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  • La coupole se vide à son discours

     

    Belkhadem lâché par les siens

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    Sale temps pour le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Aculé, depuis quelques mois, par les animateurs du mouvement de redressement et de l’authenticité, le premier responsable de l’ex-parti unique voit l’étau se resserrer peu à peu autour de lui.

    Et ses tentatives de sortir de ce tourbillon s’avèrent vaines. Il l’a vérifié une nouvelle fois hier, en organisant un meeting populaire à Alger. Sa sortie, voulue comme une démonstration de force en réponse à ses adversaires du mouvement de redressement du parti, a été ratée. Pourtant, tous les moyens ont été mobilisés pour lui offrir un véritable plébiscite des militants.
    Les organisateurs de ce rendez-vous, en l’occurrence les responsables de la mouhafadha de Chéraga, ont loué la Coupole du complexe olympique du 5 Juillet. Ils ont même réussi à la remplir. Dès 9h, la salle était déjà pleine à craquer. Personne ne pensait, à ce moment-là, que la rencontre allait se terminer en queue de poisson. Pendant plus d’une heure, la salle vibrait au rythme de la musique et des chansons nationalistes, l’occasion de l’anniversaire du 1er Novembre oblige.


    L’assistance, composée en majorité de jeunes, a même dansé sur les airs endiablés du chanteur Hakim Salhi, invité pour l’occasion. Jusque-là, Abdelaziz Belkhadem savourait le moment en compagnie du président de l’APN, Abdelaziz Ziari, du ministre du Travail, Tayeb Louh, et de son véritable bras droit qui l’accompagne souvent comme son ombre, le député de Mostaganem, Abdelhamid Si Afif. Il ne se doutait pas un seul instant qu’il allait subir une humiliation quelques instants plus tard. Pensant que la salle lui était acquise, le secrétaire général du FLN se précipite au pupitre pour prendre la parole.
    Il commence son discours sur l’histoire de l’Algérie. A la manière des maîtres d’école, Abdelaziz Belkhadem assène, pendant 40 minutes, un cours d’histoire. Mais pendant ce temps, la salle se vide petit à petit. En quelques minutes, les gradins de la Coupole sont désertés. En dépit de cette situation très embarrassante, Abdelaziz Belkhadem continue la lecture de son allocution. Et vers la fin du discours, la salle était presque vide.


    Il s’est retrouvé seul face à une poignée de ses partisans. En tout cas, ce scénario inattendu pour Abdelaziz Belkhadem suscite déjà des interrogations. Est-ce le début de la fin pour le secrétaire général de l’ex-parti unique ? Est-il boudé par les militants du FLN ? La rencontre était-elle mal préparée ? Toutes les lectures sont possibles, mais cet «affront» est sans nul doute un coup politique clair asséné à Belkhadem, qui ne cesse d’être l’objet d’attaques ces derniers mois.


    Belkhadem tire sur le RND


    En dépit de l’ampleur de la crise que traverse le parti, Abdelaziz Belkhadem s’entête à la minimiser. Il continue de croire que la situation est amplifiée par les médias. «Cette crise a été amplifiée par certaines plumes. Ce n’est en réalité qu’une simple lutte de placement en prévision des prochaines élections», estime-t-il. Une fois cette question survolée, Abdelaziz Belkhadem concentre ses efforts pour dénoncer ce qu’il appelle «le complot» orienté contre le FLN.
    Il s’agit de l’envoi du FLN au musée de l’histoire, tel que demandé par le secrétaire général de l’ONM, Saïd Abadou, et un groupe de députés à l’APN. «Ces appels à mettre le FLN au musée, on les a entendus après 1988. La demande a été formulée par le courant dit démocratique. Il n’a pas réussi. Aujourd’hui, la mission a été confiée à un autre parti, qui appartient au courant nationaliste», soutient-il en faisant allusion au RND. Il s’interroge : «A quoi rime cette campagne contre le FLN ? Pourquoi le FLN dérange-t-il ? Pourquoi parle-t-on seulement du FLN ?» Poursuivant, il tente de dédouaner son parti. «Le FLN soutient les réformes du Président. Nous avons toujours été pour la promotion de la représentation de la femme au sein des institutions élues», clame-t-il en dernier recours pour racheter la confiance des siens, qui semblent avoir déjà tourné sa page. 

    Madjid Makedhi