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algérie - Page 17

  • l'algerie ,un pays foutu ,trés mal gouverne',par l'incompétence de ses gouvernants.


    Théorème du pistonné : "Tout protégé de la Direction plongé dans une entreprise subit une poussée de bas en haut au moins égale au volume d'incompétence déplacé." Bruno Masure
    "La violence ... est le dernier refuge de l'incompétence." Isaac Asimov
    Catégorie : In vitro
    Comment gouverner l’incompétence ?

    « C’est en un temps de toutes parts sollicité par la médiocrité que je devrais agir pour la grandeur » (Ch. de Gaulle)

    De Gaulle déclara un jour à Eisenhower : « Car je sais, comme vous-même le savez, ce qu’est un Etat, avec sa géographie, ses intérêts, son régime, son opinion publique, ses passions, ses craintes, ses erreurs. »(1). Sommes-nous sûrs de savoir, en Algérie, ce qu’est un Etat et de quoi parlons-nous lorsqu’est abordée la gouvernance ? La société humaine se construit des territoires... à l’instar des animaux qui marquent leur territoire, les hommes bâtissent les leurs : nations et empires, citadelles et palaces, territoires urbains et ruraux, cités interdites et bunkers, s’enfermant et réduisant l’ouverture sur les pays qu’ils gouvernent.



    L’action de gouverner est un exercice ardu, et rares sont les pouvoirs qui ont pérennisé une gouvernance réussie. Personne n’est jamais incompétent, chacun possède à des degrés divers et dans différents domaines des capacités. La compétence des hommes a souvent pour corollaire l’incompétence des structures, et gouverner c’est aussi gérer l’incompétence des hommes et/ou des structures. Les structures élaborées par les hommes conduisent parfois ceux-ci à développer de l’incompétence en les figeant dans des cadres bannissant initiative et faculté d’adaptation.
    Cependant, des instruments de gouvernance ont réussi à faire que rationalité et stabilité permettent d’éviter les comportements erratiques d’un pouvoir qui se personnalise. C’est pourquoi les institutions sont érigées pour évaluer la gouvernance. Mais dans un régime qui privilégie médiocrité et incompétence comme mode de gouvernance, pourvu qu’elles soient dociles, il ne résulte que servilité et clientélisme. Un système qui accroît les disparités sociales et aggrave la précarité, débouche sur l’échec de sa gestion. Des gouvernants qui refusent le partage du pouvoir produisent laxisme et impunité, corruption, compromission et incivisme.

    Qui contrôle un gouvernement et comment s’évalue son action ?

    Qui remet en cause les bilans présentés ?

    D’autant qu’il n’est pas dit que ceux qui gèrent ont étudié les règles de la gouvernance... ou lu Machiavel.

    Comment gouverner alors l’incompétence ?

    Ceci est une question que se pose tout chef d’Etat à gouvernance problématique. Lorsque le général de Gaulle revient aux affaires en 1958, il fait face à trois défis majeurs : nécessité de changer de système politique, évidence de la dégradation de l’Etat et menace d’une guerre civile imminente.

    La lecture des mémoires d’un grand homme d’Etat a ceci de particulier qu’elle nous situe au cœur de ce que fut, en son temps, l’exercice d’un pouvoir certain. « Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités », écrivait-il.

    Cette réalité se décline en Algérie, depuis 47 ans, en un processus d’ancrage de l’incompétence comme fondement d’un Etat devenu autiste à la gouvernance. Alors qu’une partie de la jeunesse algérienne combat des hordes obscurantistes, et qu’une autre s’en va nourrir les poissons de la Méditerranée, une frange s’installe dans la franco-algérianité, ce qui est son droit, et le reste se laisse aller à la fatalité d’une non-gouvernance.

    Ce n’est pas de gouvernance politique qu’il sera question ici. A ce niveau, le pouvoir a su probablement tenir la mesure de ses manœuvres, et il a fort à faire pour sortir le pays d’une sanglante tragédie. De ce point de vue, il serait indécent de ne pas reconnaître les efforts consentis dans la recherche d’une remise en marche équilibrée du pays, malgré l’existence de partis « faits pour le verbe, non pour l’action », de « gouvernements formés à force de compromis... et l’appétit impatient de candidats aux portefeuilles ».

    On peut lire, par exemple, la politique des couffins comme une reprise en main d’une chasse gardée que manipulait un courant politique extrémiste pour asseoir son influence. Il est donc plausible que des actions paraissant irrecevables puissent trouver leur justification dans une telle démarche. Ce n’est pas le cas de la gouvernance pour le projet de société.

    Il est fondamental qu’une fois mis en œuvre un ensemble de réformes, apparaissent rapidement des signes de redressement. Ce n’est pas le cas pour l’instant, empêtré qu’est le pouvoir dans la gestion de ses clientèles pour le partage de la rente, et de cet appétit impatient d’un lot d’incompétents candidats aux portefeuilles. C’est la gouvernance au sens de gestion et d’administration qui est abordée ici. De la même façon que depuis l’indépendance, faux moudjahidine et faux révolutionnaires ont pu infiltrer l’État, investissant une « famille révolutionnaire » surréaliste ; c’est une cohorte d’incompétents et d’incapables qui sévit au cœur de ce qui est censé mouvoir la promotion d’une société, c’est-à-dire l’Etat.

    Cette incompétence est manipulée de façon à multiplier les routines d’une administration férocement bureaucratique, les archaïsmes d’une économie rentière et les miasmes d’une culture rétrograde de la supercherie. Pour l’administration, l’incompétence c’est l’impossibilité où se trouve un fonctionnaire de faire tel ou tel acte qui n’est pas de son ressort.

    Dans le quotidien, c’est le manque de connaissances pour juger une chose, pour en parler et pour agir. On comprendra que l’incompétence, c’est tout à la fois l’incapacité pour un fonctionnaire de prendre une décision, que l’ignorance qui caractérise l’exercice d’une fonction. Ne sachant pas ce que représente sa fonction, souvent usurpée, il s’érige en mode d’une gouvernance sans normalisation au sens de « normer » des comportements. C’est à dire leur attribuer des règles afin qu’un ordre, ici la bureaucratie comme système d’organisation du travail, soit régi par la règle (M. Weber).

