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villes

  • La petite histoire méconnue des villes et villages de blocage !

     

    Par Hakim Laâlam  
    Email : hlaalam@gmail.com
    Lutte antiterroriste : le «chargé des affaires extérieures» d’Aqmi
    a été abattu par l’ANP. Eh ben là, au moins, on est sûr !
    Maintenant, le gars est vraiment à l’extérieur.

    Très à l’extérieur !

    Draâ Ben Khedda. Si Mustapha. Naciria. Oued El Alleug. Beni Mered. Juste des noms de localités algériennes ? Pas seulement. Ces villes et villages partagent tous la même bizarre particularité. Et ça vient de nous être rappelé ces dernières heures par les …rappelés du service national. En marche sur Alger, ces manifestants ont été bloqués par les forces de l’ordre du Palais à Draâ Ben Khedda. Du coup, la question me fascine : ces zones entourant la capitale et dont les habitants, chômage aidant et malvie faisant, ont pour seule activité celle de regarder des manifestants en colère se faire bloquer sur le territoire de leur commune. Comment les citoyens de ces «villes de blocage» vivent-ils leur statut si particulier ? Aucune enquête sérieuse à ce jour ne nous le dit, et je trouve cela bien dommage. Les résidents de Naciria lorsqu’ils accueillent bien malgré eux les enseignants grévistes en mouvement freiné vers Alger réagissent-ils de la même manière que leurs concitoyens de Beni-Mered lorsqu’ils assistent impuissants à l’installation sur leur place centrale d’un campement de gardes communaux stoppés net à la sortie de Blida ? Les «locaux» voient-ils l’arrivée cyclique de grévistes de tout le pays et leur blocage sur place comme une aubaine pour le commerce de la région ? Eh oui ! Trois cents rappelés du service national vachement remontés, crevés, exténués et surtout affamés, ça vous dévalise une épicerie en deux temps, trois mouvements. Et puis, il n’y a pas que les commerces d’alimentation. Il y a aussi les services. Comme les polycliniques et hôpitaux. Bloqués pour bloqués, les manifestants s’occupent eux aussi comme ils peuvent, en allant se frotter de temps à autre aux troupes antiémeutes. D’où, on le voit un apport non négligeable à l’économie du coin. Et je ne vous parle pas des liens qui se tissent. Et pas que sociaux, les liens ! Le contractuel bloqué à Oued El Alleug et qui déclame des poèmes sous le balcon d’une belle, c’est-il pas charmant et annonciateur de futures noces pour les printemps algériens à venir ? Non, assurément, je trouve que là, pour le coup, nos sociologues sont coupables de négligence grave en ne se penchant pas sur ce phénomène. Ça me met tellement en rogne que dès demain, je prends la route d’Alger pour aller y manifester ma colère. Heu… moi, je viens du Sud. Pour les manifestants qui viennent du sud du pays, c’est laquelle, la ville de blocage avant Alger ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
    H. L.