera, ils seront bien loin, mangeant leurs montagnes d’argent volé. Aux dernières nouvelles, à l’instar des rats de navires, les plus gros corrompus ont déjà commencé à quitter le bateau Algérie qui prend eau de toutes parts, pris dans la grande houle des hautes corruptions. 

     

    Je réalisai avec la prétention avouée de vous prendre à témoins qu’autour du Président, malade ou en bonne santé, ne gravitait pas seulement ses 40 voleurs, mais bien plus et plus grave encore. Même si la formule usitée plaît hardiment à l’oreille. Il me fallait donc renoncer vite et corriger cette titraille restrictive et incomplète. Il fallait bien se résoudre à affirmer que le système politique algérien dans ses fondements essentiels comme dans ses personnels régnants est corrompus dans son âme comme dans ses méthodes. A preuve ? Il tente de nous faire passer un légume éteint, un grand malade, épuisé et grabataire à l’excès pour un vigoureux président, en possession de toute sa puissance physique et mentale. Avec de vraies images qui attestent seulement d’un grossier et vilain mensonge. Comme toujours, les dictateurs et, in fine, leurs apprentis, ont toujours eu une piètre mémoire ; ils ne retiennent jamais leurs leçons. C’est pourquoi se dit-il, les mauvais élèves, en piteux dictateurs, n’ont jamais fait de bons dirigeants. Bouteflika et son clan, même dans leur déchéance honteuse, en sont la preuve. Ils ne savent ni vivre ni mourir dans la dignité. Ce serait trop leur demander. 

     

    Avis aux 40 prochains voleurs. L’Algérie propre ne se taira pas. Jamais !

     

    M. A.

  • "Donnez-nous vos avions et vos bombardiers, nous vous donnerons nos couffins "

    Laissez-nous rêver le changement en Algérie !


    Par Le Matin |
     

    Le rêve fait un peuple. Il est son esprit. Il est aussi le déclic de ce genre de "sensibilité primordiale" à l'origine de la fondation des États modernes. Les grandes nations y croient fortement car ce fut de par le passé la pirogue qui les a emmené au grand large.

    A quelle Algérie aspirait Ben M'hidi ? Certainement pas celle que dirige Bouteflika et son clan. A quelle Algérie aspirait Ben M'hidi ? Certainement pas celle que dirige Bouteflika et son clan.

    Le rêve, c'est le mouvement, c'est le progrès, c'est l'imaginaire en devenir et surtout l'avenir en imagination faisant ses petits pas dans la réalité. Un peuple qui est en dépourvu est potentiellement candidat à la mort. Car ne savant à quoi s'en tenir et ayant perdu les germes de tout dynamisme, il ne lui restent que les prémisses de la paralysie, la camisole de la routine et la cage du statu quo. Avec la ronde des années, il va finir par s'en lasser, se démotiver et se laisser aller vers de fâcheuses dérives (identitaires, intégristes, séparatistes et même xénophobes). Il n'aura ni repères ni balises ni marqueurs ni trajectoire bien définies. Il se fourvoie dans un vide de perspectivisme puisqu'il ne se projette que dans le circonstanciel, l'éphémère et l'instantané. Point de changement ni de progression à l'horizon hélas ! Si la modernité lui est déjà un abîme, le sous-développement lui sera plus qu'un gouffre. C'est un traquenard où l'inertie, la sous-évolution, l'impasse socio-politique et l'absence du rêve l'attrapent. C'est clair, ce rêve-là qui jette justement les bases d'une Nation forte, nourrit ses veines d'idéaux humanistes et l'irrigue de mille et un hymne à l'espoir, au défi et à l'aventure nationale est le sésame dont l'Algérie de nos jours a tant besoin.

    Une patrie, écrit le philosophe Ernest Renan (1823-1892), est faite de plus de morts que de vivants. C'est vrai, j'en conviens parfaitement mais pourquoi ? J'invite les lecteurs à imaginer une scène tout anodine mais qui recèlerait quand bien même une dimension symbolique. Celle du petit Omar avec Ali La Pointe et Hassiba Ben Bouali terrés dans leur cache et quadrillés par des escadrons de parachutistes en plein cœur de la Casbah, lesquels furent plus que résolus d'en finir avec cette histoire des "Fellagas" en train de semer la terreur dans l'Algérois. Imaginons un peu son état mental, sa peur d'enfant dans les tripes du vieil Alger mais tout particulièrement ses rêves au moment où la mort le guette.

    Je me mets dans sa peau et imagine : il aurait rêvé d'un peuple fort, éduqué, solidaire, conscient, fier de sa culture et de son histoire. Un peuple qui garantit son indépendance alimentaire, qui rejette tout assujettissement et toute hégémonie impérialiste. Il aurait rêvé d'un pays gouverné par des hommes intègres qui ne plient jamais sous les injonctions d'une chancellerie occidentale ou d'une firme multinationale quelconque, un pays qui a une économie nationale s'appuyant sur l'effort et la productivité, où le personnel d'un hôpital, du reste, propre accueille à bras ouverts et avec un sourire affable et bienveillant un patient venu s'y soigner, où des universités, temples de savoir et de la connaissance par excellence dont les diplômes reconnus à l'échelle mondiale, suscitent fascination et jalousies, un pays où des ministres rougiront de honte dès qu'une injustice sera commise sous le toit de l'un de leurs secteurs, un président qui pense jusqu'aux petits pépins d'un nomade du grand Sahara, une justice qui châtie un corrompu dans une séance ouverte au public, des bibliothèques partout ouvertes dans le pays, des aéroports, des hôtels, des centres de recherches, une voierie, des trams, des métros et des stades aux normes universelles. Si le petit Omar et tous les martyrs de la guerre d'indépendance ont sacrifié leur vie, c'est d'abord parce qu'ils ont rêvé en une Algérie nouvelle gouvernée par des patriotes qui ne lésinent sur aucun effort afin de hisser ses couleurs au zénith de la gloire et puis c'est parce qu'ils y ont vraiment cru. Eux, ils ont donné leur vie pour le pays et il n'y a point d'amour plus valeureux, plus précieux et plus pur que celui voué à la patrie de nos origines mais nous tous qu'est ce qu'on a donné en échange de ce sacrifice?

    C'est là que le bât blesse ! Triste, affligeant et incroyable en même temps! Outre le vieux pli de tourner en rond, on ne fait que pomper du pétrole dans le grand Sud, adopter en conseil de ministres des lois de finances basées sur le prix de baril à 19 dollars, signer des contrats de gré à gré et sans soumission avec, en dessous de table, des pot-de-vins et des commissions touchés de la part des compagnies étrangères, gérer la rente et distribuer ses prébendes entre larbins, laquais et serviteurs, acheter les consciences et la paix sociale par l'argent de la collectivité nationale. Le comble, le pays marche toujours tranquille sans se ronger les sangs ni faire le calcul de ses échecs. Et les impôts et le contribuable? Où est la valeur ajoutée d'une économie? Où est le travail? Où est la machine économique? Où sont les comptes, les bilans et les études prospectives? Le peuple en a marre de ces vues simplistes, étroites et biaisées de la réalité nationale griffonnées à la va-vite et à mauvais dessein par des gérontocrates dépassés. Il en a marre aussi de la manipulation de ses peurs, du brouillage de ses angoisses et de la réactivation des démons du chaos des années précédentes. Car, se sentant désabusé, il s'est rendu compte, quoique sur le tard, que le chaos est là, présent devant ses yeux : il s'étend de cette fameuse mascarade d'une épreuve de philosophie mal assumée par des élèves de terminal accoutumés, les pauvres, au par-coeurisme et à la réussite selon le contexte du moment à la grande tricherie nationale des pontes invétérés ayant pris leur envol extra-muros dès que la vache laitière avait compris que le produit secrété par ses mamelles ne va pas dans la bouche de ses enfants déshérités. Sans l'ombre d'un doute, quand un citoyen est ramené par des visions étriquées de la chose politique au statut du sujet, il se révolte. La nature humaine est ainsi faite, c'est une règle de l'histoire et on ne saurait en aucune façon, nous les algériens, y déroger. Un citoyen sommé d'obéir au lieu de raisonner, de croire au lieu de penser, de déprimer au lieu de rêver n'y va par trente-six chemins pour exprimer son malaise. C'est là que le chaos tisse sa toile de tragédies. Un citoyen qui avait ployé sous des tonnes du désespoir et accepté de longues années et de façon presque définitive, irrévocable et fataliste son destin de marginal social, politique et économique ne tardera pas à esquisser sa métamorphose pourvu qu'il ait conçu au préalable un rêve : le rêve du changement, le rêve du progrès et le rêve de l'émancipation. Bref, ce rêve qui a les vertus du salut, qui fait revivre l'espoir et renaître le sphinx de ses cendres. Qui plus est à même de ressusciter d'anciens mythes qu'on a pourtant crus à jamais sous la sépulture du passé. Comment le charismatique Mandela a-t-il pu mettre à bas l'Apartheid? Réponse immédiate : le rêve? Comment Simone Bolivar (1783-1830) a-t-il pu fédérer les Nations de l'Amérique Latine sous le crédo de la résistance au voisin du Nord (en l’occurrence les États Unis) ? Réponse : le rêve. Comment Al-Mahatma Ghandi (1869-1948) en est-il arrivé à semer la zizanie dans le protectorat britannique en Inde par une simple économie de subsistance? Réponse : le rêve. Comment Martin Luther King (1929-1968) a-t-il ébranlé les certitudes chevillées des racistes anti-noir aux États Unis ? Le rêve. Celui-ci est la carte-maîtresse de toutes les stratégies. Grâce à lui, l'histoire pourrait surgir là on l'attend le moins d’autant plus qu'elle n'a pas d'heure précise ni de calendrier particulier. La révolution comme l'avaient écrit les jeunes révoltés du mai 68 en France ne sera pas télévisée, elle est une vague spontanée : un souffle d'un peuple en colère et en quête de soi. L'histoire n'a pas de freins contraignants, elle fauche les pieds de ceux qui ne savent pas la valeur du temps ni ne prennent la mesure des remous sociaux qui agitent leurs pays. On l'a vu avec notre voisin Ben Ali, les frères Moubarak, El-Gueddafi et comparses : l'entêtement à endosser l'habit de l'immaturité ne fait que mener à l'irréparable et à des destins que n'importe quel mortel ne souhaite récolter à la fin de sa vie. A une question de Bac « pourquoi on a coupé la tête de Marie Antoinette, la femme de Louis XVI en 1793? Un élève pris d'une soudaine naïveté a eu cette réponse pour le moins convaincante «parce qu'elle n'a rien dedans». En clair, parce qu'elle ne rêve pas. Si nos responsables, eux, ne rêvent pas ou ne veulent pas rêver du tout, ils devraient quand même se rendre à l'évidence que ce peuple dont l'épopée mythique est pavée de perspectives brisées, d'aspirations censurées, d'illusions perdues, d'espoirs blessés, de mémoire torturée par l'oubli et de slogans vides de sens, lui, veut rêver et qu'il n'est pas du menu fretin. Maintenant il souffre, il a déjà souffert et il est résolu quoiqu'il lui en coûte à aller de l'avant car il n'est pas prêt à refaire l'expérience de la régression.

    Ce peuple-là a besoin d'une bouffée d'oxygène, il a besoin qu'on arrose ses racines émotionnelles de l'amour de la patrie. 51 ans, c'est rien dans la vie d'une nation, ce n'est en fait qu'un passage intermédiaire d'une inertie post-coloniale voulue par les bégaiements de l'histoire aux troubles erratiques d'un nouveau siècle qui s'annonce dur et porteur de beaucoup de gageures. Le régime et peuple ont besoin d'un compromis historique, certes douloureux mais n'en reste pas salutaire à la Nation : que cette caste militaro-financière passe la main à des personnalités neutres, compétentes, honnêtes et ayant son assentiment et celui des forces vives de la patrie loin de cette génération de «tab djenanou», laquelle éreintée par ses paradoxes, esquintée par les retournements de situations en sa défaveur, décriée par les bas-fonds sociaux, huée par la jeunesse, haie par l'histoire, dépassée par les aléas du temps, fatiguée, sénile, bâclée de certitudes a déserté le territoire du rêve.

    Un compromis à mon avis, ce n'est pas de l'opportunisme, ce n'est pas quelque chose de louche, de sournois ou d'hypocrite. Ce n'est pas une marque de lâcheté ou une capitulation non plus. Un compromis, c'est un tas de vitales concessions dans le seul intérêt du pays. C'est également un signe de vie, un signe que la nomenclature et ceux qui lui servent de parapluie tentent, autant que possible, de dépasser le jeu des clans, le parasitage d'appareils étatiques, les vieilles marottes de coups de force, le goût des pronunciamientos et l'orgueil de caudillos. C'est le moment ou jamais où ce compromis historique et douloureux d'un pays actuellement mal en point devrait avoir lieu dans la transparence et la participation effective de toutes les composantes de la scène politique nationale. A l'heure qu'il est, le corps politique croule sous le poids des à-priori, des mésententes, des dénis et des manipulations. Il accuse une régression discursive terrible et une indigence lexicale lamentable : on discerne à peine de différences entre le discours élitiste et le ragot de masses. Dans un souci de cohérence, un régime politique devrait, à tout le moins, définir le rôle de ses structures et clarifier les mécanismes de leur fonctionnement (la présidence, le parlement, le sénat, l'armée, la D.RS...etc) car on voit bien qu'à moins d'une année des présidentielles de 2014, le champ politique est presque liquéfié, des partis colosses comme le F.L.N et le F.F.S déstructurés, gangrenés par des conflits internes et phagocytés par ce système «obscur» aux tentacules démoniaques sont en train d'ordonner leur petit chez-soi et végéter dans l'orbite de ce chaos tandis que la grande maison qu'est l'Algérie suffoque sous l'inflation économique, le chômage endémique et des maux sociaux incurables. A l'ombre de cette architecture de la déconfiture, il est légitime de s'enquérir sur l'état probable du pays dans l'avenir : de quoi nos lendemains seraient-ils le nom? Aurions-nous un président avec un grand «P» qui prend des décisions capitales sans le recours à cette boîte noire? Pourrait-il poser son veto face à ces fameux décideurs qu'on ne voit plus ? L'Algérie peut-elle organiser des élections libres, crédibles et honnêtes ? Ironie du sort, dans ce contexte d'hystérie généralisée où de telles problématiques devraient être mises sur la table, des décisions sensibles sont prises par le gouvernement sans concertation de la base citoyenne comme celle d'effacer les dettes des pays africains et arabes au nom d'une certaine solidarité panarabe et panafricaine alors que le premier magistrat du pays se retrouve en dehors du territoire national ou celle encore de la dissolution du Centre opérationnel national d'aide à la décision (C.O. N. A. D), un organisme crée par l'ex-ministre de l'intérieur Yazid Zerhouni en 2003 suite au séisme de Boumérdès et dont personne ne sait vraiment les réelles attributions et dissout par Sellal le 15 avril dernier. Ainsi marche l'Algérie du nouveau millénaire, l'un crée, l'autre dissout sans que les concernées (les masses bien évidemment) en aient connaissance. On veut bien savoir quelle est l'efficacité de la première démarche, aussi louable soit-elle, alors qu'on sait qu'il est plus facile d'injecter cet argent (plus de 900 millions de dollars) dans des investissements directs plus profitables à nos frères et amis africains qui, en retour, propulseront l'économie nationale? Et on veut bien s'interroger dans une seconde étape si ce fameux centre opérationnel d'aide à la décision est-il destiné vraiment à la prise de décision en cas de forces majeures, si c'était le cas pourquoi le dissoudre tant que l'Algérie souffre encore de phénomènes du séisme, inondations..etc? Pas de réponse certainement.

    Je pense que nos élites ont inoculé dans nos gènes ce sentiment d'espoirs déçus, de fatalisme à tous crins et nous ont contaminé par la manie de leur silence afin de mieux régenter à jamais nos vies de citoyens. Une fracture ou des déchirures sociales aussi grandes fussent-elles pourraient être recousues et rafistolées pourvu qu'on cesse de dramatiser de façon irrationnelle l'ampleur du gâchis national. En ce sens, un travail de proximité civique de longue haleine serait à mon humble avis la clef de voûte d'un processus de démocratisation réussi (l'école, les institutions éducatives, les bibliothèques itinérantes et les cinémas en seraient le fer de lance). Suivant ce schéma, le citoyen va reprendre la confiance en lui-même, l'immeuble fissuré de l’État algérien en temps actuels ne sera pas un ensemble de murs sur lesquels on perche des emblèmes et des armoiries mais un réseau institutionnel fluide dont les structures seront imbriquées les unes aux autres par le pouvoir de la loi et l'Algérie étrennera les oripeaux d'un nouvel âge. Contre toute attente, les enquêtes anti-corruption menées par le corps du D.R.S dans les dossiers à scandales de Khalifa, Autoroute Est-Ouest, Sonatrach et dernièrement Sonelgaz ont provoqué un effet centrifuge chez les masses vis-à-vis de l’État. Le citoyen algérien devient de plus en plus sceptique concernant la crédibilité d'une démarche qui n'a mené au final que vers des imbroglios juridiques ou à la longue vers des impasses politiques : qui demain pourrait-il mettre aux arrêts un certain Chakib Khalil, ex-responsable algérien et citoyen américain ou faire extrader à partir de l'Angleterre un ex-gloden-boy nommé Khalifa? Notre justice sera-t-elle à la hauteur d'une telle gageure? Rien n'est certain et tout s'emmitoufle du doute. En vérité, il existe une soif collective chez les masses pour connaître le statut et le rôle des responsables de nos institutions, leurs parcours et le patrimoine matériel dont ils disposent. Que cela soit clair : c'est un droit citoyen de chaque algérien. On est un pays indépendant et notre peuple est libre de disposer de lui-même sans l'entremise d'aucune chancellerie occidentale aussi influente fût-elle ni la gestion opaque d'aucune personnalité dans les coulisses. Les masses veulent entendre autre chose que ce dramatique "mish-mash" d'images, de rumeurs et de démentis. La lucidité est, il est vrai, une donnée rare en temps de crise de transition démocratique comme la nôtre mais avec la rigueur de la justice, le bons sens, l'imagination et une profonde capacité à rêver, on arriverait à coup sûr à désacraliser cette épaisse ignorance/indifférence face à la réalité, laquelle est, semble-t-il, enracinée ad vitam aeternam dans la conscience de nos sages. Mais laissez-nous rêver le changement!

    Kamal Guerroua

  • En l’absence de bouteflika Qui dirige l’Algérie ?


    Le 27 avril 2013 s’avère finalement constituer un tournant majeur dans la vie politique nationale. Près de deux mois et demi plus tard, Abdelaziz Bouteflika, victime ce jour-là d’un accident vasculaire cérébral, sombre dans une si longue maladie que même les autorités officielles ont du mal à cacher.

    Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
    Ce long séjour et qui dure d’ailleurs, à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce de Paris, d’abord, puis à l’institution nationale des Invalides, une structure appartenant au ministère de la Défense français, aura ainsi fini par avoir des conséquences massives, multiples et de plus en plus compliquées sur la vie politique et institutionnelle du pays.
    La toute première des conséquences, et que les images de la fameuse visite de Sellal et de Gaïd Salah chez Bouteflika, le 11 juin dernier, ont fini par conforter : l’impossibilité pour l’homme de postuler à un quatrième mandat. Naturellement, suit une conséquence collatérale immédiate, qu’est la perte progressive de l’autorité et des soutiens traditionnels et ce, en dépit des apparences.
    En ce début juillet, ils sont de moins en moins nombreux, y compris au sein même du pouvoir, à parler, ni du quatrième mandat, ni de la révision de la Constitution et même de Bouteflika lui-même ! Davantage encore depuis la visite sus-citée aux Invalides. Ce jour-là aura été en effet, d’une manière ou d’une autre, brisé l’embargo imposé par le frère conseiller, Saïd Bouteflika, sur tout ce qui concerne le premier responsable du pays. Ainsi, les images, même muettes, et malgré tout le génie mis dans leur montage par une armée d’experts au niveau de la présidence, ont mis en évidence un Président affaibli, lent au réflexe et cachant mal les séquelles d’une lourde maladie. Mais cela urgeait de le montrer vivant pour diminuer de la pression terrible qui pesait sur le pouvoir mais aussi pour faire éloigner toute perspective de recourir à l’article 88 de la Constitution. Une perspective qui constitue par ailleurs la hantise même des tenants du pouvoir. Et sur ce point, au moins, tous les segments de ce même pouvoir sont unanimement d’accord.

    Le pouvoir glisse largement vers le Palais du Gouvernement
    L’idéal pour tous serait ainsi de pouvoir arriver à traverser cette période difficile de vacance de pouvoir qui ne dit pas son nom, et espérer tenir une élection présidentielle à peu près dans les délais initialement prévus, à savoir avril 2014. Mais pendant ce temps, qui dirige réellement le pays ? A l’évidence, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, vient en pole position.
    En fait, l’ancien ministre des Ressources en eau, qui avait dirigé à deux reprises la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika en 2004 puis en 2009, avait été nommé à la tête du gouvernement, le 3 septembre 2012 avec comme feuille de route réelle, la préparation d’un quatrième mandat. De suite, d’ailleurs, il se verra autorisé à effectuer des visites officielles à l’intérieur du pays, privilège que Bouteflika avait interdit à ses chefs du gouvernement successifs depuis Ali Benflis. Mais depuis le 27 avril, et la fin de la visite qui le menait ce jour-là dans la wilaya de Béjaïa d’où il avait annoncé lui-même l’évacuation de Bouteflika en France «pour un simple malaise de santé sans gravité», depuis ce tournant donc, les sorties de Sellal prennent une nouvelle dimension.
    Certes, officiellement, tout cela s’inscrit «dans le cadre de l’application du programme de Monsieur le Président de la République». N’empêche, il est difficile de ne pas comprendre que, d’abord, ces sorties, tant à l’intérieur du pays, à l’étranger ou alors pour accomplir les missions protocolaires habituellement dévolues au chef de l’Etat, sont destinées à combler le vide laissé par Bouteflika. Il est vital de donner l’image d’institutions qui fonctionnent de façon ordinaire. Et ce n’est, en outre, plus un secret pour personne, qu’il y a un côté «campagne électorale» de l’actuel Premier ministre. Bien des sources le donnent ainsi comme étant le candidat sur lequel misent Bouteflika et son entourage pour les futures présidentielles.
    Ses prérogatives sont visiblement très importantes. En tout cas, elles sont autrement plus significatives que celles dont disposaient Ouyahia ou Belkhadem avant lui. Mais dirige-t-il tout seul, pour autant ? Ce n’est pas tout à fait le cas, bien sûr. Ne serait-ce que de par sa proximité quotidienne, permanente et exclusive avec Abdelaziz Bouteflika, le très influent frère conseiller Saïd est un passage obligé et incontournable pour tout.
    «C’est via Saïd que Sellal transmet tous les documents au Président ou reçoit des instructions de sa part», nous confie une source très bien informée. Il faut dire aussi qu’effectivement, les relais traditionnels en la matière, comme le secrétaire particulier de Bouteflika, Mohamed Rogab, le directeur de cabinet, Moulay Guendil, et même le directeur du protocole, Mokhtar Reguieg, sont complètement mis à l’écart depuis le 27 avril et l’évacuation, sans aucun d’entre eux, de Bouteflika à Paris.
    Restés sur Alger, c’est Saïd Bouteflika qui cumule, depuis, toutes leurs fonctions. Ce n’est pas tout. Sellal qui, jusque-là, avait eu et a toujours le privilège de présider toutes les cérémonies dévolues au chef de l’Etat, n’a pas été associé aux deux plus importantes, celles qui concernent l’armée, à savoir la sortie de promotions de l’Académie interarmes de Cherchell et la remise de grade aux nouveaux officiers supérieurs tenue le 4 juillet au ministère de la Défense. Les deux ont été présidées par le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah. Une manière de tracer quelques lignes rouges ?
    Il est clair que la volonté d’éloigner Sellal de toutes les questions liées à l’armée émane d’en haut. Bouteflika, qui n’a jamais admis une quelconque «concurrence» sur ce point précis, ne serait-ce que symboliquement, aura-t-il voulu «banaliser» ces deux cérémonies en en excluant tous les civils, y compris d’ailleurs le ministre délégué Abdelmalek Guenaïzia ? Ou alors ce deuxième grand pôle de la décision au pays, l’armée, avait jugé utile de s’affirmer en cette période particulière, de crainte que l’invitation de Sellal ne soit interprétée comme une caution de la grande muette ? Le 12 juin dernier, le ministère de la Défense s’était signalé par un surprenant démenti en réaction à l’appel de l’historique et membre des 22, Mohamed Mechati, qui demandait publiquement à l’armée de prendre ses responsabilités en prononçant l’empêchement. Quoi qu’il en soit, il est désormais clair que l’armée ne veut pas du tout se mêler, de quelque manière que ce soit, à ce jeu politique ou, du moins, veut bien le paraître.
    K. A.

  • Algérie : La succession de Bouteflika se prépare au sein du DRS sous la supervision de Toufik Mediene

     

    L’improbable retour de Bouteflika à la gestion des affaires du pays est une éventualité que les décideurs et militaires Algériens ont fini par comprendre. Quant à une possibilité d’un quatrième mandat, on n’y pense même pas. 


    L’état de santé de Bouteflika est tel qu’il n’est plus en mesure de reprendre du service. Même son pronostic vital n’est pas certain, selon des sources concordantes, dont certaines ont été vérifiées.

    Pendant ce temps, le DRS prépare la succession de l’enfant d’Oujda dans la discrétion absolue. C’est la seule raison qui expliquerait le refus des autorités officielles de dire la vérité aux Algériens sur ce que devient le chef de l’Etat, qui, soit dit en passant, n’a pas donné signe de vie depuis exactement un mois. Il a d’ailleurs été transféré depuis dix jours dans une maison de convalescence au centre des Invalides de la ville de Paris.

    Selon un journal électronique connu pour la crédibilité de ses informations, le général Toufik, dit Mediene, premier responsable des services secrets, a convoqué en début de semaine, plusieurs hommes politiques du régime ou proches du sérail, pour discuter de la succession de Bouteflika.

    Il s’agit, selon toujours la même source, d’Abdelmalek Sellal (premier ministre), Abdelaker Bensalah (président du Sénat algérien) ainsi que plusieurs personnalités politiques importantes, comme Said Sadi, ex- pérsident du RCD et du patron de l’entreprise CEVITAL, l’industriel Issad Rebrab.

    Selon le même journal, qui cite des sources fiables, le général Toufik aurait donné des instructions fermes aux responsables et aux ministres du gouvernement de ne toucher à aucun cheveu du frère du président, en l’occurrence, Saïd Bouteflika, cité pourtant dans de graves affaires de corruption.

    Durant la même rencontre, le premier ministre Abdelmalek Sellal, principal favori pour succéder à Boutfelika, ne serait, dit-on, pas très enthousiaste de reprendre les rênes du pays.

    Abdelaker Bensalah, serait alors nommé Président par intérim comme cela est indiqué dans la constitution, en attendant que de nouvelles élections soient mises en place. La véracité de ces informations est difficile à vérifier, mais le journal qui les relate n’a pas pour habitude de verser dans la propagande. Une chose est sûre, des décision importantes sur l’avenir de l’Algérie sont en train d’être prises par le DRS, à l’insu du premier concerné : le peuple.

    La longue convalescence  du président de la République soulève désormais des inquiétudes quant à l’avenir du pays. lire la suite ici

     


     

  • Bouteflika, le DRS et le 4e mandat

     

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    zoom | © Photo : H. Lyès
     

    Une information reprise par le journal online TSA fait état d’une agitation inhabituelle du clan présidentiel à la suite du déclenchement de l’opération «mains propres» lancée par le DRS. L’entourage de Bouteflika estime  que des menées subversives sont lancées contre le 4e mandat brigué par le Président. Il réplique en mettant en place, il y a trois semaines, une cellule spéciale.

    Pour une «première», c’en est une. Incontestablement. L’«entourage» du président de la République, chef suprême des armées, accuse – par source anonyme interposée –, nommément, les «services» du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) de vouloir torpiller ses projets futurs, à savoir briguer un quatrième mandat et réviser la Constitution.
    Par dérobades et faux-fuyants, la communication présidentielle, prisonnière de l’ère néolithique, tente d’allumer des contre-feux.

    Ne réagissant pas sur le fond, notamment à la mise en cause directe du conseiller et frère du président, Saïd Bouteflika, de Chakib Khelil, ex-ministre de l’Energie et ami du président Bouteflika, respectivement cités dans l’octroi frauduleux, entre autres, de marchés publics à caractère sensible et stratégique à des groupes français et américains, ainsi que la mise en place d’un système gigogne de prévarication, le fameux «entourage du président de la République» préfère se perdre en conjectures, prétextant la lutte de clans, les tirs de barrage.  
    Selon le journal online TSA (Tout sur l’Algérie), l’«entourage du président Bouteflika – s’agit-il de Saïd Bouteflika himself?! – est désormais convaincu que l’opération «‘‘mains propres’’ lancée par le DRS n’a pas pour unique objectif de lutter contre la corruption, elle vise directement à empêcher le Président de briguer un quatrième mandat ; d’introduire certains articles dans la révision de la Constitution relatifs notamment à la création des postes de vice-président et de ministre de la Défense».


    «cellule spéciale» à la présidence


     TSA rapporte par ailleurs que l’entourage présidentiel a décidé de réagir «après avoir laissé le DRS prendre l’initiative, en multipliant les enquêtes de corruption sur les contrats attribués dans différents secteurs».
    Cette «cellule spéciale» mise en place «il y a trois semaines» à la Présidence, précise-t-on, composée de six membres, dont «deux grands spécialistes dans les enquêtes à la retraite, des experts en droit et un ancien attaché militaire dans un pays musulman (?)», est chargée de suivre l’évolution des enquêtes en cours sur la corruption, notamment le scandale Sonatrach II. «De hauts responsables et anciens hauts cadres de l’Etat sont impliqués dans ces scandales, arguait la source de TSA. Le Président veut s’assurer que ces enquêtes sont menées dans le cadre de la loi et que toutes les personnes impliquées, quel que soit leur rang, soient sanctionnées d’une façon exemplaire.»

    Cette cellule «spéciale» sera-t-elle l’interface du DRS et de son service central de la police judiciaire — créé en 2008 par décret présidentiel — ou un service parallèle ?
    Rappelons que le 3 mars dernier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait lancé officiellement les «activités» de l’Office central de lutte contre la corruption présidé par un magistrat proche du clan présidentiel. Le lancement tardif de cet office avait été interprété comme une volonté de «dessaisir» le DRS de ses missions de lutte contre la corruption. 
     

    Mohand Aziri
  • Vous avez déjà chanté cette chanson, M. Bouteflika !

     

     
    Par Le Matin |
     

    La pudeur aurait commandé à Abdelaziz Bouteflika de ne pas en rajouter dans ce qu'il convient d'appeler une immense tragi-comédie. Pas un seul Algérien n'ignore aujourd'hui que c'est le président Bouteflika lui-même qui assure l'impunité aux grands délinquants qui pervertissent l'Etat et qui, en majorité, sont des personnes liées à lui.

    Vous avez déjà chanté cette chanson, M. Bouteflika !

    Écoutez-le revenir à la charge, le regard sévère, le ton indigné, brandissant la loi, jurant que l'Etat "n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable de corruption". Abdelaziz Bouteflika profite de la moindre occasion pour réaffirmer son "intransigeance" face à l'affaire Chekib Khelil. Le 24 février dernier, il marquait la date anniversaire de nationalisation des hydrocarbures et de la création d'UGTA par un message outré au secrétaire général de l'UGTA dans lequel on apprenait que lui, président de la république, ne "peut pas passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent à la gestion de Sonatrach". Le 19 mars, date commémorative du cessez-le-feu, il récidive par un autre message adressé aux participants à un Séminaire national sur "L'évolution de l'Armée de libération nationale (ALN) durant la Révolution du 1er Novembre 1954", organisé à Tébessa ! Abdelaziz Bouteflika est encore plus sévère : "La loi s'appliquera dans toute sa rigueur car l'Etat est déterminé à imposer le sérieux et l'intégrité dans le travail et n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés". L'inconvénient, c'est que de telles gesticulations pathétiques et hypocrites du chef de l'État algérien n'émeuvent ni ne font rire personne.

    Cette chanson, nous l'avons déjà entendue en 1999, lorsque, nouvellement élu, Bouteflika pérorait : "Ce pays a été géré par des bandits, mais je suis venu tout nettoyer à l'eau de Javel et la lessive au sein de l’État ne fait que commencer", fustigeant au passage les banques, les passe-droits, les douaniers et même la gendarmerie.

     Deux mois plus tard, le nouveau président algérien piétinait la loi du pays et accordait des passe-droits à Mohamed Ali Shorafa, ce milliardaire émirati, ami d’Abdelaziz Bouteflika, qui en 1999 a profité de ses relations avec le chef de l’État pour faire en sorte que le marché de la téléphonie mobile n’échappe pas à l’égyptien Orascom. Dix ans après, Orascom, qui avait racheté pour une bouchée de pain la cimenterie de Meftah avant de réaliser une juteuse opération en la revendant au français Lafarge, et dont le nom a été cité dans le récent scandale Sonatrach, sur la sellette, est priée de quitter l’Algérie. Quant à Mohamed Ali Shorafa, son passé ne plaide pas pour lui : son nom a été cité dans l’affaire de la banque BCCI aux États-Unis. Cette banque avait fait l’objet d’une commission d’enquête menée par le sénateur John Kerry, avant d’être liquidée par les autorités de régulation américaine et européenne le 2 juillet 1991 pour malversations financières l'Emirati Shorafa dans ce qui deviendra le premier scandale économique de l'ère Bouteflika.

     

    Pour avoir révélé les dessous de cette affaire, Le Matin et trois de ses journalistes ont été condamnés en diffamation par la justice algérienne en avril 2005.

    Bouteflika, protecteur des délinquants

     

    "Je suis venu tout nettoyer à l'eau de Javel et la lessive au sein de l’État ne fait que commencer..." Treize ans après ces tartarinades, l'Algérie est au centre de scandales sans précédent dans la secteur du pétrole. Tout l'Etat est gangréné. Treize ans après ces belles paroles, l’Algérie est classée par l’ONG Transparency international parmi les pays les plus corrompus de la planète. Et l’État algérien n'est plus que l'Etat des "amis", du bakchich et de l’impunité.

    Oui, la pudeur aurait commandé à Abdelaziz Bouteflika de ne pas en rajouter dans ce qu'il convient d'appeler une immense tragi-comédie. Pas un seul Algérien n'ignore aujourd'hui que c'est le président Bouteflika lui-même qui assure l'impunité aux grands délinquants qui pervertissent l'Etat et qui, en majorité, sont des personnes liées à lui.

    Qui a évité - et évite toujours - la prison au wali de Blida, Mohamed Bouricha, inculpé pour corruption, dilapidation de deniers publics, d’usage de fonds étatiques à des fins personnelles, de trafic de terres agricoles ? Qui a évité la prison à Amar Saïdani, ancien président de l'Assemblée, entendu par un juge de Djelfa pour avoir détourné des fonds publics à l’aide de sociétés-écrans ? Bouricha comme Saidani ont ceci de particulier d'être de grands "supporters" de Bouteflika. Amar Saïdani est l’ancien président du comité national de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et de 2004. Sa société-écran s’appelle d'ailleurs Al Karama, allusion à la formule du Président !

    Mohamed Bouricha, originaire de Tlemcen, c’est-à-dire de la région chérie par la famille Bouteflika, fut l’un des principaux animateurs des comités de soutien au candidat Bouteflika lors de l’élection présidentielle de 1999 et 2004. À ce titre, il a d’ailleurs mené une hystérique campagne pour le président-candidat aux élections de 2004 et n’a jamais manqué de lui manifester son allégeance. N'oublions pas Mohamed Rédha Hemche, ex-directeur de cabinet du PDG de Sonatrach, exécuteur de besogne pour le compte de Chekib Khelil, chef d’orchestre de la magouille révélée en janvier 2010 et exfiltré d’Algérie dès l’éclatement du scandale. Sa nouvelle résidence : Montreux, en Suisse. N'oublions pas Mohamed Sbih, fils de l'actuel ambassadeur en France Missoum Sbih, un des architectes de l'opération de détournement des 3000 milliards de la BNA et qui a été laissé libre sur intervention de la Présidence ! Mohamed Sbih, Farid Bedjaoui fils de son père, et tant d'autres rejetons se gavant de l'argent de l'Etat et qui ont découvert l'Eden sous le règne de Bouteflika.

    L. M.

  • Deuxième partie : Le FLN, d'Abane Ramdane aux milliardaires de la tchipa



    Par Le Matin |

    Depuis un mois, les milliardaires se réunissent au vu et au su de tout le monde avec Belkhadem, au siège du FLN, une façon de répondre aux «autres», les gens du DRS… Selon El-Watan, ils auraient édifié leur quartier général à Sidi Yahia où ils se retrouvent chaque soir pour affiner la stratégie pour le quatrième mandat de Bouteflika. Ce sont eux qui ont réussi à imposer à la tête du FLN, mercredi 20 février, l’ancien président de l’APN, Amar Saïdani, poursuivi par la justice pour détournement des fonds de l’Etat dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles, mais protégé par Bouteflika.

    Deuxième partie : Le FLN, d'Abane Ramdane aux milliardaires de la tchipa

    Jusqu'à cette mauvaise nouvelle venue du procureur d'Alger, il dormait avec la sérénité des hommes puissants. Il en était devenu un depuis ce merveilleux jour d’avril de l’an 1999, jour de sa seconde renaissance, celle qui le fit entrer dans le monde par la grande porte. C’était un jeudi, il faisait beau et le bon peuple jouait à faire semblant d'élire un nouveau président de la république qui avait, au préalable, été élu par les généraux. Sur les conseils avisés d'un ami avocat, il avait vaguement contribué à la campagne électorale du personnage. Ne rate jamais de miser sur les chevaux gagnants, lui avait-il soufflé à l'oreille. Ton argent, je le remettrai à Koudjiti. C'est l'homme de confiance de Larbi Belkheir. Et Larbi Belkheir, tu le sais… Il fera des petits, ton argent, tu verras…

    Aujourd’hui, on l’appelle "l’émir du Qatar de Annaba" et son enseigne est sur son front : député milliardaire Tliba Bahaeddine ; importateur, négociant, courtier, grossiste et vice président du groupe parlementaire du FLN, parti au pouvoir ! L'ami avocat avait vu juste : l'argent misé sur le candidat de l'armée avait fait beaucoup de petits. Il fait partie de ces nouveaux riches qui ont prospéré dans l’import et le marché informel, dans cette Algérie qui favorise l’économie douteuse au détriment de la production nationale, celle-là gangrénée par l'accumulation des capitaux non déclarés, la spéculation, l'absence de transparence, la corruption, du népotisme économique à l’ombre de Bouteflika et qui, aujourd’hui, avec l’argent du négoce, sont devenus décideurs politiques, solidement installés dans les rouages du pouvoir, forts de cette soudaine capacité à promulguer des lois et à en bloquer d'autres. Ils ont, entre autres, empêché l’adoption de l’impôt sur la fortune, décriminalisé la corruption, et stérilisé jusqu’aux lois de la République qui venait d’être votées, comme l’obligation de régler par chèque toute transaction d’un montant supérieur à 50 000 dinars ou la loi de finances complémentaires (LFC) destinée à réduire les importations. De quoi donc s’engraisserait la mafia de l’import sinon des achats massifs à l’étranger ?

    Aujourd'hui, les amis de Tliba ont investi le FLN. Ils sont venus de partout, de Blida, comme Ahmed Djellat, une grosse fortune de la ville des Roses, de Tébessa, ville de l’homme d’affaires Mohamed Djemaï, propulsé député et membre du Comité central, en un tour de mains. Mieux, nous dit Said Rabia d'El-Watan, le milliardaire Djemaï sera imposé après les élections législatives du 10 mai 2012 comme chef du groupe parlementaire avant que la contestation ne fasse reculer le choix de Belkhadem. Ils viennent de M’sila, comme le milliardaire, Dilmi Abdelatif, placé tête de liste du FLN lors des élections du 10 mai 2012, de Bouira, d'où est arrivé Cherif Ould El Hocine», un autre milliardaire, ancien militant du Parti du renouveau algérien (PRA), président de la Chambre nationale de l’agriculture, propulsé membre du comité central avant de se faire élire à l’APN sur la liste du FLN et finir ensuite président de la commission de l’agriculture au Parlement, selon El-Watan. Belkhadem a ouvert ses portes jusqu'aux milliardaires d'Adrar, tel Ali Hamel, une relation de Bouteflika et bien introduit dans la zaouïa locale. Ils sont la nouvelle classe politique de l’Algérie eltsinisée. L’interface avec l’islamisme. La seconde mâchoire avec

    Ces milliardaires forment l'état-major d'Abdelaziz Belkhadem et la base forte de Bouteflika.

    Sous ses dehors puritains, sa barbe de grand dévot et sa gandoura blanche du vendredi, l'ancien chef du FLN ne répugnait pas à goûter de cet argent douteux que proposent, sans panache, les affairistes troubles. Il l'avait accueilli en fanfare, un matin, dans son territoire d'Annaba, finançant son séjour dans un grand hôtel, multipliant banquets et méchouis, et s'aperçut, à sa grande surprise, que le chef du FLN, appréciait ces libéralités sans trop se soucier de leur provenance. En vérité, il n'y avait rien de surnaturel à l'affaire. Dans "Les geôles d'Alger", je raconte l'incroyable histoire d'un codétenu pas comme les autres, un certain H.,homme d'affaires énigmatique et dont un des cousins, le procureur H., m'a condamné à deux ans de prison. Promoteur immobilier qu'on dit peu scrupuleux, H. s'était retrouvé à la prison d'El-Harrach à la suite d'une sombre affaire de pot-de-vin impliquant des responsables de la wilaya d'Alger avant de se voir rattrapé par une seconde plainte encore plus sérieuse, l'impliquant dans la scandale du préfet Bouricha : il avait offert villas et voitures au préfet, en contrepartie de quelques milliers d'hectares de terre incessibles de la Mitidja ! Tout autre justiciable en aurait été sérieusement préoccupé. Pas El-Hadj. Richissime et influent personnage, il était sûr de ne pas s'éterniser en prison et le laissait même entendre. Sur son portable, le soir, l'appelaient d'éminentes personnalités, dont un général très puissant et… Abdelaziz Belkhadem ! De si solides amitiés avaient rendu H. à la sérénité : il attendait sans grande impatience, le jour de sa sortie, partageant son temps entre la belote et la lecture ostensible du Coran. Il n'avait pas tort : en dépit de tous ces forfaits, El-Hadj sortit de prison, un soir d'été 2005, complètement innocenté, après seulement quelques semaines de détention.

    Une page dans El-Khabar

    Quelle mouche a donc piqué le procureur d'Alger pour qu’il annonce, de la sorte, le «lâchage» des amis du clan présidentiel ? Il en passe des nuits blanches, lui, Tliba, qui dormait du sommeil du juste, avec même le sentiment de l'être vraiment, du sommeil du juste, avec même le sentiment de l’être vraiment puisque, ma foi, puisqu’il était du bon côté de la barre et qu’il s’obligeait à sa zakat, ses 5 prières quotidiennes et ses pèlerinages à La Mecque d’où il revenait, cela dit, chaque fois un peu moins dévôt. Mais cela suffisait à la paix de sa conscience.

    Voilà qu’avec ce foutu communiqué du procureur et cette affaire de Milan, l’arbre vacille. Avec la pègre pétrolière mondiale, celle-là qui est au cœur du scandale de BRC et qui, aujourd’hui, fait la une en Italie avec l’affaire Saipem, ils forment la seconde mâchoire qui étrangle l'économie algérienne. S’ils ont touché à Saipem, c’est qu’ils sont proches d’arriver jusqu’à eux. Un neveu trop bavard, un de ces intellectuels à la langue pendue, lui a chuchoté que cela pouvait mal se terminer pour la famille et qu’il en fut ainsi de la coterie eltsinienne qui entourait le président russe à la fin des années 90. Mais qu’avait-il à voir lui, avec les gens d’Eltsine ? A sa façon de s’accoutrer, il rappellerait plutôt un mandarin de Doha. Enfin, plus un mandarin de Doha que le puissant ministre Anatoli Tchoubaïs. Il a toujours voulu, du reste, ressembler à un mandarin de Doha. C’est en parlant d’eux que l'ancien premier ministre Ahmed Benbitour, dans un entretien à El-Khabar (10 décembre), dit : "La caste qui entoure Bouteflika a tout intérêt qu’il fasse un mandat à vie". L’ancien chef du gouvernement désignait "un groupe de personnes qui profite des largesses du président et de ses cadeaux, mais aussi de l'état de faiblesse du pays, de la corruption, de la mauvaise gestion, du gaspillage, et des immenses programmes d’investissements dont la source principale de financement sont les hydrocarbures. Ces gens ont tout intérêt que l'actuel président reste au pouvoir pour un quatrième et cinquième mandat, voire y rester à vie". Ils ressemblent à ces oligarques russes soudainement enrichis dans l’après Gorbatchev et qu’on a vus saisis de panique à l'idée de perdre leurs positions et, surtout, d'avoir à rendre des comptes, ils chercheraient à maintenir coûte que coûte Boris Eltsine au pouvoir. C’est bien vrai, ça ! Qu’ils ne touchent surtout pas à Bouteflika ! Ils vont guerroyer pour que rien ne change dans cette Algérie qui favorise, Dieu merci, l’économie douteuse au détriment de la production, surtout pas ce régime qui les préfère aux patrons investisseurs, qui leur aménage des portes cochères pour grignoter leur part de l’excédent financier : l’Algérie de Bouteflika ! Sans lui, ils ne seraient rien. Entre le premier et le troisième mandat de Bouteflika, dans un marché économiquement dérégulé, où l’on ne produit presque rien car presque tout est importé, même de la tomate concentrée en provenance…d’Arabie saoudite , les importations ont quintuplé, passant de moins de 10 milliards de dollars en 1999 à plus de 40 milliards de dollars à fin 2009 ! Et Bouteflika les préfère aux entrepreneurs investisseurs ! Comment ne pas se jeter corps et âme dans la bataille du 4è mandat ? En 2004, alors que les principaux patrons, dont Issad Rebrab, Réda Hamiani ou Omar Ramdane, réunis au sein du Forum des entrepreneurs, tergiversaient longuement (trois réunions successives) avant d'accorder leur "soutien" du bout des lèvres, à Bouteflika, eux donnaient sans compter. On ne voyait pas, en cette année-là, la formidable puissance qu’ils représentaient déjà, en coalition avec la pègre pétrolière mondiale. En 2009 déjà, pour le troisième mandat, ils s’étaient faits moins discrets, y allant encore plus franchement. Ce sont eux, les nouveaux milliardaires de l'économie informelle, qui avaient pris en charge la logistique du siège de campagne du candidat Bouteflika. Ils avaient tous payé, le soutien logistique, le transport, le traiteur, le téléphone, les supports de communication, les affiches, les posters, les tee-shirts, les fascicules… Ainsi, la «villa blanche», la compagnie de sécurité privée, les supports médias, les lignes téléphoniques mobiles, le transport et même le site internet officiel (bouteflika2009.com), appartenaient à l’homme d’affaires Rédha K., 36 ans,réputé proche du frère du Président, Saïd et dont le père, Ahmed K., avait fait fortune dans l'importation de ronds à béton dans les années 1990.

    Le poing et les dobermans

    Non rien ne doit changer. Et pour cela, la troupe de milliardaire sait donner du dinar et du poing. Le dinar pour se faire élire. Le dinar pour faire élire Bouteflika. Le poing pour neutraliser les adversaires de Bouteflika. Le député milliardaire Tliba Bahaeddine dispose d'hommes de main mafieux et de troupes de voyous prêts à casser de l'opposant. Selon une source proche du parti, c'est lui qui a fourni, lors de la réunion du Comité central du 15 juin dernier, les baltaguias, ces voyous qui ont empêché un bon déroulement de la réunion et permis le maintien de Belkhadem. Le poing comme avec le mouhafadh FLN de Annaba, Mohamed Salah Zitouni, adversaire de Belkhadem et un des chefs de file des redresseurs. Zitouni s'est retrouvé à l'hôpital pour traumatisme et blessure au visage. Il accuse Tliba Bahaeddine d'être le commanditaire de cet acte de violence qu'il a fait commettre par des voyous d'Annaba.

    Quant au dinar, il ne manque pas. Il sert aussi à achèter des voix qui en feront les édiles de la nation, le droit de siéger dans les plus hautes instances de l'État, dans les assemblées et probablement au sein même du conseil des ministres. L’argent de l’informel sert à ça : corrompre et pervertir le choix populaire. Inutile pour le citoyen électeur de désigner ses représentants au sein des instances de l'État. Les nouveaux riches le font à sa place. Pour eux, les élections ne sont qu'un souk où tout se monnaye, la place de député, de maire, de chef de parti ou de ministre. Les choses ont atteint un tel stade de gravité que même la Commission nationale de surveillance des élections locales (Cnisel) vient de reconnaître que les municipales du 29 novembre 2012 – tout comme les législatives de mai 2012 - ont été perverties par "l'argent sale" qui a "influencé lourdement sur le résultat du scrutin". Mais qu'ils soient pervertis par l'argent sale ou les fraudes politiciennes, quelle différence ? Aujourd’hui tout a un prix, disent-ils. Même le FLN d'Abane Ramdane et Ben M'hidi ! C'était couru, diraient certains. Le parti avait commencé par l'hégémonisme et le recrutement des malfrats chargés de liquider les adversaires, dont les hommes de Messali Hadj. Il retourne à ses malfrats. Oui, chaque chose a un prix.

    Tliba Bahaeddine s’est distingué en fin novembre 2012 en s’offrant une page publicitaire en couleur dans un grand quotidien algérois et dans laquelle il exhortait le président Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un quatrième mandat. Une non réélection de Bouteflika serait une catastrophe sans nom pour eux. La page publicitaire achetée par Tliba dans El-Khabar, appelant Bouteflika à se présenter en 2014 était le signe d’une nouvelle stratégie. Finie la discrétion ! Depuis un mois, ils se réunissent au vu et au su de tout le monde avec Belkhadem, au siège du FLN, une façon de répondre aux "autres", les gens du DRS… Selon El-Watan, ils auraient édifié leur quartier général à Sidi Yahia où ils se retrouvent chaque soir pour affiner la stratégie pour le quatrième mandat de Bouteflika. Ce sont eux qui ont réussi à imposer à la tête du FLN, mercredi 20 février, l’ancien président de l’APN, Amar Saïdani, poursuivi par la justice pour détournement des fonds de l’Etat dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles, mais protégé par Bouteflika. Amar Saïdani, comme Mohamed Bouricha, wali de Blida, comme Mohamed Rédha Hemche, neveu de Chakib Khelil ministre de l’Énergie, et chef d’orchestre des plans de détournement de l’argent de Sonatrach et des contrats douteux, Saidani est le prototype de kleptocrates venus dans le sillage de Bouteflika. C'est ça, l'esprit de "famille" !

    Mohamed Benchicou

    Prochain article : Plus forts que le DRS ?

    Lire : Première partie : Il est bien tard, Monsieur le procureur d'Alger...

  • Algérie : des papas roitelets aux fistons princiers

     


    Par Le Matin 

     

     

    En Algérie, la gouvernance était toujours une affaire de famille. A commencer par cette fausse famille révolutionnaire, qui continue à se partager et le pouvoir et la rente.

     

    Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères cité dans l'affaire de pots-de-vin Sonatrach-Saipem. Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères cité dans l'affaire de pots-de-vin Sonatrach-Saipem.

     

    Géniteurs et progéniture, papas et fistons, tontons et neveux, se comportent en roitelets et en princes. Epouses et frangines, tatas et nièces, maîtresses et amantes, se voient des reines et des déesses. Alors il n’y pas à s’étonner devant un tel scandale impliquant un rejeton d’un tel haut cadre. Il n’y a point de surprise qu’un neveu d’un ministre détourne des sommes énormes. Il n’y a, encore, point de stupéfaction qu’une femme d’un élément de la sécurité s’empare de l’immobilier des autres. Dans leur subconscient, ils sont tous membres de la famille régnante.

     

    C’est le royaume de l’imposture et du mensonge. De l’injustice et du mépris. Et la fausse famille a la main sur tout ce qui bouge, tout ce qui se trame, tout ce qui se projette et tout ce qui est lié à l’argent. Ils sont gourmands et insatiables. Alors, ils trafiquent, manipulent, combinent et manoeuvrent. Ils s’allient, s’associent, s’arrangent et se protégent. Leur clan, se consolide ainsi, il se soutient et il se solidarise. Pour eux, il n’y a point d’opprobre ou de déshonneur quand une affaire "banale" de détournement ou de corruption éclate. Pis, elle représente un coup de génie que l’un des leurs aura accomplie avec brio ! Ne s’agit-il pas de la famille régnante ?

     

    Maintenant que cette affaire impliquant le neveu prince de son excellence ex-ministre Bejaoui, est connu, il est peu probable que le clan se désolidarise. C’est l’énième scandale et le bloc est toujours uni, solidaire et arrogant. Bien avant, d’autres affaires du même genre se sont produites sans pour autant que le bloc hermétique de cette horde, ne soit inquiété ni disloqué. Car le roi des roitelets, était lui-même impliqué dans l’affaire de la gestion des reliquats des ambassades au temps où il dirigeait le ministère des Affaires étrangères. La famille faussement monarque alors, intercéda auprès du président de l’époque, roitelet qui a remis les pleins pouvoirs à sa majesté la reine Hélima, pour que la décision de la cour des comptes, fût annulée.

     

    Idem pour le prince rejeton du général majesté Nezzar qui n’avait pas été inquiété quand il eut agressé le célèbre chroniqueur Sid Ahmed Semiane (SAS). Mohamed Benchicou paya de deux ans de prison ferme, parce que l’ex-puissant ministre, seigneur de l’intérieur, le voulait pour punir le journaliste. Celui-ci, avait osé, pour rappel, rapporter l’implication de la duchesse femme de son excellence Nounou dans une spoliation d’un immeuble algérois. Le scandale de l’autoroute Est-Ouest, n’a pas angoissé outre mesure le responsable du département des travaux publics, en l’occurrence le sire Ghoul. Il est toujours en poste, royalement reconduit, et il jouit de la protection de la tribu qui l’intronise majestueusement à la tête d’un parti politique. Et ce ne sont pas les scandales qui manquent avec l’impunité flagrante qui suit.

     

    Au bas de l’échelle de cette famille mensongèrement monarque, les prolongements sont désastreusement troublants et provocateurs. Le wali se voit un potentat, le chef de daïra un duc, le gendarme ou le policier un sire. Leurs familles aussi, largesse et avantage obligent, perpétuent le sentiment d’appartenir à la monarchie d’en haut, par le mépris qu’elles affichent au reste de la populace.

     

    Il y a également, le dieu de l’import-import, la déesse de l’inculture, le souverain du vol et du détournement, la divinité du mensonge et de l’imposture. Et aussi, il existe le roi du trafic, le prince de l’incompétence et surtout les émirs de l’intolérance.

     

    Zoubir Zerarga

  • Le mauvais fils - Par Mohamed Benchicou

    Par Le Matin |

    Ouyahia aspirait à devenir président dans une Algérie "Eltsinisée" où son ambition n'avait plus de place, où le centre de gravité de la décision avait fortement bougé, où kleptocrates et ploutocrates, alliés à de puissants centres financiers internationaux et à la pègre pétrolière mondiale, avaient poussé dehors ces vieux officiers sur lesquels il comptait…

     

    Le mauvais fils - Par Mohamed Benchicou

     

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    Jusqu'à ce funeste jeudi noir, notre homme vivait dans cette douce illusion qu’un bon intendant pouvait bénéficier des grâces familiales jusqu'à faire partie de la "famiglia" et pourquoi pas, bénéficier des règles de succession et devenir à son tour héritier présomptif de la couronne, puisque, ma foi, à défaut d'héritier naturel et légitime ou d'héritier adoptif, la dignité impériale peut bien être dévolue au plus fidèle. Et il fut fidèle. Du moins, à sa façon. Avec ce qu'il y a de zèle assumé et d'arrière-pensées inavouables. Ahmed le vicaire, l’apprenti-caïd Ouyahia, l’impétrant arrogant pensait qu’il suffisait de s'imprégner des valeurs de la "famille" : savoir être impitoyable, n'être impressionné par rien, ni par les larmes ni par le sang. Il avait, d'instinct, compris que plus les soldats obéissaient à l'ordre de réprimer plus ils gagnaient en considération. Il tirait quelque fierté d’avoir été l’artisan du nouveau code pénal et le père de la "Mani pulite" algérienne, celle qui mit 3000 cadres en prison. Il lui importait peu de passer pour un père fouettard, étant de ces esprits bienheureux qui considèrent, à tort ou à raison, que l'Algérie d'aujourd'hui ne fait pas de place aux anges, qu'elle leur préfère la bête et que le peuple n'avait d'autre souci que de se chercher un maître sur terre, en plus de celui qui est aux cieux, un homme qui le rétablisse dans la simplicité de l’existence, qui porte les lois du ciel, un maître pour le guider. Même un coquin. Même une canaille ! Alors lui, Ouyahia n'a pas craint de vêtir l'habit de la canaille ! Et puis, à quoi bon chercher la sympathie du peuple quand l'essentiel est d'avoir celle de la famille ? Le peuple ne décide de rien. La famille décide de tout. Alors, très tôt, il s'était fabriqué la carapace de l'homme que le sang n'impressionne pas, capable de rester calme et froid pendant qu’on trépassait autour de lui. Il partageait avec la vieille garde militaire et le DRS "originel" un projet bonapartiste : restituer sa dignité à l’Algérie malmenée par les islamistes et les lobbies de l’argent et du trafic. Et le voilà qui jette le gant à la face de Bouteflika. Il n'avait rien à craindre d'un personnage dont il avait tout appris, le cynisme en politique et cette principale qualité qui fait les véritables créatures de pouvoir : l’amoralité. L’art de planer au-dessus de la morale ordinaire sans être à proprement parler immoral. Seul compte le pouvoir. Non, il n'avait rien à craindre puisqu'il a le soutien des patriarches et celle des jeunes loups patriotes parmi lesquels les entrepreneurs investisseurs dérangés par la spéculation et l'informel. La famille décide de tout.

