Des militaires blessés pendant la période du terrorisme sauvagement réprimés à Alger
le 18.03.12 | 13h14
Ils étaient nombreux ce matin à se rassembler dans un mouvement de protestation quasi spontané car ils n’ont pas de représentants et ne sont affilés à aucune organisation. Ils voulaient juste être entendus parce qu'ils n'ont bénéficié, selon eux, que d'une indémnité miserable.Des militaires blessés pendant la lutte anti-terroriste qui manifestaient ce dimanche 18 mars devant l’Assemblé populaire nationale (APN) ont été sauvagement réprimés par la police.
Très en colère, rongés de l’intérieur par un sentiment de frustration et d’injustice sans égal, ces anciens militaires, qui se sont sacrifiés dans la lutte anti-terroriste, ne dépassant pas la quarantaine et pour la plupart portant des prothèses, ont tenté de manifester pacifiquement mais une forte présence policière les a sauvagement freinés. Plusieurs ont été arrêtés, tabassés et transportés vers le commissariat de Ben Aknoun.
L’un d’eux, pour témoigner, se rapproche de nous: « mon corps porte toujours les séquelles de la période terroriste, j’ai des éclats dans mon corps. J'ai déposé plusieurs requêtes au niveau de l’hôpital Aïn nadja, pour m'extraire ces éclats mais à ce qu’il parait je n’ai pas le droit et pourtant je suis un militaire et si demain on fera appel à moi je serai obligé de m’engager».
Les cris de détresse de ces militaires porte essentiellement sur la miserable indemnité qu’ils perçoivent: « je reçois 2500 DA par mois, je porte une prothèse, je n’ai pas le droit au logement, je suis un démuni, je n’ai le droit à rien… », témoigne l’un d’eux avec un fort sentiment de rancune.