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  • ALGERIE FRONT SOCIAL: Vers une rentrée explosive

    source:le soir dz

    Le front social, qui n’a pas eu à observer de répit, comme de coutume, durant la présente période estivale tirant à sa fin, avec ses émeutes de l’eau et de l’électricité, ses commodités de vie de base dont les récurrentes pénuries ont suscité bien des soulèvements tout aussi réguliers, risque tout bonnement de s’embraser davantage à la toute prochaine rentrée sociale.
    M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et c’est tout le «tableau de bord» de cette rentrée qui clignote au rouge avec ces préavis et ces menaces de grève qui émanent de bon nombre de secteurs de l’activité nationale, et pas des moindres. D’abord, celui de l’éducation nationale qui risque tout bonnement de connaître une reprise avortée car s’annonçant fortement mouvementée. Et pour cause, plusieurs intervenants de ce secteur névralgique annoncent d’ores et déjà la couleur en brandissant et sérieusement, la menace de débrayer. Les corps communs et ouvriers professionnels du secteur ont tout récemment interpellé le président de la République quant à la non-prise en charge par la tutelle de leurs revendications socioprofessionnelles. Pour le SNCCOPEN, «les laborantins, les agents de l'administration, les ouvriers professionnels et les agents de sécurité et de prévention, ont fait l'objet d'une injustice, car privés de leur intégration dans le secteur de l'Education nationale, selon le décret officiel 315/08». Menaçant d’une grève à la toute prochaine rentrée, tout ce beau monde réclame la promulgation des lois concernant les nouveaux régimes indemnitaires, signés par le Conseil des ministres, le 7 février dernier, dans le cadre du projet de la loi de finances complémentaire. Il exprime aussi sa désapprobation à l’égard du nouveau statut particulier des travailleurs de l'éducation qui marginalise les laborantins, en les excluant de l'intégration, eux qui assurent des missions purement pédagogiques au même titre que les enseignants. Les adjoints de l’éducation, le parent pauvre du secteur, ne sont pas en reste puisqu’ils envisagent de débrayer en plus d’observer des sit-in par-devant les Directions de wilayas de l’éducation. A l’appui de ce débrayage entériné samedi dernier, le coordinateur national du SNTE, avance la problématique de la classification de cette catégorie de fonctionnaires que le nouveau statut particulier du secteur met à l’échelon 8 au moment où les concernés revendiquent l’échelon 10. Ceci en sus du fait, poursuit Mourad Fertaki, que l'expérience professionnelle n’est pas comptabilisée pour une éventuelle promotion, déplorant l’absence de tout stage de formation ou de perfectionnement. Autre raison de la grogne des adjoints de l’éducation, le classement des nouveaux conseillers de l’éducation à l’échelon 10 au moment où eux, ayant, pourtant une grande expérience, n’ont eu droit à aucune promotion. Et il n’y a pas que ces acteurs de l’éducation qui brandissent la menace de débrayer puisque les «carburants» du mécontentement ne manquent pas. D’autres syndicats du secteur n’excluent pas le recours à la grève à l’image du Cnapest et du SNTE dont les toutes prochaines réunions auront à examiner le degré d’engagement de la tutelle à honorer sa promesse de verser la deuxième tranche des rappels liés aux récentes augmentations concédées aux enseignants, avant le 15 du prochain mois. Et en dehors de l’éducation, la grogne sera aussi au rendez-vous dans d’autres secteurs tout aussi névralgiques. Comme la grève de 8 jours que les communaux comptent observer dès le 4 septembre prochain. En fait, ces travailleurs ne font que renouer avec la contestation au bout d’une courte trêve d’un mois tant ils se disent avoir été bernés. Et dans son préavis de grève qu’elle vient de déposer auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale et celui de l’Intérieur et des Collectivités locales, la Fédération nationale du secteur des communes relevant du Snapap, remet sur la table et au goût du jour les 14 points constituant leur plate-forme de revendications dont le bafouement de la liberté syndicale avec le refus opposé aux travailleurs désireux d’adhérer à d’autres syndicats autonomes, la révision du statut particulier et du régime indemnitaire des travailleurs du secteur, le respect des libertés syndicales et le droit de grève, l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail dont le gouvernement a promis la révision, la révision de la gestion du FNPOS et la généralisation de la médecine du travail entre autres. Les communaux revendiquent également la réintégration de tous les syndicalistes licenciés et suspendus arbitrairement, l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs communaux et le maintien du régime de retraite sans condition d'âge, tout comme la révision du statut particulier des corps communs des ouvriers professionnels, des chauffeurs et des gardiens et l'intégration en priorité de tous les contractuels et vacataires en poste. Il y a aussi les gardes communaux qui «risquent» de reprendre leur mouvement de contestation tant les dernières «concessions» du département d’Ould Kablia ne semblent pas les agréer. Et le conseil national consultatif de la corporation qui se réunit demain jeudi à Blida aura à discuter de la nature de ces «acquis» et d’entériner une nouvelle feuille de route dont le recours à la rue n’est pas exclu. Un recours auquel d’autres acteurs de la vie nationale ne manqueront pas d’«épouser», la mort dans l’âme, ce qui ne fera que pimenter davantage le front social. Et ce n’est pas faute d’alertes de la classe politique dont plusieurs acteurs ont tiré la sonnette d’alarme quant à une rentrée sociale qui risque d’être explosive, plaidant pour des mesures sociales d’apaisement à même de conférer aux toutes prochaines élections locales la sérénité requise. Des demandes et des interpellations qui risquent de rester lettre morte tant le pouvoir, via le gouvernement, a déjà annoncé la couleur en faisant de la politique d’austérité la base de la loi de finances 2013.
    M. K.

