Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

comploteur

  • Les bonnes affaires de la famille Rahmani

     

    Par
     

    Cherif Rahmani est à la tête d'une fortune colossale.

    Le ministre Chérif Rahmani et ses proches sont mis en cause par l’un de leurs compatriotes résidant en France.

    C’est le pot de terre contre le pot de fer. Hocine Djidel, anthropologue algérien installé en France, accuse Chérif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, de l’avoir spolié. Une proche de ce dernier aurait, avec sa bénédiction, mis la main sur un local de 500 mètres carrés appartenant à Djidel, dans le centre d’Alger, et l’aurait transformé en très lucratif parking. Excédé par l’interminable guérilla judiciaire en cours devant les tribunaux algériens, l’anthropologue s’est mis en tête de dénoncer, en France cette fois, les détournements de fonds publics dont Chérif Rahmani et ses affidés seraient coupables, selon lui. Après avoir tenu un blog, il prépare un livre au titre évocateur : One, two, three, voleur de l’Algérie !

    La famille règne sur une galaxie d’entreprises. L’objet de sa vindicte tutoie le pouvoir depuis des années. Neveu de l’ex-patron de la gendarmerie Ahmed Bencherif, ministre sans interruption (ou presque) depuis 1988, Rahmani, 67 ans, n’est pas né riche. Mais c’est aujourd’hui un businessman avisé, comme en témoigne la galaxie d’entreprises sur laquelle règne sa famille. Ainsi, son épouse, Zoubida, 59 ans, ex-dactylo, est associée ou gérante de trois sociétés algériennes dans des domaines aussi divers que l’immobilier, les installations sportives et les services hôteliers. Elle serait aussi propriétaire d’une boutique de vêtements à l’enseigne Aladin, aux Canaries, et d’un magasin de chaussures aux Bermudes. Les enfants Rahmani ne sont pas en reste. Fella, diplômée de l’université de Monaco, est associée à son frère Mokhtar, ancien étudiant à Oxford, dans la SARL Felmo Dounia Sahari, dont les activités s’étendent du commerce de vêtements à la publicité. Elle est également propriétaire d’une pizzeria à Hydra, près d’Alger, et actionnaire d’une société de promotion médicale et scientifique.

    Son frère Mokhtar, gérant du cabinet de conseil et d’ingénierie Polyfinance Algeria et actionnaire de Bricorama Algérie, est associé à un conseiller de son père au sein de l’entreprise Les Bétons du Maghreb. Il serait aussi à la tête d’une boutique de vêtements Aladin en Thaïlande. Son cadet, Mahdi, lui, s’intéresse à la confection de vêtements, de lingerie et de chaussures, ainsi qu’à l’importation de produits cosmétiques et parapharmaceutiques. Il est actionnaire de trois sociétés qui travaillent dans ces secteurs. Comme le révélait Le Canard enchaîné le 16 février 2011, les Rahmani ont également investi à Paris en acquérant un appartement de 85 mètres carrés, un studio de 20 mètres carrés et un deux-pièces de 31 mètres carrés dans le très chic XVIe arrondissement. Trois pied-à-terre achetés par des proches du ministre, dont son chauffeur, avant de se retrouver entre les mains de… Mme Rahmani.

    "Tout ceci n’est que le sommet de la partie émergée de l’iceberg, affirme Hocine Djidel. Le ministre est à la tête de nombreuses autres entreprises par l’intermédiaire de membres de sa famille ou de celle de sa femme, ainsi qu’à travers une poignée de fidèles associés en affaires. Reste à savoir quelle est l’origine de l’argent qui a financé ces investissements." Ces accusations agacent l’avocat parisien de Chérif Rahmani, Me Edgard Vincensini, qui conteste tout détournement de fonds : "Ce monsieur Djidel n’est pas sérieux, explique-t-il. Il n’existe aucun élément de preuve contre M. Rahmani." 

    Anne Vidalie