    Comment cela se produit-il alors ?

    La dilution des responsabilités, la non-représentativité des institutions concourent à un sentiment de vide institutionnel et une fragilisation de la société. Lorsque de hauts responsables avancent une décision, puis affirment le contraire, il se produit un effet de décrédibilisation des institutions.

    Et si ce n’était quelques journalistes courageux prompts à dénoncer les méfaits de cette incurie ; les faiseurs de paroles, élus désignés au service de la « chita », sont rarement à leurs côtés, sauf rares exceptions connues. Tachons de voir quels sont les sept péchés capitaux de l’incompétence lorsqu’elle est érigée en mode de gouvernance.




    1. Les routines administratives

    Si l’ordre est régi par la règle, il ne peut sombrer dans la dictature des routines administratives qui constituent le virus d’inertie de la bureaucratie. Qu’est-ce qu’une routine administrative ? Lorsqu’on regarde les pratiques de l’administration, on est frappé par les routines incongrues qu’elle s’ingénie à mettre en place pour reproduire l’inertie. L’impéritie érigée en règle ! Ayant perdu sa principale vertu, respect de la norme et de la procédure, ou l’ayant pervertie, a contrario, par l’anarchie, elle entame sa régression vers l’incohérence et bloque le fonctionnement institutionnel, freinant toute stratégie de développement (il suffit de voir le mal que fait la bureaucratie aux projets d’investissement).

    Deux courts exemples pour illustrer ces routines administratives :

    l’accident meurtrier de Ghazaouet en août dernier a montré comment l’absence d’écoute et de communication, apanage d’une société structurée où les contre-pouvoirs fonctionnent, peut être fatale bien que des pétitions de citoyens avaient alerté les responsables. Mais le comportement routinier qui ne distingue pas entre les impératifs d’une gestion ad hoc des urgences et la planification pour améliorer les situations qui peuvent attendre, a fonctionné dans l’aberration autiste, avec des citoyens se révoltant, de façon aberrante aussi, en saccageant les symboles de ce pouvoir autiste. Sur un registre différent, un autre exemple de ces routines destructrices c’est l’inamovibilité de personnels, aux échecs patentés, à leurs postes de fonction publique.

    Le système éducatif a à sa tête le même ministre depuis seize ans ; pourtant, il continue de faire l’objet de critiques et réprimandes de la part de l’Unesco. Qui passe son temps à s’autoréformer ne peut avoir la capacité de s’évaluer et donc de s’améliorer. Comment réformer un secteur qu’on est seul à gérer depuis si longtemps, sans admettre d’autres visions ? Une réforme exige de la rénovation, celle des esprits d’abord, donc des personnes ! Il est contreproductif qu’une personne demeure dans une fonction ad vitam aeternam, de surcroît après la preuve de son incompétence. La hiérarchie militaire, organisation régie par la règle, s’évertue à maintenir la mobilité de ses cadres, garantie d’une efficacité continue de ses effectifs. Sinon l’armée se sclérose.

    Ailleurs, dans l’enseignement supérieur par exemple, qui exige du mouvement pour l’innovation et la recherche, pour s’adapter au changement ; des recteurs et des directeurs de centres de recherche demeurent en poste des décennies durant alors que la jeunesse des établissements, du corps enseignant, et de la pratique de la recherche exigent une accélération des processus de capitalisation et non une fossilisation d’incompétences « naturelles » de personnels statufiés à leur poste. Il est insensé qu’un centre de recherche soit piloté des décennies durant par la même personne (qui n’a rien d’un Von Braun), comme il est irrationnel de garder à la tête d’une université un enseignant transformé en fossile administratif dans son rectorat momifié ! C’est la paralysie qu’on introduit dans un corps qui doit évoluer pour s’épanouir.

    On assiste alors à une overdose de routines administratives avec prolifération de textes et de règles sclérosantes ! On peut multiplier à l’envi ces exemples qui bannissent toute volonté de réforme. Cette forme de dégradation institutionnelle ouvre la voie à l’absence de créativité et de dynamisation d’une administration sans génie, pourvoyeuse d’immobilisme et nourricière de clientèles.




    2. La gestion des clientèles

    Nous vivons dans un système politique qui pratique l’exercice du pouvoir par la rente et qui fonctionne à l’allégeance plus qu’à la compétence. Une gouvernance par allégeance va diriger une administration dans un océan d’incompétence. Un pouvoir qui ne veut (ou ne peut) jouer son rôle de réflexion et de conception, marionnettiste d’une administration impotente, coupé de ses élites (même s’il fait du tam-tam pour mobiliser des élites exilées, oubliant qu’il les a formées, tout en précarisant et marginalisant ses élites locales), n’a d’autre alternative pour actionner ses routines administratives que de fabriquer des clientèles.

    Cette fabrique de clientèles l’illusionne du sentiment d’agir sur la société, alors qu’elles sont le paravent d’une société méprisée qui lui tourne le dos et se suicide, qui s’exile légalement ou s’enfuie par harga, ou qui barre les routes et saccage ses symboles. Le clientélisme, ajouté au clanisme inséparable du pouvoir autoritaire, va consumer l’énergie d’un pouvoir acharné à maintenir des équilibres entre factions rivales, épuisant son potentiel pour concevoir des stratégies, les planifier et les évaluer, privilégiant improvisation et volte-face. Un pouvoir scotché à la conjoncture, pilotant à vue et gérant des clientèles. Au lieu de penser stratégie de bâtisseur, on concocte des stratégies de prédateur et des tactiques de bunker ! Selon les clientèles, vont s’élaborer lois et règlements au gré des circonstances, mais surtout à la faveur des variations du prix du pétrole.

