Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le cabinet d’analyse financière AlphaValue prévoit un prix du baril à 50 dollars en 2017

 

 

Un scénario catastrophe pour l’Algérie ?

Par : Meziane Rabhi

Au-delà du risque de la baisse des prix, l’Algérie, qui exporte l’essentiel de son gaz vers l’Europe,  aura à faire face à davantage de concurrence.

La production mondiale d’hydrocarbures non conventionnels, comme les gaz et pétrole de schiste, pourrait faire chuter le prix du baril de brut pour atteindre 50 dollars en 2017. L’impact sur l’Algérie, dont les hydrocarbures représentent 97% des recettes du pays, serait alors catastrophique. Le débat n’est pas encore tranché, mais certains experts envisagent très sérieusement cette hypothèse.
À en croire les projections du cabinet indépendant d’analyse financière AlphaValue, dévoilées dans Le Parisien, le 20 janvier dernier, le baril de Brent (la référence européenne) pourrait descendre de 109 dollars en moyenne en 2013, jusqu’à 50 dollars en 2017, avec des premiers signes de baisse prévus dès l’été prochain. “Nous faisons face à une révolution technologique susceptible de changer le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui”, estime Alexandre Andlauer, analyste du secteur pétrolier d’AlphaValue, cité par le journal français, en évoquant le gaz et le pétrole de schiste, notamment aux États-Unis.
“Depuis 2008, date de l’essor industriel de ces hydrocarbures non conventionnels, la production y a augmenté chaque année en moyenne de 1 million de barils par jour (Mbj). Et a atteint l’an dernier un volume effarant de 7,7 Mbj, faisant des États-Unis le troisième producteur mondial de pétrole derrière la Russie et l’Arabie saoudite”, écrit le journal. La production américaine de brut en 2013 a affiché une croissance de 15%, du jamais vu dans aucun pays au cours des deux dernières décennies, a souligné récemment l’agence. En novembre dernier, la production de brut aux États-Unis aurait ainsi pour la première fois dépassé les 8 millions de barils, un record depuis fin 1988, selon des données préliminaires citées par l’AIE. S’ils restent grands importateurs en données nettes, les États-Unis produisent désormais plus qu’ils n’importent.
D’autres pays, la Chine notamment, mais également l’Australie, tentent de développer leur gaz non conventionnel.
Il y a également l’Allemagne qui importe massivement du charbon américain. Mais certains experts estiment que les prix du pétrole devraient rester assez élevés, soit au niveau de 100 dollars.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a relevé sa prévision de demande de pétrole pour 2014 du fait d'une d’accélération de la croissance économique mondiale jugée de plus en plus probable, sur fond de forte hausse de la production américaine. Mais au-delà du risque de la baisse des prix, l’Algérie, qui exporte l’essentiel de son gaz vers l’Europe, aura à faire face à davantage de concurrence. Notre pays est déjà malmené par le Qatar et la Russie.
Le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, avait reconnu, en mars 2013, qu’il est difficile pour l’Algérie de préserver les prix du gaz dans un contexte de crise économique qui affecte aussi bien la demande que les prix. La compagnie nationale des hydrocarbures avait subi des pressions de ses clients pour revoir à la baisse ses prix. L’Algérie devra batailler dur pour maintenir ses parts de marché. Les exportations d’hydrocarbures ont chuté de 8,67%, selon le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes.
Pour le l’ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, “l’Europe est en panne et le restera”. Une baisse des recettes d’exportations n’est donc pas à exclure. D’où, l’urgence d’une politique audacieuse de diversification de l’économie.

 


M. R.

Les commentaires sont fermés.