Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Télé-poubelle


     

    Par Maâmar Farah
    Pardon chers amis lecteurs! Durant longtemps, j'ai défendu l'émergence d'une télévision indépendante dans mon pays. Durant les longues années où j'animais la rubrique spécialisée dans la télévision par satellite, je vous citais en exemple toutes ces chaînes privées qui, partout dans le monde, faisaient de l'information libre à un moment où, justement, les canaux étatiques tentaient de s'acquitter honorablement de leur mission de service public. Chez nous, et alors que l'ENTV reste plus «unique» que jamais — et cette campagne électorale a levé les derniers doutes quant à sa supposée «neutralité» —, des chaînes privées dont on ne connaît pas exactement le statut, ni les moyens de financement, mais dont on saisit la ligne éditoriale aux premières diffusions, ont donné une image indigne de la longue lutte des journalistes algériens pour la liberté d'expression. Jamais nous n'aurions pensé que des télévisions puissent être aussi géniales dans la manipulation ! Tout en affirmant ici que je ne défends pas M. Benflis, je prends la liberté de dire à mes lecteurs que je ne fais pas le même métier que ces gens-là ! Un jour, les satellites, alourdis par les mensonges et les mystifications, se détacheront de leur orbite et nous tomberont sur la tête !

  • Algerie trichage à outrance

     

    cool.gif

     

     

    DILEM DU 20 AVRIL 2014

  • Abstention

     

     

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    “C’est nous qui avons besoin de Bouteflika.” Sellal a sans doute raison de le reconnaître, si l’on convient de ce que recoupe le “nous” au nom duquel il s’exprime. Des forces capables, grâce à une fraude portée à un niveau industriel et en dépit d’un niveau d’abstention bien supérieur à celui établi par les chiffres officiels, d’imposer sa réélection ont, en effet, encore besoin de lui.
    Au bénéfice du doute, l’on peut considérer qu’une bonne partie du quart de cette minorité qui s’est déplacée au bureau de vote s’est effectivement prononcée pour Bouteflika.
    La fraude, en revanche, empêche de mesurer la part de mobilisation pour Benflis qui, parmi les lièvres, semblait faire illusion. En gros, la situation, en termes de sociologie politique, est telle que l’Algérie ne s’exprime plus que par la voix de la minorité bénéficiaire et gardienne du système rentier.
    En quinze ans, ce système, stérile en matière de développement et maffieux dans ses pratiques, a sociologiquement transformé l’Algérie. Et s’il ne l’a pas fait plus tôt, c’est peut-être parce qu’il n’en avait pas les moyens ; son fonctionnement suppose, en effet, des ressources financières assurées autrement que par l’investissement productif et le travail, de telle sorte que le pouvoir puisse arbitrairement en orienter l’emploi.
    Le recrutement politique du système s’opère ces catégories de fonctions élevées porteuses de privilèges, “ouvrant droit” aux passe-droits ou propices à la corruption ; il fonctionne aussi dans les sphères d’activité dispensées de contribution fiscale, comme le trabendo, le commerce informel et le travail au noir, dans les secteurs qui prospèrent aux dépens des marchés publics, notamment ceux qui se déclinent en contrats de gré à gré, et dans les commerces basés sur la valorisation du patrimoine public privatisable, comme le foncier et l’immobilier. Il procède aussi par fidélisation de catégories bénéficiant de diverses dispositions de financement à perte de projets prétendument créateurs d’emplois. De même, il agit à travers le filon du “relogement” et du “logement social”, tonneau des Danaïdes où se relaient des familles en attente du toit providentiel. Ce recrutement use aussi de la permissivité de l’autorité publique vis-à-vis des petits trafics en tous genres et de l’abandon de l’espace public à la loi du plus fort, selon le principe du “tag aala men tag” qui, tacitement, fait loi et que le pouvoir lui-même applique à l’encontre de ses opposants et de ses détracteurs.
    Si le conservatisme de la minorité active, affairiste ou parasitaire, s’explique par ce clientélisme, passablement “démocratisé”, la démission silencieuse de la majorité s’explique, elle, par la peur. Au commencement, il y a eu le terrorisme islamiste. Usant dès le début de méthodes d’intimidation, avant de recourir à l’assassinat, l’islamiste a mené une guerre d’éradication de l’individu libre. À terme, l’Algérien ne conçoit plus sa citoyenneté comme expression de sa liberté : il n’y a de salut que dans la position collective, uniforme. Le pouvoir a reconduit, à des fins de domination, cette peur d’avoir une opinion qui ne soit pas celle du plus fort. Opinion que, quand nous l’avons, nous taisons, en nous réfugiant dans le silence. Dans l’abstention.
    Ainsi, un clan, parce qu’il détient les moyens de sévir, peut abuser d’un pays et tenir en respect tout un peuple.

     

    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr