Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Un non-événement pour les Sétifiens

     

     
    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

    le 27.03.14 | 10h00 Réagissez

    Imprimer Envoyer à un ami Flux RSS Partager

    Pour de nombreux citoyens approchés, les conditions climatiques n’y sont pour rien l Cette indifférence s’apparente à une bouderie ne disant pas son nom.

    Du côté de la capitale des Hauts-Plateaux, chef-lieu d’une wilaya disposant du deuxième corps électoral du pays de plus de 919 342 électeurs dont 409 513 électrices, la campagne électorale est le moins qu’on puisse dire un non-événement pour une population vaquant, comme à l’accoutumée, à ses tâches quotidiennes.
    Au troisième jour, la campagne de la présidentielle ne démarre toujours pas à Aïn Fouara, où le froid glacial revient au galop. Pour de nombreux citoyens approchés, les conditions climatiques n’y sont pour rien, cette indifférence s’apparente à une bouderie ne disant pas son nom.  A travers les différentes rues et ruelles sillonnées, rien n’indique que nous sommes à quelques encablures d’une importante échéance électorale. Même les effigies des candidats se font rares.

    Tout comme les «soutiens» aux deux principaux candidats, à savoir Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, qui ne désirent pas s’afficher publiquement. De nombreux militants de l’ex-parti unique optent pour la même démarche : «Pour ne pas être taxés de redresseurs ou de partisans du président-candidat, le jour nous sommes avec l’un, la nuit nous optons pour l’autre. Comme les choses ne sont toujours pas claires, nous attendons le moment propice pour nous démarquer», avouent sous le couvert de l’anonymat des FLNistes tenant la canne par le milieu. Le «froid» caractérise également les alentours des permanences de candidats zappés par le citoyen lambda. Celui-ci affiche clairement son insensibilité vis-à-vis de la chose «politique» et plus particulièrement du scrutin du 17 avril prochain : «Je ne vais pas déposer un bulletin qui ne vaut absolument rien.

    Sachant que nos voix sont facultatives pour nos gouvernants insensibles à notre quotidien de plus en plus difficile», dit Salim, un jeune accosté à la sortie de la grande poste. «Méprisé des années durant, on ne se rend compte de l’existence du petit peuple qu’à l’approche des échéances électorales durant lesquelles on lui promet monts et merveilles. Comme dit l’autre : ‘‘Fakou’’», peste un autre Sétifien. «Avec une vie impossible, sachant que mon pouvoir d’achat s’érode de jour en jour, la prochaine élection est le dernier de mes soucis. Qu’on le veuille ou non, Bouteflika ou Benflis, c’est kif-kif. Car ils ne sont ni plus ni moins que deux faces d’une seule et unique pièce de monnaie», tonne Mohamed, un maçon rencontré à la gare routière n’ayant de gare que le nom.  

    Sur place, des jeunes de Bougaâ et d’autres localités du nord de la wilaya lancent un message : «Pour mesurer notre désarroi avec le transport en commun, nous invitons les candidats qui n’ont jamais pris un bus à faire le trajet Sétif-Bougaa-Beni Ourtilane. On ne peut donner nos voix à des gens ne se souciant guère de notre misère», martèlent nos interlocuteurs qui attendent le doublement de la voie précitée. «Ne nous parlez surtout pas du vote, un acte réservé aux citoyens jouissant de tous leurs droits. Forcés d’aller dans un hôpital datant de 1939, ne pouvant de ce fait bénéficier d’une bonne prise en charge médicale, les malades d’une wilaya de plus de 1,6 million d’habitants, n’ont pas eu droit à un 2e CHU», soulignent non sans une certaine amertume de nombreux médecins.

    «Les candidats qui relèguent l’aspect historique au second plan vont-ils institutionnaliser le 8 Mai 1945 comme Journée nationale de la résistance ? Vont-ils en outre octroyer aux victimes de ces massacres le statut de martyr ?» s’interrogent des vieux qui attendent, à l’instar de tous les Algériens, une réponse claire des six candidats qui ne devront pas esquiver un sujet aussi sensible. «L’indifférence des gens est justifiée. Elle exprime ule ras-le-bol. Le Sétifien qui n’a pas vu, ces dernières années, la couleur d’un logement social n’a pas la tête aux urnes. Le blocage de nombreux autres projets importants accentue l’amertume des gens gavés par les promesses. La mise en veilleuse d’une région où 40 000 logements de différents segments ne sont toujours pas lancés ne laisse pas indifférents les électeurs», explique un
    universitaire. Bref, l’ambiance est morose à Sétif, où les gens approchés ne sont pas chauds à aller le jour J placer leur bulletin dans l’urne…
     

    Kamel Beniaiche
  • Régularité de la présidentielle : Les Européens n’y croient pas ! systeme périmé!

