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L’action de protestation, initiée par des syndicats des praticiens de santé publique depuis plus de deux mois, n’a pas encore connu son épilogue, de solution.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - «Nous maintenons un service minimum mais c’est tout le système de la santé publique qui fonctionne en service minimum depuis des années.» Une déclaration certes cynique du Dr Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), contacté hier, mais qui exprime, cependant, la désillusion des médecins. Pour autant, le mouvement affiche une «forte détermination» à remédier aux carences de ce système dans l’intérêt des malades et pour la préservation du système public de santé. C’est cette détermination qui sous-tend justement l’action de protestation lancée depuis presque six semaines par les spécialistes de santé publique, une grève ouverte avec le maintien du service minimum. Et une grève ouverte que ce syndicat entend poursuivre, un sit-in étant prévu, mercredi prochain, devant le siège du ministère de la Santé, outre des rassemblements dans les autres grandes villes du pays. Et ce d’autant que les revendications socioprofessionnelles, liées notamment au statut particulier, ne sont pas satisfaites et que les pouvoirs publics affichent un manque de réalisme, du «mépris» et se montrent assez parcimonieux visà- vis des médecins. Dans cet ordre d’idées, le chef de file du SNPSSP a dénoncé les «insultes» que le Premier ministre a proférées récemment, voire son refus à lui et au groupe parlementaire de son parti (le RND) de recevoir et d’écouter les praticiens, a contrario des autres formations politiques. Cette position, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), qui a initié une action de protestation depuis deux mois et demi, la partage également. Selon le porte-parole du SNPSP, le Dr Merabet, les raisons «objectives» qui ont motivé la protesta sont toujours là. Car les pouvoirs publics encouragent le pourrissement de la situation en ne satisfaisant pas aux revendications, en favorisant un «dialogue de sourds» et une polémique à «des fins que nous condamnons», dira le Dr Merabet. L’occasion pour le porte-parole des praticiens généralistes de déplorer la gestion «ambivalente» et les arrière-pensées de la tutelle. Car au lieu d’organiser des réunions de conciliation, comme prévu par la législation des conflits de travail, et d’engager un dialogue de fond, le ministère de la Santé use plutôt de manœuvres dilatoires et tente d’imposer son point de vue sur le régime indemnitaire. En d’autres termes, l’action de protestation des syndicats de la santé publique ne trouve pas encore de motifs d’apaisement, d’épilogue.
C. B.