  • Algerie: fermeture absolue

    Au pays des fermetures

    Par : Mustapha Hammouche

    Les marchands de légumes ont déserté les marchés et les boulangers ont fermé boutique pendant et après l’Aïd. Cela a ému les Algériens. Jusqu’au gouvernement qui a décidé, dit-on, de préparer une loi de service minimum alimentaire et jusqu’à l’Union syndicale des commerçants qui lui a reproché de ne pas l’avoir fait plus tôt !
    Pourtant, cette union commerçante a, comme à chaque occasion, théâtralement émis le communiqué qui appelle ses adhérents au minimum déontologique. Mais comme la société en est encore à un syndicalisme corporatiste, l’orientation a été, comme prévu, sans effet.
    Le magot amassé pendant les trente jours du Ramadhan autorisait bien quelques jours de congé pour l’Aïd et le lendemain de l’Aïd.
    Le client ? Mais ce n’est pas pour lui qu’on fait des commerces ! Il achètera ce qu’on voudra lui vendre, quand on voudra le lui vendre et au prix auquel on le lui vendra.
    C’est cette relation de sujétion du consommateur au distributeur de détail, notamment en matière alimentaire, qui rend possible cette grève d’une semaine des marchands des  fruits et légumes et de boulangers. Et qui fait que l’étonnement national de cette fois-ci étonne.
    Fallait-il qu’on lui ferme la cambuse pour que l’Algérien s’offusque de cette facilité nationale à baisser les rideaux. Depuis l’Indépendance, on ne fait que fermer : les salles des fêtes, les cinémas, les jardins et parcs publics, les bibliothèques, à commencer par la bibliothèque municipale d’Alger, fermée parce que trop près du Palais du gouvernement. Et, bien sûr, les bars dont l’éradication constitue apparemment une tâche de rédemption spirituelle en même temps qu’une tâche de sauvegarde culturelle nationale. Mais les Algériens n’ont jamais manifesté pour qu’on leur ouvre des parcs et des jardins, des théâtres, des cinémas, des bibliothèques, des stades, des piscines ou même le Club-des-Pins.
    De toute manière, même dans leur façon de manifester, ils ferment. Les mairies, les daïras, les routes, les… bars. Le consensus national bigot n’ayant pas de pitié pour le buveur, nécessairement impie et dépravé, c’est la pétition la plus populaire : celle qui soutient la demande de fermeture d’un débit d’alcool. Espérons qu’à l’heure torride de galérer dans la quête des bouteilles d’eau industrielle, devenues introuvables, les adeptes de la tolérance zéro alcool auront eu une pensée pour les amateurs de bière contraints parfois à de longs trajets pour prendre leur verre à des prix souvent prohibitifs.
    Qu’il soit puissant ou dominé, l’Algérien est un “fermeur” né. Quand il est puissant, il s’enferme, il ferme son domicile, son bureau, les rues qui y mènent. Au paradis des entreprises de clôture, d’ouvrages barreaudés, de gadgets de sécurité, le top est d’habiter un périmètre résidentiel fermé. Les moins puissants ferment boutique ou ferment les guichets. “C’est fermé !” telle est la réplique la plus prisée des agents de sécurité, postes avancés de l’inaccessibilité. Les impuissants, quand ils sont mécontents, ferment l’administration du coin, l’autoroute qui passe près de chez eux.
    En cinquante ans de verrouillage soutenu et solidaire, ne nous reste-t-il que les échoppes de pain et de patates à fermer ? Et à ouvrir ?