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mondiale

  • La troisième guerre mondiale

     

     

    Par : Mustapha Hammouche

    L’Algérie a-t-elle une position sur la situation au Mali ? En tout cas, elle est difficile à cerner. Qui plus est, à travers les propos de Rezzag-Bara.
    Dans une récente conférence à l’École supérieure des sciences politiques, le conseiller à la Présidence affirmait que l’Algérie “accorde la priorité au règlement de la crise par les pays du champ” et “rejette toute ingérence étrangère dans les affaires internes des pays et privilégie la solution politique à la solution militaire” dans la crise malienne. On croirait écouter un discours rédigé avant le 11 janvier !
    Car, depuis, les forces françaises, tchadiennes et maliennes — ou ce qu’il en reste — conduisent une guerre soutenue contre les groupes islamistes présents au Mali, qu’elles ont repoussés dans leurs derniers retranchements et auxquels elles ont infligé des pertes significatives.
    La question de l’internationalisation, que Rezzag-Bara semble tant redouter, en ce qu’elle “ne sert pas la cohésion ethnique, sociale et économique des Maliens”, semble donc dépassée : c’est le pouvoir malien — illégitime, peut-être, mais cette question ne se pose pas en Afrique, l’UA n’ayant pas défini les critères de légitimité des régimes de ses pays membres — qui a appelé les forces régionales et étrangères à la rescousse ; la guerre est bien engagée, au vu de ses premiers bilans, il n’y a pas de regrets à avoir, et l’Algérie, en autorisant le survol de son territoire par l’aviation française, a admis l’utilité de cette intervention.
    En 2010, Rezzag-Bara nous rassurait en affirmant : “Les pays de la région ont la pleine capacité de maîtriser les réponses à donner à cette menace importante.” Et de déduire : “Nous rejetons absolument toute tentative d’ingérence.” Si le pouvoir malien avait attendu les initiatives des “pays du champ”, l’ordre islamiste régnerait aujourd’hui sur Bamako !
    À la fin juin 2012, Rezzag-Bara, présentant la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, soutenait que “la réconciliation nationale” avait permis d’“assurer le retour de la paix civile, restaurer la cohésion sociale et promouvoir le développement économique et social”, omettant toutefois d’évoquer l’attentat de Ouargla, commis, quelques jours avant, par des islamistes, et revendiqué par le Mujao… à partir du Mali.
    Cela fait une quinzaine d’années que l’Algérie éprouve “la solution politique”. Sans se départir des solutions “techniques”. S’il y avait “une solution politique” au terrorisme islamiste, on aurait été les premiers à le savoir. Quant à la question absurde de l’internationalisation de la lutte antiterroriste quand le terrorisme islamiste l’a lui-même résolue : lui n’en connaît pas les frontières.
    La souveraineté de pays sanctuaires, qu’ils soient pays sans État, comme le Yémen ou le… Mali, ou pays complices, comme le furent l’Iran et le Soudan, reste la meilleure protection pour les armées de terroristes. Les islamistes n’ont pas de limites stratégiques : leur objectif est la rédemption des États et sociétés musulmans dépravés et  la conversion ou soumission des peuples non musulmans égarés.
    L’on peut se réfugier derrière les faux-fuyants munichois de “la solution politique”, mais ce serait peine perdue : même si elle est disséminée dans l’espace et dans le temps, le terrorisme islamiste est bien engagé dans une — troisième — guerre mondiale.

     


    M. H.
    musthammouche@yahoo.fr