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sid-ahmed ghozali À oran : «le changement est inévitable»

  • SID-AHMED GHOZALI À ORAN : «Le changement est inévitable»



    Intervenant jeudi après-midi au niveau du siège du Snapap, l’ancien chef du gouvernement, Sid-Ahmed Ghozali, s’est demandé s’il existe un parallèle entre ce qui s’est passé en Tunisie et ce qui se passe ici en Algérie.
    Pour l’intervenant, la révolution des Tunisiens, dite du Jasmin, pourrait aider les Algériens à sortir de la résignation et leur redonner espoir. Concernant les émeutes qu’a connues notre pays, l’ancien chef du gouvernement dira qu’«il y a régulièrement des émeutes en Algérie, mais jamais simultanées ; on peut craindre la synchronisation de ces événements avec effet de résonance». En Algérie, le débat public est interdit seulement, dira Sid-Ahmed Ghozali, le changement est inévitable. Abordant la situation en Tunisie, il posera la question relative à l’issue que connaîtra la situation que traverse ce pays voisin. Il estime qu’il est plus judicieux de se demander comment ça a éclaté et par qui exactement. «Certes, dit-il, en apparence cela est l’œuvre du peuple tunisien, mais pour mieux comprendre ce qui se passe, nous devons nous reporter à ce qu’a fait le pouvoir de Ben Ali en 1987. C’est là que je vois le parallèle avec notre pays. Bourguiba était malade et sénile, et Ben Ali a pris le pouvoir et a instauré un nouveau système. Aujourd’hui, pour sauver le système de Ben Ali et le rendre cédible, il a fallu sacrifier Ben Ali.» Et d’ajouter : «S’il y a un risque d’être influencé par ce qui se passe en Tunisie, est-ce que cela ne pourrait pas donner des idées à d’autres de vouloir redonner une nouvelle virginité à notre système, à la tunisienne ?» Pour l’intervenant, outre la révolution citoyenne en Tunisie, un problème de succession est derrière cette explosion qui a abouti à la fuite de Ben Ali. Puis d’enchaîner : «Chez nous, les acteurs eux-mêmes des évènements d’octobre 1988 ont fini par reconnaître que les évènements ont été initiés par le pouvoir lui-même. Les apprentis sorciers ont initié les évènements de 88 mais leur contrôle leur a échappé.» Prenant part au débat, deux jeunes étudiants sont intervenus pour inviter l’ancien chef du gouvernement ainsi que d’autres à prendre conscience de la réalité. «Avant, les Algériens, en particulier les jeunes, ne parlaient pas de politique entre eux ; si en Tunisie, il y a eu la révolution dite du Jasmin, ici en Algérie, il y a la révolution Facebook où des jeunes prennent part au débat politique. Un changement qui est en train de s’opérer chez les jeunes qui parlent aujourd’hui de la politique du pays». L’un de ces jeunes étudiants fera remarquer à Sid-Ahmed Ghozali que «dès qu’il y a une révolution citoyenne, on parle de suite de manipulation interne ; n’est-ce pas là une manière de décrédibiliser cette lutte ?» Il y a visiblement une nette prise de conscience de la jeunesse algérienne qui croit en la révolution citoyenne et n’adhère pas à l’idée de manipulation interne, car comme nous le dira un jeune étudiant qui avait pris part au débat, « avant nous subissions, et ainsi ces manipulateurs internes ou externes décidaient de tout, mais aujourd’hui, nous prenons part au débat avec les moyens que nous créons nous-mêmes, à l’exemple de Facebook et même s’il y a des manipulateurs internes qui profitent des émeutes et des révolutions citoyennes, ils vont devoir prendre en considération notre voix qui va résonner de plus en plus fort.»
    Amel B.