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barbu

  • Quelques gentilles petites questions à mes amis goguenards !



    Par Hakim Laâlam
    Email : laalamh@yahoo.fr

    Championnat d’Italie. Ghezzal quitte Sienne et signe à Bari.

    C’est mal Barri pour eux !

    Voilà ! C’est tout chaud. L’encre n’a pas encore séché ! Il a été écrit noir sur blanc que «Belkhadem n’écarte plus la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle en 2014». C’est un moment très important. On aurait tort de passer dessus comme «oumour el kiram», sans y prêter attention. Moi, en tout cas, j’y prête une attention attentive et très attentionnée. Par expérience. La vie ici, ces 20 dernières années, m’a appris – souvent dans la douleur – qu’il n’y a jamais d’acte gratuit à ce niveau de la gouvernance. Et donc, je souligne sur le tableau qui me fait face, dans la pièce où je rédige quotidiennement ma chronique, cette date : le 3 juillet. C’est un 3 juillet, un samedi qu’il a été publié un article dans lequel, en entrefilet, presque en catimini, il a été suggéré que l’empastillé ne répugnait pas à briguer la magistrature suprême. Alors, bien sûr, il y aura toujours les goguenards. Ceux qui estiment que ce scénario-là relève de la mauvaise fiction, de l’impossible. Aux goguenards de tous bords, je voudrais poser gentiment, poliment et sans m’énerver quelques questions. Si on était venu les voir en 1995 pour leur affirmer que Madani Mezrag allait donner une interview à un journal dans laquelle il détaillerait comment il a trucidé un jeune appelé du service national, un militaire algérien portant la tenue de l’ANP et que ce même Madani Mezrag allait être sollicité ensuite par un autre journal afin qu’il y livre son analyse sur la situation économique de l’Algérie, y auraient-ils cru ? Mes petits goguenards auraient-ils, à l’époque, accordé de la crédibilité à ce genre d’infos ? Autres questions : amis goguenards, si l’on vous avait dit avant 2000 que le régime de bananes qui nous gouverne libérerait 3 500 terroristes islamistes d’un coup, et que les policiers postés aux abords de l’une des prisons où étaient détenus ces barbus, Serkadji, avaient reçu consigne de ne pas regarder dans les yeux ces libérés, de ne pas les incommoder, de ne pas se mettre en travers de leur sortie glorieuse et festive, y auriez-vous cru ? Amis goguenards, si un jour, on était venu vous jurer qu’à l’enterrement de Smaïn Lamari, numéro 2 de la Sécurité militaire algérienne, Abdelhak Layada viendrait en véhicule tout-terrain rouge vif se recueillir sur sa tombe, et aurait vu, durant cette cérémonie, le gratin de la gouvernance algérienne faire la queue à ses pieds pour pouvoir s’entretenir quelques minutes avec lui, comme on quémanderait quelques instants de bénédiction à un saint, y auriez-vous cru ? Pour la vérité, un homme, assez grand pour se défendre tout seul, n’ayant donc pas besoin que je le fasse, s’est refusé à cette mascarade, à ce déculottage et a envoyé paître Layada. Ahmed Ouyahia, pour l’histoire. Pour la petite histoire parenthèse fermée. Je poursuis mes douces questions aux goguenards : si un jour on était venu vous affirmer que des guichets spéciaux à la Cnas allaient être affectés à l’usage exclusif des terroristes islamistes déclarés repentis afin qu’ils ne se mélangent pas avec le reste de la plèbe des assurés sociaux, y auriez-vous cru ? Et si un jour on vous avez dit que des islamistes, des barbus des maquis revenus en ville allaient investir un tribunal de la république, assister au jugement de Mohamed Gharbi et crier à tue-tête, en pleine salle d’audience, devant les officiers de loi et une assistance médusée «Allah Akbar, yamout ett'aghout !» parce que le magistrat venait d’annoncer le verdict, la peine de mort contre le moudjahid et Patriote, y auriez-vous cru ? Non, n’est-ce pas ? Beaucoup de choses paraissent incroyables dans ce pays décidément unique. Je vous demande alors, amis goguenards, de moins «goguenardiser» aujourd’hui parce qu’il a été écrit en minces et très petits caractères que Belkhadem allait se présenter à l’élection présidentielle de 2014. Ce qui vous fait peut-être rire aujourd’hui, nous fera tous pleurer demain. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.