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du ramadhan

  • Les bouffeurs du Ramadhan et ceux qui s’empiffrent de dollars


    Par Maâmar Farah
    En ce mois de Ramadhan, ceux qui attendent le f’tour comme vous et moi, ne semblent pas en mesure de porter un oeil vigilant sur les affaires politiques. C’est pourquoi, Chakib et Farid peuvent souffler. Et je n’ai même pas eu l’intelligence de commenter la nouvelle classant notre pays parmi les pays les plus corrompus du monde. J’aurais eu l’impression de défoncer des portes ouvertes. Tout va mal dans ce pays : malvie, tristesse, rapine, saleté et intolérance ! Et attendre l’heure du f’tour nous évite de penser à tout cela car nous avons la certitude que la première cuillère de chorba ou la première bouffée de cigarette apportera la délivrance… Il restera cependant un peu de vigueur chez les bouffeurs du Ramadhan pour nous rappeler que la vie est toujours infernale et, qu’en dehors de sa cherté, tout continue à pourrir dans ce pays où nous n’arrivons même pas à garder un Président dans un hôpital algérien, le temps d’une convalescence… Pourvu que les intolérants les laissent tranquilles et qu’ils n’aillent pas les déranger au fond des jardins pour les traîner devant les tribunaux en exhibant les «pièces à conviction» : un cassecroûte écrabouillé et une bouteille d’eau minérale ratatinée… Et pendant ce temps-là, les milliards piqués par les corrompus continueront de dormir tranquillement au fond des coffres suisses ! maamarfarah20@yahoo.fr

    «Je vous l’avais dit hier. La Taous, elle porte la guigne ! Belkhadem revient. J’ai vu refleurir ses photos hier.»
    (Tata Aldjia)

  • Les enfants et les poubelles du Ramadhan

    les enfants,les poubelles,du ramadhan,algerieQuand le gaspillage des uns profite aux familles démunies

     

    Par : Malika Ben 

    Les emplettes de la matinée et les restes de la table bien garnie du f’tour finissent dans des bacs à ordures que les enfants de familles démunies récupèrent. Le gaspillage est tel que les poubelles regorgent tout au long du mois sacré  de nourriture et autres denrées.

    Munis d’un caddie qu’ils tirent difficilement   tour à tour et auquel ils attachent plusieurs sacs, les deux frères font abstraction totale des regards curieux et pitoyables qui s’attardent sur eux.
    Le plus important pour eux est de remplir le caddie et retourner à la maison à l’heure pour que leur maman puisse faire le tri et garnir la table du f’tour. En ce quatrième jour du mois de Ramadhan, nous avons été surpris par cette image qui contraste avec les principes de ce mois sacré censé être celui de l’entraide, de la piété et de la solidarité : des enfants qui se bousculent en s’insultant pour vider les poubelles ! C’est à qui arrivera le premier pour fouiner dans ces dépotoirs débordants.
    Débordants non pas parce que les agents de Netcom sont en grève mais tout simplement parce que les déchets ménagers ont triplé en ces premiers jours de jeûne et les bacs à ordures se sont avérés trop exigus pour contenir toutes les denrées dont se débarrasse la ménagère pour faire de la place dans son réfrigérateur.
    Le mois de carême est paradoxalement celui où le gaspillage atteint son summum. Les emplettes de la matinée et les restes de la table bien garnie du f’tour finissent souvent dans les sacs-poubelles que l’on prend soin de déposer sur son chemin à la mosquée du quartier pour la prière d’Ettarawih.  
    Heureusement que le gaspillage de certains ménages profite à des familles démunies qui ne peuvent en aucun cas se permettre d’aussi folles dépenses.
    En effet, la fièvre acheteuse   qui s’empare des ménages et les diverses envies culinaires qui font leur apparition tout au long des trente jours de jeûne, font des heureux comme ces deux frères qui, chaque jour que Dieu fait “s’approvisionnent” dans les poubelles des quartiers et des marchés. Nous les avons d’ailleurs remarqués au marché d’Hussein-Dey.
    Pas la peine de les approcher car ils deviennent très vite agressifs. Mais il suffit qu’ils aient rempli leur caddie pour qu’ils changent de comportement. Réticents voire même sur la défensive au départ, les deux frères ont bien voulu se confier à nous. L’aîné, 15 ans à peine, joue au chef de famille et se dit fier de tout faire pour nourrir sa famille composée de cinq personnes. “Moi, je n’ai aucune honte à faire les poubelles et des petits boulots pour subvenir aux besoins de ma famille. J’ai tout sacrifié pour mes frères et sœurs”, s’enorgueillit l’adolescent.
    Et de raconter que la vie est imprévisible et peut nous cacher des surprises. “Mon père nous a laissé tomber il y a près de quatre ans et ma mère n’en peut plus. C’est quand elle est tombée malade que j’ai été contraint de “naviguer’’ pour subvenir aux besoins de la famille. Ma mère disait que l’essentiel est de trouver à manger. Au lieu de faire la manche, j’ai travaillé au marché de Bachdjarrah.” Et sur son chemin, de La Glacière à Bachdjarrah, l’adolescent fouille les poubelles et récupère tout ce qui peut leur servir.
    Il confie que la période du Ramadhan est très particulière car les familles jettent beaucoup de nourriture et autres denrées. “Je rapporte beaucoup de choses !”
    Et comme, les ménagères savent que les restes dont elles se débarrassent sont récupérés, elles prennent le soin de les mettre dans des sacs à part et bien fermés pour les séparer des autres déchets ménagers. Solidarité sociale oblige en ce mois sacré !