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les femmes

  • Sous le voile des femmes, les femmes

     

     
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    Notre maison est de verre», avait expliqué en son temps le Président quand il parlait encore. Du verre peut-être mais du verre fumé, car à l’heure de Google Earth, des satellites qui se bousculent sur l’orbite géostationnaire comme s’ils étaient sur la rue Didouche à midi et des caméras numériques embarquées partout, y compris dans les machines à laver, il est toujours aussi difficile de filmer l’Algérie. Il faut des autorisations et même avec, les milliers de policiers déployés se presseront pour imposer une autre autorisation, celle du commissariat du quartier et de la gendarmerie pour les zones rurales, voire celle de Amar Saadani, puisque le colonel Fawzi est en vacances.

    C’est le syndrome du hidjab, vrai-faux voile censé cacher les formes et que seul le mari ou l’amant peut retirer pour apprécier la réalité. Après l’affaire du jeune de Tizi Ouzou arrêté par la police pour avoir fait circuler une vidéo montrant la sauvage répression qui s’était abattue sur des marcheurs, c’est à Ghardaïa qu’un quadragénaire, qui avait diffusé une vidéo montrant des policiers en train de piller un magasin, vient d’être arrêté pour «outrage à corps constitué» et «trouble à l’ordre public».

    Peine encourue, 3 ans de prison ferme, le voile, obligation obligée pour celles qui se sentent obligées, devient obligatoire sur l’objectif et seul l’amant ou le mari a le droit de filmer la jolie créature nue sous son cache. Qui ? Hamel et ses caméras de surveillance, les télévisions plus ou moins agréées en caméras baissées et surtout l’ENTV, avec un budget de 12 milliards de dinars, dont 4,5 octroyés par l’Etat mais qui ne couvrent même pas la masse salariale estimée à plus de 6 milliards de dinars. C’est le moment de le rappeler encore, tout comme l’image n’est plus sacrée, le hidjab n’est pas une obligation religieuse. C’est une simple tradition, comme le couscous. Les tagliatelles, c’est bon aussi.

    Chawki Amari
  • Les femmes écartées des postes de décision

    CARENCES DANS L’APPLICATION DES LOIS ÉGALITAIRES

     

    Par : Hafida Ameyar

    Pour la rapporteuse spéciale de l’ONU, les femmes “demeurent largement sous-représentées aux postes de prise des décisions”.

    Comme chaque 8 mars, la femme algérienne est mise sur le devant de la scène nationale, à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Cette année encore, elle est honorée, applaudie et même cajolée. Mais que vaut la célébration de cette journée qui vient rappeler que les femmes et les hommes doivent vivre égaux et en harmonie, si l’état des lieux fait défaut dans les discours prononcés ? Il serait injuste de dire que la situation de la femme en Algérie ne s’est pas améliorée depuis l’Indépendance. 
    Comme l’a d’ailleurs constaté Rashida Manjoo, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence contre les femmes, en novembre 2010, les chiffres scolaires et universitaires montrent que les filles sont pratiquement représentées à égalité (47,38% dans l’enseignement primaire) et sont même surreprésentées dans le secondaire (57,95%) et le supérieur (59,10%). Même à l’université des études islamiques émir-Abdelkader, il est révélé que 70% des étudiants et 66% des professeurs sont des femmes. Quant à l’école nationale de la magistrature (ENM), celle-ci enregistre un nombre d’étudiantes relativement supérieur à celui des étudiants. Mais ces progrès non négligeables ne sauraient pourtant faire abstraction de la lancinante question de la qualité de l’enseignement dispensée, une question qui n’est pas propre à la gent féminine. 
    De plus, l’analphabétisme féminin, notamment chez les femmes rurales, pauvres et âgées, figure encore comme un sérieux sujet de préoccupation, car il touche plus de 28% des femmes et des filles de plus de 10 ans, contre 15% pour les hommes et les garçons. Par ailleurs, l’accès à l’emploi est bien problématique : même si le secteur public emploie actuellement quelque 60% de la main-d’œuvre féminine totale, les femmes bénéficiant d’un salaire représentent seulement 16,09% de la population active.  Sans perdre de vue le rapport 2008 de la Commission nationale pour la protection et la promotion des droits de l’Homme, qui a signalé que pratiquement la moitié des femmes travaillant dans le secteur privé “sont recrutées pour des emplois peu qualifiés et mal rémunérés, souvent dans des branches d’activité non réglementées”. 
    Toujours, selon le rapport de Mme Manjoo, les taux de chômage sont plus élevés chez les femmes, représentant en moyenne 18,1% (pour les femmes) contre 8,6% pour les hommes. Pour la rapporteuse spéciale de l’ONU, les femmes “demeurent largement sous-représentées aux postes de prise des décisions”. Exception faite des secteurs de l’éducation, de la santé et de la justice, où les femmes sont dans leur majorité affectées à “des fonctions d’encadrement subalternes, au niveau tant national que municipal”. 
    La responsable a, en outre, constaté que sur les 38 portefeuilles ministériels, le gouvernement algérien compte uniquement trois femmes ministres (dont la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, qui ne dirige pas un ministère à part entière). La faiblesse dans la représentation des femmes est également notée à l’Assemblée populaire nationale (30 femmes sur 389 membres) et du Conseil de la nation (7 femmes sur 144 membres). Le même constat de faiblesse en matière de représentation féminine est établi dans son rapport, rappelant que les candidates ayant remporté un siège aux élections locales de 2007 représentaient 13,44% du total des candidats élus aux Assemblées populaires de wilaya (APW) et 0,74% du total des candidats élus aux Assemblées populaires communales (APC). 
    Ainsi, si la Constitution écarte toute discrimination et garantit l’égalité entre les sexes devant la loi, nous voyons bien que beaucoup reste à faire, surtout dans le domaine de l’application des lois de la République (droits de la femme algérienne) et de la protection de la femme contre les violences qui lui sont faites : violence domestique, harcèlement sexuel, violences ciblant des mères célibataires ou des femmes vivant seules, et enfin les violences subies “pendant la décennie noire” (enlèvement, viols, mariages forcés, etc.).
    Face à toutes ces violences, les associations de femmes et l’Observatoire des violences faites aux femmes (Ovif), “instance nationale de veille” nouvellement créée, se mobilisent aux côtés des femmes victimes pour alerter l’opinion publique et les autorités du pays, non seulement sur les graves conséquences de ce fléau sur la santé des femmes, mais aussi sur la question des droits de l’Homme.