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sus aux prêcheurs du désespoir !

  • Sus aux prêcheurs du désespoir ! Cassons-leur les reins !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Sellal : «La santé du Président s’améliore de jour en jour.»

    Combien de jours encore ?

    Eh ! Oh ! Doucement ! On fait la queue, s’il vous plaît ! Oui ! Oui ! Vous pourrez tous venir au micro et face à la caméra dire que Abdekka va mieux. Mais puisque je vous le dis ! D’ici à ce qu’il revienne, vous aurez le temps de tous défiler ! Abdelkader Khouya, je sais que tu es le numéro deux ou trois dans la hiérarchie, mais ce n’est pas une raison. Attends au moins que Abdelmalek ait terminé de dire que «l’état de santé du chef de l’Etat s’améliore de jour en jour». C’est fait ? Tu as fini, Abdelmalek ? Bon ! A toi à présent, Abdelkader. C’est bien ça, ce concept des «prêcheurs du désespoir». Les gens aiment quand nous innovons. Et là mon p’tit Abdelkader, tu t’es surpassé. Ça va en calmer quelques-uns. Surtout ces chiens aboyeurs de la presse. Tu veux peut-être rajouter quelque chose, Abdelkader, hein ? Oui ! Qu’on laisse le Président se reposer et rentrer tranquillement au pays ? Tu as tout à fait raison. D’ailleurs, des instructions fermes vont être transmises aux ports et aéroports afin de contrecarrer tout complot sous forme de chaîne humaine et qui viserait à empêcher le châtelain de rentrer au bled. Ah ! Le cuisinier du Palais ! Mais bien sûr que toi aussi tu as le droit de venir dire que ton convive en chef rentre bientôt. Comme c’est mignon ! En plus de le dire là, sur la place publique, tu as tenu à préciser qu’une pastilla de ton cru attendait le raïs, son plat préféré ? Comme c’est touchant. Mets-la tout de même au congélo, des fois que le poulet vire au bleu et que le sucre tourne et se caramélise avant le grand retour. On n’est jamais trop prudent, même si de jour en jour la situation s’améliore et le mini-AVC rétrécit encore et encore. Le chauffeur ! Ah ! Le chauffeur attitré du boss. Tout comme les autres, fais ton speech Alonso ! Dis-nous bien haut, bien fort que tout va pour le mieux sous le capot présidentiel. Et en plus, tu as briqué plus que de coutume la limousine. Autant d’égards, c’est saisissant ! Mets quand même une bâche sur la voiture, ça serait dommage que les mouettes, les goélands et les corbeaux qui survolent le garage d’El-Mouradia défèquent sur une tôle aussi rutilante. Et vous, vous êtes qui ? Les anciens patrons du FLN, du RND et du MSP ? Et vous voulez, vous aussi, dire que la santé du raïs s’améliore d’heure en heure, voire de seconde en seconde ? C’est bien ! C’est même très bien ! Mais vous attendrez quand même, parce que là dans les fiches qu’on m’a remises, il y a d’abord, dans l’ordre, le concierge d’El-Mouradia, le préposé à la barrière automatique, le facteur, le gars de la Sonelgaz en charge du relevé des compteurs, l’installateur de paraboles, le boucher du chemin des Crêtes, le gérant du kiosque adossé au Palais, et puis, au choix, au feeling, m’a-t-on dit, la première personne qui passerait là, à proximité du Palais et qui serait en train de fumer du thé pour rester éveillée à ce cauchemar qui continue.
    H. L.