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relation

  • L’étrange relation Algérie-Qatar

     

    Par : Mustapha Hammouche

    Curieusement, dans les extraits, publiés par notre confrère El Watan, des messages adressés par Chakib Khelil à Abdullah Ben Hamad Al Attiyah, propriétaire de Qatar Fuel Woqod et ministre de l’Énergie qatari, la forme étonne moins que le fond.
    Peut-être parce que nos dirigeants n’ont jamais fait mystère de leur disponibilité à satisfaire les envies de leurs princiers “frères” et que seuls les termes dans lesquels était exprimée cette obligeance faisaient encore énigme. On savait que l’influence des émirs, qataris en particulier, est, on ne sait par quel mystère, telle qu’ils peuvent disposer, à leur guise, de toute ressource nationale, y compris écologique. Cela, ils nous infligent régulièrement la preuve depuis plus de dix ans : ni le principe universel de sauvegarde des espèces menacées ni nos lamentations n’ont jamais perturbé le passage de leurs caravanes quand ils viennent décimer l’outarde du côté de Nâama ou d’ailleurs. Autre illustration de cette inclination nationale à satisfaire les caprices des émirs “amis” : la mise à disposition, pour des projets fictifs, de terrains qu’ils laissent parfois en friche.
    Malgré tout, on était loin d’imaginer la relation d’obédience qui transparaît à travers les termes du courrier adressé par notre ministre à son homologue qatari. “Nous avons accepté vos requêtes et ferons notre mieux pour vous satisfaire”, écrit-il. On a de la peine à croire qu’il s’agit là du propos d’un membre du gouvernement d’un pays souverain à un collègue d’un micro-État qui se résume à une réserve de gaz et un quartier général de l’US Army.  
    Les efforts sémantiques que fait le ministre pour rassurer l’émir sur l’avenir de ses affaires en Algérie sont simplement prodigieux : “La nouvelle stratégie adoptée dans le domaine de l’énergie permet d’atteindre vos objectifs dans l’obtention du mégaprojet de stations-services localisé dans des régions stratégiques de l’Algérie. Nous vous informons que nous avons pris en considération vos recommandations et suivi vos directives”, écrit-il !
    Toujours prêt à rencontrer l’émissaire de l’émir — et non l’émir — à Rome ou à Genève — et non à Alger — Khelil ne semble ménager aucune concession pour que ces “infrastructures réalisées”, d’abord pour le compte du groupe Sontatrach, lui soient transférées dans les meilleurs délais et conditions. Il lui expose même le procédé : “Par le biais d’un avis d’appel d’offres international selon les termes et les conditions que nous avons déjà décidés.”
    Des mois, voire des années avant même la réalisation des fameuses infrastructures, est programmé “un appel d’offres international” dont le lauréat est préalablement désigné ! Le code des marchés publics sert-il à cela aussi ?
    Il n’est pas certain qu’il s’agisse là d’une forme de “coopération” pratiquée par le seul Khelil. Il n’y a pas longtemps, lors du voyage du Premier ministre au Qatar, l’Algérie a signé un contrat d’acquisition d’un méthanier qui sera armé par Hyproc. Mais où sont passés nos pétroliers et méthaniers pour qu’Hyproc en soit réduite aujourd’hui à gérer des bateaux pour compte ?
    La forme spécifique de l’impérialisme lobbyiste et affairiste qatari ne fait pas mystère. Mais dans le cas de l’Algérie, le pays n’a pas de besoins de trésorerie pour succomber à son hégémonie. D’où lui vient alors ce pouvoir ?

  • Le visa, ce sacré document

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    Par : Outoudert Abrous

    À chaque couac dans les relations, ce faux problème est appréhendé maladroitement, souvent comme une arme de guerre et de souveraineté.

    Le problème des visas est devenu plus qu’une activité normale consistant en la délivrance de documents d’entrée en territoire étranger, mais un argument entre les mains des politiques qui s’affrontent à fleuret moucheté, chacun cherchant à marquer le plus de points.
    Mais la réalité est autre chez le citoyen qui veut voyager : la guerre des chiffres ne l’intéresse pas, tant est qu’il croit encore au sacré principe de la libre circulation des personnes. Pour beaucoup, le leurre n’est pas loin et l’espace Shengen n’a fait que resserrer l’étau des restrictions de délivrance de visas. Pour la parade, chaque partie dégaine l’autre principe, celui de la réciprocité oubliant la passerelle que l’on vante, quand le besoin se fait sentir, entre les deux rives de la Méditerranée.
    Tout ceci pour dire que le problème des visas est devenu récurrent pour ne pas affronter les autres problèmes et enjeux qui sont ceux du développement, des échanges et des investissements.
    À chaque couac dans les relations, ce faux problème est appréhendé maladroitement, souvent comme une arme de guerre et de souveraineté. Ce n’est en fait qu’une riposte de faibles.
    Si on prend pour exemple le cas de notre pays et la France, les relations en dents de scie sont reflétées fidèlement par les conditions de la délivrance de ce sacré document. On a beau brandir les chiffres et les statistiques, le baromètre donne la température ambiante.
    Le consul général près l’ambassade de France, fraîchement arrivé, se force à l’optimisme mais le coût du document sous-traité avec une société Visas-France reste élevé quelle que soit la durée du séjour, mais en est-il conscient ? Notre secrétaire d’État chargé de la Communauté algérienne à l’étranger s’étonne de l’absence de statut pour les sous-traitants des documents de voyage, en l’occurrence Visas-France, Visas-Italie et dès la semaine prochaine de Visas-Espagne.Il y a bien eu registre du commerce, voire accord ou agrément de la partie algérienne pour permettre l’exercice de la profession. Pour en savoir plus, il n’y a qu’à se référer aux statuts et aux actionnaires.

    O. A.
    abrousliberte@gmail.com