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  • la fraude a commencée en Algerie


     

     

    Mohamed Seddiki, membre du parti Ahd 54, a été élu, le 27 février, président la Commission de surveillance des élections législatives. Dans cet entretien accordé à TSA, il revient sur les accusations de manipulation du fichier électoral et le gel des activités de la Commission. 
    Trente mille militaires ont été inscrits sur la liste électorale à Tindouf, récemment. Une opération critiquée par les partis et défendue par le gouvernement. Quelle est votre position ?
    Tout d’abord, je dois souligner mon respect pour l’institution militaire, qui précisons‑le, n’est pas visée par ce que vous venez de qualifier de polémique. La Commission nationale de surveillance des élections législatives [CNSEL, NDLR] a été saisie par les bureaux de plusieurs partis politiques à Tindouf qui ont dénoncé l’inscription en bloc de 30 000 nouveaux électeurs membres de l’ANP sur la liste électorale légalisée le 21 février par la commission administrative électorale de la même wilaya.
     
    Cette procédure n’est pas légale, selon moi, pour plusieurs raisons. Premièrement, la wilaya de Tindouf compte 45 000 habitants, cela signifie que le nombre d’électeurs ne doit, en aucun cas, dépasser les 22 000 personnes. Or, du jour au lendemain, la wilaya se retrouve avec près de 60 000 électeurs. Alors, nous sommes en droit de nous poser plusieurs questions. Est‑ce que ces militaires ont changé de résidence ? Si oui, ont‑ils ont été radiés de leur commune d’origine ? Et puis, pourquoi l’administration n’a‑t‑elle pas respecté la réglementation en vigueur concernant le changement de résidence ? Et, surtout, pourquoi le recours à l’inscription en bloc, cette procédure n’est pas prévue par loi.
     
    Avez‑vous saisi le ministère de l’Intérieur ?
     
    Oui. La réponse est toujours la même : « Ces militaires étaient en mission spéciale ».
                                                           
    Une réponse qui vous a convaincu ?
     
    Non. Cela nous pousse à douter des intentions de l’administration concernant l’organisation du prochain scrutin. Ce qui renforce ces doutes, c’est le fait que même si le cas de Tindouf et mis en exergue par la presse, je peux vous annoncer que nous avons enregistré les mêmes dépassements dans trois autres wilayas, en l’occurrence Tamanrasset, Béchar et Jijel.
     
    Ces dépassements auxquels vous faites allusion concernent‑ils l’inscription de militaires sur des listes électorales ?
     
    Absolument. Les militaires, comme nous le savons, peuvent signer des procurations à leurs familles quand ils sont en mission spéciale. Pourquoi alors, le recours à cette procédure d’exception si l’alternative existe dans les lois algériennes ?
     
     
    Les travaux de la Commission nationale de surveillance des législatives sont suspendus pour trois jours. Peut‑on savoir pourquoi ?
     
    Tout simplement parce que la commission n’a pas les moyens matériels et logistiques nécessaires pour effectuer les missions qui lui sont confiées par la loi. Nous exigeons les mêmes moyens accordés à la commission juridique. Est‑ce que vous trouvez normal que moi, président de cette commission, je doive justifier les bons d’essence qu’on me donne pour mes déplacements ? Je vous ai cité un simple exemple. Je ne veux pas aller plus loin dans les détails. Comment expliquez‑vous ce manque de moyens, alors que de l’autre côté, nous enregistrons une mobilisation particulière du gouvernement pour la réussite du prochains scrutin ? Les entraves dont nous parlons veulent tout dire.
     
     
    Allez‑vous reprendre les travaux mercredi ?
     
    La décision sera prise par la commission à l’issue d’une séance de vote. L’avis de la majorité sera respecté. Aujourd’hui, je suis incapable de vous dire quelle sera notre réaction.