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inquietudes

  • Grande inquiétude chez les pharmaciens

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    Malgré les tentatives du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, de minimiser l’ampleur des pénuries de médicaments dans les hôpitaux et dans les pharmacies et les dernières déclarations du directeur de la PCH, M. Delih, assurant de la disponibilité de ces produits jusqu’à la rentrée sociale, la réalité sur le terrain est tout autre et les faits sont têtus.

     

    Après le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) qui a tiré la sonnette d’alarme, il y a quelques jours, sur les graves pénuries de médicaments et de consommables dans les hôpitaux suite à une enquête dans 21 établissements de santé, c’est au tour du président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) M. Belambri, de parler, hier, de déstabilisation réelle du marché sur les ondes de la Chaîne III. «Entre 150 à 200 médicaments sont actuellement en rupture. Il y a des médicaments qui entrent en quantités insuffisantes et se trouvent sous tension et il y en a d’autres qu’on trouve vraiment difficilement, après des semaines de recherches. Cette crise perdure. Les perturbations persistent, c’est ce qui explique la déstabilisation réelle du secteur», a-t-il déclaré. Et d’appeler à la réforme profonde du secteur dans l’urgence, car «le système actuel a montré ses limites».


    LE MONOPOLE DE DIX GROSSISTES


    Interrogé sur l’origine des défaillances, M. Belambri a estimé que le problème se situe à tous les niveaux, que ce soit dans l’importation que dans la production – certains producteurs manquent même de matières premières – ou la distribution. «Il y a une mauvaise distribution, une mauvaise couverture, une rétention des stocks. Les pharmaciens sont à bout de souffle. Bon nombre de nos confrères s’orientent vers la parapharmacie pour remplacer, dans certains cas des médicaments, par d’autres produits qui ne sont pas à proprement dire des médicaments», a-t-il déploré en précisant que certaines pharmacies ont déjà mis la clé sous le paillasson et d’autres le feront aussi.

    M. Belambri a estimé que la pénurie de médicaments est également due au monopole exercé par une dizaine de grossistes qui «disposent d’un pouvoir financier énorme. Le monopole existe de fait de par les chiffres d’affaires énormes de certains distributeurs au sein du secteur. On a entendu des producteurs locaux et de grands laboratoires internationaux se plaindre justement de certaines pratiques de distribution qui disent clairement à tout le monde et de manière ouverte que des distributeurs ont le droit de vie ou de mort sur certains produits», a-t-il affirmé. Et de souhaiter que la déontologie et la morale régissent les pratiques dans le secteur du médicament à tous les niveaux, car «la déontologie ne sévit qu’au sein de la pharmacie», a-t-il ajouté.

    Pour mettre un terme à toutes ces défaillances, M. Belambri a appelé à une profonde réforme du système. «Nous sommes en train de patauger depuis des années dans un système qui a, à notre avis, montré ses limites. On a toujours demandé à ce qu’il y ait une communication collaborative et la concertation avec tous les acteurs du secteur afin de sortir de ce système de prévision et des programmes d’importation approuvés qui, par la suite, ne sont pas respectés par certains opérateurs. On ne peut pas rester dans un système qui fonctionne uniquement avec des programmes d’importation d’une année», a-t-il ajouté. Et de rappeler qu’«une telle situation pourrait avoir des conséquences graves sur la santé publique».

    Il est donc temps, selon lui, de passer à des actions concrètes et de réfléchir à créer des outils de régulation, à commencer par l’installation de l’Agence nationale du médicament consacrée par la loi promulguée en 2008, de mettre en place des moyens humains et matériels et de commencer à travailler.
     

     

    Djamila Kourta
  • Inquiétudes !!!!!!!!

    Par : Azzeddine Bensouiah

    Dans un pays où l’on continue à faire des transactions à coups de milliards en liasses, où la “chkara” détrône allègrement le chèque bancaire, ce sont les petites gens qui sont les proies des vautours.

    L’évolution inquiétante du trafic de la fausse monnaie pose le sempiternel problème des difficultés éprouvées par le système financier à s’adapter aux mutations de la société et de son économie.
    Dans un pays où l’on continue à faire des transactions à coups de milliards en liasses, où la “chkara” détrône allègrement le chèque bancaire, ce sont les petites gens qui sont les proies des vautours.
    Jadis pratique marginale, le trafic des faux billets est passé au stade de phénomène, avec l’entrée en lice de maffias bien organisées. Que ce soient des nationaux ou des étrangers, c’est en quantités “industrielles” que la fausse monnaie circule.
    Les trafiquants ont été plus rapides que les services de contrôle, en introduisant des scanners et des appareils d’impression sophistiqués, avant que ce type de matériel ne soit soumis au strict contrôle. Si, a priori, le contrôle n’a pas été fait, a posteriori, non plus. Les banques, censées disposer de détecteurs de faux billets, restent impuissantes devant ce phénomène.
    Il est vrai que des banquiers pourraient vous dire que les faux billets circulent en dehors du circuit bancaire. Mais dans ce cas, où sont passées toutes les décisions prises par le gouvernement pour réglementer le mouvement des capitaux ? Pourquoi le chèque reste le parent pauvre dans les transactions commerciales ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à maîtriser le flux de la masse monétaire qui circule dans le marché ?
    Devant toutes ces incohérences, on se borne, encore une fois, à sanctionner le pauvre citoyen. Ce dernier, si par malheur se retrouve avec un faux billet, est passible de prison.
    Comment un citoyen ordinaire pourrait détecter le faux billet ? Comment peut-il suppléer à la force publique ? Comment, enfin, peut-il être tenu pour responsable d’un trafic dont il est la première victime ? Au lieu de protéger le citoyen, on est en train de l’incriminer et de l’enfoncer.
    Livrés à eux-mêmes, les citoyens craignent présentement d’aller dans les marchés aux bestiaux, à l’approche de l’aïd, tout comme ils soupçonnent tout billet qu’on leur tend. C’est la psychose qui s’installe.