     

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    Oui, mais Ahmed Ouyahia n’avait pas vu la terrible mutation opérée sous Bouteflika : la vieille famille verte, celle du Malg et des généraux grabataires, avait cédé le pas au profit d’une autre, une famiglia d’argent et d’influence, qui allait d’Orient à l’Occident et dont les relais internes, de sombres barons de l’informel, faisaient la loi en Algérie. Il aspirait à devenir président dans une Algérie "Eltsinisée" où le centre de gravité de la décision avait fortement bougé, où kleptocrates et ploutocrates avaient poussé dehors ces vieux officiers qui avaient perdu le goût de l’héroïsme et renoué avec celui de l’argent, agitant sous leur nez, à intervalles réguliers, l’épouvantail de la Haye, tantôt un juge suisse par-ci, tantôt un Hasseni par là…Il n’avait pas mesuré l’ampleur de la détérioration du système politique. Le DRS, fractionné de l’intérieur, n’était plus le même, les "vieux" n’avaient plus de voix. Quand il décida de jeter le gant à la face de Bouteflika, il était déjà seul. La ploutocratie avait pris les commandes. Il n’y avait que cet impulsif de Chihab Seddik, numéro deux du RND, pour ne pas s’en rendre compte, lui qui s'est laissé aller à déclarer publiquement, ce 10 décembre 2011, qu'il est "prématuré de parler d’un quatrième mandat présidentiel" et que "l’Algérie ne peut pas évoluer en marge du mouvement qui agite le monde arabe". Autrement dit, "Bouteflika dégage !". Et Chihab Seddik avait même ajouté, un brin cynique : "Je suis sûr que le président de la République prendra sérieusement en considération la situation régionale et la volonté du peuple d’instaurer une alternance politique."

     

    Alternance politique ? Mais au profit de qui ? Ouyahia n’appartient pas aux "bonnes" familles, celles qui ont pour elles la force de l’histoire et la puissance de l’argent. Il n'a ni la chance de faire partie de la famille fondatrice du pouvoir, le pouvoir illégitime issu du putsch contre le gouvernement provisoire en 1962, ni la malchance de compter parmi la famille kleptocrate. Bouteflika se revendique de la première. Pas Ahmed Ouyahia. Lui n'est qu'un intendant, même s'il lui est arrivé d'occuper les charges de vicaire du Christ. Il le fallait, quand l'urgence était d'amadouer les Catanais qui menaçaient d’entrer dans Palerme. Depuis, on le sait, les Catanais ont été boutés hors de Sicile…Quant à la famille kleptocrate, alliée aux émirs et aux Texans, celle qu'Ahmed Benbitour décrit comme une caste "qui entoure le président, qui profite de ses largesses et de ses cadeaux, de la corruption, du gaspillage, de la mauvaise gestion ainsi que l’état de faiblesse du pays", la famille kleptocrate qui, selon l’ancien Premier ministre, pousse l'actuel président à rester au pouvoir pour un quatrième et cinquième mandat, "voire y rester à vie", cette famille-là a besoin de gages de la part du successeur : il lui faut savoir protéger le préfet délinquant, le ministre voleur, les copains indélicats ; protéger ceux que l'on a exfiltrés vers Montreux ou vers Lugano. C'est tout cela, la "famille", des délinquants en col blanc qui ont profité de la décapitation des contre-pouvoirs pour dilapider en toute impunité, les biens de l'État. Cette famille-là ne fait pas confiance à Ahmed Ouyahia. Elle n'a rien oublié de ses méfaits, à commencer par cet automne 2007 où on l'entendait accuser le gouvernement Abdelaziz Belkhadem d’avoir cédé devant les groupes de pression et offert le pays "aux lobbies et aux mafias". Un cri parricide ! Et il les avait même nommés, ces lobbies : les banques étrangères, notamment françaises, ainsi que les seigneurs du marché informel. Allez vous étonner, avec ça, que François Hollande fasse l'apologie de Bouteflika et que Ahmed Ouyahia soit exclu trois semaines à peine après la visite du président français ! Elle n’a pas oublié non plus ce décret de "lutte anti-corruption", bloqué de justesse par le ministre d’Etat Abdelaziz Belkhadem, au motif qu’"il faut bannir cette culture du doute généralisé car il y a bien des cadres honnêtes et propres dans le pays" ! Mais voyons ! C’est d’ailleurs le même Belkhadem, qui sait, lui, le fondement des valeurs familiales, qui s’était opposé en 2006 à la levée de l’immunité parlementaire des députés impliqués dans des affaires, vidant ainsi le dispositif anti-corruption proposé alors par le gouvernement Ouyahia. Non, il faut savoir être fidèle à la famille. Et lui, Ahmed Ouyahia, il ne sait pas. Ou il fait semblant de ne pas savoir. Dans une Algérie en voie d'Eltsinisation, l'ambition présidentielle d'Ahmed Ouyahia représentait pour la ploutocratie bouteflikienne, un risque sismique qu'il fallait de toute urgence avorter. Elle en a eu un avant-goût en juin 2008, lorsque le "mauvais fils", succédant à Abdelaziz Belkhadem, entreprit de démolir les alliances patiemment nouées par le président avec les islamistes et des puissances d’argent arabes et occidentaux. Deux jours à peine après l’intronisation d’Ouyahia, son parti, le Rassemblement national démocratique, réuni en congrès, se prononçait contre le marchandage avec les chefs intégristes, l'ouverture économique "incontrôlée" et la "démission de l'Etat devant les mafias et les lobbies." Quinze jours plus tard, rappelons-nous, il gelait les projets d’investissement conclus entre Bouteflika et de grosses firmes arabes, ouvrait des enquêtes fiscales sur ces dernières, dont Orascom de l’Egyptien Sawiris et décrètait la participation majoritaire de l’Etat algérien dans tout nouvel investissement, suite à la revente au français Lafarge par Sawiris de deux cimenteries qu’il avait acquises pour une somme modique. Eh bien, tout cela est fini : le RND va devenir un coq sans crête !

     

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    L'ordre de l’achever est venu du parrain. Et qui s'en cache d'ailleurs ? Pas le docteur Guidoum, en tout cas, le chirurgien des basses œuvres, promu coordonateur de la rébellion et qui s'en était allé rencontrer le président Bouteflika quelques minutes après l'annonce par Ouyahia de sa démission. Pas la brave Nouria Hafsi non plus, accessoirement membre du bureau politique du RND et secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes mais qu'on a connue comme redoutable torpille lancée par le clan présidentiel à la face de l'ambitieux Ouyahia. La pauvre «dissidente» s'est laissée trahir par cette imploration publique devant les journaliste : "M. Bouteflika, protégez-nous de ce monstre d’Ouyahia, haï par le peuple algérien. Si un jour il devient président, il mettra le pays à feu et à sang." Oui, l'ordre de l’achever est venu du parrain. Il le sait.

     

    L'homme est fini, il le sait aussi. Fini comme pouvait l'être un fils désavoué par la "famille". Chez eux, on dit qu’il est "déposé". Seule solution : le silence. L'exil intérieur. Comme Benflis. Patienter. Espérer. Il ne sera pas président en 2014, ni peut-être jamais. On ne se relève que rarement du désaveu familial. Ce jeudi là, de son accent tremblant, il annonçait aux journalistes incrédules qu’il ne se présentera pas aux élections de 2014. Il avait beau le répéter d'un ton lourd et désabusé, la mine défaite, il avait beau le répéter, il ne s'est trouvé personne pour le croire. Comment accorder bonne foi à ce personnage trouble, un peu conspirateur, un peu bonimenteur, et dont les journalistes ne sauraient se passer de l’image méphistophélique pour construire leurs mauvais scénarios ? Ouyahia aura été, jusqu'au bout, victime de ses excès comme de ses roublardises. La presse en a décidé ainsi : "Ahmed Ouyahia a quitté le RND pour se consacrer aux présidentielles de 2004." Ce serait bien la première fois dans l'histoire de la politique et de la bande dessinée, qu’un postulant choisit d'entrer dans la bataille en se débarrassant au préalable de son armée !

     

    Ahmed le vicaire, l’apprenti-caïd Ouyahia est seul. Il avait cru pouvoir défendre une ligne patriotique sans le peuple, sans démocratie. Il avait cru pouvoir profiter de l’alternance antidémocratique que procurait le système politique algérien. Oui, mais de quelle famille Ouyahia voulait être le fils béni ? Il ne savait pas. Ou alors, il aspirait à toutes les filiations. Ce n’est pas possible. Il ne fallait pas oublier qu'un Catanais ne peut en aucun cas intégrer une famille de Palerme. C’eût été une horrible violation des règles de transmission dans l’histoire de la Cosa Nostra.

     

    M. B.

  • Bouteflika, Ouyahia, Belkhadem… ou les guignols parrainés

     


    Par Le Matin 

     

     

     

    J’envie cette primaire organisée par le Parti socialiste français pour choisir son candidat pour la présidentielle de l’année précédente, 2012. Car, dans mon pays, rien de cela ne s’annonce à l’horizon. C’est toujours par truchement que les parrains parachutent le guignol candidat qui est déjà président marionnette avant même que le scrutin risible ne se tienne.

     

    Tout l'enjeu des manoeuvres politiques de l'année est la présidentielle de 2014. Tout l'enjeu des manoeuvres politiques de l'année est la présidentielle de 2014.

     

     

    Le bal est ouvert et la messe des basses manœuvres est bel et bien lancée juste à l’entame de la nouvelle année. L’an 2013 n’augure aucune évolution vers un choix souverain des candidats présidentiables. L’on manigance déjà pour nous vendre le candidat guignol du consensus ou le postulant marionnette irremplaçable. Le statu-quo est maintenu et le spectacle présidentiel de l’année prochaine est annoncé ridicule, lassant et dégoutant. C’est toujours le sérail qui choisit et le pantin vainqueur et les poupées pseudo-concurrentes.

     

    Il est dit çà et là que des discussions seraient entamées au sein de l’armée et de la présidence dont l’objet serait le choix du successeur et aussi les orientations stratégiques de l’Algérie. Il est dit aussi que la chasse aux indésirables, pourtant fideles serviteurs du système  mais trop prétentieux, serait ouverte. Il est encore avancé que les Américains et les Français auraient leur mot à dire sur le choix qui sied le mieux  à la préservation des intérêts de leurs pays respectifs. Il est également observé qu’une certaine presse alimentaient des rumeurs et diffusaient des canulars pour duper et doper l’opinion.

     

    Le procédé demeure inchangé et les tireurs de ficelles continueraient à projeter au devant de la scène leurs polichinelles de candidats dans un spectacle présidentiel ennuyeux, monotone et totalement écœurant. La monotonie présidentielle me serait alors imposée, moi l’Algérien usé à cause de la multitude des scènes mensongères et caricaturales, montées de toutes pièces par des luttes claniques qui s’intensifient. Quoique directement concerné, ils m’évincent, écrasent mon opinion et me confinent dans le rôle du comparse de l’ombre. Bien que je sois doté d’une intelligence mature, ils m’humilient avec le tutorat spectaculaire qu’ils m’imposent. Mais humain que je suis, j’envie mes semblables. Alors un peu spectacle démocratique dont je serai acteur vedette, me réconfortera !

     

    Mais hélas! Au pays de l’imposture, du mensonge, de la manigance, de la contrevérité, des combines et des coups bas, rien à espérer. Niet. Quand on annonce l’acte de la démission d’Ahmed Ouyahia, guignol bon élève puis mauvais enfant, du poste comique de secrétaire général du RND, la diversion est flagrante. Quand on focalise l’attention sur les scènes cocasses du départ ou non de Belkhadem, pantin iranien et poupée soudanaise, du poste de secrétaire figurant du FLN, la duperie de l’opinion par un faux spectacle est effective. Les mises en scène vont bon train. Mais, ces deux guignols ce sont les mêmes, qu’on prend à chaque fois et avec lesquels on recommence le même cinéma. Ils sont enfants d’un cirque systématiquement autocratique et hermétique. Comme ils peuvent être aisément sacrifiés, mis fin à leurs missions, dénigrés, acerbement critiqués par les leurs et accusés d’autoritarisme, ils peuvent être rapidement remis au devant la scène, loués pour services rendus, récompensés et occupants les rôles clés de l’Etat. Ouyahia n’a-t-il pas été ministre pendant quinze ans ? Belkhadem n’a-t-il pas été président de l’APN, puis après un exil doré, Premier ministre et secrétaire général de l’appareil du régime ?

     

    L’on annonce aussi le quatrième mandat pour le guignol principal, toutefois tributaire de son état de santé. Omettant qu’un vieux de 76 ans est vulnérable et peut être ravi à la vie à tout moment. Mais les parrains en voudraient toujours de lui parce que l’actuel locataire du palais théâtral a su préserver les intérêts de toutes les parties. Mais cette option se clarifiera après la tragicomédie de la révision constitutionnelle prévue au cours de cette année, surtout si le poste de vice-président est créé.

     

    Les parrains tableraient aussi sur deux autres pantins prétendants, qui n’ont jamais quitté d’une manière franche les coulisses du système. Mouloud Hamrouche, 70 ans, figurant parmi les six comparses qui s’étaient retirés en 1999  de la présidentielle, était acteur en chef du protocole sous Boumediene et Chadli, puis jouait le rôle de premier ministre à la fin des années 1980. Ali Benflis, 69 ans, acteur laminé par les siens en 2004, était dans le personnage de ministre, puis dirigea la comédie électorale de Bouteflika en 1999 et enfin devint tragédien en chef du gouvernement. Les garants du statu-quo, meubleraient davantage le spectacle présidentiel, par la rentrée en scène des faux opposants. Il s’agirait notamment des nouveaux arrivés à la périphérie de l’enceinte du système, Amar Ghoul, la poupée pseudo-islamiste et Amara Benyounès, la marionnette pseudo-démocrate. Les deux incarnent la docile et la servile clientèle du régime pour laquelle il n’y a que l’argent qui compte.

     

    Le décor d’une inutile élection serait ainsi planté. Le système autocratique qui ne conçoit l’alternance au pouvoir que suivant la logique de placer ses pantins honnis et impopulaires, diffère tout espoir de changement effectif qui pourrait réhabiliter le spectacle souverain et populaire, à une date ultérieurement lointaine. Car, Bouteflika, Ouyahia, Belkhadem, Hamrouche, Benflis, Ghoul, Benyounés, et bien d’autres, représentent la même face d’une seule médaille, celle de la docilité et de la servilité. Ils sont des guignols qui ne valent absolument rien devant leurs parrains, les hommes forts du régime, qui eux, en véritables présidents tirent les ficelles.

     

    Zoubir Zerarga

  • Hollande : un voyage inutile et regrettable - Par Mohamed Benchicou

     

     

    Il aurait eu plus d'effet avec une barbe et une perruque blanches, un bonnet rouge, une paire de bottes.

    Hollande : un voyage inutile et regrettable - Par Mohamed Benchicou

    Dans Alger où l'on ne célèbre plus Noël depuis l'éveil du puritanisme islamiste, cela aurait, ma foi, donné un peu de piquant à cette visite qui en manqua tellement. Parce qu'enfin, la France, depuis toujours, et surtout à cette période de l'année, la France ça a la saveur des bonbons, des chocolats, des grands pains d'épices, des cadeaux pour tous, pour les uns mais aussi pour les autres, des éloges à Bouteflika qui sonnent déjà comme autant de soutiens au prochain mandat l'autocrate algérien, mais aussi quelques visas de plus à ceux-là, pour accompagner... Oui, en Père Noël, à la rigueur.

    Mais, rétorquerait-on du côté de Bercy, cette France sans le sou, n'a même plus de friandises à mettre dans sa hotte. Et puis, cela aurait fait trop Saint-Nicolas. Quel mauvais goût, aurait ajouté Mme Benguigui ! Non, pas Saint-Nicolas dont on se souvient qu'il vint lui aussi à Alger, un mois de décembre de l'an 2007, sur son pakjesboot, avec sa grande barbe blanche et sa mitre, et qui repartit avec un chèque de 5 milliards de dollars, confirmant le paradoxe des temps qui courent : le père Noël vient moins pour les cadeaux que pour le bol de lait que les enfants déposent devant la cheminée. François Hollande, c'est la France en crise mais une France élégante, qui tient à sauver les apparences. Cela dit, cette fois, l'exercice s'avère un peu ardu. Car enfin, M. Hollande, qu'êtes-vous donc venus faire, chez nous, à Alger livré aux barbouzes-proxénètes si ce n'est de serrer la main aux barbouzes proxénètes, ceux-là même dont on dira demain "on ne savait pas", demain, quand il sera trop tard ? Bouteflika, qui feint de ne pas avoir entendu les réponses un tantinet méprisantes de Paris aux revendications algériennes de repentance pour les crimes coloniaux, sera le seul gagnant de ce safari regrettable.

    Sauf à faire l'injure à François Hollande de le classer parmi ceux, chérubins sans avenir, qui pensent pratiquer la politique sans cynisme, nul ne pourrait donner crédit d'innocence à sa démarche. Il restera de son voyage à Alger comme un arrière-goût de tromperie, une sorte de délit de compagnonnage avec un des derniers autocrates arabes encore en exercice et qui n’en demandait pas tant. Il n’y a qu’à lire le subtil article du Point pour le deviner : "C'est Hollande qui doit être fêté et pourtant les drapeaux français sont rares, clairsemés dans la foule, alors que les couleurs algériennes et les portraits de Bouteflika sont partout. Au milieu des youyous et des déflagrations de pétoires en tout genre, on entend des cris d'amour adressés à Bouteflika et des "One two three Algérie" chantés par des jeunes déchaînés. On se demande alors qui, du chef de l'État français ou de son homologue algérien, est la vedette de cette fête." Quelle urgence y avait-il à se pavaner avec un autocrate affaibli politiquement, isolé sur le plan international, et dont la France ne pouvait ignorer qu'il se maintient au pouvoir par la trique, le bakchich, le mensonge et tous ces outrages répétés aux valeurs démocratiques ? N'est-ce pas M. Fabius qui, parlant de la France et des révoltes arabes devant les étudiants de sciences politiques, en juin dernier à Paris, rappelait solennellement qu'"il n’est pas de société libre sans possibilité d’alternance politique et sans pluralisme", lançant cette promesse sentencieuse qui résonne encore à nos oreilles : "Nous dénoncerons toute tentative de confisquer le pouvoir ou de restreindre les droits démocratiques" ?

