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à éviter

  • L’Algérie, un pays «stable» à éviter

    ALERTES SÉCURITAIRES AUX VOYAGEURS ÉTRANGERS

    Vue de l’étranger, l’Algérie reste un pays dangereux. Pour nombre d’Etats, la menace terroriste est bien réelle. Petit tour du monde des alertes aux voyageurs.

    Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
    L’Algérie attire mais continue de susciter des craintes. Il suffit de lire les rubriques «conseils aux voyageurs» des ministères des Affaires étrangères pour le confirmer.
    Le Quai d’Orsay divise le territoire algérien en deux zones colorées : orange au Nord et rouge au Sud. «Les menaces renouvelées d’Al Qaïda au Maghreb islamique contre les intérêts français, la persistance d’attaques menées par les groupes terroristes, principalement contre les forces de l’ordre dans le quart nord-est du pays, mais susceptibles de concerner aussi bien les étrangers et d’autres régions, et la dangerosité accrue de la zone sahélienne, limitrophe de l’Algérie, aboutissent à ce que le risque terroriste reste élevé en Algérie. Ce risque concerne toutes les régions en Algérie, aussi bien les régions du Nord que le Grand Sud».
    Pour ce qui est des centres urbains, le ministère français exige de ses ressortissants de «faire preuve de prudence». «Le risque terroriste est contenu par le dispositif sécuritaire déployé mais il reste nécessaire de faire preuve de prudence. Les villes (dont Alger et Oran) ont pu connaître des mouvements sociaux importants qui dégénèrent parfois en émeutes urbaines.
    Il convient donc d’adopter un comportement aussi peu ostentatoire que possible et d’entourer ses déplacements, notamment dans les quartiers sensibles, de mesures de précaution et d’une attitude de vigilance. Les autorités algériennes ont constaté une recrudescence de la délinquance et de la petite criminalité, ce qui doit amener chacun à adopter les consignes de prudence habituelles dans les villes exposées à ce type de danger. Compte tenu d’une circulation automobile intense, la plus grande prudence est recommandée en ville et sur les routes». Mais les spécialistes des alertes restent les Américains avec leur «travel warning» que le Département d’Etat relance chaque saison.
    La dernière date du 23 août et fait état d’une «menace persistante du terrorisme». «Le Département d'Etat continue de mettre en garde les citoyens américains des risques de voyage en Algérie. Cet avertissement pour l'Algérie remplace celui publié en date du 19 février 2013 suite à une mise à jour des informations sur la situation sécuritaire actuelle en Algérie, la menace persistante posée par le terrorisme, et les informations sur les incidents de sécurité et les recommandations sur la sensibilisation à la sécurité».
    Cette alerte intervient après la décision du gouvernement américain de fermer ses ambassades dans la quasi-totalité des pays arabes. A Alger, cette mesure exceptionnelle n’avait duré qu’une seule journée, soit le 4 août. Mais il semble que certains Etats aient décidé de changer leur perception de la situation sécuritaire en Algérie depuis la prise d’otages de Tiguentourine.
    C’est notamment le cas du Japon, pays qui a perdu dix ressortissants dans cette violente attaque terroriste. Kidnappings, attentats, vols, cambriolages, émeutes… le site du ministère des Affaires étrangères japonais foisonne d’informations sur les risques et les menaces encourues en Algérie. Rien qui ne donnerait envie à un groupe de touristes nippons de venir passer quelques jours en terre d’Algérie.
    La Grande-Bretagne semble avoir une toute autre approche. Le Foreign Office dresse une liste détaillée des régions à éviter (Bouira, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Tébessa, Skikda, Illizi et Tamanrasset) tout en précisant qu’il est généralement «sûr de se déplacer dans les grandes villes». Le gouvernement du Canada fait plus dans la logique «à vos risques et périls». Voici comment est présentée la politique d’Ottawa en matière de prise en charge des Canadiens en zone dangereuse : «La décision de voyager relève de vous seul. C’est également à vous seul qu’il incombe de veiller à votre sécurité personnelle à l’étranger. Le gouvernement du Canada prend très au sérieux la sécurité des Canadiens à l’étranger et diffuse des renseignements fiables et à jour dans ses conseils aux voyageurs. Dans l’éventualité où une situation de crise nécessiterait une évacuation, la politique du gouvernement du Canada consiste à assurer le transport sécuritaire des ressortissants canadiens jusqu’au lieu sûr le plus proche. Le gouvernement du Canada ne vous aidera à quitter un pays ou une région qu’en dernier recours, lorsque tous les moyens de transport commerciaux et personnels auront été épuisés. Ce service est offert contre recouvrement des coûts, et vous devrez assumer les frais associés à la poursuite de votre voyage. Les situations varient d’un pays à l’autre et les ressources du gouvernement pourraient, dans certains cas, être soumises à des contraintes susceptibles de limiter son aptitude à offrir de l’aide, notamment dans un pays ou une région où le risque de conflit violent ou d’instabilité politique est élevé.»
    Certains pays ne montrent aucun signe d’inquiétude, l’Algérie n’étant concernée par aucune alerte voyage. La Corée du Sud, la Chine ou encore la Fédération de Russie font partie de ce groupe restreint. Maintenant, posons la problématique autrement : quelles sont les menaces et les risques auxquels pourraient être confrontés les Algériens à l’étranger ? Impossible de le savoir, le ministère algérien des Affaires étrangères ne s’est pas encore intéressé à cette question.
    T. H.