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    Radjef Saïd

    Certains pour justifier leur participation à la mascarade électorale du 10 mai, nous sortent des ennemis de partout, de l’intérieur et de l’extérieur. « Votre boycott va profiter aux ennemis de la nation », nous disent-ils sur un ton de menace. Ils nous parlent comme si la nature des choses, la providence et le destin ont condamné les algériennes et les algériens à se haïr, à se mépriser, à s’entretuer et à combattre leur unité, leur union et à ne plus vivre harmonieusement en concitoyens autour des mêmes objectifs : la liberté, la paix et le savoir. Ils nous parlent comme si la providence leur a ordonné qu’ils soient les maitres à vie de ce pays, nos eternels tuteurs. Ils nous parlent comme si les algériens n’ont retenu aucune leçon de leur passé douloureux et tumultueux, aucun enseignement de leurs divisions qui ont fait leur impuissance devant les maitres de la colonisation. Ils nous parlent comme si l’imaginaire collectif qu’ils ont tenté de corrompre et de déstructurer par le mythe et le mensonge, est incapable de concevoir à nouveau les symboles de son unité dans la diversité, les bases d’une république citoyenne en mesure de survivre aux mutations et au basculement de l’univers, de sa liberté dans le respect des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et de son épanouissement. Ils nous parlent comme si en leur absence, le pays serait dévoré par l’anarchie et la barbarie.

    L’Algérie existe depuis toujours. Et à travers toutes les étapes de l’histoire, elle a marqué sa présence grâce au génie de son peuple. Elle ne peut pas faillir à cette tradition. Le peuple a su faire de sa diversité la force de son union, le socle de sa culture. Pendant des siècles, des civilisations, des cultures et des religions ont cohabité dans une parfaite harmonie, se nourrissant les unes des autres pour faire de notre pays un acteur actif dans le progrès du savoir et la liberté des hommes. Pourquoi faillirait-il cette fois à cette tradition si ancrée dans sa mémoire collective ?

    Si la vérité est persécutée, l’Algérie est condamnée à l’émiettement, à l’éclatement. Or, il se trouve que les élections générales du 10 mai, plus qu’une verité que l’on persécute de façon dédaigneuse, sont un mensonge grotesque. Un mensonge qui ne trompe désormais personne ; un mensonge qui ne répond nullement aux attentes du peuple. Un régime qui a assuré l’impunité aux plus grands criminels de ce siècle, qui continue de bâillonner l’histoire avec la complicité tacite de l’opposition et qui protège les prédateurs qui ont humilié la république en la vidant férocement de ses vertus citoyennes par l’exil forcé et massif de la population universitaire ; un régime qui empêche le peuple de se réconcilier avec le savoir, la science et son histoire en considérant que les européens d’origine algérienne, les pieds noirs et les juifs d’Algérie sont une menace pour la sécurité de l’ Etat et un régime qui professe la terreur , la corruption, l’ignorance et la haine, peut-il organiser une élection libre et transparente ? Le régime algérien a compris que sa puissance vient de l’ignorance et de l’humiliation du peuple. Il refuse d’écouter et de comprendre les attentes du peuple. Il veut le trainer par de fausses promesses. Mais le peuple ne croit plus à aucune promesse, non pas par allégeance à telle personne ou à telle autre. Du reste que pèsent les Saadi, Ghouzali, Hanoun, Belkhadem ?…C’est à peine s’ils représentent leurs propres personnes.

    Le régime n’est pas l’Algérie. Il porte en lui tous les germes de la division et toutes les menaces de nouveaux drames. Le peuple veut refonder à nouveau son union. Or, cette refondation ne peut s’accomplir à travers un scrutin dont l’issue est connue d’avance. Instinctivement, le peuple la sent de plus en plus. Cette union est certaine. Le peuple la veut. Le peuple refuse d’aller aux élections du 10 mai, parce que la providence qui l’a malmené dans de nombreuses épreuves cruelles le lui ordonne à présent avec la promesse d’un avenir radieux. L’histoire a fini par l’armer d’expériences pleines d’enseignements et lui faire comprendre qu’aucune trêve n’est possible avec les tyrans. Les tyrans, on les chasse !