Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ue

  • L'échelle miniature

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     

    Le bilan est tombé, les survivants fêtés et les morts enterrés. L'opération menée à In Amenas a été un succès sur le faible nombre d'otages tués, ou un autre succès sur le grand nombre d'otages libérés. Mais elle a aussi pu être un échec, sur le calcul précis de la mort, problématique universelle. Pourtant, l'histoire n'est pas là, elle est dans la perception de l'opération où personne n'était mais sur laquelle chacun a un avis propre. Que l'on soit opposant au régime algérien, à son président, à l'armée algérienne ou à l'Etat algérien, ce qui n'est pas la même chose, par la méthode, la conclusion provisoire n'est pas la même.

    Par le calcul du nombre de morts ou l'éradication du terrorisme, les avis divergent, l'Algérie est de toute manière un immense site plein de gaz, surveillé par l'armée, avec 36 millions d'otages à l'intérieur. Mais par une question d'échelle, comment peut-on juger l'opération ? Avec ce que l'on a, quand on est un Premier ministre japonais élu par les Japonais, on peut qualifier l'opération d'échec quand des Japonais y meurent. Quand on est Français et que l'on a encore des comptes à régler ou chef de gouvernement de gauche et l'on vend de la guerre, comment qualifier l'opération ? Avec beaucoup de prudence diplomatique comme l'ont fait les décideurs français, Marine Le Pen y compris, ou avec beaucoup de ressentiment comme l'ont fait les médias du même pays.

    Mais en termes de territoire, il faut rappeler que l'Algérie n'a obligé personne à venir y travailler à 30 000 dollars par mois et c'est donc aux Algériens d'avoir un avis. Sauf qu'ils n'en ont pas un, mais plusieurs. Connus pour tout comprendre, tout surdéterminer par des optiques d'échelle, comment un homme, Algérien, qui n'a toujours pas compris ce que veut sa femme, comment une femme, Algérienne, qui n'a toujours pas compris ce que veut son mari, peuvent avoir un avis pertinent sur ce qui s'est passé à In Amenas ?

     

    Chawki Amari