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changement politique en algÉrie «prendre l’initiative avant qu’i

  • «Prendre l’initiative avant qu’il ne soit trop tard !» déja il est trop tard!



    Les priorités à tout changement en Algérie étaient, hier, au centre des débats organisés par Markez amel el-Ouma (centre l’espoir de la nation, Ndlr) pour les recherches et études stratégiques. Les deux conférenciers, M. M Ahmed Adhimi et Bachir Msitefa en l’occurrence, ont mis des idées sur la table et ont surtout averti les dignitaires du régime contre un «changement imposé» comme ce qui se profile, plutôt dans l’incertitude, en Libye par exemple.
    Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Sur le plan politique, le Dr Adhimi a estimé que le marasme a atteint un degré tel que rien ne marche plus aussi bien sur le plan politique que socioéconomique, chose qui fait tenter plutôt les prêcheurs du mal. Il considère que les gouvernants doivent comprendre qu’on ne peut gouverner les nouvelles générations d’Algériens suivant des méthodes obsolètes datant de 1962 ou même de 1990. Ainsi, il suggère que le changement commence par les hommes. «Ce n’est pas aux policiers de réprimer continuellement les manifestants, ce sont plutôt les 84 000 associations agréées et qui se sucrent de l’argent public de sensibiliser les citoyens et leur expliquer comment s’opère un changement pacifique», assène-t-il. Selon le Dr Adhimi, il faudrait surtout aller vers des élections législatives anticipées. «Pour ce faire, je pense qu’on doit plafonner l’âge des candidats et leur exiger un niveau d’instruction un peu élevé. Le gouvernement qui émanera du nouveau Parlement mènera les réformes qui s’imposent. S’agissant des réformes constitutionnelles, nous devons revenir à la limitation des mandats présidentiels et aller vers un système parlementaire et installer des garde-fous garantissant l’indépendance de la justice», priorise-t-il. «Les partis politiques existants ont échoué et n’ont plus rien à proposer au peuple et il est également indispensable d’ouvrir le champ politique pour permettre l’émergence de nouvelles élites politiques. Et de même pour les médias audiovisuels. Laisser le champ libre aux chaînes internationales comme Al Jazeera constitue un danger pour l’intégrité nationale», ajoute-t-il. Pour conclure, le Dr Adhimi s’est arrêté sur la situation de la presse : «Il faut lever toutes les pressions sur la presse, par le démantèlement du monopole de l’ANEP sur le portefeuille publicitaire de l’Etat surtout. Ce dernier enfreint également l’expansion des entreprises publiques qui font face à une concurrence rude de la part des privés et des multinationales, lesquels placent leurs publicités dans des supports plus porteurs et communiquent mieux avec les consommateurs ». Sur le plan économique, le Dr Msitefa a conclu que l’économie algérienne —faute d’une stratégie sur le plan «macro» comme sur le plan «micro» — ne produit pas de la richesse mais génère de la rente, et que les chiffres sur la croissance pompeusement communiqués chaque année ne reflètent pas la réalité et ne constituent pas un indicateur de développement. «Ce sont les taux de la croissance nominale, celle du PIB, qui explique la dépense publique, et non ceux de la croissance réelle qui serait bien négative. Dans un système rentier, la dépense publique ne produit aucune valeur ajoutée mais génère l’inflation», précise-t-il. Il suggère l’«installation d’un ministère de l’Economie pour centraliser la décision économique et définir une stratégie globale, de revoir à la baisse le nombre des employés de la Fonction publique qui représente 15 % du nombre global des travailleurs actifs, plutôt un fardeau pour le Trésor public et d’opter pour des solutions «créatives », plutôt que copier des modèles inadaptés au système rentier.
    L. H.