ILS TIENNENT UN CONSEIL NATIONAL DÉCISIF
Les praticiens de la santé publique n’excluent pas de renouer avec la contestation. Réunis autour du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), ils tiennent un conseil national décisif. Aucune de leurs revendications n’a été satisfaite. Le secteur de la santé risque de renouer rapidement avec la contestation.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C’est un bilan des plus mitigés que présentera aujourd’hui le président du SNPSP à ses adhérents. Le Dr Merabet fera, en effet, le point sur l’état d’avancement des négociations autour de revendications récurrentes. Force est de constater que les promesses de la tutelle en la matière n’ont pas été honorées. Pire encore, le président du SNPSP estime qu’au regard des réponses données par la tutelle, le syndicat est en droit de se demander vers qui il doit se tourner pour faire aboutir sa plateforme de revendications. La tutelle, explique le numéro un du SNPSP, se contente désormais d’une réponse standard qui consiste à dire que le dossier avait été traité à son niveau et envoyé vers la Direction générale de la Fonction publique, qui, à son tour, affirme attendre des instructions. Le blocage concerne la question centrale de l’amendement su statut particulier qui, depuis sa promulgation, fait l’objet de critiques et a été à l’origine du débrayage de mai dernier. A l’époque, le ministère de la Santé s’était engagé à y répondre favorablement en fixant comme date-butoir la rentrée sociale. Le délai a été largement dépassé. Résultats de cette situation, des centaines de praticiens se retrouvent contraints de ne pas progresser dans leur carrière. En effet, le ministère de la Santé n’a, d’un côté, pas mis en place les modalités du concours pour le passage d’un grade à un autre, et pas permis, non plus, l’application de mesures transitoires qui permettent cette progression conformément aux articles 19 et 25 du statut en cours d’application. Une situation que dénonce le Dr Merabet, ajoutant que le régime indemnitaire continue de soulever l’ire des praticiens. Le ministère de la Santé s’était engagé sur l’application de taux pour la prime de garde et de contagion mais jusqu’à aujourd’hui, le dossier n’est pas ouvert et la réponse de la tutelle est identique à celle donnée au sujet du statut. Le SNPSP dénonce également les mauvaises conditions dans lesquelles sont contraints d’exercer les praticiens du secteur public. La pénurie récurrente de médicaments, de vaccins, de soluté et de réactifs a déjà exposé des médecins exerçant au niveau des pavillons des urgences à des agressions. Une situation inadmissible pour le Dr Merabet qui dénonce cette dégradation des conditions de travail. C’est cet état des lieux qu’il présentera aux membres du conseil national qui auront à discuter de la réponse adéquate à opposer à une tutelle qui persiste à ne pas prendre en charge leurs revendications. Leur décision est attendue à la fin du week-end.
N. I.