    Le seul opportunisme de la gouvernance sera tributaire non pas de la promotion de la valeur travail créatrice de richesses ; mais de l’allocation d’une rente à des clientèles nuisibles qu’un euphémisme trompeur qualifie de « mafia politico-financière », alors que c’est une oligarchie prédatrice, corruptrice autant que corrompue. Les mafias politico-financières sévissent partout dans le monde, la Suisse en est le meilleur exemple (voir les faillites liées à la crise financière et les scandales des grandes banques), mais elles assurent, volens nolens, de la gouvernance ! Tandis que la bureaucratie clientéliste se mord la queue pour reproduire son parasitisme au lieu de jeter les fondements d’un Etat moderne assurant une gouvernance institutionnelle (voir les pitoyables tentatives des régimes arabes et africains pour se doter d’héritiers). Les seuls héritiers dans les pays gouvernés, même par des mafias politico-financières, ce sont des institutions ... pas des clientèles ravageuses !




    3. L’incohérence, certificat d’incompétence

    L’organisation fait la force d’une société. Une politique qui manque de cohérence, programmant une chose et son contraire, contribue à dégrader l’architecture et le comportement de l’administration. L’absence de visibilité, l’insuffisance de prévisibilité et la versatilité des règles de gouvernance, dans l’exclusion des compétences, ne sauraient assurer un fonctionnement cohérent des institutions avec la fâcheuse impression que tout est décidé par un seul homme.

    Il est crucial d’assurer la crédibilité des institutions par une structuration qui ne soit pas remise en cause entre lever et coucher du soleil, assurant une discipline administrative et un respect des règles. Il est important d’assurer l’intégrité dans le corps institutionnel et diminuer l’iniquité dans l’appareil administratif.

    A titre d’exemple d’incohérence, les rémunérations des députés, apparues astronomiques et qui ont pu faire scandale, ne le sont qu’au regard de celles qui sont servies aux directeurs d’entreprises publiques ou aux hauts fonctionnaires de l’Etat. C’est dans cette forme d’iniquité que se joue la crédibilité de l’administration, sachant par ailleurs le peu de vraisemblance du « travail » des députés et autres sénateurs. Ces écarts s’avèrent dangereux pour la pérennité d’une règle socialement admise : la fixation d’une ligne spécifique de partage de la valeur.

    La limite du niveau des rémunérations doit poser une borne aux avantages associés, qui, faut-il le rappeler, sont financés par des salariés, bien loin de gagner des sommes analogues, et qui sont lésés par ces pratiques cyniques et indécentes. La gouvernance exige la rémunération équilibrée et négociée de chaque partie responsable afin de maintenir son adhésion au système. Cette pratique incohérente de la rémunération, dans une économie rentière, constitue le principal facteur du génome de la corruption. Et ce ne sont ni les appels à la morale ni la création d’observatoires de la corruption qui stériliseront cette fécondation engendrée par un système qui refuse la question « qui doit gagner quoi ? ».





    4. La gabegie, propédeutique à la promotion

    Avec l’embellie financière des dernières années, des dépenses publiques sont gaspillées dans le luxe du train de vie officiel de l’Etat et dans les privilèges inutiles des hautes fonctions. L’inconséquence, ajoutée au laxisme du contrôle des crédits alloués, l’incompétence du suivi des opérations bancaires et le nombre d’intermédiaires ont favorisé la prédation et conforté une justice aux ordres, érigeant l’impunité des crimes économiques comme règle de gouvernance. De facto, la corruption de l’administration, voire de la société, devient systémique. Un pouvoir prédateur engendre des fonctionnaires véreux et une administration frauduleuse avec corruption des cadres et exclusion des élites. La promotion se fera sur le mode du donnant-donnant, dès lors que des sommes colossales inondent les caisses de l’Etat. Les scandales financiers touchant banques, ministères, entreprises publiques, et tant d’autres, ne sont pas dus à de simples dysfonctionnements, mais sont révélateurs d’une culture qui sévit au cœur de l’Etat et constituent la marque de fabrique du système.

    Aujourd’hui, il est instauré une réduction des dépenses pour rationner la distribution de la rente. Du moins en réduire la part qui revient à la masse. Mais il serait équitable de commencer à réduire le train de vie et les privilèges de ceux qui dépensent sans compter, en toute impunité et sans contrepartie quant à la valeur ajoutée. Le salaire minimum, quant à lui, n’a pas suivi l’embellie et son niveau autorise tous les avilissements. Est-il normal que la rémunération du travail soit mise au placard en faveur d’une consommation improductive d’autant que, selon une enquête de la Banque mondiale rendue publique le mois dernier, la gabegie qui règne en Algérie en a fait l’un des pays au monde les plus gaspilleurs d’argent.



    5. L’impunité, critère d’excellence de la responsabilité

    Les nombreuses affaires de détournement et les procès annoncés (certains n’auront probablement jamais lieu), peuvent-ils se justifier par l’impéritie managériale avancée, comme le manque de prévoyance (les fameuses règles prudentielles) pour les scandales bancaires et ou ne sont-ils que la traduction d’une justice aux ordres dédiée aux soldes de compte entre rente et corruption, révélant les connexions classiques entre pouvoir et milieux d’affaires ? Mais qui sont les responsables de ces « affaires » ?

    Dans un Etat de droit, la justice s’efforce de ne pas être au service du pouvoir, et les institutions concourent à cela. « L’échec est orphelin mais le succès a beaucoup de parents » : pas de responsabilité, pas de risque, pas de sanction, pas de relation stable entre l’Etat et le commis. Quand le débat politique est absent, le gouvernement n’entend personne et des auditions de ministres ne rendront jamais compte de la mauvaise gestion. De surcroît, comme ce sont les mêmes qui gèrent depuis des décennies, sauraient-ils remettre en cause leur gouvernance et reconnaître des erreurs. Quand on n’a pas comptes à rendre sur sa gestion, il devient naturel de n’agir que pour son propre compte, et de ne faire que ce que bon nous semble.