    A voir les scènes d’Alger, le serment est plutôt mal parti. Nous espérons, pour la réputation de la diplomatie française et la légende de Talleyrand, que M. Fabius ne s’est pas laissé prendre par toutes ces fadaises que le président algérien, avec de nouveaux accents de prophète démocrate, a cru habile d'aligner dans sa grotesque interview à l'AFP. Il ne lui manquait que le nez rouge quand, pathétique, il affirmait vouloir réformer le système et "amener notre dispositif législatif et réglementaire aux standards universels actuels". Il y avait du Machiavel et du Scapin dans ce personnage qui se désavouait publiquement, ne répugnant pas à se revendiquer des réformes de 1989, celles-là dont il avait pourtant déclarées qu'elles avaient affaibli l'Algérie et "l'avaient livrée à un "totalitarisme millénariste" et "à un déferlement de violence brutale". (El-Moudjahid, 7 juin 2005). Le revoilà, sept ans plus tard, partisan des révoltes d’octobre 1988 qu’il avait qualifiées de "la plus grande fitna (crise sanglante) jamais connue depuis l’ère d’Ali Ibn Taleb."

    Dans sa posture délicate, Bouteflika est prêt à promettre la lune à tous ceux qui lui épargneraient le sort de Ben Ali. La lune ou quelque chose de démon, comme dirait Caligula. La Constituante, la démocratie, l’alternance, le bonheur… Il sera Mandela, Mirabeau, Barnave, Cazalès et même l'abbé Maury, pourvu qu'il reste un peu Louis XVI et plus du tout "Bouteflika l’indésirable", "Bouteflika dégage !", quelle infamie ! Il laissera les représentants du peuple décider de l'avenir, il abolira les privilèges féodaux, réhabilitera le tiers Etat, supprimera tous les titres de noblesse, pourvu qu'il demeure roi. Le temps que se taise le vacarme d’une révolution qui a déjà emporté trois dictateurs arabes.

    L'avez-vous donc cru, cher François Hollande, qu'on surprend à Alger porteur d'éloges envers celui qui a violé la Constitution algérienne pour rester au pouvoir à vie ? A l’heure où les tyrans chutent face à la rue survoltée, quoi de plus salutaire qu’une gloriole dite par un dirigeant du "monde libre" ? C’est cela, le but de la politique, pour Machiavel, faire croire, puisque la finalité ce n'est pas la morale mais la réussite : obtenir et conserver le pouvoir ! La politique est un art de la dissimulation au nom de l'efficacité. Et l’efficacité, ici, c’est s’assurer de sa propre succession pour 2014 ! Je ne crois pas que l'Elysée soit dupe de tout cela. M. Hollande qui, en dépit des apparences, n'est pas connu pour son goût pour la sainteté, n'ignore pas que chez nous, la politique reste la science des forbans, une basse aptitude, celle de se jouer des esprits communs, à tromper, louvoyer, pour la seule finalité qui compte, conserver le pouvoir personnel, y compris dans les moments les plus désespérés. Que la méthode rencontre encore quelque succès auprès de ce gotha de l'esbroufe et du mensonge qu’est devenue la classe politico-médiatique algérienne, est chose fort logique. Chez nous, la politique a fini par devenir chose de vils entremetteurs et la presse affaire de Jourdain enrichis et de barbouzes reconvertis.

    Nous savions depuis Balzac que l'hypocrisie est, chez une nation, le dernier degré du vice. Ajoutée à l’ignorance et à la fatuité des prévôts, elle devient, chez nous, un mode de gouvernance. C'est comme ça. Mais la France, cher M. Hollande, la France de gauche, c'est censé être différent ! On attendait du nouveau pouvoir de gauche qu'il laissât à la droite cette besogne peu originale qui consiste à faire commerce du narcissisme de Bouteflika, de son manque d’épaisseur et de son envoûtement pour la France. Chirac comme Sarkozy, en ont fait un profitable business. Cela suffit. L'épisode de l’association entre Gaz de France (GDF) et Sonatrach, suggéré par Sarkozy et accepté par Bouteflika, est encore dans les esprits. Oui, on avait espéré du nouveau pouvoir socialiste, par fidélité à Jaurès, qu'il divorcerait avec cette tentation française de vouloir se servir de ce président fasciné par la France.

    Après tout, cela relève d'une nostalgie de la vieille France bourgeoise, quand Alexandre de Marenches, "pacha" du SDECE, disait : "L’Algérie, c’est la profondeur stratégique de la France". Entre Jaurès et Alexandre de Marenches, il faut choisir, même si des esprits savants nous répètent que l'avenir de la France en tant que puissance influente est moins en Europe où elle est surclassée par l’Allemagne mais dans le sud, salutaire nouvel espace économique et politique où elle pourrait prendre le leadership. Ah oui, il y a le Sahel. L'intervention militaire au Mali. Mais Bouteflika avait tout accepté il y a un mois de cela ! Il y a bien longtemps que l'Algérie n'a plus de voix et que sa diplomatie ressemble à ces anciens charmes de créatures autrefois belle et que l'on n'évoque plus que pour maudire le temps qui passe trop vite.

    En juin dernier, Laurent Fabius déclarait vouloir assumer le paradoxe de Jacques Berque qui disait en 1956, à propos du monde arabe : "Nous avons le devoir de contribuer à de jeunes libertés, ne fût-ce que pour ménager en elles notre place. Proclamer l’avenir de la chose franco-arabe, au moment où beaucoup, parmi les autres et parmi nous, le déchirent, l’audace semble paradoxale. Je soutiendrai ce paradoxe…". Il ne suffisait donc pas de choisir entre Jaurès et Alexandre de Marenches, il faut encore y ajouter Jacques Berque ! La partie ne s'annonce pas simple pour Hollande ni pour Fabius. Joyeux Noël quand même !

    Mohamed Benchicou

  • Le pouvoir algérien monnaye sa survie au péril de la souveraineté

    atika

    Par Le Matin DZ |

     

    Le pouvoir algérien, pris en tenaille entre les rivalités sino-américaines pour le contrôle des richesses de l’Afrique, n’a d’autres choix que de se soumettre au plus fort ou disparaître. Éclairée par l’imposture et l’opportunisme de Bouteflika, sa stratégie se réduit à monnayer la survie du système au péril de la souveraineté nationale.

     

    Bouteflika. Bouteflika.

     

    Pendant les moments chauds du "printemps arabe", lorsque l’impérialisme occidental avait réussi à monter une opération militaire pour chasser le régime tyrannique de Kadhafi et s’emparer de ses richesses, le pouvoir algérien misait tout son espoir à ce moment-là sur un mince veto anti-occidental et à sa tête la Chine pour empêcher une opération similaire contre lui. Car la similitude en tyrannie entre ces deux pays aurait justifié suffisamment aux yeux de l’opinion mondiale une telle aventure. C’était d’ailleurs sous cette pression, que le pouvoir algérien, pris de panique, avait annoncé des réformes tous azimuts, d’abord pour gagner du temps et ensuite négocier sa survie avec toutes les parties concernées, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il lui a fallu réévaluer la redistribution de la rente à l’intérieur pour acheter la paix civile et faire des concessions considérables aux puissances impérialistes américano-européennes et à leurs vassaux du conseil de coopération du Golfe principalement le Qatar et l’Arabie Saoudite. Les concessions faites aux forces impérialistes, renforcées dans leur position par la réussite de l’opération libyenne, ont encouragé ces dernières à les retourner en chantage permanent contre le pouvoir algérien, l’obligeant à des concessions de plus en plus importantes en échange de sa survie. L’évidente issue qui se profile pour la crise syrienne, - qui se dirige inévitablement en défaveur du régime de Damas, malgré le véto anti-occidental qui n’a pas empêché les forces impérialistes à soutenir la rébellion financièrement, politiquement et militairement pour inverser le rapport de forces au profit de la révolution - est venue lui rappeler que son sort est scellé et n’avait d’autres choix que de se soumettre ou disparaître. Sa soumission se traduit par un bradage intempestif des richesses de l’Algérie, aussi bien au profit des puissances impérialistes, qu’à leurs vassaux arabes en des contrats économiques très faiblement négociés et des concessions considérables à l’islam politique. Auquel il faut ajouter le récent élargissement de terroristes détenus dans ses geôles, au profit de l’idéologie wahhabite envahissante et menaçante qu’instrumentalise l’impérialisme américain.

     

    Avec l’entrée en scène de la crise malienne, qui met au grand jour les rivalités sino-américaines pour le contrôle des richesses de l’Afrique, s’ouvre un nouveau chapitre des pressions sans relâche des forces impérialistes sur le pouvoir algérien, qui sont venues cette fois se resserrer contre lui par le front sud. Le mettant en demeure de collaborer à leur stratégie sous peine de le menacer directement, par la déstabilisation du pays avec en perspective sa partition et la disqualification de son autorité.

     

    Alerté par la percée spectaculaire de la Chine en Afrique pour la convoitise de ses richesses depuis une décennie, et l’affaiblissement de l’emprise néocoloniale européenne sur le continent, l’Empire américain n’a pas attendu la crise malienne pour manifester ses visées coloniales dans cette région qui regorge de richesses. Devant la crise structurelle qui affecte son modèle libéral, entré dans une phase terminale, l’Afrique devient un continent de prédation de première importance. Son objectif principal pour assurer sa survie sera dès lors de contrer la progression de la Chine pour le contrôle des richesses de l’Afrique et généralement pour le contrôle de toutes les ressources de la planète. C’est dans la perspective de cette Grande guerre Chine-Etats Unis, dont l’enjeu est la gouvernance de la planète, que les Américains avaient pris l’initiative d’implanter l’Africom en Afrique.

     

    C’est en 2006, que les États-unis ont décidé de quadriller l’Afrique par un dispositif militaire sous l’appellation de l’Africom, afin de recoloniser le continent. Notamment, par l’implantation de bases militaires plus ou moins secrètes sur l’ensemble du continent. Le Mali est apparu dans ce cadre une cible privilégiée, où l’Africom a entamé son implantation par des programmes de formation au profit de près de 6 000 soldats de l’armée malienne. En parallèle, et sous couvert d’une opération dénommée "Creek Sand", des militaires et des entrepreneurs américains ont investi le Mali pour des missions de renseignements. En 2009, l’armée américaine avait envisagé l’intégration dans l’armée malienne de commandos américains et le survol du territoire par des avions de surveillance. Aujourd’hui, avec la crise malienne, l’intervention de la CEDEAO au Mali apparaît comme une implantation directe au grand jour d’une présence militaire américaine camouflée derrière des armées locales acquises au préalable à leur cause. Avec la présence militaire américaine au Mali, l’accès aux richesses naturelles, notamment l’uranium, devient facile à contrôler directement et de donner une profondeur stratégique à leur action colonisatrice, dans un premier temps en Afrique de l’Ouest et par la suite sur tout le continent. Par cette action, l’obstruction à la progression de la Chine dans la région devient facilement maîtrisable, en même temps que d’empêcher toute volonté des peuples africains de résister à l’ordre impérialiste américain.

     

    Par ailleurs, au nord Mali, des unités d’élite ont été investies dans des actions secrètes, officiellement sous couvert de poursuite des groupes terroristes, qui sont probablement encore présentes à ce jour. La lutte contre le terrorisme, inaugurée par Bush en tant que lutte de l’"Axe du Bien" contre l’"Axe du Mal" (représenté par le terrorisme islamiste radical), devient l’argument rhétorique pour justifier la nouvelle offensive de la guerre impérialiste américaine. C’est avec la collaboration des Saoudiens et des Qataris, que cette justification s’est matérialisée et est devenue possible. Notamment par la favorisation de l’émergence, de la consolidation et du soutien aux groupes terroristes au nord Mali pour servir les intérêts des Occidentaux et particulièrement ceux des Américains. Car, l’Islam radical, globalement confondu par le terme «terrorisme», se prête aisément à conditionner l’opinion pour mieux faire accepter une intervention militaire. L’intérêt partagé des Américains, des Saoudiens et des Qataris dans cette collaboration réside naturellement dans leur projet d’islamisation de l’Afrique de l’Ouest, sur le modèle de l’islamisation du Maghreb et de l’Égypte post "printemps arabe", pour faire barrage à toute possibilité de démocratisation des sociétés africaines et de l’émancipation de leurs peuples. L'hypothèse de la poursuite d'un soutien militaire et financier par le Qatar des groupes terroristes du Mujao, Aqmi et Ansar Eddine dans l’Azawad, dans une stratégie de double jeu, est largement attestée par des témoins présents sur place. C’est ainsi que plusieurs témoignages attestent que la présence d’ONG qataries au nord Mali et au Niger (le Croissant-Rouge et Charity Qatarie) opèrent dans cette zone sans coordination et sans actions communes avec les autres ONG sur le terrain. Cette information a été confirmée, y compris par un humanitaire du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) qui coordonne pourtant l’aide d’urgence dans les zones de conflits. Le sentiment du comportement suspect des ONG qataries est largement partagé par la quasi-totalité des intervenants humanitaires dans le nord Mali, qui se plaignent du manque de concertation en amont avec les autres ONG. L’attitude du Qatar interroge y compris chez les Nigériens, qui s’étonnent aussi du fonctionnement des ONG qataries, qui travaillent dans leur coin, sans coopération et sans transparence. À noter que l’aide alimentaire rentre au nord du Mali via le Niger, par la route. Les humanitaires sont tous d’accord sur le fait, que le rôle exact des Qataris depuis qu’ils sont arrivés au nord Mali, c’est bien d’aider les groupes terroristes financièrement et logistiquement et que leur action humanitaire n’est qu’une couverture pour un soutien moins avouable à ces groupes terroristes. Au point que certains y voient une démarche plus politique qu’humanitaire. Plus flagrant encore est que certains ont constaté qu’ils plantent un drapeau dans des endroits stratégiques, ce qui pourrait être déterminant lors d’une intervention militaire. Un acteur économique nigérien avait lui aussi relevé des investissements qataris suspects au Niger, qui ne sont que de grossières manipulations par des opérations de clientélisation de personnes peu recommandables et qui sont loin de faire du développement. Des témoins rapportent que des avions affrétés par le Qatar atterrissent ces derniers mois dans le nord du Mali et la nuit seulement, avec à leurs bords des cargaisons suspectes. Il s’agit sûrement d’armement destiné aux groupes terroristes, malgré les démentis officiels du Qatar et des services secrets français, qui n’ont pas réussi à lever le doute des autorités de Bamako, tenues à l’écart des réelles intentions occidentales.

     

    Tous les "vis cachées" de cette crise sont là ! préparer une intervention militaire avec une CEDEAO moribonde, en même temps consolider l’ennemi et poursuivre les négociations avec lui. Pour d’une part, permettre l’enlisement du conflit, pour appeler en renfort l’armée américaine et justifier sa présence sur le sol malien, et, d’autre part, dans la négociation, le mettre en confiance pour revenir sur la scène politique après le conflit. Armer la partie adverse, l’armée malienne, et lui dissimuler les véritables intentions de la coalition, venue faussement la délivrer de bandes terroristes qui occupent plus que la moitié de son territoire ! De toute évidence, les gagnants ne peuvent être que ceux qui manœuvrent derrière les coulisses. Et derrière les coulisses, en plus des Occidentaux avec à leur tête les Américains et le nouvel impérialisme wahhabite, on trouve le pouvoir algérien, qui manœuvre quant à lui, pour le seul but de sauvegarder son hégémonie sur son peuple au péril de sa souveraineté nationale. Cet objectif ne pourra être atteint que par l’abandon du principe de non-ingérence dans les affaires internes d’États souverains et sa soumission au projet impérialiste américain par la caution de l’intervention militaire au Mali. Car, jusqu'à ce jour, l’Algérie a refusé toute intervention militaire hors de ses frontières. Si depuis l’indépendance, cette position était surtout liée à un principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de pays souverains, depuis l’avènement du "printemps arabe", elle fût surtout motivée par la crainte de se voir elle-même l’objet d’une intervention militaire coalisée, motivée par les mêmes conditions qui ont prévalu dans les pays concernés par ce "printemps arabe". Sa non-reconnaissance de la nouvelle coalition de l’opposition syrienne est stratégique comme cela s’est passé pour le CNT libyen pour ensuite le reconnaître après coup. Toutes ces manœuvres de soutien et de négociations avec les groupes terroristes, arrangent en fin de compte toutes les parties en conflit au détriment des populations locales. L’objectif consiste à recycler les groupes terroristes les plus accommodants et à éliminer les récalcitrants. Instaurer des régimes islamistes dans toute l’Afrique de l’Ouest, contrôlés par l’impérialisme américain, pour faire barrage aux véritables forces démocratiques de ces pays, pour rendre leur inféodation facile. Car, les régimes islamistes sont généralement plus maniables et plus perméables à la corruption. 

     

    C’est la mission qui a été confiée à l’Algérie. Les négociations entamées par Bouteflika avec Ansar Eddine semblent de toute évidence avoir été imposées par les Américains, pour amener les groupes terroristes à coopérer pour les associer, en échange, au nouveau pouvoir qui se dessine au Mali après la résolution de la crise. Toutefois en fixant comme objectif l’abandon formel de l’application de la Charia par les groupes terroristes, sans pour autant abandonner le projet d’instauration d’un État islamique dans une future association de ces groupes terroristes au gouvernement du Mali, maquillé sous forme de reddition. Seule condition pour faire barrage à toute émergence d’une coalition démocratique et en écartant le MNLA (laïc) d’un éventuel retour sur la scène politique. Ce qui vient d’être confirmé par le groupe Ansar Eddine, promettant d’abandonner son projet d’application stricte de la Charia et le refus du Parlement européen d’auditionner le MNLA. Pourtant, le MNLA est le seul groupe à avoir un véritable ancrage dans la population locale et dont l’idéologie est véritablement démocratique et respectueuse des droits de l’homme. L’attitude du Parlement européen s’affiche ainsi en contradiction totale avec le principe de la politique européenne de voisinage (PEV), qui repose sur la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. L’Algérie devait en prime mettre à disposition des forces américaines un pont aérien à partir des aéroports de Tamanrasset et de Reggane et un appui logistique à la future force africaine d’intervention dans le nord du Mali. En toute conscience, le pouvoir algérien cautionne de fait cette grossière manipulation de la politique impérialiste américaine en Afrique, pour sauvegarder son pouvoir au détriment de la souveraineté nationale.

