Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

hallal

  • le cochon hallal !

    Des poissons bientôt nourris au cochon !

    Par : Arezki Mokrane

    Alors que la confiance des consommateurs se trouve fortement ébranlée par le scandale des plats préparés à la viande de cheval, l’Union européenne vient d’annoncer qu’elle autorisait, dès le 1er juin 2013, le recours aux farines animales pour nourrir les poissons d’élevage.

     

    La Commission européenne s’était déjà prononcée en faveur de la réintroduction des farines animales dans la nourriture des poissons au mois de juillet 2012 mais cette mesure n’a été rendue publique que sept mois plus tard, en février 2013.

     

    Des voix s’élèvent cependant pour que l’Administration européenne revienne sur cette décision

     

    On se souviendra en effet que, dans les années quatre-vingts- dix, les farines animales avaient été épinglées comme étant à l’origine de la crise de la « vache folle » et l’Union européenne avait décidé en conséquence d’interdire leur utilisation en 2001 à tous les animaux de consommation.

     

    Dans moins de quatre mois cependant, certaines de ces farines animales seront donc réintroduites pour l’élevage des poissons. Ce sont les PAT, les protéines animales transformées, constituées des parties « pauvres » de l’animal que sont les pattes, le sang, les os, les plumes qui serviront de base nutritive aux poissons même si ces farines demeureront interdites pour les ruminants.

     

    Dans l’opinion malmenée depuis la période de la vache folle, la réintroduction de ces substances animales dans l’élevage des poissons passe mal. Très mal. L’Eurodéputé Vert José Bové s’est même indigné en relavant qu’on n’avait « jamais vu un poisson manger un cochon » mais l’Exécutif européen, qui privilégie surtout l’ économie des problèmes auxquels elle est généralement confrontée, veut porter secours à un secteur en difficulté. En effet, les aquaculteurs connaissent des tensions croissantes dans la mesure où la demande de poissons d’élevage augmente alors que la nourriture pour ces poissons fait cruellement défaut. Pour l’heure, ce sont des farines de poissons soumis à des quotas qui permettent de nourrir les poissons d’élevage et ces farines, conçues spécialement dans ce but, demeurent l’un des produits les plus chers du marché atteignant les 1800 euros la tonne. Or, en ayant recours aux farines animales, les aquaculteurs ne paieront que le dixième de ce montant …

     

    En conséquence, pour la Commission européenne, l’utilisation de ces farines animales “améliorera la durabilité à long terme du secteur de l’aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare”.

     

    Pour José Bové "Lever l'interdiction est suicidaire car le coût peu onéreux de la farine va entraîner une multiplication de cette pratique et forcément des dérapages".

     

    La question de l’utilisation de ces farines animales pourrait être comparée à celle de l’introduction en Europe des poulets chlorés américains bloqués par Bruxelles mais susceptibles d’être libérés dans le cadre d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

     

    Il y a quelques jours, le Commissaire européen Karel De Gucht et son homologue américain Ron Kirk viennent de déclarer qu’ils souhaitaient faire converger leurs économies en étant confrontés à la croissance de la concurrence des pays asiatiques.

     

    L’investissement américain en Europe est pour l’heure trois fois plus élevé qu’en Asie et pour les investisseurs européens les Etats Unis pèsent huit fois plus lourds que la Chine et l’Inde prises ensemble. Sur le plan strictement commercial, l’Union européenne exporte pour 260 milliards d’euros de l’autre côté de l’Atlantique alors que les Etats Unis ont envoyé vers l’union européenne en 2011 quelque 184 milliards d’euro de produits divers.

     

    Les deux super- puissances de la planète ont donc, face à la crise qui les taraude, tout intérêt à développer encore davantage leurs relations commerciales en incluant dans un futur traité de libre-échange les services et l’accès aux marches publics.

     

    Même si rien ne semble empêcher la marche inexorable vers la globalisation de l’économie , on ne peut toutefois se demander quel impact cette économie mondialisée peut avoir sur le contenu de nos assiettes.

     

    En d’autres termes, ici comme dans d’autres secteurs de l’activité humaine, la fin justtifie-t-elle les moyens ?

    A.

  • no moment

    Dilem du 09 septembre 2012