    L’irresponsabilité crée ainsi la fiction d’un espace public mal géré et bute sur le fatalisme décliné par ces gouvernants sur l’incantation de l’ingérable « Allah Ghaleb ! ». Si l’on veut se prémunir des dérives du pouvoir autocratique, il y a nécessité de mettre en œuvre des procédures où l’exécutif doit rendre compte de sa gestion. Il n’existe pas d’homme omniscient. Un système d’évaluation fonctionne pour éviter de se tromper, ou du moins se corriger. Les élus du peuple, quand ils existent, font le travail qu’exige leur mandat et ne se contentent pas de bénéficier des privilèges pour flatter le prince du moment. Il est donc nécessaire de promouvoir l’alternance aux responsabilités. Réhabiliter la fonction de gouvernance dans un pays où, malgré leur échec, rares sont les responsables qui démissionnent, n’est pas chose aisée. Ils ne sont en réalité jamais responsables de leur incurie. On dira : « C’est le système ! ». Slogan qui bannit l’individuation.


    faceD :  http://lafaced.free.fr/

    6. L’incurie, vecteur des haggara et harraga

    L’exercice du pouvoir par la rente produit la corruption du pouvoir. De la même façon que l’avidité des Conquistadors a fait disparaître l’empire aztèque, l’incompétence des incapables fait disparaître les règles de l’administration. Cette impéritie structurelle, provoquant inaptitude des uns et des autres à résorber la crise de confiance, contrecarre la marche des affaires publiques. Face à une autorité qui a la prétention de vouloir tout contrôler, c’est l’improvisation et l’absence de rigueur gui caractérisent l’action des gouvernants. Si c’est le rôle du Parlement de contrôler l’action du gouvernement, le sentiment prévaut que l’Etat ignore le peuple et celui-ci pense qu’il n’y a plus d’Etat.

    Et malgré la pléthore de fonctionnaires, dénoncée à longueur de colonnes de journaux, on apprend, selon un sondage réalisé par la société irlandaise International living, qu’au classement sur l’Indice de développement humain, l’Algérie vient à la 100e place, l’amenant ainsi à la l57e place sur un nombre de 192 pays où il fait bon vivre en 2008. A cela s’ajoutent l’inefficacité et l’absence de transparence dans la réalisation des services, des entreprises publiques ou privées, des procédures floues et des interventions au coup par coup. Dès lors, chacun, surtout les jeunes, se sent rejeté par les gouvernants, dans cette société désespérée de subir une bureaucratie hagarra et une administration exigeant des passe-droits pour la moindre démarche.

    La mal vie et l’exclusion conduisent ainsi à la fuite, au délit de harga, suicide déguisé. L’accentuation des inégalités traduit le décalage énorme entre les dépenses sociales et leur impact sur le terrain. Un tel gaspillage, conjugué à la régression des conditions sociales et la généralisation des passe-droits va conforter l’arbitraire. La vision administrative, qui ne respecte pas la règle de droit, est contre-productive en termes d’efficacité économique, de crédibilité des institutions et d’opportunités d’attraction étrangère. On comprend alors pourquoi, entre autres raisons, l’Algérie a été classée dernière destination touristique satisfaisante dans le Top Country du Wanderlust Travel Awards 2009.



    7. Le mépris, stade suprême de l’irresponsabilité

    La « règle » des fonctionnaires qui renvoient la responsabilité d’un manquement sur une autre structure administrative entraîne un affaiblissement de la puissance régalienne et conduit à sa déliquescence. Ceci est symptomatique de la routine administrative et du défaussement qui entraîne l’irresponsabilité. Personne n’est jamais responsable, c’est toujours à l’autre qu’incombe telle ou telle fonction de contrôle ! Dans une société devenue matériellement avide et moralement brouillée dans ses attentes, ne sachant plus distinguer le fondé de l’insensé, le règne de la médiocrité s’instaure naturellement.

    Lorsque le citoyen se retrouve malmené par une administration qui ne pratique ni le bon accueil, ni la transparence, ni la simplicité, ni la rapidité, il lui reste une seule voie à pratiquer : les connaissances pour les plus influents, et la tchipa pour les laissés-pour-compte. Le mépris affiché par cette administration produit le sentiment de hogra qui pousse à la désaffection dans un premier temps, et à la révolte par la suite ; mais une révolte individuelle, spontanée et erratique.

    Il est difficile d’établir un processus de gouvernance avec un pouvoir rentier, populiste et paternaliste, car cela exige une conception de l’Etat, du citoyen, et des institutions qui s’accommode avec une démarche démocratique participative, politique et économique, et une coopération effective du citoyen dans la gestion de la chose publique, la res publica. Là où la politique est organisée pour cultiver les simulacres institutionnels et les apparences du jeu démocratique, dans un contexte économique verrouillé par de puissants intérêts occultes, il s’instaure le règne du chacun pour soi ; et s’érigent en comportements sociaux « normaux » la débrouille et le tbezniss.

    Chacun assumant sa gestion sans respect pour la chose publique. C’est l’esprit « beyleck » qui prévaut. Cela conduit à la minorisation des classes moyennes, la paupérisation de pans entiers de la population et l’urbanisation anarchique abandonnée à la mal-vie. L’obsession de l’Etat de tout contrôler se traduit par une impuissance à réguler, produisant une anarchie continue. Le parcours du combattant et le temps perdu pour établir un dossier administratif ajouté à la désorganisation du travail et la cacophonie des textes, montre combien la bureaucratie malveillante constitue un déni de gouvernance. Regardons le temps qu’il faut pour lancer une entreprise, si l’on devait évaluer la piètre performance de l’administration, en termes de gâchis en temps et contraintes, c’est bien le signe d’une méthode de gouvernement rédhibitoire.

