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"La Révolution Blanche"


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Publié le 21/01/2008 à 12:00 par cestleclandoujdaquimatuer
Les Ambassades et Compagnies étrangères en Algérie se bunkerisent non pas parce qu'elles craingnent un regain quelconque d'attentats terroristes contre lesquels, celles qui n'ont pas quitté l'Algérie se sont bien préparées depuis 1990 mais parce que les Diplomates en poste à Alger sont, de plus en plus, convaincus que le pouvoir algérien, en pleine crise paranoïaque, à l'image de son Président, n'hésitera pas de réprimer férocement, comme il l'a fait depuis 1962, ce qui est aujourd'hui communément appelé, dans les milieux diplomatiques algérois, "la Révolution Blanche" et dont les ingrédients se manifestent fortement, à travers tout le pays.

En voici les principaux :

Le "terrorisme résiduel", version clan présidentiel, qui frappe là où il veut et quand il veut et qui a été considérablement renforcé par les concessions unilatérales du pouvoir et les mesures de grâce présidentielles massives accordées aux terroristes, sans déclaration de repentance préalable. Pour des raisons démagogiques, la repentance est demandée à la France.
Lorsque nos démagogues professionnels cesseront de la revendiquer, à des fins bassement politiciennes, la demande de pardon sera certainement présentée, un jour ou l'autre, par le Gouvernement français, au peuple algérien, comme il l'a fait avec d'autres peuples anciennement colonisés.
La surenchère malsaine dessert souvent la cause qu'elle prétend défendre.

Face à l'immobilisme, à la stérilité et au manque d'imagination dramatique du Gouvernement, castré par le Président Bouteflika, la société algérienne, dans toute sa diversité, est en ébulition : les grèves, largement suivies, se multiplient dans tous les secteurs et donnent lieu à des manifestations pacifiques, souvent violemment réprimées.

Malgré les déclarations farfelues de Temmar, Djoudi, Bendjaber et d'autres "experts" de pacotille et, à l'exception des secteurs des hydrocarbures, des mines, des télécommunications et des banques et assurances, où les investissements sont hautement rentables immédiatement, les investissements directs étrangers ( les fameux IDE ) restent encore faibles, dans tous les secteurs et les promesses démagogiques d'investissements faramineux émanant des "frères" arabes et de quelques partenaires d'Extrême Orient et d'Occident, ne sont pour le moment que des intentions répétées, à maintes reprises.

Les fléaux et maux sociaux suivants :

- Recrudescence du banditisme et de la criminalité sous toutes leurs formes,
- Bureaucratie et corruption généralisées,
- Multiplication des scandales financiers : détournements des deniers d'organismes et institutions publics commes les banques, les entreprises, les wilayas, dairas et communes,
- Injustice sociale,
- Impunité des "intouchables" du régime, confirmée lors du "procés" Khalifa,
- Népotisme et régionalisme exacerbés,
- Indigence culturelle, industrielle et technologique du pays et le chômage endémique, qui en découle.
Tandis que nos voisins, de l'Est et de l'Ouest notamment, renforcent leur tissu industriel productif et créent des emplois par dizaines de milliers, Temmar ( encore lui ) est réduit, je le cite, à "lancer une réflexion pour la définition d'un avant-projet de stratégie industrielle", pour développer une industrie, qui a été démantelée en catimini, par une privatisation sauvage des Entreprises Publiques Economiques.

Précarité médicale et sociale de la majorité de la population algérienne, en dépit de l'aisance financière que l'Etat enregistre actuellement, en raison de concessions très avantageuses octroyées aux compagnies étrangères et l'exploitation intensive des ressources minérales, non renouvelables, du pays.

Ecole sinistrée, qui produit des chômeurs par dizaines de milliers et enregistre l'un des taux de déperdition les plus élevés au monde : sur 100 élèves inscrits en première année élémentaire ( 6ième ), seuls 4 arrivent à la Terminale et parmi ces 4, un seul aura son bac et pourra aller à l'Université, non moins sinistrée.

Analphabétisme de près de la moitié de la population algérienne,

Ces tares et lacunes et d'autres fléaux et maux sociaux, aussi graves, ( drogue, prostitution, émigration clandestine, fausse monnaie, pillage du patrimoine et déstruction des sites historiques etc...), qui minent sérieusement la société algérienne aujourd'hui et ne militent aucunement en faveur d'un troisième mandat, bien au contraire, sont quotidiennement subis et dénoncés par le peuple algérien révolté par l'indifférence et le train de vie insultant de la nomenklatura, qui a le culot de créer un"fonds pour les générations futures", qui pourrait connaitre le même sort que celui du tristement célébre "fonds de solidarité", mis en place par le Président Ben Bella, aux lendemains de l'Indépendance, en 1962, alors que les besoins élémentaires de la grande majorité de leurs contemporains restent encore à couvrir.

Messieurs du pouvoir ! "la Révolution Blanche", qui s'annonce est fonciérement pacifique, constructive et salutaire pour le pays ruiné par la cupidité et l'incompétence de la majorité de vos collègues.
N'essayez pas de la contrarier ni de la récupérer, ce sera peine perdue.

En comprenant plutôt la nécessité impérieuse du changement, maintenant, vous pourrez faire éviter à la nation algérienne une épreuve sanglante supplémentaire.

Amine Benrabah

*Cette expression est empruntée à un Diplomate américain en poste à Alger.


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