Le dispositif sécuritaire particulièrement répressif qu’installent chaque samedi les pouvoirs publics, spécialement à l’est d’Alger, pour empêcher les marcheurs de rejoindre le lieu du rassemblement est quasiment le même en cette fin de week-end.
Après la promulgation de l’ordonnance présidentielle n°11/03 du 23 février 2011 levant l’état d’urgence, aucun changement n’a réellement été relevé. Hier samedi, comme les trois week-ends précédents (6,12 et 19 février), des milliers d’étudiants, fonctionnaires et travailleurs des wilayas à l’est d’Alger n’ont pu prendre le train en raison du gel de l’activité ferroviaire par les pouvoirs publics pour cause de marche de la CNCD. A la périphérie-est d’Alger et dans la wilaya de Boumerdès, les barrages de police et de gendarmerie restent toujours dressés, d’où la persistance des énormes bouchons à l’entrée d’Alger, notamment aux Bananiers. De même, les autres barrages installés notamment entre Boudouaou et Lakhdaria (RN5), ou entre Boumerdès et Tizi-Ouzou (RN12), sur les routes secondaires ou au niveau des pénétrantes des agglomérations n’ont pas été levés également. Par ailleurs, au niveau de la gare routière du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, les bus en partance pour Alger étaient rares, mais n’ont pas été empêchés de circuler comme cela a été le cas samedi dernier. Par contre, à la gare ferroviaire de Boumerdès, comme chaque samedi, le portail d’entrée était fermé et les usagers ne pouvaient pas y accéder pour se renseigner. Les responsables qui ont pris la décision d’arrêter la circulation des trains se sont dits, sans aucun doute, que la gare centrale d’Alger n’était qu’à quelques centaines de mètres du lieu du rassemblement des marcheurs de la CNCD (place des Martyrs). Seulement, il se trouve que des étudiants, des fonctionnaires et des travailleurs ont été pénalisés par cette mesure. Leurs droits ont donc été bafoués. Aucun train n’a en effet circulé. En vertu de quelle loi un service public aussi important que le transport ferroviaire soit paralysé ? Or, on le sait, c’est seulement en situation de guerre qu’un Etat pourrait décider de suspendre la circulation des trains.
Abachi L.