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    le 27.03.14 | 10h00 6 réactions

    | © D. R.

     

     

     

    Imprimer Envoyer à un ami Flux RSS Partager

     

    Bruxelles a décidé de ne pas envoyer ses observateurs pour la supervision de l’élection présidentielle du 17 avril prochain. Signe d’un refus à peine voilé de cautionner une présidentielle qui présente toutes les caractéristiques d’une élection naegelienne.

     

    Dans une lettre adressée au ministère de Affaires étrangères, l’Union européenne a signifié aux autorités algériennes son refus d’envoyer une mission d’observateurs pour la supervision du scrutin présidentiel. L’UE a motivé officiellement sa décision par l’invitation tardive d’Alger. Le département de Ramtane Lamamra n’a saisi Bruxelles que vers la fin du mois de janvier passé, ce qui laisse «peu de temps pour l’Union européenne afin d’enclencher tout un processus de mise ne place d’une importante mission d’observateurs. Il fallait envoyer l’invitation à Bruxelles au mois six mois avant l’élection parce qu’il y a toute une procédure à suivre et une méthodologie rigoureuse présidant à l’envoi d’une mission d’observation. Il fallait envoyer la demande au mois d’octobre», nous explique une source de l’Union européenne.

    Contredisant ainsi la version du ministère des Affaires étrangères selon laquelle la décision de l’Union européenne «est liée notamment aux contraintes propres au fonctionnement des institutions européennes et surtout aux priorités d’agenda et de mobilisation des ressources financières pour la prise en charge des missions d’observation». Faux.

    Dans sa démarche, Bruxelles avait prévu d’envoyer, en amont, une mission exploratoire pour apprécier les conditions dans lesquelles se prépare l’élection présidentielle. Mais elle aurait surtout eu pour tâche de constater sur place dans quelle proportion les recommandations faites par l’Union européenne, au lendemain des élections législatives de mai 2012, sont appliquées par Alger. Pour rappel, l’UE avait consigné 31 recommandations, liées essentiellement au contrôle et à la surveillance, à même de permettre un processus électoral libre et transparent. Des recommandations qui, semble-t-il, n’ont pas été «sérieusement prises en considération» et «le dialogue avec les autorités algériennes peine à s’installer sur cette question», ajoute encore notre source.

    L’UE se contentera de dépêcher deux experts, qui n’auront pas pour mission de superviser l’élection présidentielle. Juste un signe pour «montrer l’intérêt que l’UE porte à l’Algérie». A Bruxelles, les Européens ne manquent pas, en tout cas, de se demander si le ministère des Affaires étrangères n’a pas «sciemment tardé» dans la saisine de l’Union européenne pour rendre caduque la venue des observateurs européens. Vraisemblablement.

    Les autorités algériennes gardent à l’esprit la polémique suscitée par la mission de 150 observateurs européens, lors des législatives de mai 2012, avec le ministère de l’Intérieur liée notamment au fichier électoral. Alger avait estimé alors que cette question relevait de «sa souveraineté» et qu’«il ne pouvait pas remettre des données concernant les citoyens à des étrangers». Souvent, la présence d’observateurs étrangers, notamment ceux de l’Union européenne, à l’occasion des différentes consultations électorales en Algérie est perçue par une partie de l’opposition comme une «caution» à un processus entaché d’irrégularités. Un alibi démocratique. Les officiels algériens ne manquent d’ailleurs pas d’arborer à chaque fois ce «blanc-seing» accordé par les démocraties européennes.

    Ainsi, des raisons de timing sont invoquées pour ne pas envoyer d’observateurs, il n’en demeure pas moins que les responsables de Bruxelles ont habilement trouvé l’argument imparable pour ne pas cautionner une présidentielle fermée. Ne s’embarrassant même plus des formes, le pouvoir d’Alger mobilise tous les moyens de l’Etat pour forcer le passage pour le quatrième mandat d’un candidat absent, dans un simulacre d’élection.

     

    Hacen Ouali