Des députés RCD en compagnie d'une mission d'information de l'ONU
Le 10 janvier 2010, le groupe parlementaire du RCD a reçu à l’Assemblée nationale, à leur demande deux syndicats autonomes représentant les médecins généralistes de santé publique, le SNPSP (syndicat national des praticiens de santé publique) et les médecins spécialistes de santé publique, le SNPSSP (syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique).
Les délégués de ces deux catégories professionnelles sont venus, d’une part, expliquer aux élus du Rassemblement le pourquoi de leur mouvement de grève et solliciter, d’autre part, le soutien actif de nos parlementaires et de notre parti.
Après avoir souligné avec insistance que le RCD reste le seul parti politique à avoir toujours été aux côtés des deux syndicats, nos interlocuteurs donnent des explications sur les raisons qui les ont amenés à ce mouvement de protestation et exposent leurs revendications.
- Une rémunération juste, adaptée à la réalité de l’environnement économique national et qui permette aux praticiens d’accéder, à l’instar de leurs collègues du secteur universitaire, à une vie décente et digne.
- Un statut lisible et un plan de carrière qui garantisse une vraie progression professionnelle.
Des revendications claires et sans équivoque mais qui n’ont pas, de toute évidence, été entendues par les autorités de tutelle.
Faut-il rappeler que ce mouvement de grève - qui dure depuis plusieurs semaines - est le résultat du courroux, des praticiens, consécutif à la promulgation de deux décrets exécutifs portant statut particulier des corps des médecins généralistes et de celui des spécialistes de santé publique ?
Deux décrets exécutifs, tous deux publiés au Journal Officiel N°70, qui ne répondent pas aux attentes de ces deux corps de métier, qui constituent, sans doute, la colonne vertébrale de la santé publique.
Ces médecins, qui considèrent qu’ils sont les parents pauvres de notre système de santé, sont d’autant plus en colère qu’ils ont proposé - dans le cadre de commissions mixtes et en collaboration avec le ministère de la santé - des projets de statuts validés par les deux parties. L’administration n’en a pas tenu compte malgré des engagements fermes.
Un revirement de situation qui est vécu, par les praticiens, comme un mépris résolument affiché, à leur endroit, par les pouvoirs publics.
Faut-il rappeler, en effet, que cette situation de crise n’est pas nouvelle et qu’elle perdure depuis plusieurs années ? Une situation qui n’a pas manqué de régulièrement chahuter la prestation médicale en direction du citoyen et que le ministère de la santé continue, à ce jour, d’ignorer.
Les représentants des deux syndicats ont rejeté les deux décrets exécutifs portant statut particulier de leurs corps de métier. Ils ont demandé aux parlementaires du RCD d’agir auprès de la commission santé et affaires sociales de l’Assemblée nationale et auprès des pouvoirs publics afin de les amener à amender ces décrets. Ils ont, par ailleurs, manifesté, à nouveau, leur entière disponibilité à travailler activement, en collaboration avec les autorités de tutelle, pour trouver des solutions à cette crise.
De leur côté, les élus du Rassemblement se sont engagés à initier au plus vite des actions allant dans le sens de la mise en place d’un cadre serein de dialogue et de concertation et d’agir en direction du ministère de la santé afin que ce dernier apporte les solutions appropriées à cette situation.
Dès la fin de cet entretien, les députés Hadj Arab Lila et Boudarène Mahmoud, tous deux membres de la commission santé et affaires sociales à l’Assemblée nationale, ont saisi la président de la dite commission pour de lui demander de recevoir les syndicats représentant les médecins de santé publique et d’écouter leurs doléances.
Le docteur Boudarène a également interpellé le ministre de la santé sur cette question. Il lui a adressé une correspondance dans laquelle il lui demande d’apporter des solutions à cette crise qui ne peut que porter préjudice à la santé publique et à la population.
Lire ci-dessous le texte intégral de la question adressée au ministre de la santé.