     

    Entre sa grande prédisposition à l’imposture, dans la peau d’un Janus qui se joue de la crédulité de la grande masse du peuple par le mensonge et le discours populiste, et son opportunisme, à s’attirer la sympathie de forces antagoniques pour dissiper toute menace sur le système despotique qui l’emploie, les manœuvres politiciennes de Bouteflika mènent l’Algérie droit à sa perte. Le pouvoir occulte algérien, après avoir investi pendant trois mandatures sa confiance en Bouteflika, pour le sauver d’un naufrage inévitable, ne trouve toujours pas de remplaçant à lui succéder pour les présidentielles de 2014. Il est du devoir des patriotes au sein de l’armée et du DRS, s’il en existe, de mettre fin à l’imposture et à l’opportunisme de cet aventuriste narcissique qui agit pour une gloire, qu’il sait chimérique, en monnayant au profit d’une junte despotique la survie du système au péril de la souveraineté nationale. Le danger qui guette aujourd’hui l’Algérie, c’est aussi l’opportunisme qui s’étend dangereusement à la société civile et aux partis politiques. Une presse "libre et indépendante" impuissante à s’exprimer, se contentant de survivre dans ce chaos en se réservant le droit à sa part de la rente contre son silence complice. Des organisations de la nébuleuse de l’ex-FIS et des partis politiques islamistes déjà existants ou nouvellement constitués sont financées sans compter par l’impérialisme Wahhabite, représentant de l’impérialisme Occidentalo-Américain pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Les militants de la société civile ou de partis politiques et le peu de presse libre qui résistent et tentent tant bien que mal de motiver les consciences à agir, se comptent en nombre insignifiant devant la gravité de la menace qui guette la souveraineté nationale. Jeudi 15 novembre une poignée de manifestants ont protesté contre le soutien de l’Algérie à l’intervention militaire au Mali, qui s’est soldée par l’arrestation des manifestants sans ménagement. Ils maintiennent néanmoins la mèche de la résistance à la dictature et à l’impérialisme occidental allumée par sa faible lueur, malgré un harcèlement et une répression permanente de la part des forces de sécurité, comme unique réponse que leur réserve un pouvoir despotique et hégémonique, dans l’exercice de leur devoir de citoyens.

     

    Youcef Benzatat

  • Abdelaziz Boutef:

     super-président ou simple paravent ?


    Par Le Matin |

    Quant notre Toufik-Aladin national l’a sorti de sa lampe magique pour l’imposer à la tête de l’Etat en 1999, les observateurs de la vie politique algérienne étaient partagés.

    Bouteflika, un habitué des apparition-disparition. Bouteflika, un habitué des apparition-disparition.

    Les uns (Opinion d’une majorité travaillée par une propagande inédite jusqu’ici) le présentaient comme un chef d’Etat doté de tous les pouvoirs, un grand président, lettré, beau gosse, tribun et les autres, rares, quelques analystes isolés qui ne reconnaissaient en lui qu’une énième marionnette avec une présentation et une préparation meilleures, améliorées. Lui comme un fou, comme aucune marionnette avant lui ne l’a jamais fait (Kafi et Zeroual se contentaient de bien boire, de bien manger, de bien … et d’assurer le service minimum) galopait partout, sillonnait les 48 wilayas, multipliait les discours, les voyages à l’étranger, les déclarations, distribuait la rente, hurlait, braillait, menaçait. Je conseille au lecteur de superviser sur Internet quelques reportages sur ses discours et déplacements juste après son apparition, c’est extraordinaire !

    Petit à petit, année après année, le subterfuge est apparu et le roi s’est dénudé, rien n’avait changé, le pays restait le même, pire, tous ses maux se sont aggravés. Les vrais décideurs étaient toujours là tapis dans l’ombre et le bonhomme se révèle un comédien et un charlatan. Alors la majorité des opinions a commencé doucement à changer.

    Ceux qui voyaient en lui un grand président ont commencé à douter et les autres à être plus nombreux. Aujourd’hui, beaucoup (De moins en moins nombreux) continuent à dire de lui qu’il est un super président, qu’il détient tous les pouvoirs entre ses mains mais comment les croire ? Il suffit de le regarder à la télévision aujourd’hui, usé par l’âge et sans doute la maladie, il se déplace, parle, lit, difficilement. Et je vous prie de le croire qu’avant de le filmer, on a choisi le jour où il est dans la meilleure de ses formes et des armées de médecins, de maquilleurs se sont démenés pendant des heures pour le préparer. Ses quelques amis, Khellil, Abdelhamid Temmar, Yazid Zerhouni ont disparu après avoir fait le plein.

    Son entourage actuel était là avant lui et tout le monde connaît ses connexions avec le pouvoir de l’ombre. Le changement est de façade donc. Comment peut-on cacher le soleil avec un tamis, sans tamis ! Comment ce bonhomme d’un autre temps peut-il encore gouverner un pays comme l’Algérie ?

    Lakhdar Boukarma

  • Le pouvoir, la Kabylie, le terrorisme et ses kidnappings

    Par Le Matin DZ |

    Le meurtre d’Aghiles à Tizi Ouzou soulève de nouveau le problème du kidnapping en Kabylie. En moins de sept ans, 71 personnes ont été enlevées. Le pouvoir algérien est accusé de laisser faire ces pratiques crapuleuses pour déstabiliser la Kabylie.

     

    Le pouvoir de Bouteflika veut régler un vieux compte qui remonte au printemps noir qui entache le règne du président.

     

    L’Algérie et ses kidnappings. Un fléau en Kabylie. En à peine sept ans, pas moins de 70 personnes ont été enlevées. Et c’est à chaque fois le même son de cloche : des dinars ou la mort. Le dernier otage en date était Aghiles Hadjou, 19 ans, fils d’un entrepreneur originaire d’Azzefoune, à 60 kilomètres de Tizi Ouzou. Enlevé le jeudi 18 octobre, le corps inerte d’Aghiles fut retrouvé mercredi dernier, enterré et enveloppé dans un sac en plastique, sur la plage du village Idjeremnan, dans la commune d’Aït Chaffaâ. D’après les médecins légistes, la victime a été assassinée le jour de son enlèvement. Une onde de choc pour la famille de la victime mais aussi pour toute la population d’Azzefoun qui s’était fortement mobilisée pour exiger la libération du jeune homme.

     

    Le commandant de compagnie de la gendarmerie de Tigzirt, Boubekeur Younes, a indiqué, ce jeudi, lors d’une conférence de presse que deux des trois ravisseurs avaient été arrêtés le 22 octobre. Le 21 octobre, l’un des trois ravisseurs est localisé grâce à un coup de fil passé depuis son propre téléphone mais avec la puce de la victime. L’arrestation du troisième suspect n’est plus qu’une question d’heures, selon le commandant Younes. Le comble du drame : l’enquête révèle que la victime n’était autre qu’un ami proche des assassins présumés.

     

    L’industrie du rapt

     

    On situe approximativement à 2005 l’apparition de cette pratique sordide en Kabylie. Malandrins de tout genre, groupes mafieux ou activistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), tout le monde trouve son compte dans cette pompe à fric. Chaque mois depuis sept ans, un kidnapping est signalé dans cette région. Un chiffre qui fait froid dans le dos quand on sait que la Kabylie est l’une des régions d’Algérie les plus militarisées. Les victimes sont, dans 99% des cas, choisies en fonction de leur situation financière. Les hommes d’affaires, diplomates et politiques, ou encore fils d’Algériens résidents à l’étranger sont des cibles privilégiées.

     

    Le sujet est tabou. Rares sont les victimes de rapt qui racontent leur mésaventure, de peur des représailles. Sous la menace, les familles de victimes ne contactent quasiment jamais les services de sécurité et s’exécutent à verser des sommes vertigineuses. Un silence qui profite aux ravisseurs puisque, à ce jour, aucune affaire de kidnapping n’a pu être élucidée. Dans ce qui est devenu une industrie du rapt, les familles n’ont d’autre choix que de payer au risque de mettre en danger la vie des otages. Quant aux négociations des sommes, les manœuvres sont étroites voire inexistantes pour les familles. Les ravisseurs d’Aghiles avaient exigé 20 millions de dinars (environ 200 000 euros).

     

    Le pouvoir remis en cause

     

    Le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie a estimé dans une déclaration que "les expériences passées ont montré que le pouvoir algérien, allié des islamistes terroristes et des bandits de tout acabit n’a jamais déployé le moindre de ses efforts pour sécuriser la région malgré la présence de plusieurs dizaines de milliers de militaires, de policiers et de gendarmes".

     

    Kabyles.com parle lui de l’indifférence totale des parlementaires algériens qui, "immunisés par la loi, aveuglés par le confort du poste de député, préfèrent regarder ailleurs." Le média en ligne pointe du doigt la précédente et nouvelle Assemblée Populaire Nationale (APN) qui n’a pas "daigné diligenter une commission d’enquête parlementaire pour s’enquérir de cette situation au moment où on assiste à la mise en place d’une véritable industrie du kidnapping."

     

    "La petite Suisse"

     

    Certains vont plus loin encore et affirment que le pouvoir algérien cherche à déstabiliser la région de la Kabylie. L’époque où le Front de libération national (FLN) perpétuait l’idée de faire de l’unité national un élément sacré est révolue ? Entre les groupes islamistes armés au Mali, des frontières avec la Libye compliquées à contrôler, des tensions récurrentes avec le Maroc et une guerre en préparation à quelques kilomètres de ses portes, le FLN a plutôt tout intérêt de continuer à faire vivre, ou de faire renaître de ses cendres, cette idée-là.

     

    Surnommée "la petite Suisse" au début des années 1990, la Kabylie, qui jadis accueillait les intellectuels, les chefs d’entreprises ou encore les opposants à l’islamisme radical, semble avoir cessé d’être un havre de paix. Ce sont de nos jours les terroristes, les ravisseurs ou les faux policiers qu’elle attire. Celle qui était élevée au premier rang lors du "printemps Berbère" pour la reconnaissance de l’identité Amazigh en Afrique du Nord, se vide désormais de ses donneurs d’ordres et de sa jeunesse. La Kabylie d’aujourd’hui est tourmentée.

     

    Fouad Harit pour afrik.com

  • Mali : Bouteflika est-il redevable d'une dette historique ?

     


    Par Le Matin DZ 

     

     

     

    Abdelaziz Bouteflika a-t-il trahi le Mali qui, par le soutien de l'ami de l'Algérie, Modibo Keïta, lors de la guerre de libération nationale, lui aurait permis, de Gao, d'acheminer des armes vers l'Algérie. C'est sur cette dette historique que s'appuie un article de Maliweb pour fustiger la démarche dialoguiste d'Alger.

     

    Lors de la visite de Soumeylou Boubèye Maiga, l'ex-ministre Malien des Affaires étrangères en 2011

     

    Un édito quelque peu corsé publié aujourd'hui sur le site maliweb et intitulé "Alger manoeuvre contre Bamako", énumère les "grandes manoeuvres" d'Adelaziz Bouteflika qui seraient dirigées contre Bamako. A commencer par une "trahison" qui porte un coup à l'aide précieuse apportée par le Mali à la guerre de libération algérienne. "Pourquoi une telle ingratitude envers un voisin qui a contribué à la lutte de libération du peuple algérien, qui accéda à l’indépendance en 1962 ?" lit-on dans l'article cité allant même jusqu'à rappeler que Abdelaziz Bouteflika a séjourné à Gao durant la guerre de libération d'où "il a fait passer des armes à la frontière, au vu et au su des dirigeants maliens" ajoutant que "Modibo Keïta et ses compagnons ont sacrifié les relations du tout nouveau Mali indépendant avec la France au profit d’Alger." Mais, ironise l'auteur de l'article, "c’était l’Algérie de Ben Bella !" Ainsi, redevable d'une dette historique, Abdelaziz Bouteflika, en tournant le dos au drame malien, trahit les idéaux de novembre 1954.

     

    Les autres "trahisons" énumérées relèvent de l'actualité et mettent en première ligne de mire Abdelaziz Bouteflika: il a reçu Ansar Eddine à Alger. Selon les détails apportées dans l'édito, la délégation d’Ansar Dine étaient composée de" Tena Ould Ahmed et de Hamada Ag Bibi. Le premier est un faucon, considéré comme le père spirituel d’Iyad Ag Aghaly, chef d’Ansar Dine et le second un modéré, député de la circonscription d’Abeïbara, un sous-fifre du même Iyad.

     

    L'autre "manoeuvre" est que "C’est bien Alger qui a transporté son terrorisme sur le sol malien, avec le parti islamiste, le FIS (…) Certains éléments de cette formation politique se sont mués en Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), tueur, preneur d’Européens en otages et fortement présent au Nord du Mali. Le même groupe s’est rebaptisé Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). C’est une dissidence de cette organisation qui est le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui occupe la région de Gao, Ansar Dine ayant la mainmise sur Tombouctou et Kidal." Une note sacarstique clôt l'article: "Au lieu de négocier discrètement on ne sait quoi, avec Ansar Dine, pourquoi Alger ne négocie-t- elle pas avec ses enfants du Mujao, pour leur retour définitif au bercail? Vivement une résolution de l’ONU pour l’utilisation de la force au Nord du Mali, avec ou sans l’accord d’Alger!"

     

    L'esprit de cet écrit frondeur contre Alger trouve-t-il illustration dans la récente tournée d'Abdelkader Messahel dans les pays dits "du champ" ? En quittant ce mardi Bamako pour le Niger, Abdelkader Messahel s'est-il rendu à l'évidence qu'Alger, saluée au passage de manière condescendante pour ses efforts en vue d'une paix au Mali, est devenue, non plus une solution attendue mais un problème de plus qui s'ajoute à une situation explosive. En effet, Messahel n'a cessé de réitérer la démarche du dialogue avec les groupes terroristes d'Al Qaïda à condition que ces derniers déposent les armes ; ce que, depuis sept ans, la concorde civile n'a pas réussi à obtenir des mêmes groupes terroristes sur le sol algérien. Et les maliens ne semblent pas dupes sur ce sujet. Il ne s'agit plus d'une situation de "guerre civile", de génocides tribaux" comme au Rwanda en 1994 mais bien d'une menace terroriste de la branche maghrébine d'Al Qaïda internationale qui tente de mailler le continent africain, à partir de l'Algérie et du Nord-Mali.

     

    Quand bien même le président malien a reconnu, il y a quelques jours, que la guerre au Nord-Mali ne peut être que l’ultime recours mais il n'a pas du tout envisagé le recours au dialogue comme une abdication devant Al Qaïda. N'empêche: ses propos ont été vite oubliés car pour son Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, aucune négociation n’est envisageable avec les terroristes d'Al Qaïda même si ses groupes sont composés de Maliens et de Touaregs maliens. Alger a-t-elle tenté de tirer profit de ces divergences entre le président malien par intérim qui incarne l'institution militaire et son chef du gouvernement qui défend, bec et ongle, la tolérance zéro à l'égard d'Al Qaïda ? On ne sait. Ce qui est sûr, si la délégation algérienne a été quelque confortée à Nouakchott qui reste tout de même vigilante de par son expérience dans la lutte antiterroriste contre Al Qaïda dans la région, de Bamako, pour tout dire, elle est sortie bredouille. Entre Bamako et Alger, le temps de la lune de miel à l'époque du Cemoc de 2011 n'est plus qu'un souvenir enterré du temps pas si lointain où leurs chefs d'Etats Majors respectifs s'étaient donné la main pour faire barrage à toute intervention étrangère au Sahel. Dès lors, le danger pour Alger, c'est une intervention étrangère à ses portes, notamment la France, ancienne puissance coloniale, mais pas Al Qaïda avec laquelle elle multiplie les opérations de charme via Ansar Eddine. C'est sans doute là que s'expriment les opérations manoeuvrières d'Alger dans la région du Sahel...

     

    R. N.

  • Les conséquences fâcheuses du népotisme en Algérie

     

    Par Le Matin DZ |

     

     

     

    La question du pouvoir en Algérie aurait pu être réglée sans violence si la propension de certains dirigeants à ériger un pouvoir personnel avait été mise de côté.

     

    De Boumediene à Bouteflika, le pétrole a servi plus à se maintenir au pouvoir qu'à construire des institutions viables.

     

    En plus, la découverte du pétrole, dans la deuxième moitié des années cinquante, aurait pu faciliter la réalisation des desiderata du peuple algérien. Néanmoins, bien que la France ait retardé l’indépendance du pays de six ans, après la découverte du pétrole à Edjeleh et à Hassi Messaoud en 1956, il n’en demeure pas moins que l’action des maquis intérieurs et les efforts accomplis par la diplomatie algérienne finiront par apporter leur fruit en 1962.

     

    D’une façon générale, cette source d’énergie, depuis son avènement, n’apporte pas que du bonheur au peuple algérien. Au contraire, elle est, dans le premier temps, à l’origine de la furie coloniale et, ensuite, le facteur de l’instabilité politique après l’indépendance. En tout état de cause, bien qu’on ne puisse pas affirmer que cette cupidité animait tous les dirigeants de la révolution algérienne, force est de reconnaitre qu’à l’indépendance, les dirigeants successifs n’ont utilisé cette ressource que pour renforcer leur pouvoir, et ce, sans se soucier des préoccupations du peuple algérien. Remontant jusqu’à la guerre d’Algérie, Hocine Malti, dans Histoire secrète du pétrole algérien, paru aux éditions La Découverte, décrit comment le pouvoir personnel, celui des 3 B notamment, est survenu en pleine guerre d’Algérie. "Ils ont été suivis plus tard par un quatrième B (Houari Boumediene), qui a instauré un régime dictatorial –qui prévaut jusqu’à ce jour –, avant que Chadli Bendjedid et Abdelaziz Bouteflika n’entament l’œuvre de destruction du pays", poursuit-il.

     

    Tout compte fait, malgré les tiraillements internes, la fin du joug colonial est célébrée dans la plus grande hilarité. Bien que les nouveaux mîtres aient préparé, avant le cessez-le-feu, un projet les remettant à la case de départ, c’est-à-dire à un statut de sujétion, il n’en reste pas moins que le peuple a cru à un retour rapide à la normale. Mais, l’histoire a prouvé que cette domination sauvage n’est pas prête de cesser. Et pourtant, tous les ingrédients, pour réussir le pari de construire une grande nation, sont réunis. En plus de l’unité effective du peuple algérien en 1962, l’Algérie dispose aussi de grandes ressources énergétiques, notamment le pétrole et le gaz. "On ne peut que constater, plus d’un demi-siècle plus tard, que le bonheur de ce peuple lui a été volé par ses dirigeants, que le pays est devenu enfer, tandis que le sort de millions d’Algériens n’est que mal vie et souffrances, voire sang et larmes", note à juste titre Hocine Malti.

     

    De toute évidence, sans que ce jugement soit entaché de la moindre animosité, le malheur du peuple algérien vient de la cupidité de ses dirigeants. En effet, bien que le peuple algérien se soit prononcé sans ambages au referendum d’autodétermination, les nouveaux dirigeants lui dénient par la suite le droit de choisir librement son destin. "Ces dirigeants despotiques se sont emparés du pouvoir par la force des armes au lendemain de l’indépendance, un pouvoir que des successeurs corrompus ne veulent toujours pas remettre, à la fin de la première décennie du XXIème siècle, entre les mains de son propriétaire légitime, le peuple, et qui ont fait des hydrocarbures leur bien personnel", affirme Hocine Malti.

     

    Toutefois, bien que les Algériens tentent de s’organiser, à chaque fois, la victoire revient au régime dont la force de frappe est incommensurable. Résultat des courses : la perspective de l’instauration d’une République juste et démocratique est renvoyée aux calendes grecques. Et pourtant, à les écouter, on dirait que l’Algérie se porte à merveille. Constitué sur la base clanique, ce pouvoir décrète que sans lui, l’Algérie tomberait en panne. Or, comme l’affirme le spécialiste algérien du pétrole, "la véritable malédiction est dans le système de gouvernance instauré par ces dirigeants, qui attribue tout le pouvoir à un homme et à un quarteron de généraux. Elle est dans le mode de transmission de ce pouvoir au sein d’un seul et unique clan qui prétend être une « famille révolutionnaire ». Elle est également dans la façon sont gérés les hydrocarbures au profit de cette seule caste".