    Les stratégies de bunkers qu’érigent des responsables usant et abusant de leur refus d’écoute de Monsieur Tout-le-monde pour privilégier les personnes recommandées renforcent le sentiment de mépris à l’égard du citoyen lambda. Alors que faire ? Le reproche adressé aux pays sous-développés d’être si mal organisés, aux économies non complémentaires, aux rivalités permanentes pour le pouvoir et aux élites qui refusent de céder ce pouvoir, trouve sa justification, en partie, dans l’absence d’anticipation. L’anticipation est au cœur de la gouvernance. Dans un pays à bâtir, une économie à structurer, une société marquée par l’absence d’équilibre, il est aberrant d’agir sans planification, sans une vision qui embrasse l’ensemble avec ordre parce qu’elle fixe des objectifs et établit une hiérarchie des urgences, bref un plan qui évite la confusion en matière de stratégie économique et d’évolution politique. L’administration qui s’est affranchie du plan dans un pays déséquilibré est inconsciente des enjeux stratégiques d’un avenir incertain et porteur de dangers.



    Une gouvernance ne peut agir avec légèreté dans un climat d’incertitude, forcée et contrainte par des évènements et une gestion conjoncturels. Doter l’Etat d’institutions appropriées aux temps modernes et qui lui assurent stabilité et continuité, tel est l’enjeu de la gouvernance. Les règles de la gouvernance ont fait l’objet d’étude par les institutions internationales ; pour l’Union européenne, c’est l’obligation de rendre des comptes, la transparence, l’efficacité, la réceptivité et la prospectivité. Pour la Banque mondiale, la bonne gouvernance recouvre aussi bien la capacité du gouvernement à gérer efficacement ses ressources, à mettre en œuvre des politiques pertinentes, que le respect des citoyens et de l’État pour les institutions, ainsi que l’existence d’un contrôle démocratique sur les agents chargés de l’autorité. Il s’agit de réhabiliter les privilèges de l’Etat régalien, autrement dit permettre à l’administration d’exercer ses prérogatives de puissance publique. On citera ici sept points qui feront l’objet de développements dans un prochain article.

    Restaurer la fonction publique laminée par l’inertie, mère des routines administratives et de la corruption endémique en réduisant le lot d’incapables activant uniquement dans les actes routiniers de la gestion communale au détriment de ce qui structure la cité : ponts et chaussées, urbanisme harmonieux, amélioration du cadre de vie, AEP, éclairage public de villes et villages devenus lugubres, équipements socioculturels, éducatifs et sportifs pour la jeunesse, infrastructures sanitaires, etc.

    Réintroduire la règle des seuils d’incompétence, rétablir les concours promotionnels et bannir l’inamovibilité source de clientélisme, faciliter la promotion sociale par la formation professionnelle continue Ouvrir des canaux de communication contournant les paravents des clientèles parasitaires : chantiers culturels vers la jeunesse, valorisation du Grand Sud, socialisation des loisirs pour l’enfance, socle du pater familia algérien, socialisation de l’Etat par l’action sociale permanente et pas l’aumône ou la charité intermittente (couffin du Ramadhan), mais une politique sociale d’insertion, d’écoute, de proximité et non pas, encore une fois, des routines administratives chargées d’administrer la charité (Ansej, ADS, etc.)

    Fonder une véritable école d’éveil pour une jeunesse prompte à l’éclosion plutôt qu’à la claustration. La ressource humaine et l’université sont au cœur de la performance et de la gouvernance par le développement des compétences et leur mise à niveau aux standards internationaux. Réhabiliter l’ encadrement sanitaire des populations en restaurant les métiers de la santé et le renforcement des structures hospitalières. Fonder une justice donnant sa liberté au juge et lui accordant une dignité sociale, afin qu’il jouisse de la capacité de réduire les injustices sociales et protéger l’Etat.



    Mettre un terme au caractère archaïque et désuet de l’administration (documents multiples pour une seule finalité, redondance des procédures, multiplication des formulaires dont certains datent de plus d’un siècle, insuffisance de moyens) dont la mission devient complexe, mais moins contraignante eu égard aux nouvelles technologies, favoriser l’émergence d’une gouvernance qui cesse de distribuer à la bureaucratie parasitaire prébendes et privilèges. Dernier point enfin : aimer son peuple et son génie, mais aimer surtout sa jeunesse, l’ éduquer sérieusement sans penser seulement à la punir ! Considérée comme priorité nationale, la jeunesse sera l’alpha et l’oméga de la gouvernance.

    Il est temps d’intégrer cette puissante composante de la société dans les rouages politiques car elle est l’avenir et la vraie richesse du pays. C’est elle la véritable famille révolutionnaire ! Pour éviter la prolifération de simulacres d’institutions, coquilles vides et sans lien social, il y a lieu de mettre en œuvre une gouvernance qui implique accessibilité, contrôle et transparence. La gouvernance n’est pas uniquement affaire de règles, elle s’instaure avec un contrôle évoluant dans la transparence.

    Elle est avant tout déterminée par la confiance, la concertation, la limitation des responsabilités et la réduction du pouvoir d’une poignée de « décideurs », en lieu et place d’institutions habilitées. Lorsque la confiance déserte l’esprit d’une société se sentant « marginalisée et méprisée », le pouvoir doit s’attendre à toutes les formes de révolte possibles. Elle peut être passive par l’inertie, le désengagement et la démobilisation. Mais elle peut prendre aussi des formes violentes, pour l’instant localisées. Tout peut arriver si n’est pas prise en compte la désaffection des populations à l’égard d’un Etat qui n’écoute pas, ne va pas à leur rencontre et surtout ne partage pas avec eux les grandes décisions, ne les consulte pas, ne se concerte qu’avec lui-même ... l’omniscient n’est pas humain ! Il y a lieu d’aller vers une mobilisation accrue des compétences qui existent, contrairement à un certain discours gratifiant l’expertise étrangère, mais demeurent marginalisées et jamais écoutées par les gouvernants.

