Hier, le premier drone algérien a été lancé d’un aérodrome de Sidi Bel Abbès. Ce drone, avion sans pilote, nommé Amel par ses pères de la plateforme technologique du Centre de recherche en sondage et contrôle (CSC) de Bou Ismaïl, est d’une conception entièrement algérienne et fabriqué avec des composants tout aussi algériens. Cette première victoire dans la construction aéronautique nationale est à saluer fortement en cet anniversaire de l’indépendance. Mais il ne s’agit pas que de faire flotter un objet algérien dans le ciel comme un exercice de lévitation, le drone servira à quelque chose : il aura deux caméras haute résolution embarquées, à bord, qui émettront des images et des données cryptées par des algorithmes complexes au centre de contrôle. Sur Terre pourtant, déjà, le message est lui aussi décodé par L. Abahri, célèbre opposant qui affirme que «cet envoi de drone est un avertissement adressé à la population ; nous voyons tout ce que vous faites et l’Algérie est un pays qui veut voler sans Président, comme un drone commandé de la terre».
On connaît Abahri, il n’a jamais pris l’avion, mais il est formel : «Ce décollage au moment de l’absence du Président ne peut être une coïncidence. Ils veulent nous dire que tout va bien. Les airs ? Pas de problème, c’est juste de la terre à l’état gazeux. Un pilote ? Pour quoi faire ? Un être humain ? Il possède de l’émotion, de la rancœur et calcule en dehors des algorithmes.» Bien sûr, Abahri exagère, si l’Algérie ne construit toujours pas de voiture ou de rollers, ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle lance quelque chose dans les airs. Il y a déjà deux satellites, Alsat-1 et Alsat-2, lancés de Russie et d’Inde, et qui sont quelque part dans l’univers. Mais d’ici, une idée encore plus audacieuse pourrait être lancée pour cet été : et si l’Algérie pouvait réellement se diriger seule, sans pilote mais sans centre de contrôle ?