     

    Immanquablement, si la manne pétrolière avait été utilisée à bon escient, au lieu d’être utilisée à affermir un système, l’Algérie aurait sûrement atteint un niveau de développement comparable à celui des grandes nations. Hélas, un demi-siècle après le recouvrement de l’indépendance, la survie du peuple algérien dépend littéralement de la vente des hydrocarbures. En tout cas, il est un secret de polichinelle que le pays évolue au rythme du marché de l’or noir. À titre d’exemple, en 1986, quand le prix du baril a atteint son plus bas niveau, les Algériens ne trouvaient rien à acheter dans les magasins.

     

    Par ailleurs, après les événements d’octobre 1988, qui ont donné naissance au forceps à la démocratie, le régime s’est enfin ouvert à la compétition. Et dès les premières élections où les Algériens pouvaient s’exprimer, ces derniers ont sanctionné le régime en votant en faveur d’un parti extrémiste, le FIS en l’occurrence. Cela dit, la prise du pouvoir par celui-ci aurait plongé le pays dans une crise encore plus abyssale. Toujours est-il, en démocratie, on doit accepter le choix majoritaire, sinon ça ne servira à rien de lutter pour la démocratie si elle exclut la victoire des uns ou des autres.

     

    Cela dit, la perspective de perdre le pouvoir a fait sortir les vrais décideurs de leur gond. Vingt ans après le coup d’État de janvier 1992, on peut dire que les architectes du coup de force ont pensé à leurs intérêts qu’à celui de l’Algérie. Sinon comment expliquer que l’Algérie soit gouvernée par des personnes dont la moyenne d’âge dépasse les 70 ans, alors que la majorité écrasante de la population ne dépasse pas la trentaine. En tout cas, dans les pays où le dirigeant sert l’intérêt de son pays, il ne trouve aucun inconvénient à céder la place. L’exercice des hautes responsabilités – et c’est le moins que l’on puisse dire, est harassant. Or, en Algérie, les postes clés sont occupés par des dirigeants dont l’âge avoisine les 80 ans. C’est intrigant quand même !  

     

    Boubekeur Aït Benali

  • Conférence antiterroriste à Alger : un camouflet pour Bouteflika

     

    Par Le Matin DZ |

     

     

    Alors qu'elle se targue d'abriter depuis hier mercredi une conférence antiterroriste maghrébo-africaine, Alger n'a pas condamné l'attentat meurtrier contre le consulat américain à Benghazi, en Libye, mais elle a exprimé sa vive indignation contre le film "Innocence des musulmans".

     

    Bouteflika n'a pas condamné l'acte terroriste meurtrier contre le consulat américain à Benghazi, en Libye.

     

    Les travaux de la Conférence antiterroriste "Afrique du Nord et Sahel" du Centre d'excellence de sécurité chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN) se sont ouverts hier à Alger et se cloturent aujourd'hui jeudi dans un contexte international tendu, marqué par l'attentat terroriste ayant visé mardi soir le consulat  américain à Benghazi, en Libye, dans lequel quatre Américains, dont l'ambassadeur, ont été tués et par les vives manifestations dans plusieurs capitales arabes dont le Caire et Tripoli contre la diffusion du film Innocence des musulmans, jugé insultant envers l'islam. Cette rencontre qui coïncide également avec la commémoration du 11ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 et dont l'objectif principal vise "le renforcement des capacités des pays du Sud pour lutter efficacement contre le trafic illicite des matières sensibles et atténuer les risques de terrorisme d'armes improvisées de destruction massive", ne peut ainsi faire l'impasse sur ces derniers événements d'autant que la Libye participe à cette rencontre au coté de l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, le Maroc, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Soudan, et le Tchad.

     

    De toutes les réactions maghrébines à l'attentat contre le consulat américain, celle de l'Algérie est la plus tiède, la plus effacée; elle limitée à un message de "condoléances et de sympathie" du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à à son homologue américaine, Mme Hillary Clinton. En revanche, L’Algérie a réservé sa "forte indignation" contre l’"rresponsabilité" des auteurs du film "Innocence of muslims" : "Partant de son profond attachement à la concorde entre les différentes  confessions et au respect de toutes les religions, l’Algérie déplore fortement l’irresponsabilité des auteurs du film Innocence of muslims qui offense l’islam et son prophète (…) Les outrages aux symboles religieux sacrés, quels qu’ils soient, ne  peuvent que susciter réprobation et indignation, car ces provocations visent à attiser la haine et les tensions et à contrarier les efforts menés au niveau international dans le cadre du dialogue des civilisations et des religions» lit-on dans le même communiqué du département de Mourad Medelci.

     

    Minimisant comme à son habitude l'alerte lancée ce mercredi par l'ambassade américaine à Alger enjoignant ses ressortissants d'éviter tout déplacement non urgent en Algérie, les autorités algériennes prises au dépourvu par ces derniers événements alors qu'elle abrite une conférence anditerroriste à laquelle participent les pays qui en sont concernés en premier chef, semblent mises au pied du mur par leurs flagrantes contradictions. Alors que le président tunisien Moncef Marzouki a dénoncé ce mercredi, à la télévision libyenne, au cours d’une visite éclair à Tripoli, l’attaque meurtrière perpétrée mardi soir contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi, la qualifiant de "sales actes terroristes" "une attaque ignoble qui ne peut, en aucun cas, être justifiée"  et que, à son tour, le Maroc l'a qualifiée d'"agression ignoble", les autorités algériennes ont été promptes à condamner le film et à se faire les défenseurs invétérés de l'islam offensé, justifiant implicitement l'acte terroriste perpétré contre le consulat américain qu'elle n'a pas condamné officiellement; le département de Medelci l'ayant réduit à un "faire-part".

     

    Comment l'Algérie qui se targue d'abriter une telle conférence antiterroriste maghrébo-africaine, peut-elle à ce point minimiser l'ampleur des répercussions sécuritaires, politiques, diplomatiques, d'un tel attentat perpétré, qui, plus est, à Benghazi, lieu emblématique d'où est partie la Révolution armée contre le régime de Kadhafi ?  L'échec de cette initiative est d'ores et déjà prévisible pour Alger qui, en ne condamnant pas l'acte terroriste qui a tué l'ambassadeur américain et trois de ses collaborateurs et en se sentant visée par le film "anti islam" qu'elle a vivement dénoncé, se déjuge sur son rôle "moteur" dans la tenue de cette conférence. Loin d'être l'expression d'une volonté ferme dans la lutte antiterroriste, cette initiative d'Alger, rattrapée pour ainsi dire par ce qu'elle est censée "étudier" et contrer sur le long terme, s'avère être un camouflet de plus pour Abdelaziz Bouteflika qui continue d'observer une omerta sur l'assassinat par le Mujao du vice-consul Tahar Touati  et sur le sort des trois autres otages toujours détenus par ce groupe terroriste au Mali.

     

    R.N

  • Algérie : secouer le système au lieu de se focaliser sur Bouteflika

     

    Par Le Matin DZ |

     

     

    En remerciant les hommes-clés de ce qu’on appelle communément son clan, Bouteflika confirme les propos qu’il a tenu à Sétif le 8 mai dernier pour passer la main aux plus jeunes dés la fin de son mandat si Dieu le veut bien entendu, autrement ce sera bien avant.

     

    Réhabiliter les services de l'Etat au profit des Algériens est une urgence capitale.

     

    C’est une évidence eu égard à son absence répétée de la gestion du pays durant pratiquement tout ce dernier quinquennat. C’est une spéculation intéressante à savoir mais en quoi elle peut constituer un souci pour la majorité des Algériens qui ont réellement des préoccupations beaucoup plus graves ? Pourquoi cette panique à la rumeur de son décès ? En effet, l’Algérie va très mal non pas pour les crises auxquelles les citoyens sont confrontés : celle du chômage, du logement, de l’envolée des prix et de tous les fléaux sociaux qui rendent leur quotidien extrêmement difficile mais parce qu’elle n’a aucune vision stratégique claire qui l’assure de son avenir. Après plus de 50 ans qui la sépare des premiers départs des colons, elle reste toujours dépendante économiquement de l’extérieur. Elle a donc raté son indépendance totale et reste néo-colonisée dans le sens qu’à voulu le général de Gaulle et, par l'entremise de son homme de l'ombre Jacques Foccart, de la Françafrique. Il s’agit là d’une double trahison des différents responsables qui ont à conduire le pays depuis pratiquement la mort du président Houari Boumedienne.

     

    Nous montrerons plus loin qu’en dépit d’avoir favorisé inconsciemment la constitution du système au pouvoir à ce jour, ce président avait une démarche qui pouvait mener l’Algérie vers son indépendance économique. Cette trahison est l’une vis-à-vis de ceux qui se sont sacrifiés pour l’indépendance politique de ce pays et l’autre des générations futures qui ne voient pas encore le bout du tunnel. Ce serait une erreur grossière de tout mettre sur le dos de Bouteflika et surtout de croire qu’il est un parrain capable de maîtriser la maffia politico-financière. Il a une part de responsabilité comme tous ceux qui l’ont précédé mais compose avec le système qui l’a ramené aux commandes du pays. Qu’on dise qu’il est régionaliste, d’autres l’ont bien été avant lui. Qu’il aurait favorisé ses proches, c’est une pratique courante dans tous les pays du tiers monde. De nos jours et face à la confusion qui règne dans ce pays, c’est un discours politiquement rentable à tous les niveaux mais désormais ce n’est pas la réalité qu’on cherche à tout prix de cacher, pourquoi ? Le système pour se maintenir au pouvoir tente de surmonter ses contradictions en réduisant la situation actuelle de l’Algérie au seul départ de Bouteflika.

     

    En général, trois possibilités s’offrent à un président en Algérie : soit il résiste et dénonce les agissements du système, il est automatiquement éliminé (cas de Boudiaf). Il refuse d’obéir mais se tait, il démissionne avant la fin de son mandat (cas de Chadli et Zeroual). Il compose avec le système et il termine son mandat. C’est le cas du président en cours d’exercice. Il mènera son mandat à terme et dira j’ai mis mon expertise au service de mon pays pour le réhabiliter à l’échelle mondiale. Il rappellera par ailleurs le rôle actif de l’Algérie dans le Nepal et l’Union africaine, le règlement des conflits de l’Ethiopie/Erythrée, la paix en Somalie, la réhabilitation de la Libye dans ses moments difficiles avec la communauté internationale, la médiation au Soudan et enfin la tentative de rapprochement entre l’Iran et les Etats-Unis etc. il vantera certainement les efforts considérables que l’Algérie a accompli en matière de lutte contre le terrorisme et son avancée pour comprendre ce fléau social qui s’étend d’année en année à travers le monde entier. Enfin il dira je suis le seul président qui partira en laissant les caisses pleines (plus de 200 milliards de dollars à l’horizon 2014 selon les prévisions de la Banque mondiale). Mais il reconnaîtra et il l’a fait à maintes reprises ses échecs, qu’il n’est pour rien pour la constitution de cette manne financière et qu’il n’a pas réussi à mettre en place une stratégie à même de faire sortir le pays de sa dépendance vis-à vis des hydrocarbures. Il reconnaitra que l’avenir des générations futures est sérieusement compromis. Il l’a déjà dit et il le dira certainement en partant. Après, il prendra sa petite retraite comme tous ceux avant lui. Alors ! Est-ce pour autant les problèmes de l’Algérie sont réglés ? Certainement pas car le système ramènera quelqu’un d’autre et quelques années plus tard, on dira que le précédent était moins pire que celui là, on perdra encore quelques années et ainsi de suite. Quand est né ce système qui favorise ses membres au détriment de l’existence même de la nation ? Comment fonctionne-t-il ? de quelle manière il s’est ancré dans la société algérienne et avec la complicité de qui ? Est-il détrônable si oui de quelle façon ?

     

    Le processus de création de ce système est indissociable des étapes de développement de l’économie nationale depuis l’indépendance en 1962.Il s’est développé lui-même et s’est ancré à travers les incohérences de ces étapes historiques et surtout des événements qui les ont réorienté ou affaibli comme la mort subite du président Boumedienne. Pour bien comprendre le système, il faudrait passer en revue les différentes étapes de développement et mettre au point un certain nombre de principes qui ont servi de base au modèle de développement de l’économie Algérienne et qu’on tente sciemment aujourd’hui de pervertir pour justifier les échecs, quelques fois programmés.

     

    I - De la mise au point de certains principes et concepts

     

    1- La voie de l’option socialiste choisie par l’équipe au pouvoir au début de l’indépendance de l’Algérie figure bien dans les documents doctrinaux comme la charte d’Alger et entreprise juste par nécessité stricte de développement et non pas par mimétisme ou idéologie comme le prétendent certains écrits. (1). La vacance des moyens de production, suite au départ massif des colons et leur abandon au profit de la collectivité, n’offrait pas d’autres choix que la voie collectiviste qui permettait de contourner les difficultés de recherche des critères pour leur partage

     

    2- A la veille de l’indépendance nationale, un rapport d’une équipe de sociologues sous la direction de Pierre Bourdieu, subdivisait la population algérienne en six classes essentiellement prolétaires et paysannes. Ceci prouve qu’il n’y avait pas une bourgeoisie puissante pour orienter le pays vers une autre voie. En conséquence, note le rapport, tous les Algériens étaient en majorité au même niveau de vie malgré que les quelques années d’indépendance ont favorisé l’émergence d’une bureaucratie dont les intérêts s’opposaient à ceux des masses populaires, (2) mais leur nombre était insuffisant pour influer sur le cours du développement national. Après l’indépendance les propriétaires terriens et ceux qui détiennent les moyens de production aussi bien tertiaires qu’industriels ne représentaient en fait que 5% de la population, (3) avec évidemment aucun secteur stratégique de l’industrie comme le note Pierre Bourdieu dans un autre ouvrage : (4) "cette stratification sociale formée de couches fortement pauvres et pour lesquelles l’Etat est apparu comme "l’image inversée" de l’Etat colonial et il doit de fournir tout ce que l’autre n’a pas fait et par voie de conséquence la projection d’un Etat à tout faire. Cet état de fait ne peut que confirmer l’objectivité de la voie choisie". En dépit des différentes contraintes qu’a connues "l’autogestion" durant les premières années d’indépendance aussi bien agricole qu’industrielle, son émergence a empêché la bourgeoisie bureaucratique de s’accaparer des biens collectifs (4) et s’est imposée comme le montre Koulitchizky "comme idée mobilisatrice des énergies en face d’une certaine carence du pouvoir politique, elle montre la faiblesse du pouvoir, illustre les mutations que connurent toutes les composantes de la société sous l’exclusive bannière du nationalisme". Il est apparu une relation "intime" entre la masse populaire et l’Etat considéré comme seul protecteur des moyens de production "commun" et en face des différentes difficultés rencontrées par les entreprises autogérées, nombreux sont les travailleurs qui souhaitaient leur passage sous le contrôle de l’Etat (5).

     

    En bref, le statut d’un travailleur chez l’Etat est mieux vantée que celui d’une organisation privée. C’est la preuve par 9 que les nouveaux riches d’aujourd’hui qui brassent les milliards n’ont de justification que la triche, la fraude fiscale ou la spéculation qui reste le seul moyen de procurer en près de 30 ans de telles fortunes colossales qui menaceraient aujourd’hui l’existence même de l’Etat. Ce sont ces données que le plan test a rassemblé pour préparer les fondements de l’étape allant jusqu’au 1978 qui s’est fortement inspirée du programme de Tripoli, considéré comme conforme aux aspirations populaires. Ceci peut être facilement vérifié en parcourant les grandes lignes du plan quadriennal qui couvre la période 1970-1973 et dont l’objectif primordial est de créer les conditions qui permettraient de fournir un emploi durable à l’ensemble de la population masculine active d’icil’horizon 1980 (6). Quels que soit les moyens utilisés, ce plan vise essentiellement l’épanouissement des citoyens ce qui est effectivement une aspiration fortement populaire. Les principes retenus pour permettre sa réalisation sont :

     

    • le renforcement de l’indépendance économique en diversifiant les échanges extérieurs et le recours des investissements étrangers comme apport aux moyens nationaux et jamais facteurs dominants,

     

    • l’établissement de nouveaux rapports de production pour la construction d’une société socialiste,

     

    • la mobilisation des travailleurs fondée sur leur adhésion et leur association à tous les aspects de la vie économique du pays,

     

    • l’industrialisation qui doit engendrer un mouvement de croissance auto-entretenue (7). C’est en vrai projet de société que s’érige ce plan, il définit les règles de jeu et fait appel à l’adhésion de toutes les forces vives pour entamer une deuxième révolution cette fois industrielle et culturelle pour parachever le processus d’indépendance économique, moyennant bien entendu des sacrifices à l’instar de la révolution armée.

     

    3 - Le modèle de l’industrie industrialisante largement développé et commenté par D. De Bernis (8) est basé sur la création de puissante sociétés nationales qui agissent pour le compte de l’Etat et capable d’acquérir, de capitaliser, de consolider et surtout de fertiliser le savoir et le savoir faire au profit de tous les secteurs pour permettre au pays dans un laps de temps raisonnable d’accéder à son indépendance économique. Les intérêts individuels doivent se dissoudre dans l’intérêt général ; c’est pour cela que le schéma des industries industrialisantes ne peut être mené que par l’Etat et ne peut aboutir sans une "Planification rigoureuse" (9). L’inefficacité de ce modèle n’a jamais été prouvée scientifiquement sinon qu’il gênait les capitaux étrangers qui ont tout fait pour l’étouffer dans les pays qui le pratiquaient entre autres l’Algérie.

     

    II- Des justifications qui ont mené à la dislocation de ce modèle

     

    A la mort du président Boumedienne, la bureaucratie naissante qui était jusqu’à cette événement en veille, a saisi l’occasion pour aider des technocrates d’accéder au pouvoir mais à sa solde. Ces derniers étaient fortement influencés par le modèle américain, certains y ont vécu même dans ce pays. Ils ont ramené dans leurs valises des consignes claires : celles de déstructurer le tissu industriel algérien qui commençait moyennant des sacrifices énormes à donner ses fruits. Ils ont commencé par un changement de discours dont les implications sur le terrain s’écartaient peu à peu de la ligne suivie pour atteindre les objectifs consensuels et qui est pour rappel celui de l’indépendance économique le gigantisme des sociétés nationales, l’efficacité selon le principe "Small is beautifful", la tentative d’abandon des hydrocarbures comme stratégie de développement, le désengagement progressif de l’état vis-à-vis des différentes institutions publiques, pour, selon le discours politique, une meilleure efficacité budgétaire.

     

    Cette remise en cause a été en réalité (10) à l’origine des multiples formes de résistance des actions collectives (grèves) et aux pratiques individuelles : absentéisme, turn over, etc. Pour rappel, durant les années 1981-1982, l’absentéisme a tellement inquiété les autorités qu’elles ont impliqué les forces de sécurité et de l’ordre pour procéder à des contrôles en dehors de l’entreprise jusqu’à dans les lieux publics (cafés et autres). Mais ceci n’a pas empêché cette équipe de poursuivre cette destruction en optant pour une vraie réorientation de l’économie nationale. Le diagnostic semble léger et ne justifie en rien l’amorce d’un tel processus. Un ancien premier ministre rappelle que cette réorientation n’étant pas spécifiquement motivée (11) de part les meilleurs résultats enregistrés avec un secteur public en pleine croissance car selon le même auteur sa part dans le produit intérieur brut qui était de 34,4 % en 1969 est passé à 65,42 % en 1978. Enfin une rente pétrolière de plus en plus croissante et qui permettait de résoudre les différentes contradictions inhérentes au procès de travail (12).

