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  • Algerie:Rupture de la chaîne de froid

     

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    Comme l’expliquait un fin observateur des pratiques nationales, de grâce en grâce, de libération de délinquants en élargissement de petits voyous, c’est comme si on congelait, décongelait, recongelait et re-décongelait sans cesse, avec tous les risques toxiques liés à cette rupture permanente de la chaîne de froid. Entré pour un coup de poing et une agression, un jeune en sort rapidement pour y rentrer de nouveau, avec cette fois deux viols et trois coups de couteau, pour en sortir encore une fois et suivre l’autoroute de l’engrenage.

    Une fois de plus, au lieu de libérer l’économie, les énergies, les médias lourds ou la classe moyenne, l’Etat a libéré des milliers de délinquants pour le 1er Novembre, rebondissant sur la question de fond : pourquoi offrirait-on l’impunité à un ministre milliardaire ou à un wali corrompu et pas à un petit voyou ? C’est tout le problème des représentations, la violence n’étant pas d’origine extraterrestre mais issue des modèles politiques, des exemples hiérarchiques et de l’argent facile, des pertes programmées d’identité, de la fermeture des destins et du dialogue, du chômage, de l’école, de la télévision et de la mosquée, là où des fetwas affirment calmement qu’il est légal de voler l’Etat.

    Dans cette chaîne de froid sciemment rompue pour des raisons de gestion électrique, on ne peut pas s’attendre à du civisme. Il y a quelque temps, lorsqu’on demandait pourquoi libérer autant de détenus aussi souvent, les autorités répondaient qu’il n’y avait pas assez de prisons. Aujourd’hui que de vastes chantiers chinois ont construit d’immenses pénitenciers à même de mettre toute la population dedans, ne reste comme alibi que le 1er Novembre. De la révolte contre le colon à la violence contre le voisin. Du million et demi de martyrs dans nos cimetières au million et demi de délinquants dans nos rues. Merci Monsieur le président. Vous êtes libéré sur parole.

     

    Chawki Amari