Hadjer Guenanfa
« Vous n’avez pas vu l’incendie ! ». Dans la soirée de mercredi dernier, sur la route de la corniche, aux Aftis, à l’ouest de Jijel, Omar, la cinquantaine bien entamée, interpelle un brigadier du parc national de Taza sur l’incendie qui vient de se déclencher sur les hauteurs des Aftis.
« Que peut-on faire contre les militaires ? », répond, un peu agacé, le fonctionnaire, au bord de son véhicule, avant de poursuivre sa route.
De Ziama Mansouria jusqu’à Al Aouana en passant par les Aftis, forêts et broussailles sont, depuis plus d’une semaine, en proie aux flammes. Les habitants soupçonnent les militaires. « Nous assistons, chaque été, à un véritable massacre. Tous les départs de feu que nous avons constatés cette année ont eu lieu dans des zones militaires, à proximité des postes d’observation (PO), où les habitants n’ont pas accès. Ce sont donc eux qui les provoquent pour se protéger des terroristes », affirme Omar.
Durant les années quatre-vingt-dix, où le terrorisme faisait des ravages dans cette région, les militaires incendiaient les forêts pour priver les terroristes de leurs caches. À l’époque, la guerre contre le terrorisme justifiait cette méthode aux yeux des habitants, selon Omar. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui avec le retour de la sécurité et le recul des attentats.
Hacène Keddour, directeur du Parc national de Taza, relativise. « Nous avons enregistré, pour l’instant, un seul incendie dans le parc et la superficie touchée l’année dernière n’était pas très grande, 42 hectares », indique-t-il. Sur l’origine de ces incendies, cet administrateur explique vaguement que 99% sont provoqués par « l’homme ». « Quand il y a un incendie, on dépose plainte contre X au niveau de la gendarmerie », ajoute-t-il. Mais tout au long de sa carrière, entamée en 1981, à Annaba, dans le domaine des forêts, M. Keddour n’a jamais vu une plainte aboutir.
Au début du mois de juillet, la presse se faisait l’écho d’un dispositif spécial de prévention et de lutte contre les incendies de forêt mis en place par la Protection civile. Un dispositif visant à mener des interventions meilleures pour maîtriser les feux de forêt lors des grandes chaleurs. Début août, Jijel est classée parmi les wilayas les plus touchées par les feux de forêt du 1er juin au 30 juillet, selon la même institution.
Et malgré l’ampleur des dégâts provoqués par les incendies, la majorité des habitants de la région observent toujours le silence. Pas de rassemblement, de sit-in ou d’autres actions de protestation à l’image de ce qui a été organisé en Kabylie, l’année dernière, pour la même raison. Des habitants qui accusent, à demi-mot, les militaires préfèrent faire profil bas. Même quand leurs cultures et leurs champs sont ravagés par les flammes ! « Les habitants restent très marqués par les années noires de terrorisme », rappelle Omar.
Reprise des incendies à Jijel : les habitants soupçonnent les militaires
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Reprise des incendies à Jijel : les habitants soupçonnent les militaires
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Ali Haroun ne devrait pas être l’hôte d’une commémoration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie
Algeria-Watch, 20 février 2012
Les 10 et 11 mars 2012 plusieurs organisations d’Algériens de France, souvent proches du pouvoir algérien, organisent à Nîmes un colloque autour du rôle de la Fédération de France du FLN dans la guerre de libération. Cette rencontre s’insère dans les nombreuses manifestations prévues en France à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
On ne peut évidemment que se féliciter du nombre de débats, rencontres, expositions et colloques organisés, de livres édités, de films réalisés, durant toute l’année 2012 en France, afin de marquer ce moment historique en particulier pour l’Algérie qui s’est libérée du joug colonial de 132 ans à l’issue d’une guerre d’indépendance particulièrement meurtrière. D’autant plus que c’est aussi l’occasion pour les Français de revisiter leur passé et d’en tirer des leçons pour le présent et l’avenir, notamment en matière de politique d’intégration.
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