Docteur BOUDARENE Mahmoud Alger le 19 janvier 2010
Député
Circonscription électorale de Tizi-Ouzou
Monsieur le Ministre de la santé de la population et de la réforme hospitalière
Objet : Question écrite
vu les dispositions de la constitution notamment l’article 134 ;
vu l’article 72 de la loi organique n°02-99 fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée Populaire Nationale et de Conseil de la Nation ;
en vertu des articles 98, 99, 100 et 101 du Règlement intérieur de l’APN.
Monsieur le Ministre,
La prestation médicale en direction du citoyen et plus généralement notre système de santé sont mis à mal, depuis plusieurs semaines, par des grèves de grande ampleur initiées par les syndicats autonomes représentant les praticiens de santé publique, généralistes et spécialistes.
Par ce mouvement de protestation, ces deux corps de métier - qui constituent, sans doute, la colonne vertébrale de la santé publique - entendent ainsi manifester leur désarroi devant l’absence d’un véritable plan de carrière et la dégradation de leurs conditions sociales, et leur colère devant ce qu’ils ressentent comme un mépris opposé par les pouvoirs publics, qui refusent de les entendre et qui tournent le dos à leurs revendications.
Le groupe parlementaire du RCD a longuement reçu à l’Assemblée nationale à leur demande, les représentants de ces deux catégories de praticiens, le SNPSP (syndicat national des praticiens de santé publique) et le SNPSSP (syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique).
Au cours de cet entretien, nos interlocuteurs ont exprimé, en substance, des revendications claires et qui ne souffrent d’aucune équivoque :
1 - un plan de carrière lisible et conforme à la réalité de leur activité,
2 - et corrélativement une rémunération juste et adaptée au coût de la vie.
Rien de plus normal, il nous semble.
Les praticiens de santé publique ne doivent pas être, en effet, les parents pauvres de notre système de santé.
Les représentants des praticiens de santé publique ont également manifesté leur ferme disponibilité à œuvrer activement, en collaboration avec le ministère de tutelle, pour trouver les solutions à même de sortir de cette crise.
- Faut-il vous rappeler, Monsieur le Ministre, que les spécialistes de santé publique représentent un effectif de 8000 praticiens, environ ? 20 pour cent de ces personnes ont atteint 25 à 30 ans d’ancienneté. Une carrière, toute une vie…
Et les médecins spécialistes de santé publique constituent la seule catégorie de praticiens qui est encore concernée par le service civile. Une injustice.
- Faut-il également vous rappeler que 4000 médecins généralistes sont encore, au pire au chômage, au mieux (si je puis dire) dans le pré-emploi ? Une perte considérable pour la santé publique mais aussi une humiliation pour ces cadres formés par la Nation.
Les praticiens généralistes et spécialistes de santé publique, qui exercent leur activité dans les EPSP, soit les deux tiers de l’effectif, sont les seules personnes qui travaillent - en violation du décret signé par le Premier Ministre fixant le repos hebdomadaire pour le samedi - précisément ce jour (le samedi). Une autre injustice.
Les médecins généralistes et spécialistes de santé publique sont au cœur de notre système de santé. Leur assurer une vraie carrière et une vie décente et digne - une aspiration légitime - préservera ce dernier (notre système de santé) de toutes les vicissitudes et garantira une bonne qualité du soin et une prestation médicale adéquate en direction de la population.
Ce qui est proposé aujourd’hui par les pouvoirs publics ne semblent pas répondre aux attentes et aux espérances de ces médecins.
Les praticiens généralistes, en particulier, ne sont pas satisfaits par le « projet de décret exécutif portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux généralistes de santé publique » publié au JO N°70 du 30 novembre 2009.
Mes questions sont les suivantes :
1 - allez vous, Monsieur le Ministre, reconsidérer le projet de décret du 30 novembre et l’amender comme cela vous a été demandé par les praticiens concernés ?
2 - Etes vous disposé à mettre en place un cadre de concertation et de dialogue avec les syndicats représentant les praticiens généralistes et spécialistes de santé publique, et à créer une commission mixte - comme le vœu en a été exprimé - afin de réfléchir, en commun, à un projet de statut et de carrière à la hauteur des attentes de ces médecins ?
Recevez, Monsieur le Ministre, mes salutations respectueuses.
Docteur BOUDARENE M.