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    Nacer Boudiaf aux âmes du 1er Novembre

    «La jeunesse ne se reconnaît pas dans le FLN actuel»

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    Cette année, l’Algérie célébrera le 57e  anniversaire du 1er Novembre 1954 et s’apprête à célébrer, le 5 Juillet 2012, le 50e  anniversaire de l’indépendance. Mais celle-ci a été confisquée, comme l’a malheureusement déploré le président Ferhat Abbas.




    Elle a été confisquée pour laisser place à une situation telle que décrite par Amin Maalouf, dans son livre  Le dérèglement du monde, où il dit «Quand aucune autorité, aucune institution, aucune personnalité ne peut se prévaloir d’une réelle crédibilité morale, quand les hommes en arrivent à croire que le monde est une jungle où règne la loi du plus fort, et où tous les coups sont permis, on ne peut que dériver vers la violence meurtrière, la tyrannie et le chaos.»
    «Le bois dont l’homme est fait est si courbe qu’on ne peut rien y tailler de bien droit», se plaignait Emmanuel Kant. Mais dans le Saint Coran, Dieu dit : «Nous avons créé l’homme dans les meilleures dispositions, puis Nous l’avons dégradé au plus bas point». Dégradé au plus bas point, un peuple risque de devenir, comme le décrit Henri Bosco, un  «fond des mers, peuplé de monstres insolites». Un peuple qui ne se reconnaît pas dans les partis supposés le représenter dans les institutions nationales.


    Ces jours, des voix, par-ci et par-là, suggèrent de placer le FLN au musée. Mohamed Boudiaf, l’un des fondateurs de ce Front a été parmi les premiers à le réclamer. Pour Boudiaf, le FLN est indissociable du 1er Novembre. Sa logique est implacable. Si le 1er Novembre appartient à tout le peuple algérien, alors le FLN aussi doit appartenir à tout le peuple. Il faudrait donc le préserver dans l’histoire et le soustraire aux marchands qui commercent avec le sang des autres. Il faudrait alors arrêter l’amalgame. Il faudrait mettre fin à l’esprit de «parti clé en main». Que les hommes et les femmes, qui se réclament du FLN, permettent au peuple algérien tout entier de se reconnaître en ce Front tel qu’il a été conçu par ses fondateurs. Le peuple et notamment la jeunesse ne se reconnaissent pas dans le FLN actuel.


    Avec quel FLN le peuple a-t-il affaire ? Au FLN qui a été à San Egidio? Au FLN qui n’a pas bougé le petit doigt pour réclamer la vérité sur le lâche assassinat du fondateur du FLN ? Au FLN qui ne dit rien devant les milliards de dollars dilapidés ? Au FLN qui ne dit rien au sujet des monstrueuses affaires de corruption ? Au FLN qui a laissé Boumediène gérer le pays comme une affaire personnelle ? Au FLN qui a laissé, dans les années 1970, l’administration nationaliser la terre des Algériens, la mettre en jachère pour tuer l’agriculture afin d’importer ce que nous mangeons, alors que l’Algérie était le grenier de Rome ? Au FLN, qui recherche une légitimité historique alors que la théorie de «l’acte isolé » est encore maintenue comme thèse officielle de l’assassinat d’un des historiques : Mohamed Boudiaf ?


    Dans le sigle FLN, il y a la lettre L qui est supposée être celle de «Libération» ; de qui et de quoi le FLN actuel veut-il nous libérer ?  Si l’actuel FLN veut nous libérer des élections truquées, de la mainmise de certains sur tous les rouages de l’Etat, des responsables qui ont affiché une incompétence inégalable, de la malvie, de la hogra, de l’exclusion, de l’injustice, de toutes les faussetés qui entourent le peuple, de la fausse économie, de la fausse thèse de «l’acte isolé», des hôpitaux transformés en mouroirs, de l’université transformée en dortoir, de la jeunesse tournée en parloir, alors le FLN reprendra le sens historique que Boudiaf et ses autres fondateurs ont voulu lui donner.   Méditons ce passage de Où va l’Algérie ?  de Mohamed Boudiaf : «Il est déprimant de constater combien d’imbécillités, à force d’être répétées, sont devenues des mots tabous, alors que dans le fond, elles ne sont que les produits d’une déformation des valeurs et d’une imposture infiniment plus historique».


    Imposture : voilà un concept auquel il faudrait absolument mettre un terme en Algérie. Le printemps arabe qui a abouti en Libye à une fin comme celle d’El Gueddafi est une illustration parfaite de la punition de l’imposture.
    Valeurs. Voilà un terme que la société algérienne a perdu. Quelle valeur explique le simple fait que la carte bancaire est utilisée même dans les pays les vulnérables alors qu’elle reste méconnue en Algérie. Quelle valeur pourrait-on expliquer à nos visiteurs que l’Algérie est l’un des plus beaux pays de la région, mais ne peut même pas organiser les vacances estivales du peuple, alors que nous pourrions recevoir des millions de touristes.
    Loi. Quelle loi pourrait convaincre le citoyen qu’un jeune qui vole à la tire mille dinars se retrouve en prison alors que celui qui détourne des milliards se permet de se pavaner là où il veut ? C’est possible chez nous, car comme le dit Montesquieu : «Les lois inutiles affaiblissent les nécessaires».


    Santé. Comment accepter que les cancéreux se retrouvent face à des équipements défectueux au moment où nous crions sur  les toits que nous avons un plan de 286 milliards de dollars et des réserves de change de 173 milliards de dollars.
    Jeunesse. Au moment où la jeunesse dans des pays voisins prépare son Assemblée constituante, notre jeunesse est détournée par les largesses que  lui déverse le Trésor public. Au lieu de la mobiliser autour des défis de demain, nous l’entretenons avec des engins qui contribuent à multiplier les accidents et les victimes sur nos routes. Enfin, comme cette contribution s’adresse aux âmes du 1er Novembre, il serait utile de rappeler que le 8 juin 1992, au moment de lancer le Rassemblement national patriotique (RPN), Boudiaf avait dit ceci : «L’ennemi d’hier est l’ennemi d’aujourd’hui». Vingt et un jours plus tard, un «acte isolé» l’attendait à Annaba. Où était alors le FLN pour nous répondre à la question «à qui profite le crime ?» et à la question «où va l’Algérie ?». Respectueusement.

    Nacer Boudiaf