    Il est aussi impératif d’assurer un retour vers l’impartialité de l’administration par une gestion nouvelle et renouvelée de ses cadres afin de combattre l’inamovibilité d’aficionados plus au fait du prince qu’à la res publica. Enfin, il est temps de rendre son indépendance à la justice. Tandis que les systèmes des pays modernes et leurs institutions sont stables et se perfectionnent en permanence, l’Algérie continue à subir les changements dans les changements, la gestion de l’urgent et de l’immédiat sans une vision de l’horizon.

    Face aux crises profondes, ce sont des remèdes conjoncturels qui sont proposés. En matière de technologies de l’information, le Forum économique mondial a placé notre pays parmi les derniers de la liste, à la l08e place. La gouvernance en Algérie devra commencer par une rupture dans l’organisation du travail de l’administration et la méthode de nomination des hommes afin d’être un pays qui ne saurait survivre à la gestion du coup par coup et de l’à-peu-près et qu’on évite une gestion de la pauvreté au détriment d’une gestion des compétences. Ce mode de gouvernance sera capable de situer les responsabilités de chacun et l’évaluation institutionnelle de l’action gouvernementale. Serions-nous condamnés à être « un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité »(2) ?

    Un changement de système de gouvemance est possible si sont mis en œuvre des mécanismes de contrôle pour mesurer les résultats atteints, identifier les écarts et cibler les obstacles pour corriger les finalités. Les institutions de contrôle doivent se renforcer et la transparence s’ériger en principe constitutionnel. Savoir écouter et être accessible constituent les fondements d’un pouvoir populaire. Mais pour y arriver, il faudra extraire les gouvernants de leur bulle démagogique, populiste et autiste... et surtout les sortir du Club des Pins, lieu incongru d’une gouvernance en villégiature !

    Omar Benbekhti
    Expert à l’Institut de développement durable des ressources. Oran
    el watan du 13 septembre 2010
    Notes de renvoi : (1), (2) Charles de Gaulle : Mémoires d’espoir. Le renouveau. Ed. Plon, 1970






    Y-a-t-il un remède à l’incompétence ?

    Le petit Robert définit l’incompétence d’une part comme  l’inaptitude d’une autorité publique à accomplir un acte juridique ; ensuite comme  l’insuffisance des connaissances ou de l'habileté nécessaire pour juger ou accomplir une chose. Nous avons tous autour de nous des gens incompétents, et peut-être d’ailleurs sommes-nous aussi, parfaitement incompétents dans certains domaines.

    Mais comment le savoir ?

    Eh bien, deux psychologues américains, Messieurs Dunning et Kruger ont cherché non pas à définir l’incompétence, mais à tenter d’apprécier si les personnes incompétentes étaient conscientes de l’être. Leurs observations valent leur pesant de cacahuètes.Ils ont fait passer à des étudiants des tests de logique, de grammaire et d’humour. Il ne s’agissait pas de tester leur savoir, mais leur aptitude à résoudre des problèmes accessibles à tous. Après avoir répondu aux questions, les étudiants devaient évaluer leurs résultats dans l’absolu, mais aussi par rapport aux autres.

    Les étudiants qui avaient le mieux répondu évaluaient en général correctement leurs réponses (en sous-estimant parfois un peu leurs résultats), et pensaient que tous les autres avaient aussi bien réussi qu’eux. En revanche, les étudiants qui avaient le plus mal répondu - donc, les plus incompétents - étaient non seulement persuadés d’avoir très bien réussi mais aussi d’avoir réussi mieux que les autres.

    Quand les étudiants testés furent invités à corriger mutuellement leurs copies puis à réévaluer leurs propres résultats, les plus compétents ajustèrent leur estimation antérieure, tandis que les plus incompétents persistèrent à affirmer que leurs réponses étaient excellentes. Certains, même, allèrent jusqu’à dire que, finalement, ils avaient encore mieux répondu qu’ils ne le pensaient initialement !

    « L’incompétence souffle des conclusions erronées, écrit Kruger, mais elle interdit également de prendre conscience de ses erreurs. » C’est cette incapacité à s’auto-évaluer correctement qui explique que certains individus parfaitement incompétents s’obstinent à raconter des histoires qui ne sont pas drôles, ou que d’autres soient absolument incapables de comprendre qu’il existe des solutions plus appropriées que les leurs à un problème donné.

    Cette constatation éclaire d’un jour nouveau ce qu’on appelle le principe de Peter. Le principe de Peter veut que, dans une structure hiérarchique, la promotion vers le haut concourt toujours à mettre les individus en place à des postes pour lequel ils seront parfaitement incompétents. Les travaux de Dunning et Kruger nous l’explique : c’est l’aveuglement (et l’ambition) des incompétents qui les pousse à accepter sans réfléchir des postes qu’ils seront incapables d’assumer.

    Les personnes compétentes, elles, préfèrent rester à un poste qu’elles maîtrisent parfaitement et où elles font correctement leur boulot. On en déduira sans peine qu’en toute bonne logique, ce sont surtout les incompétents qui montent dans la hiérarchie et qu’un certain nombre pour ne pas dire la majorité des soi-disant élites de « La France d’en Haut » ne sont peut-être pas tout à fait à leur place.

    L’incompétence peut-elle se soigner ? Dunning et Kruger pensent que oui : d’après une autre de leurs expérimentations, une formation adéquate aide les sujets incompétents à prendre conscience de leur inaptitude... et donc à progresser. Le malheur, c’est que le plus souvent, face à un incompétent, on a tendance à se taire, à fuir, ou à l’ignorer poliment. C’est un mauvais service à lui rendre : seul un autre son de cloche peut aider un incompétent à sortir de son incompétence. C’est aussi un mauvais service à nous rendre à nous mêmes : les incompétents finissent toujours par nous empêcher de travailler. Alors, la prochaine fois que vous entendrez un incompétent parler, expliquez-lui gentiment, mais fermement qu’il dit une connerie. Sinon, il pourrait devenir, mettons, ministre ou directeur de la fiction sur une chaîne publique de télévision. Et ça, ce serait dramatique.