     

    A part donc le malaise général de l’été 1977 et qui sera analysé plus loin, rien ne justifiait un tel changement du moins scientifiquement. Les rumeurs colportées par la bureaucratie au pouvoir ce sont soldées pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie par une grève de portée nationale : Celle des cheminots en 1978.

     

    En tout état de cause, aucune donnée particulière contraignante ne laisse présager une volonté quelconque de changement de ligne de conduite et du rythme de développement qui devait mener à l’indépendance économique, sinon un léger réajustement dans la marche à suivre. En dépit de l’année de réflexion qui a permis à l’équipe au pouvoir après la mort de Houari Boumediene une pause et une évaluation de la situation, le diagnostic n’a pas semble-t-il été quantitatif mais se basait sur des opinions et surtout se cachait derrière des décisions supposées collégiales car le décret 80-242 du 4 octobre 1980 portant sur la restructuration organique et financière des entreprises ne fait allusion à aucun rapport de diagnostic mais à la résolution du 4eme congrès extraordinaire du front de la libération national (FLN) et les décisions de son comité central dans ses 2eme et 3eme sessions. H. Temmar, qui traitait il n’y pas si longtemps les entreprise publiques de veilles quincaillerie soutenait avec M.E Benissad dans une évaluation des perspectives de développement décennal "qu’en 1980, tout changement brutal de stratégie de développement entraînerait un gaspillage des ressources humaines formées à l’industrie et signifierait que les sacrifices supportés par la population l’auront été vains" (13). Et pourtant ce changement a bien eu lieu. Cette nouvelle voie de développement a fragilisé l’économie nationale en la rendant fortement dépendante de facteurs exogènes. Il aurait fallu en 1985 une chute des prix du pétrole suivi juste après par la détérioration du cours de dollar pour que le pays se mette à genoux, mains liées au FMI. Normalement et en dépit de son caractère brusque, la chute des prix du pétrole ne devait pas surprendre les spécialistes car elle rentre dans le cadre de la stratégie de l’agence internationale de l’énergie (AIE) en réponse à l’embargo décrété par les pays arabes membres de l’OPEP en 1973. Il fallait s’y attendre et donc orienter les recettes des hydrocarbures pour renforcer les projets en cours afin de produire des biens d’équipements qui non seulement dynamiseraient l’activité économique mais lui assureraient son indépendance économique de l’extérieur et fera sans aucun doute face ou du moins amortira le choc d’une telle situation encore une fois dans le domaine du prévisible. Quand bien même l’on suivait la logique des initiateurs de ce projet de réorientation au nom de l’efficacité de gestion et de la politique d’ouverture ; il aurait donc fallu accepter un programme de réforme structurelle à partir du début des années 1980 puisque la balance des paiements algérienne a entamé son déficit depuis 1982 (14) et donc utiliser cette restructuration économique dans le cadre d’un programme avec le fond monétaire international et l’orienter ainsi au bénéfice du développement national au lieu peut être de donner une image fausse qui a dû contribuer à aggraver la situation, désormais aujourd’hui inextricable.

     

    III - Des premières conséquences immédiates

     

    En plus de ce qu’ont constaté les éminents économistes cités plus hauts, la désarticulation du processus intégré a affecté l’économie algérienne sur au moins un triple plan :

     

    • Sur le plan économique

     

    Le peu de savoir et savoir-faire capitalisé par les puissantes sociétés nationales dans les différents secteurs s’est effrité. Les Algériens ne savent plus travailler la terre. Elle est devenue un vaste champ artisanal. Le célèbre grenier Algérien connu bien avant la colonisation a été bétonné. On importe tout. Le ridicule a été poussé jusqu’au jour où un certain "Azzoug" se présente à la télévision nationale pour proposer d’importer la viande à 60 DA le kg. Si ce projet avait été concrétisé que serait devenu l’élevage des bovins en Algérie ? On ne sait plus construire des bâtiments, des routes et on fait appel au Chinois et aux européens pour le faire. Les catastrophes naturelle comme les différents séismes qu’à connu le pays, ont montré l’amère regret d’avoir éclaté la Sonatiba et la DNC. On ne sait plus produire et distribuer de l’énergie sans faire appel aux étrangers. Les techniques d’extraction des hydrocarbures ont été laissées aux américains sous les bons auspices de l’ancienne puissance coloniale (TFT, Hassi Berkine, Tiguentourine etc.).L’expertise parapétrolière a été abandonnée au profit des multinationales comme Schlumberger, Wetherford etc. et, ce avec la mort programmé de Alfluid, Aldia pour ne citer que cela. Le boosting des gisements fatigués a été confié aux Japonais sans aucune intervention des nationaux. La base logistique de Beni Mered à Blida était construite pour produire des pièces de rechanges grâce à ses puissants fours s’est limitée au moulage des statuts pour Riadh El Feth qu’on montre comme une fierté nationale. En somme, on est passé d’une économie en voie d’industrialisation à celle de bric à brac qui a permis aux fortunes indûment acquises de s’incruster pour justement former et consolider le système en vigueur à ce jour ;

     

    • Sur le plan social

     

    Le modèle de développement choisi n’a pas été gratuit, mais a demandé des sacrifices énormes mais aussi et surtout un coût humain.(15) qu’il ne convient pas de considérer comme une conséquence de l’échec du modèle de développement mais plutôt comme un fort tribu payé pour atteindre l’objectif visé. Ils auraient sans aucun doute été facilement dissipés si le rythme de développement n’aurait pas été rompu ou s’ils avaient donné un résultat. Ce coût humain consistait dans un changement radical des structures sociales anciennes :

     

    La dislocation de la famille par migration, l’acquisition de nouvelles habitudes de consommation et de mode de vie, la contradiction entre vie au travail et hors travail, la lutte acharnée parfois humiliante contre le pouvoir bureaucratique, l’acculturation par un procès de travail installé par les sociétés capitalistes sensé fonctionné dans les conditions locales, un environnement international hostile à l’industrialisation dans le tiers monde en général et l’Algérie en particulier pour s’emparer de la matière première à des prix avantageux.

     

    • Sur le plan politique

     

    La notion de "bien commun" qui constituait le ciment de la cohésion sociale, est désormais passée sous silence par toutes les études faites sur le modèle de développement entre autres sociologiques. Alors qu’elle constitue la base de la démobilisation de part son lien aux valeurs culturelles de la société algérienne (16). L’un des partisans de la politique actuelle d’ouverture disait que "la réussite de cette période tient dans la cohérence de la politique suivie avec les objectifs visés" (17). Cette cohésion disparue, la manipulation est devenue très facile pour être utilisée à des fins partisanes très connue et qu’il est inutile de le rappeler ici.

     

    IV-de l’émergence et du développement du système

     

    Trois facteurs ont favorisé l’émergence et l’ancrage d’un système dans la société algérienne :

     

    • Une population déroutée par un changement brusque de discours. L’Etat qui l’assistait depuis l’indépendance, se désengage subitement sans lui donner la moindre garantie. Cette nouvelle situation la rend facilement manipulable pour devenir une cible facile pour tous les corps étrangers ;

     

    • Une bureaucratie fraîchement enrichie mais longtemps en berne a trouvé toutes les conditions favorables pour tisser sa toile d’araignée dans l’espace et dans le temps ;

     

    • Un Etat affaibli par une crise qu'il n’avait pas prévu mais qui s’aggrave de jour en jour jusqu’à le pousser à faire appel au FMI.

     

    Les carriéristes du parti unique se chargent de créer des entrées, brèches et des opportunités au sommet de l’Etat pour le compte des nouveaux riches issus de la bureaucratie et ses spires. Ils prennent leur part et arrosent la majorité de la population pour qu’elle se taise. Ainsi la loi portant cession des biens vacants de l’Etat a plus bénéficié aux bureaucrates qu’au peuple dans sa majorité. Lorsque le simple citoyen achète un appartement de 60 m2, un membre au sommet en prend une villa de 500 m2 pour une bouchée de pain. Ces carriéristes à travers leurs satellites dans les différentes franges de la société (jeunesse, femmes syndicats, corporations etc.) ont pris le contrôle total pour orienter le peuple là se trouvent leurs intérêts et ceux de leurs commanditaires. Ce cercle s’est agrandi et s’est développé dans l’espace pour fonctionner comme un système dans lequel chacun trouve son compte. Les services se rendent mutuellement par le biais d’un artifice d’encanaillement. L’Etat trouve son compte dans la paix sociale que les carriéristes lui assurent. Ces derniers s’incrustent et s’enrichissent sur le dos du peuple. La majorité des citoyens reçoivent des miettes mais s’en accommodent pendant que la minorité observe impuissante. C’est ainsi que s’est crée un ordre établi que toutes les parties essaient de maintenir au détriment de l’existence même de la nation entière et qui reste en vigueur à ce jour. Lorsque le président de la république a nommé un nouveau premier ministre en la personne de Sellal, la première question que les observateurs se sont posée c’était celle de savoir s’il était du système ou pas. Et lorsqu’ils ont appris qu’il y était, ils ont vite compris comment l’Algérie a pu fonctionner avec un gouvernement intérimaire pendant plus de 4 mois.

     

    V- Des crises du système

     

    Ceux qui continuent de penser que l’Algérie a passé son printemps arabe en octobre 88 se leurrent lourdement. La crise de l’été 77, celle d’octobre 88 et les émeutes de janvier 2011et bien d’autre qui n’étaient pas ostentatoires, ne sont en fait que des purges pour permettre au système de surmonter ses contradictions et retrouver son équilibre.

     

    A chaque fois que l’exécutif tente mettre de l’ordre dans la gestion du pays pour plus de transparence, le système lui crée un soulèvement ou lance des rumeurs pour le dissuader et ainsi de suite. Il y a réussi à chaque fois.

     

    Cette rentrée 2012/2013 a été selon toute vraisemblance réservée à l’éradication du marché informel de toutes les villes et villages en Algérie. Une telle opération de grande envergure touche directement les intérêts des barons de l’import/export qui utilisent ce circuit pour écouler leur marchandises. On verra d’ici janvier 2013 les conséquences qui en découlent.

     

    VI - Conclusion

     

    Contrairement au système russe ou chinois et plus particulièrement celui de la maffia italienne, celui de l’Algérie n’est pas du type "hard" mais relève de la délinquance. C’est surtout la complicité de l’administration qui lui a donné une importance. La Banque mondiale conseille l’Algérie d'aller vers les grands chantiers : la relance des investissements publics et l’ouverture des capitaux, d’éviter l’effet d’éviction du secteur privé etc., pour uniquement retrouver une croissance que les Occidentaux veulent partager avec elle. Ils s’en foutent royalement des difficultés internes que rencontrent les gouvernants. Or ces grands chantiers dans le cas Algérien constituent une niche pour le système. Plus nombreux sont les chantiers, plus importants sont les montants de la corruption, plus fort sera le système. C’est pour cela qu’il conviendra d’orienter sa politique vers des axes simples mais qui peuvent nettoyer ou assainir le système mais persévérer dans leur application quelqu’en soient les conséquences :

     

    1- Réhabiliter l’administration pour la rendre au service du citoyen. Les fonctionnaires ripoux doivent sévèrement payer et ils sont visibles à l’œil nu. Peut-être faudra-t-il payer plus mais exiger de la qualité des services publics. C’est l’unique façon de stimuler la confiance et susciter l’adhésion du citoyen qui deviendra plus productif et pourquoi pas créateur ;

     

    2- Assurer l’indépendance des juges pour limiter les passe-droits, devenus un phénomène de société.

     

    3- Intervenir immédiatement pour mettre fin à l’anarchie dans la distribution du revenu national. Des entreprises payent quelquefois 10 fois plus que d’autres sans justification de productivité. Des entreprises étrangères offrent parfois jusqu’à 20 fois le SMIG pour vider le secteur public et refacturent tout cela pour le travail qu’elles réalisent sans perdre un centime Mais l’Algérie aura perdu des cadres qu’elle a formé à coup de devises sans compter l’impact négatif sur l’équité sociale.

     

    4- Mettre de l’ordre dans les opérations d’import/export et surtout assainir et normaliser les circuits de distribution. C’est la seule façon de protéger le citoyen contre l’augmentation des prix et de l’alléger du poids de son couffin.

     

    5- Il est scandaleux que les marchés parallèles s’établissent prés des banques nationales au vu et au su des autorités et dans lesquels des milliards s’échangent chaque jour. Rien ne justifie cela sinon la faiblesse et la complicité des administrations étatiques. Ce marché parallèle est en phase de menacer la nation dans son existence même donc une lutte sans merci doit être entreprise pour l’éradiquer ou éventuellement le normaliser pour mieux le contrôler et dans un délai très court. D’autres actions similaires peuvent compléter cette liste qui n’est pas exhaustive.

     

    Cet assainissement est préalable pour retrouver l’efficacité des chantiers dont recommandent les organisations internationales. Il se peut que ces opérations ne soient pas faciles à mener et peuvent être sanguinaires. C’est pour cela que les différents responsables qui se sont succédé les évitent en les passant chacun à l’autre mais c’est un mal nécessaire qu’il faut absolument assumer si réellement on pense à l’intérêt de la nation. De toutes les manières, on ne peut pas faire une omelette sans casser des œufs

     

    Rabah Reghis, consultant, économiste pétrolier

     

    Renvois :

     

    1. Discours du ministre de l’économie devant l’assemblée nationale le 30/12/63

     

    2. P. Bourdieu Travail et travailleurs en Algérie, Édition Mouton Paris 1963 P.382.

     

    3. J.C.Martens Le modèle algérien de développement : bilan d’une décennie, Édition SNED Alger 1973. P.277.

     

    4. P. Bourdieu Question de sociologie, édition Minuit Paris 1973 P.251

     

    5. S. Koulitchizk Y L’autogestion, l’homme et l’Etat : l’expérience Algérienne, Édition Mouton 1974 P.32

     

    6. Préambule du premier plan quadriennal 1970-1973 Alger 1970

     

    7. J.C Martens OP .Cit Page 53

     

    8. D. De Bernis in Economie Maghrébine, collectif CRESM-CNRS 1971

     

    9. D De Bernis Industrie lourde, industrie légère, in industrialisation du Maghreb édition Maspero 1963

     

    10. B. Semmoud Contribution à l’étude de la structure et de la formation des conflits collectifs de travail dans l’industrie Algérienne, Annuaire de l’Afrique du Nord P.132.

     

    11. Ahmed Benbitour L’expérience Algérienne développement 1962-91 leçons pour l’avenir, édition ISGP Alger 1992 P.23-24

     

    12. A. Bouyacoub La gestion de l’entreprise industrielle en Algérie, édition OPU 1987 P.10-11

     

    13. M.E Benissad, Economie de développement : sous-développement et socialisme, 2éme édition OPU Alger 1982 P.147

     

    14. In Perspective n° 34 semaine du 5 au 11-12-91

     

    15. M.E Benissad Op .cit.157-165

     

    16. La conception socio-dynamique du bien commun met l’accent sur la sécurité, la culture, le niveau de vie, la liberté et le droit à plus de bien-être. Lire J.C Fauvet et Xavier Stefan La socio-dynamique un art de gouverner, édition organisation Paris 1983 page 123.

     

    17. Ahmed Benbitour Op cit. P.41

  • Remaniement du gouvernement de Bouteflika : et après ?

     

    Par Le Matin DZ |

     

    On annonce, imminente, la désignation d'un nouveau gouvernement par Abdelaziz Bouteflika suite aux résultats du scrutin législatif du 10 mai qui ont "consacré" le retour en force au sein de l'hémicycle de l'ex-parti unique, le FLN.

     

    Abdelaziz Bouteflika: le maître du jeu

     

    Le suspense entretenu sur la nomination d'une nouvelle équipe gouvernementale semble conforter l'idée que celle-ci mettrait enfin fin à l'absence du chef de l'Etat de la scène politique nationale et que cette "nouvelle" équipe sera la solution à la vacance du pouvoir. Abdelaziz Bouteflika qui reste le maître du jeu, a plusieurs options. Selon les observateurs, trois solutions s'offrent au chef de l'Etat :

     

    1) Se permettre de reconduire l'essentiel de l'équipe gouvernementale avec à sa tête, l'actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, patron du RND qui, après le FLN, a raflé la mise sur les sièges de l'APN. Le FLN et le RND qui en détiennent plus de 62% seraient ainsi confortés par un statu quo de l'équipe gouvernementale avec quelques nominations pour combler des postes vacants ou sur des secteurs jugés non stratégiques comme la culture, le tourisme…

     

    2) Maintenir l'actuel Premier ministre qui se chargera de nommer une nouvelle équipe en fonction de la nouvelle carte politique dessinée par les législatives. La nomination de ministres issus de la formation de Hocine Aït Ahmed, le FFS, qui s'est rallié en dernière minute, aux réformes et au scrutin législatif, n'est sûrement pas à écarter, et cela conforterait ses 21 sièges obtenus. C'est d'ailleurs ce qu'attend son secrétaire général, Ali Laskri, après la "purge" au sein de ses nombreux cadres entrés en rébellion. La nomination d’un ministre FFS serait une percée "notable" tant attendue par Bouteflika en Kabylie, région qui lui est fermée depuis le Printemps noir de 2001.

     

    3) Accepter la démission formelle d'Ahmed Ouyahia. Bouteflika nommera ainsi son nouveau Premier ministre lequel pourra reconduire ou non des ministres en place en octroyant quelques postes de secrétariats d'Etat aux têtes de listes de partis créés par Daho Ould Kablia qui a permis la dispersion des voix et une saturation "partisane" au profit du couple FLN/RND. La multitude des partis agréés par le ministre de l’Intérieur a soutenu mordicus les réformes de Bouteflika et certaines de ses formations pourraient être "récompensées" pour services rendus. 

     

    Mais cette dernière option n'est qu'une variante des deux précédentes dans la mesure où quelle que soit la variante, il n'y aura pas de changement politique. Bien au contraire, le raz-de-marée du FLN dans une APN encore plus soumise à Abdelaziz Bouteflika, conduit à un gouvernement sous l'ornière du chef de l'Etat. D’autant que la constitution de ce "nouveau gouvernement" (qui n'aurait de "nouveau" que le badigeonnage de la façade) a en ligne de mire les élections communales qui approchent. 

     

    Que Ahmed Ouyahia soit maintenu avec l’ancienne ou une nouvelle équipe, que soit nommé un "nouveau" Premier ministre, ce ne serait qu’un déplacement mineur dans un espace clanique commun : celui de Bouteflika et de sa cour.

     

    Le véritable changement n'est surtout pas dans les résultats de ces légistlatives et de tout scrutin législatif quel qu'il soit, encore moins dans la formation d'un gouvernement, mais dans l'éjection de tout le système politique qui en constitue le noyau dur. Dès lors, cette désignation d’un "nouveau" gouvernement n’est qu’une supercherie de plus, un "traquenard" tendu par un processus électoral corrompu et corrupteur.

     

    R.N