Il y a beaucoup plus de questions que de réponses en ce moment ; en théorie, il faudrait apporter des réponses plutôt que des questions. Mais comme c’est déjà un semblant de réponse, on pourrait se permettre encore une question. Et demander au hasard, à un passant de passage dans une rue, à quoi sert un mouhafedh ? Faisant partie des mystères insondables du cosmos, personne ne pourrait y répondre, à part le passant s’il est lui-même mouhafedh. Mais qu’est-ce qu’un mouhafedh ? Il faut demander à Amar Saadani, lui qui a convoqué pour aujourd’hui les 48 mouhafedhs pour une deuxième réunion en moins d’un mois. Ce qui prouve quand même qu’il a encore du poids, d’autant qu’en parallèle, la wilaya d’Alger a refusé d’autoriser Belayat, l’adversaire déclaré de Saadani, à tenir un congrès.
C’est une réponse comme une autre, mais qui appelle une autre question : qu’est-ce qu’un DRAL ? Monstre à essence du Seigneur des Anneaux ou créature sans plomb qui crache du feu et porte des costumes cinq pièces en été ? Mais pourquoi cette question ? Parce que c’est le directeur de l’administration locale de la wilaya d’Alger (DRAL), celui-là même, grand fonctionnaire, qui a refusé la tenue du congrès de Belayat. On avance.
Il y a 4 niveaux sous l’écorce terrestre, 5 couches atmosphériques, 10 espèces de nuages et les mouhafedhs au nombre de 48 parce qu’il y a 48 wilayas et un mouhafedh par wilaya. Tout comme les DRAL sont au nombre de 48 parce qu’il y a 48 wilayas. Question : dans ce combat d’un autre âge entre le DRAL et ses armées de tueurs à neutrons et le mouhafedh et ses bataillons de mangeurs de photons, qui va gagner ? On espère aucun des deux car ces fonctions – mouhafedh, DRAL – sont d’un autre temps, qu’il est temps aujourd’hui de dépasser pour bâtir un Etat neuf, sans créatures magiques et maléfiques, et sortir de la longue nuit du sortilège. Nous n’avons plus de questions, votre honneur.