Des comités de soutien à Bouteflika
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Après l’avoir appelé à renoncer au quatrième mandat pour lequel ses proches font un forcing, l’animateur général des comités de soutien du président Abdelaziz Bouteflika, Abdelghani Touhami , lui a adressé une autre lettre, envoyée avant-hier, dans laquelle il le presse de sortir de son silence.
L’expéditeur parle au nom des coordinateurs des comités de soutien qui partagent le même point de vue concernant le quatrième mandat. «Nous vous transmettons les revendications des commissions, en particulier, et celles des Algériens, en général, quant à la préparation des prochaines élections et leur importance pour l’avenir du pays», lui écrit-il d’emblée.
Soulignant l’intense activité des réseaux de soutien ces dernières semaines et le débat auquel ont participé 350 coordinateurs, il ressort, selon Abdelghani Touhami, une vive préoccupation suscitée par l’opacité qui entoure la prochaine élection présidentielle. Les Algériens, affirme-t-il au chef de l’Etat, ont «peur de l’avenir». Selon lui, «les conditions dans lesquelles se prépare la prochaine échéance électorale ont créé des tensions qui risquent de mener vers l’explosion sociale et de graves visions dans la société présageant ainsi d’un avenir incertain dans un contexte marqué par la précipitation des événements en Afrique, dans le monde arabe et à nos frontières».
«Nous avons besoin plus que jamais, en ces moments difficiles, et en cette étape historique et cruciale, d’union, de consensus et de solidarité entre les Algériens pour un avenir dont il faut clarifier les contours aujourd’hui, pas demain», alerte l’animateur général des comités de soutien au président Bouteflika.
Pour Abdelghani Touhami, «le prochain président de l’Algérie, selon les sondages des réseaux de soutien, ne peut faire face aux défis qui se posent à l’Etat s’il n’a pas le consensus populaire autour d’un véritable programme politique, sécuritaire et économique». Le prochain Président, souligne-t-il encore, «doit être un digne héritier des valeurs de la guerre de Libération nationale, un homme à principes, fin connaisseur des disfonctionnements de la justice pour rétablir les citoyens dans leurs droits, capable de mettre en place un groupe de travail national susceptible d’appliquer une politique économique à même de garantir une vie digne aux Algériens, de réhabiliter la puissance de l’Etat en luttant sans merci contre la corruption et mettre en place des mécanismes de contrôle de la dépense publique».
Dans sa lettre adressée avant-hier au chef de l’Etat, Abdelghani Touhami, qui parle au nom de 350 coordinateurs des comités de soutien, appelle le locataire d’El Mouradia à «désamorcer un pays miné et le placer dans la sérénité en prononçant au plus vite un discours à la nation et ne pas attendre deux mois pour le faire». Il est urgent d’arrêter, précise-t-il, ceux qui veulent précipiter le pays dans l’inconnu. «Votre silence, écrit Abdelghani Touhami, sera utilisé par ces gens malintentionnés pour diviser la voix du peuple et sa volonté.» Il appelle le président Bouteflika à s’adresser en urgence aux Algériens à travers un discours historique, maintenant. Après, précise-t-il, «ce n’en sera pas un».