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Un pèlerin Algérien sous les verrous pour avoir manifesté contre le crime de Sarah Khatib !
zoom | © D.R
Décidément, les autorités saoudiennes ont très mal pris l’action de protestation des pèlerins Algériens à la Mecque.
Au lendemain de la mort tragique de Sarah Khatib, quelques 300 pèlerins Algériens se sont rassemblés à la Mecque, mercredi 15 septembre, devant l'hôtel où résidait la jeune victime pour demander que justice soit faite. Indignés par ce crime barbare, Sarah fut violée avant d'être sauvagement assassinée, survenu à la Mecque, Premier Lieu Sacré de l'Islam, nos compatriotes ont juste demandé à la police saoudienne d'élucider ce crime et d'arrêter les coupables.
Mais ce rassemblement n'a guère été du goût de la police du Royaume des Al-Saoud qui a rapidement intervenu pour disperser nos pèlerins. Et au cours de cette opération de rétablissement de l'ordre, un Algérien a osé affronter les policiers saoudiens pour leur faire part de sa colère. Originaire de Khenchla, Hocine D, âgé de 63 ans, voulait seulement faire valoir son droit à manifester pour dénoncer ce crime abject.
Cependant, cet argument a été jugé irrecevable par les agents saoudiens qui ont vite embarqué le pèlerin Algérien coupable, d'après les policiers, d'outrage à agent de la force de l'ordre et de troubles à l'ordre public ! Rien que ça !
Et depuis, nous apprend notre confrère El-Khabar, Hocine demeure toujours emprisonné en attendant sa présentation devant la justice saoudienne où il risque, souligne sa famille, une lourde peine ! Placé sous mandat de dépôt en attendant le début de son procès, Hocine paie cher sa contestation et son indignation après le meurtre abject d'une compatriote, une jeune fille de 14 ans.
La famille de Hocine qui a saisi les autorités Algériennes sur le sort de ce pèlerin abandonné à son sort n'ont, pour l'heure, obtenu aucune audience ! Nos autorités consulaires à Djeddah n'ont montré aucun signe de vie dans ce dossier et Hocine se dirige tout droit vers la prison pendant une période que personne n'arrive à déterminer.
Comme quoi, en Arabie Saoudite, le meurtre et le viol d'une fille de 14 ans ne peut en aucun cas vous donner le droit de s'émouvoir et de sortir dans la rue pour clamer votre indignation. Ce droit est encore plus interdit lorsque vous êtes Algériens car si votre pays ne cherche même pas après vous, l'Arabie Saoudite ne fera aucun effort pour garantir votre liberté et votre dignité !
Abderrahmane Semmar
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La claque du Roi d'Arabie saoudite à Sarkozy
Pas de roi d’Arabie au défilé du 14 juillet. Le souverain saoudien a finalement annulé sa visite d’Etat et laissé Sarkozy aux mains des présidents africains pour parader.
A défaut d’un roi c’est un Ministre des affaires étrangères que la France a reçu lundi 12 juillet. Et pour un bref déjeuner… Afin de minimiser l’onde de choc produite par l’annulation subite le 9 juillet de la visite d’Etat du monarque saoudien dont le point d’orgue devait être sa présence au défilé militaire du 14 juillet en « invité d’honneur », les services de Bernard Kouchner ont opéré un bidouillage diplomatique en urgence sur ordre du Château. Histoire de sauver les apparences…
Message industriel crypté
Prévue de longue date pour le 13 juillet, l’inauguration de l’exposition « Routes d’Arabie, archéologie et histoire du Royaume d’Arabie Saoudite » au Louvre, sans le Roi Abdallah d’Arabie Saoudie et le Président Sarkozy, n’a du coup plus aucun charme. Même le levier de la diplomatie culturelle, destiné à séduire un client très convoité, ne fonctionne pas. Le message royal, en retour passe, d’autant plus mal. Surtout pour les industriels qui étaient de la partie : Total sponsorise l’exposition au Louvre, et les EADS, DCNS et autre Thalès avaient déjà sorti leurs chéquiers pour soutenir le 26 ème Festival National de la Culture et des Traditions de Janadriyah près de Riyad en mars dernier, avec Frédéric Mitterrand en guest star. En fait, Riyad joue avec les nerfs des Français. Illustration en est donnée avec le projet Haramain, futur TGV entre Médine et la Mecque et seul contrat raisonnablement décrochable par les groupes tricolores. Mais le chemin louvoie entre Damas et Canossa.
Contrats bloqués
Chacun y va de son explication pour décrypter l’affront royal fait à la Sarkozie. Ce serait une phrase malheureuse sortie par sa Majesté au cours de son entretien à Djeddah en juin dernier avec le Ministre de la défense, Hervé Morin - « Il y a deux pays au monde qui ne méritent pas d’exister : l’Iran et Israël » - qui en serait la cause. La reprise de ses propos présumés dans la presse française aurait offusqué Abdallah, au point de faire capoter l’ensemble de la visite. Ou alors, et c’est la nouvelle blague en vogue en Arabie Saoudite, ce serait la perspective « peu flatteuse et humiliante pour le roi de se retrouver aux côtés des chefs d’Etats africains » pour les cérémonies du 14 juillet, comme le rapporte à Bakchich un homme d’affaires libanais basé dans le Golfe.
En réalité, explique-t-il, au-delà des relations diplomatiques difficiles entre les deux pays, et malgré un rythme de visite très soutenu des officiels français dans le royaume, au plan des affaires, « les Saoudiens sont très mécontents de la façon dont les Français travaillent avec eux », notamment avec les militaires. Les responsables des filiales de Thalès dans le pays ne cessent de valser, et les juteux contrats liés au programme de surveillance des frontières – dont EADS est maître d’œuvre – restent pour l’heure bloqu