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  • Comment le constructeur français Renault veut flouer l’Algérie. Un projet d’usine «Taiwan»

     

     

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           Le Jeune Indépendant
    20 Septembre 2012,

    Au départ, nous partons de l’idée que le temps très long accordé aux négociations doit profiter au pays. Que nos experts ont décrypté les offres piégées du constructeur automobile français qui ne veut manifestement pas implanter une usine «normale» en Algérie. Malheureusement, très vite nos investigations et quelques langues qui se délient nous conduisent à découvrir le pot aux roses : «Ce projet ne rapportera rien à l’Algérie ni aux millions d’Algériens, mais arrangera surtout les intérêts de la France en nourrissant par la même occasion des intérêts occultes.»

    La sentence est sévère, péremptoire. Elle émane d’un cercle d’initiés très proches du dossier et qui ont décidé de faire ces révélations à la veille d’un coup de faiblesse des autorités algériennes, d’une OPA permise par la précipitation que pourraient exiger les politiques lassés d’attendre l’épilogue de négociations qui ont duré des mois et des mois. Renault aurait menti. Point d’intégration, ni à 60 % ni à 20 %.

    Deux négociateurs algériens félons Des responsables du ministère de l’Industrie accusent deux des intervenants algériens d’une bévue suspecte, véritable porte ouverte à l’arnaque : «Des cadres de la SGP mécanique chargés des négociations ont induit en erreur l’ex-ministre sur certaines données négociées, à l’exemple des capacités de la sous-traitance locale.»

    En clair, cela signifie qu’ils auraient dit explicitement aux experts de Renault qu’»il n’y a pas de sous-traitants algériens ni de spécialistes capables de s’occuper de la mise à niveau des entreprises algériennes dans ce domaine».

    D’emblée, nos pseudo défenseurs auraient cédé, sans coup férir, sur l’une des questions majeures et stratégiques du dossier. Il n’en fallait pas plus pour que les filous du groupe français s’engouffrent dans la brèche, exercés qu’ils sont à mener ce genre d’offensive économique en terre étrangère depuis que les délocalisations ont voulu sauver la production industrielle française.

    Or, d’autres experts algériens qui n’ont pas eu cet honneur de traiter directement l’épineux partenariat relèvent que le déni de compétences est de mauvaise foi de la part de ces négociateurs algériens. Parce qu’il aurait été possible de lancer et d’encadrer un tissu de sous-traitance sur la base de notre expérience dans le génie mécanique héritée de l’épopée contrariée de la SNVI.

    «En faisant appel aux nombreux ingénieurs ayant bénéficié d’une très haute qualification dans les pays les plus performants du monde en ce qui concerne le domaine de l’automobile», argumente notre source.

    «Taiwaniser» l’usine algérienne C’est donc sur ces prémisses fausses, livrées sur un plateau par une équipe de négociateurs algériens «chaleureusement» reçus lors du round de négociations qui s’est déroulé en France, que s’est greffée la stratégie machiavélique d’un projet d’usine de montage de véhicules en Algérie de marque Renault mais de qualité si inférieure qu’elle interdira toute exportation vers un pays tiers.

    Des véhicules ne répondant pas aux normes internationales de conformité. seraient construits dans cette usine. «Les alliages de la matière première utilisés dans la fabrication de pièces détachées ne pourront jamais être contrôlés par notre pays, alors que ces pièces peuvent être réalisées à base d’une matière qui s’use plus vite que la normale.»

    Dixit un ex-responsable de la SNVI imprégné du dossier Renault, qui ajoute que «le taux d’utilisation de la matière de second et de dernier choix pour une voiture sortie de cette usine Renault Algérie pourrait, dépasser les 85%, soit une voiture totalement dépréciée et destinée au marché local. Un mauvais produit dont le prix de vente variera entre 800 000 et 1 000 000 de dinars pour les petites cylindrées avec un coup de fabrication d’environ 400 000 dinars».

    Selon notre interlocuteur, «l’objectif principal est d’écouler les millions de pièces de rechange non conformes». Ce qui explique la thèse des observateurs avertis qui affirment que ce n’est pas la vente elle-même du véhicule fabriqué en Algérie qui intéresse Renault, puisque les ventes à partir de l’importation de tous types de véhicules Renault avoisine déjà le million de véhicules annuellement…

    Il y a, en effet, en plus d’un lot de pièces de rechange non conformes, des kits complets d’éléments «taiwan» divers, mécaniques ou autres, entrant dans la composante des véhicules.

    Des produits de fabrication marocaine et israélienne que Renault ambitionne d’utiliser dans ses chaînes de montage algériennes. Avec, à la clef des dividendes géostratégiques bien loin des affaires de moteurs ou de jantes ! Nous y reviendrons lors de la deuxième partie de notre enquête dans l’édition de lundi. ..

    A. Timizar