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mètre carré

  • Plaidoyer pour une densification de l’espion au mètre carré diplomatique !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Arrivée aujourd’hui à Alger du ministre français Arnaud
    Montebourg. Nous surveillerons très attentivement…

    … son bras !

    Je lis un brin amusé que le consulat américain à Benghazi attaqué le 11 septembre dernier était en fait un «véritable nid d’espions US». Et alors ? Qu’est-il attendu de cette révélation stupéfiaaaaaaante ? Que l’on excusât l’assassinat en son sein de l’ambassadeur et de trois agents consulaires américains par des hordes intégristes ? Tiens donc ! Et depuis quand les consulats et ambassades ne sont pas des nids d’espions à la solde de leurs pays ? J’espère que les ambassades et consulats de mon pays à travers le monde sont de vrais nids d’espions, sinon j’aurais quelques inquiétudes supplémentaires sur l’état de notre diplomatie ! En vérité, nous donnons parfois – souvent même — certaines informations sans en mesurer l’impact réel. Reprendre une dépêche sur la nature de la composante d’un consulat, relayer une info vraie ou supposée sur la présence dans une représentation diplomatique étrangère de barbouzes en nombre, c’est fatalement donner un alibi à l’ignoble, absoudre une boucherie effroyable et cautionner l’assaut des barbus et de leurs troupes armés contre ce consulat à Benghazi. C’est l’islamisme que l’on aide en se faisant le porte-voix de ces révélations. Car en écho à leur publication sur grands tirages, il faut juste tendre un peu l’oreille pour entendre ceci : «Ah bon ! Un nid d’espions ! Eh bien, si c’est comme ça, l’ambassadeur et ses acolytes n’ont eu que ce qu’ils méritaient !» Désolé, mais une ambassade est le lieu quasi naturel d’évolution d’un espion ! Et c’est le fait que pendant longtemps, nos ambassades ont été désertées par les gens du renseignement et emplies par ceux du «trabendo» et du change au noir qui explique notre déconnexion du reste du monde, notre isolement, et notre stupéfaction de découvrir affolés, sur le tard, des trucs et des machins que le renseignement est censé nous apprendre à temps, avant les autres. Je plaide, pour ma part, pour une féroce densification de l’espion au mètre carré diplomatique dans nos ambassades. Je le revendique même ! Ça nous aurait peut-être évité de découvrir trop tard que c’étaient des djihadistes maliens d’Al Qaïda qui avaient sonné à la porte du consulat algérien à Gao, et pas le livreur de pizzas ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.