    Martin Winckler -  30 octobre 2002
    Journal of Personality and Social Psychology, December 1999 Vol. 77, No. 6, 1121-1134 Justin Kruger and David Dunning - source : http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=318




    Pour réussir, il faut être incompétent et lécheur de bottes

    "Nous avons pris pour habitude de mettre aux postes de responsabilité ceux qui sont les moins compétents par la grâce d’un système absurde qui élimine les meilleurs pour ne laisser filtrer que ceux par qui la catastrophe arrive !.

    Combien sont-ils ces cadres brillants et intègres qui feraient le bonheur de n’importe quelle firme à l’étranger, qui dirigeraient n’importe quel secteur en France ou en Allemagne et qui végètent dans une retraite anticipée sans avoir eu le temps de faire preuve de toutes leurs compétences ? .

    Nous avons inversé la pyramide : pour réussir, il faut surtout ne pas montrer ce dont on est capable ! Il faut tricher, jouer à l’imbécile, ne jamais faire de remarques au chef, même quand il se trompe lourdement. Si vous vous faites remarquer par votre intelligence, votre sérieux au travail, votre hargne à réaliser de bons résultats, à corriger les erreurs de vos supérieurs, vous êtes bons pour le placard.

    La clé de la réussite, certains l’ont trouvée avant vous : il faut aduler les chefs même quand ils n’ont pas de cervelle, il faut faire le minimum au boulot et ne jamais montrer qu’on est brillant (si on l’est réellement toutefois). Comme il est nécessaire de faire preuve de subordination, de docilité et de servilité. Plus on est obéissant et résigné, plus on est dominé, mieux on est vu par ses supérieurs. Un tel comportement vous vaudra des augmentations sensibles de salaire et un avancement conséquent dans votre carrière. Assurément, ce chemin n’est pas celui des hommes dignes et intègres.

    Mieux vaut crever la dalle que de lécher les bottes d’un supérieur ! Ce chemin mène aux gloires éphémères, aux richesses mal acquises et aux bonheurs superficiels. Il ne mène jamais à la quiétude de l’âme et à la sérénité véritable qui naissent d’une conduite honorable et d’une respectabilité à toute épreuve. Souvent, les gens ordinaires vous disent à propos des occasions «ratées» : «Qu’est-ce que vous avez gagné ? Regardez F’len, il n’a pas cherché midi à quatorze heures. Il a profité de toutes les occasions. Aujourd’hui, il est milliardaire !» La belle affaire !.

    Si nous devons tous prendre pour modèle ce genre de «réussite », nous ne serions plus qu’un peuple de larbins, cherchant par n’importe quel moyen à amasser des sous, encore des sous, rien que des sous."

    Par Maâmar FARAH - Le soir d'Algérie -  (2003)
    farahmaamar@yahoo.fr


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    Illustration : Radje (rachidjellal@yahoo.fr) - Dilem (alidilem@hotmail.com) - Le hic (redact@elwatan.com)

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    Important : Les images ou oeuvres accompagnant le texte principal ne sont aucunement l'illustration du texte. Et Les textes accompagnant les images ne sont aucunement liés aux images.  Ni l'artiste, ni le photographe de l'œuvre, ni la galerie, ni l'évènement ne sont associés à son contenu.
    La composition est propre au site founoune.com.











  • Maroc L’AFD prête 20 millions d’euros pour la formation automobile,pourquoi pas l'algerie ,envoyez les petrent ,une fois pour toute,la regie renault.

     

    Par : Rubrique Radar
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     L’Agence française de développement (AFD) a accordé un prêt de 20 millions d’euros pour le financement de la création de trois instituts de formation professionnelle dans le secteur automobile à Kénitra et Tanger, au Maroc.
    Un des trois centres sera spécialement dédié au constructeur Renault et à ses sous-traitants.

