Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lievre;fausse piste

  • Candidature de Bouteflika La fausse piste ?

     

     

    Les bruits autour de la candidature de Bouteflika à la présidentielle d’avril 2014 s’estompent, à mesure qu’approche l’échéance. Du chœur des thuriféraires appelant à cette candidature, il ne reste qu’une voix audible : celle solitaire et mal assurée d’Amar Saâdani, le secrétaire général du FLN. Le renoncement aurait-il été enfin perçu chez Bouteflika ?
    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)

    Depuis quelque temps, les appels à la candidature de Bouteflika se font moins insistants. Parmi le personnel politique qui s’était excité à réclamer une représentation supplémentaire au chef de l’Etat sortant, peu poursuivent encore d’enfourcher une telle perspective. A vrai dire, une seule voix continue à se faire entendre dans un soliloque pathétique : celle du secrétaire général du FLN, le premier à avoir tambouriné autour d’un quatrième mandat pour Bouteflika. Amara Benyounès et Amar Ghoul, chefs respectifs des partis MPA et TAJ, ne se distinguent plus dans les attitudes enthousiasmées qu’on leur a connues les mois passés.
    Abdelkader Bensalah, le secrétaire général par intérim du RND, personne pourtant proche de Bouteflika, ne s’est, lui, à aucun moment départi de sa position de prudence, apparaissant de ce fait comme le seul à avoir compris ou su avant tout le monde que le quatrième mandat pour Bouteflika est hypothétique.
    Bensalah a assurément raison de s’être gardé de mêler sa voix au tintamarre produit par ceux qui ont fait du maintien de Bouteflika à la magistrature suprême un leitmotiv. La maladie du chef de l’Etat et sa convalescence post-hospitalisation recommandaient pour le moins de ne pas précipiter la campagne autour de sa candidature.
    Une candidature qui, du fait de la maladie, aussi, passe mal aux yeux d’une opinion largement acquise au changement, surtout après qu’elle eut assisté à la floraison du printemps dit arabe dans son voisinage. Mais se pourrait-il que ce soit seulement Bensalah qui ait mesuré à son vrai coefficient la probabilité d’un retrait de Bouteflika de la course à sa succession ? Ça étonnerait que ce soit le cas.
    Les autres, qui ont insisté sur la candidature de Bouteflika, avaient peut-être plus à gagner à le voir rempiler que battre en retraite, notamment au plan de carrières personnelles et, peut-être, également en matière d’intérêts économiques. Et si leur campagne assidue n’a pas réussi à faire décider Bouteflika, elle a néanmoins étouffé les voix qui, dès juillet déjà, réclamaient une déclaration de son incapacité à assumer ses charges présidentielles.
    D’ailleurs, il n’est pas exclu que ce soit cette finalité qu’a couru tout le tapage qu’ils ont produit. Chose, au demeurant, réussie, puisque la perspective d’une élection présidentielle anticipée est à présent éloignée. Bouteflika est quasiment assuré d’aller jusqu’au terme de son mandat actuel.
    Quant à sa prétention à renouveler son bail pour après avril 2014, rien n’est moins sûr, voire la perspective même très incertaine. Même le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui sillonne les wilayas pour une campagne électorale à peine dissimulée, se garde bien d’affirmer quoi que ce soit à propos de la candidature de Bouteflika.
    «C’est à lui de décider en toute âme et conscience», répondait-il récemment en présence de son homologue français Jean-Marc Ayrault.
    Analysée à l’aune des montages grossiers auxquels s’oblige la présidence de la République pour rassurer sur l’évolution de son état de santé, la déclaration de Sellal prépare plutôt à un renoncement à briguer un autre mandat.
    Auquel cas, on ne tarderait pas à assister à la mise en perspective d’un plan B et, du coup, à connaître la candidature de substitution que le système a choisi d’adouber.
    S. A. I.