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le mystère

  • Le mystère FFS

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Difficile de comprendre les vrais objectifs de la participation du FFS aux législatives, tant il fait feu de tout bois, ôtant toute cohérence à son argumentation.
    En oscillant entre l’intransigeance — “la décision de notre participation est souveraine et elle est irrévocable” — et le propos qui se veut rassurant — “le FFS est toujours dans l’opposition” —, la tête de liste FFS à Tizi Ouzou trahit l’inconfort intellectuel dans lequel la direction du FFS se retrouve : le parti a adopté une démarche participationniste pour des raisons qu’il ne peut pas partager, ni avec l’opinion ni avec ses propres militants. À ceux qui ne veulent pas s’en remettre au fait accompli de la direction, et dont certains se sont manifestés, il oppose l’irrévocabilité de “la souveraine décision” ; à ceux qui taisent leur malaise, et qui risquent de le manifester, il adresse le message réconfortant d’un FFS qui ne se compromettra pas mais qui peut même “voir ce qu’il fera” si “le changement ne l’agrée pas”.
    Ce qui veut dire que c’est le principe de la participation seul qui est en cause. Ensuite, il s’agira de voir venir, pour l’après-10 mai. Le FFS n’est pas de ces partis qui sont dans le pouvoir et qui estiment que leur destin est de vivre par et pour le pouvoir ; il n’est pas de ces partis dont la stratégie est d’accéder à la sphère politico-affairiste en attendant de pouvoir exiger plus ; il n’est pas, non plus, de ceux, très nombreux, qui se contenteraient d’envoyer quelques-uns de leurs notables à la mangeoire.
    C’est donc dans la logique strictement politique qu’il faut chercher les raisons de cet engagement inattendu. Inattendu parce que l’échéance prochaine ne ressemble en rien aux précédents scrutins législatifs : cette fois-ci, le devoir de participation se justifie par le caractère démocratique inédit dont se prévaut la consultation ; le pouvoir jure qu’il n’est pas question de la simple profession de foi coutumière. Participer, c’est d’abord témoigner de la crédibilité de cette promesse, qu’importe dans quelles preuves ou dans quelle intuition on est allé puiser sa conviction sur la transparence annoncée.
    Rachid Hallet agite le spectre de “ce qu’on va faire” si “le changement n’agrée pas le FFS”, mais il ne nous dit pas ce qu’est ce changement qui agréerait son parti ! Un changement dans la méthode ou dans le résultat ? Et d’où tire-t-il l’espérance d’un possible “changement” alors qu’à écouter le commun des Algériens, ceux-ci ne voient aucun signe d’évolution qui les ferait enfin espérer ? “On vous demande de vous investir en politique”, dit le candidat, presqu’à court d’arguments. “Le reste, on s’en occupe”, aurait-il pu ajouter. Aït Ahmed avait parlé de “mettre du mouvement dans le statu quo”, insinuant déjà que la participation n’avait pas de finalité partisane : il s’agit d’aider à ranimer un système menacé par sa propre inertie.
    Devant le Forum des chefs d’entreprise, Mohand-Amokrane Chérifi avait donné une indication : “Il faut créer un front commun contre ceux qui veulent nous dépecer.” Un clin d’œil vers le mouvement autonomiste soutenu par les évènements du Mali.
    Plutôt du mouvement dans le statu quo que du mouvement contre le statu quo ?