  • no moment

  • L’Algérie en chute libre

    profilepic282209_2.gif------<> boutef nain et moche

    Avec l’affaire Khalifa, on aurait pu croire que l’Algérie avait touché le fond en matière de mauvaise gouvernance et de corruption. Et bien non, il y a pire. On apprend que la mamelle nourricière du pays, Sonatrach, que l’on croyait à tort très surveillée, fait l’objet de la pire des prédations.
    Ce n’est même pas les récentes malversations du staff de l’entreprise sanctionnées par un emprisonnement et des mises sous contrôle judiciaire. C’est bien pire que ça. Dans une « Lettre ouverte à Messieurs les enquêteurs du DRS », publiée par la presse, un ex-vice-président de la compagnie, Hocine Malti,y révèle, parmi un flot incroyable de scandales, que « l’essentiel des ventes de pétrole se fait à destination de quatre ou cinq clients… derrière chacun de ces clients se trouve un membre du sérail, que ces « barons » ont leurs hommes de paille à Alger, mais aussi des « correspondants » auprès des bureaux de Londres ou de Houston. Quand on sait que les ventes de pétrole génèrent 60 à 70 milliards de dollars US par an, on ne peut qu’être frappé par le montant que représentent les commissions perçues par certains. »
    Malgré cette révélation fracassante, personne n’a bougé en Algérie. L’anesthésie générale imposée par les clans du pouvoir depuis des décennies a totalement stérilisé le citoyen, l’intellectuel, le syndicaliste, le politique, le militaire.
    Le trio infernal qui gouverne ce pays continue de le plonger encore plus loin dans un abîme d’où il sera extrêmement difficile de remonter.
    Abdelaziz Bouteflika, président depuis 11 ans qui veut mourir sur son fauteuil, est tellement malade et inerte qu’il n’a même pas songé à transmettre un message de condoléances à ses compatriotes suite à l’effondrement d’une mosquée à Meknès.
    Ahmed Ouyahia, trois fois premier ministre depuis 1996, poursuit son délire de destruction et de dérèglement de l’économie nationale.
    Le général Mohamed Mediene dit Toufik, chef du DRS depuis 20 ans, qui a brisé des générations d’officiers et de cadres, veut aussi mourir à son poste.
    Le résultat de leurs maléfices saute aux yeux mais personne en fonction dans l’Etat n’a assez de courage et de lucidité pour dire ça suffit ou y mettre un terme.
    Sous une impulsion suicidaire et maladive, ce trio enferre de plus en plus le pays dans un isolement ahurissant. D’abord avec ses voisins immédiats, aggravé par la « condamnation ferme du coup d’Etat au Niger » après celui de Mauritanie qui a coupé court à toutes relations. Suivi immédiatement du rappel de l’ambassadeur au Mali avec lequel le pouvoir pousse à la rupture des relations et la fermeture des frontières. Une frontière toujours fermée avec le Maroc depuis 1994. Des relations minimum et froides avec la Tunisie et la Lybie. Une brouille avec l’Egypte à cause d’un match de football.
    Un incompréhensible gel des relations avec les voisins méditerranéens France, Espagne, Italie et les grandes puissances USA, Russie, Chine, Inde. Au point qu’Obama a déjà envoyé six ou sept diplomates au chevet du pouvoir algérien. Les français viennent de faire de même avec la venue de trois collaborateurs directs de Sarkozy.
    L’affaire Sonatrach commence sérieusement à inquiéter nos partenaires qui dans ce type de scénario envisage le pire en matière de dysfonctionnement, grèves ou sabotage des installations pétrolières. On a déjà vu dans ce marché très sensible des hydrocarbures comment le prix du baril s’affole à cause de l’arrêt d’un pipeline au Nigeria, d’une tornade aux Etats-Unis, la panne d’une raffinerie ou le moindre changement à la tête d’une compagnie pétrolière.
    Le pays n’a plus d’institutions garde-fous, protectrices, ni même de sonneurs de tocsin. Les « opposants politiques » donnent une image dégradante de perdition. Les islamistes ont complètement perdu pied entre « l’entriste maison » Soltani et celui qui veut le remplacer, Menasra. Djaballah a perdu sa voix en perdant son parti. Sadi a réduit le siège du RCD à deux secrétaires, trois gardiens et un chauffeur. Aït Ahmed a réduit à distance le FFS à une section de scoutisme qui attend la transmission de son fax. Le FLN s’est rétrécit pour ne ressembler qu’au visage de Belkhadem. Le syndicaliste Sidi Saïd est réduit à un rôle de larbin d’Ouyahia.
    Ces « caïds » ont détruit ou fait fuir des générations de militants et vidé la scène politique et syndicale.
    La guerre de succession de Bouteflika était prévisible. Elle a déjà fait disparaître son frère Saïd et ses ambitions monarchistes. Mais de là à décapiter le management de Sonatrach pour obliger le clan d’Oujda à partir, c’est un jeu de coulisses qui met en danger non seulement le pays, mais toute la région.
    Le candidat du DRS, Ouyahia, n’a plus de concurrent sur la route d’El Mouradia. Mais de la manière dont il détruit le potentiel économique du pays, il ne subsistera plus rien de l’Algérie en moins d’un mandat.

  • Bouteflika répond à Toufik et rouvre l’enquête sur Boudiaf et Saidi

    imagespoutine.jpegSelon des sources proches de la Présidence de la république algérienne et dont Le MatinDZ a reçu les informations, le conflit qui opposerait le président Bouteflika au patron des services secrets algériens (DRS), le général de corps d'armée Mohamed Mediène (Toufik) a pris une tournure encore plus alarmante avec la décision du président de mettre en place une «Commission d’enquête autonome», composée de plusieurs magistrats et procureurs civils et militaires en vue de rouvrir certains dossiers et affaires d’assassinats qui ont marqué la décennie noire notamment ceux de feu Mohammed Boudiaf ou encore du Général Fodil Saidi. Sur l'affaire Boudiaf, Bouteflika veut enquêter sur le rôle joué par les différents chefs de départements et organes affilié au DRS, comme le département du contre espionnage et de la sécurité intérieure , et le département de la sécurité de l'armée, en dressant une liste de quelques anciens cadres du DRS, et des services auxquels incombait la mission de protection du feu président Boudiaf, et qui se sont retrouvés cités dans la procédure d'enquête. A l'ordre du jour aussi le dossier de l'assassinat du général Fodil Saidi ancien patron de la DDSE (département de la sécurité extérieure), qui s'est vu limoger arbitrairement de la tête de la DDSE pour ensuite être nommé a un poste moindre, celui de chef de la quatrième région militaire, avant d’être victime d'un attentat qui lui avait coûté la vie et celle d'une dizaine de militaires qui l'accompagnaient, sur une route déserte de la région de Ourgla en 1996. Bouteflika pointe le doigt sur le DRS et son service d'action et infiltration (S.A.I). Dans ce dossier figurent les nom des agents du DCE (département du contre espionnage) accusés d'avoir joué un rôle décisifs dans la disparition du général : Hassane B., Redouane M., Hakim B., Abderazak K., Yazid B., Badis B., El Hadj Ali O., Abdelmadjid B., entre autres. Cette liste a été établie sur la base de l'inventaire de leur ordres de missions et déplacements relatifs a la période précédant l'attentat ainsi que tous les éléments et informations complémentaires les concernant. Des copies des deux dossiers d’enquête ont été adressées par la Présidence aux Services du DRS afin de les compléter dans le but de faciliter la mission de la Commission d’enquête mise en place par Bouteflika». «Bouteflika veut imposer cette Commission d’enquête au Patron du DRS qui n’apprécie pas vraiment la chose. » Il faut savoir que jusqu’à présent, ce genre d’affaire étaient l’apanage exclusif du DRS. Le Général Toufik l’a fait savoir et a émis un niet catégorique à tous déclassement de dossiers pour le compte de la Présidence, particulièrement pour les deux affaires Boudiaf et Fodil Saidi», poursuit notre source. Résultat : le bras de fer DRS/Présidence est engagé de nouveau et la tension est montée d’un cran sur fond de révélations sur les scandales à Sonatrach ou dans le projet de l’Autoroute Est-Ouest. Aissat B.