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hilary clinton

  • la brune Monica Lewinsky à la base americaine du sud algerien

     

    Une blonde à Alger

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    Elle était venue en février, elle est revenue en octobre, ce qui est une première, ou plutôt une seconde. Mais comme à chaque fois, pour quelques heures seulement, le temps de régler des problèmes techniques, jamais le temps de dormir. Hillary Clinton, femme d’un ex-président américain saxophoniste, joue de la trompette mais ne dort pas n’importe où, une blonde n’étant pas forcément tranquille la nuit à Alger. Mais entre la pression de la France pour «libérer» le Mali et tirer sur tout ce qui n’est pas Noir et l’expérience des USA, enlisés un peu partout et hésitant à tirer sur tout ce qui n’est pas Américain, le président Bouteflika, placé par hasard au centre de l’histoire locale, doit jubiler.

    A être ainsi sollicité par Paris et New York, ayant là pour une fois la possibilité de jouer et sortir du jardinage tabjnanou pour retraités, ennuyeux à la longue. Quels sont les termes des pressions multiples ? Officiellement, il s’agit de négocier l’utilisation du sol algérien et/ou de son espace aérien. Officieusement, il s’agit de jouer des avantages ou l’Amérique contre la France, les deux ensembles pour ou contre soi et le dogme diplomatique contre l’interventionnisme au-delà des frontières. Mais il y a quand même matière à réflexion dans ce ballet de visiteurs ; la position algérienne est non seulement tenable, mais louable, juste et honnête.

    On n’attaque pas des Touareg même s’ils sont islamistes, on n’envahit pas un pays voisin même s’il est divisé, c’est à eux de régler leurs problèmes en dehors de tout interventionnisme.
    Toute la logique algérienne est ici résumée, cohérente à l’extérieur, juste avec ses voisins, mais injuste avec sa propre famille. On ne sait pas ce que va faire l’Algérie au Mali, probablement rien, et la blonde est déjà partie parce qu’elle ne veut pas dormir à Alger. Mais il y a des jours comme ça, où l’on aimerait être des Maliens pour Bouteflika.

     

    Chawki Amari
  • Algérie-Législatives : La CNSEL s’étonne de l’annonce des résultats avant la fin des dépouillements

       


    Yazid Ferhat, Maghreb Emergent, 12 Mai 2012

    Les résultats des élections législatives du 10 mai, annoncés hier par le ministre de l’Intérieur, suscitent les appréhensions de la Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL). Celle-ci affirme que les résultats ont été proclamés alors que de nombreuses wilayas n’avaient pas accompli l’opération de dépouillement, et fait état de nombreuses irrégularités.

    La Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL) remet en cause les résultats officiels, communiqués hier par le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia. Dans un communiqué rendu public, hier après-midi, les membres de la Commission se disent étonnés « que le ministre de l’Intérieur annonce les premiers résultats des élections, le vendredi 11 mai à 15 heures, au moment où de nombreuses commissions de wilaya, comme celles d’Alger, Oran, Mostaganem, Bejaia n’avaient pas encore terminé le dépouillement et la consignation des résultats dans des PV de dépouillement ». Près d’une heure avant la conférence de presse de M. Ould Kablia, les membres de la Commission étaient réunis, pour étude et évaluation préliminaire du déroulement du scrutin. L’annonce des résultats par le ministre de l’Intérieur a suscité « des interrogations sur la transparence et l’honnêteté de ces élections », estiment les rédacteurs du communiqué signé par le Président de la Commission, Mohamed Seddiki. Entre autres dépassements évoqués, le CNSEL fait état également « l’interdiction faite aux présidents des Commissions communales de surveillance et aux superviseurs des partis politiques d’entrer dans les bureaux de vote », ainsi que la « non délivrance des PV de dépouillement aux représentants légaux des partis dans la majorité des communes ». La CNSEL a également noté « l’important phénomène de vote par procuration » dans différentes régions du pays. La Commission de M. Seddiki a même relevé des « atteintes à l’intégrité physique et des insultés proférés à l’encontre de candidats, notamment à Mostaganem et Tizi Ouzou, dont certains sont hospitalisés », ajoute le communiqué. « Un rapport d’évaluation sera remis aux parties concernées et porté à l’attention de l’opinion publique », promet la CNSEL.

  • La faute

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Le FLN aurait tort de pavoiser après ce score de “Russie Unie”. Il vient révéler combien le pouvoir veut continuer à pousser le pays dans la voie exactement inverse à celle que recommande la perspective historique conçue par ses fondateurs.
    À l’issue du vote, Ould-Abbès, en plastronnant naïvement du fait que “le FLN a cinquante-huit ans, ne l’oublions pas”, rappelle que l’histoire politique de l’Algérie indépendante est l’histoire d’un détournement clanique par la violence d’une révolution populaire et que l’appropriation autoritaire du sigle est la principale expression de ce coup de force permanent.
    Belkhadem, qui semble plus conscient des menaces que charrie ce dangereux résultat, a tout de suite appelé à l’alliance la plus large, histoire de partager l’inquiétude que doit paradoxalement susciter chez lui la rafle outrancière de sièges parlementaires. Après avoir longtemps revendiqué la mise en adéquation de la fonction de Premier ministre avec le rapport de force parlementaire, le chef du FLN est aujourd’hui prêt à agréer la reconduite de Ouyahia à la tête du gouvernement. “La constitution du futur gouvernement est du ressort du seul président de la République et elle n’est pas tributaire d’une majorité ou d’une minorité parlementaire”, atteste-t-il. Cette victoire, c’est un peu la victoire qui tourne à la mise à nu et qui en fait la future cible du mécontentement populaire, parfois silencieux, mais jamais rentré, depuis bien longtemps.
    Le pouvoir, ou peut-être le système, en choisissant de fonctionner avec le soutien de quelque 20% des Algériens en âge d’élire et d’être élus, creuse sa propre trappe. On ne peut concilier la crédibilité d’une victoire à 40% quand “des militants” chargés de surveiller le vote pour le compte du parti gagné avoue être là “parce qu’ils vont être payés”.
    La corruption des voix et de l’encadrement du scrutin vient couronner la corruption économique consistant à fermer les yeux sur l’activité informelle, la prodigalité de crédits, la distribution de privilèges. La fracture systémique entre l’Algérie de l’économie rentière et ses ramifications informelles et l’Algérie de l’économie laborieuse repoussée à la périphérie de la vie politique est illustrée par ce paysage parlementaire.
    Cette appropriation sectaire du pouvoir, de ses fonctions symboliques comme l’APN qui, comme chacun le sait, n’est pourtant pas une source de pouvoir, et ses points de distribution de rente n’est pas l’aboutissement de la fraude électorale d’un jour. En l’espèce, l’APN formée jeudi dernier est le résultat d’une décennie de normalisation par l’argent et par la répression, par la marginalisation administrative, l’exclusion des voix dissonantes et de monopole autoritaire de la parole. Même s’il n’y a pas d’illusion à se faire sur la sincérité des chiffres officiels. Malgré le témoignage des superviseurs et des observateurs européens. Au demeurant, si l’observation internationale avait quelque vertu moralisante, on l’aurait constaté en Syrie ; les observateurs n’y voient même pas les morts !
    En croyant avoir rétabli l’ordre politique, le système vient peut-être de faire la faute de trop : il confirme de manière provocante son irrédentisme conservateur.
    Dangereusement.


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr