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Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr | |
Témoignage des députés algériens séquestrés par l’armée israélienne : «Nous avons été sauvagement agressés.» Pour une fois, je les crois ! Non mais ! Qu’est-ce que c’est que ce langage de roturier ? C’est quoi ces attitudes vulgairement familières ? Il lui prend la main et l’entraîne dans un coin. Il reconnaît publiquement, en conférence de presse, lui avoir déclaré au téléphone : «Je t’en prie, viens !» M’enfin ! C’est comme ça qu’on se parle entre présidents ? Ah ! Non ! Ça suffit ! Les hommes politiques se lâchent un peu trop à mon goût. Déjà, l’autre jour, le frangin d’Abdekka, s’adressant à Zinedine Zidane, lui avait dit «tu as mon numéro de portable, je suis joignable quand tu veux !» J’avais passablement digéré cet échange flexy. Aujourd’hui, on atteint des sommets de laisser- aller protocolaire. «Je t’en prie, viens !» Et la prochaine étape, c’est quoi ? Il va lui envoyer une Dromacarte avec un gros cœur dessus pour qu’il ferme les yeux sur une reconduction de l’Egypte à la tête de l’UPM pour un second mandat ? Il demandera une spéciale dédicace à Carla Bruni lors de la prochaine fête de la musique, «ce couplet, rien que pour toi, Abdelaziz» ? Remarquez, maintenant, au moins on sait ! On sait à quoi est sensible notre cher président. Il est très à cheval sur les principes, mais en même temps, il est humain. Il suffit de lui dire «je t’en prie, viens» pour qu’il fonde, qu’il craque et qu’il y aille. Du coup, je comprends mieux qu’il ne soit pas allé lui-même à M’sila, sur les lieux du séisme meurtrier qui a endeuillé et ravagé la région de Béni-Ilmane. C’est la faute aux habitants de cette zone sinistrée. Ils n’ont pas su prononcer la bonne formule. «Je t’en prie, viens !» Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. |