En 1961, celui-ci, devenu chef d'état-major général, entre en conflit avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). La crise entre les politiques du FLN et les militaires de l'ALN prend des proportions graves. Avec l'ouverture des négociations d'Évian, l'indépendance est inéluctable. Boumedienne, qui dispose d'une armée bien entraînée, se sait tout-puissant, mais il a besoin d'une légitimité politique. Il charge son homme de confiance de négocier le soutien de l'un des dirigeants historiques détenus au château d'Aulnoy, en France : Mohamed Boudiaf. Bouteflika accepte la mission, mais risque une suggestion. « Je suis sûr, dit-il, qu'Ahmed Ben Bella ferait mieux notre affaire, Boudiaf est moins malléable. » Boumedienne se laisse convaincre. La suite des événements donnera raison à Bouteflika. En 1962, l'Algérie accède à l'indépendance, mais la crise couve toujours. L'armée de Boumedienne installe Ben Bella au pouvoir et Bouteflika délaisse ses galons de commandant pour embrasser définitivement la carrière politique. Il est nommé ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme. Quelques mois plus tard, Mohamed Khemisti, le chef de la diplomatie, est assassiné par un dément (c'est du moins la version officielle). Bouteflika lui succède. Il n'a que 25 ans. Certains s'en inquiètent : comment un homme aussi jeune pourra-t-il faire oublier un Saad Dahlab, le chef de la diplomatie du GPRA ? Le pouvoir de Ben Bella est autocratique. Seules la Défense (Boumedienne) et les Affaires étrangères échappent à son contrôle. Le jeune ministre lui donne du fil à retordre : il fait tout pour saborder le rapprochement avec l'Égypte de Nasser et s'abstient de le consulter pour les nominations d'ambassadeurs. Le 18 juin 1965, Ben Bella décide de le limoger. C'en est trop pour Boumedienne. Ben Bella est renversé dès le lendemain. Le putsch confirme la mainmise du clan d'Oujda sur le pays : Boumedienne est aux commandes, Bouteflika aux Affaires étrangères, Medeghri à l'Intérieur, Kaïdi aux Finances et Cherif Belkacem à l'Orientation politique du parti unique. C'est le début du « redressement révolutionnaire ». Désormais, Bouteflika a les coudées franches. Son style marquera la diplomatie algérienne de son empreinte. Il s'habille chez les grands couturiers, ne dédaigne pas les mondanités, mais continue de fréquenter les révolutionnaires du monde entier. Il se tue à la tâche, mais trouve encore le temps de vivre. Par sa culture, il parvient même à séduire le président sénégalais Léopold Sédar Senghor, pourtant peu suspect de sympathies pour l'orientation révolutionnaire de l'Algérie. En 1973, alors que les relations avec Washington sont quasi gelées depuis la guerre des Six Jours (en 1967), il suggère au président de se rendre à New York pour revendiquer, devant l'Assemblée générale de l'ONU, l'instauration d'un nouvel ordre économique mondial. Boumedienne n'est qu'à demi convaincu. Bouteflika appelle à la rescousse son ami Zeghar, désormais reconverti dans le négoce international. Le président finit par consentir. Zeghar prend en charge la logistique de l'opération et Bouteflika l'aspect politique. Alger va donc renouer avec Washington, mais sans se renier : sur le chemin du retour, la délégation fera escale à La Havane... Certains, à l'époque, accusaient volontiers la diplomatie algérienne d'« arrogance ». Ce n'est pourtant pas le style de Bouteflika. À preuve, cette anecdote rapportée à un journaliste par l'ancien ministre marocain (et patron de l'USFP) Abderrahim Bouabid. En 1974, lors de la Conférence des non-alignés de Colombo, un diplomate marocain interpelle violemment Bouteflika avant l'ouverture de la séance consacrée à l'épineuse question du Sahara : « Je vais te rentrer dedans ! » L'Algérien ne perd pas son sang-froid et réplique par un proverbe : « La pierre lancée par un ami est une pomme. » Si Bouteflika sait, à l'occasion, montrer les dents, il sait aussi quand le sourire est de mise... | |
3 Re: [Tribune] Le CV de Atika ! le Sam 15 Nov - 0:16
Admin
La même année, il est élu, à l'unanimité, président de l'Assemblée générale de l'ONU. Il en profite pour inviter Yasser Arafat à s'exprimer à la tribune. Le chef de la diplomatie algérienne a d'ailleurs de nombreux points commun avec le leader palestinien : la ruse, une indiscutable habileté manoeuvrière et... le goût du célibat. Bouteflika aime les femmes, mais n'a apparemment pas le temps d'en choisir une. À l'époque, ses détracteurs lui prêtaient de nombreuses liaisons féminines. Il mettait cela sur le compte de la jalousie... Tous ceux qui ont eu l'occasion de travailler avec lui reconnaissent qu'il n'est pas un patron facile. « Avant de s'entretenir avec lui, mieux vaut avoir bien préparé son dossier, car il ne supporte pas l'approximation. Il est exigeant sans être autoritaire », se souvient un ancien ambassadeur. Respecté par ses collaborateurs, le ministre est, en permanence, courtisé par les médias : son sens de la formule fait merveille. Lors de ses conférences de presse, « Little Big Man », comme on le surnomme, parvient à faire passer le message le plus compliqué avec les mots les plus simples, parfois les plus drôles. La France est excédée par sa prestance. Les États-Unis se méfient d'un homme qui n'a pas hésité à accueillir le terroriste Carlos après la prise d'otages des ministres du Pétrole de l'Opep, en 1977. L'Égypte l'exècre, mais l'Afrique l'adule. En décembre 1978, la mort de Boumedienne prend de court l'establishment algérien. Bouteflika est le dauphin naturel, mais c'est compter sans l'armée : occupé ailleurs, le ministre des Affaires étrangères avait quelque peu perdu le contact avec les militaires. Certains de ses amis avaient pris leur retraite, d'autres avaient changé de centre d'intérêt. Kasdi Merbah, l'inamovible patron des services de sécurité, avec lequel il avait de tout temps collaboré, sera le premier à le trahir. C'est lui qui suggérera au Congrès extraordinaire du FLN de nommer à la présidence l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé, en l'occurrence le colonel Chadli Bendjedid. Pour Bouteflika, commence une longue traversée du désert... Pour asseoir son pouvoir, Chadli est convaincu de la nécessité d'entreprendre une « déboumédiennisation » des institutions. La chasse aux sorcières est ouverte. Une Cour des comptes est instituée, dont la présidence est confiée à Ahmed Taleb Ibrahimi, aujourd'hui rival de Bouteflika pour la présidentielle. Un dossier sur une mauvaise gestion des fonds secrets du ministère des Affaires étrangères est préparé par la SM, que dirige Lakehal Ayat. La Cour des comptes instruit le dossier et le transmet à la justice. Le procès n'aura jamais lieu, mais Bouteflika est exclu du Comité central du FLN. Lui et sa famille sont chassés de la résidence d'État qu'ils occupent à Poirson, sur les hauteurs d'Alger. L'ancien numéro deux du régime est contraint à l'exil : il s'installe chez l'un de ses amis, ancien ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis. Comme d'autres, Bouteflika aurait pu lancer un mouvement d'opposition, dénoncer les rumeurs colportées par ses détracteurs. Il choisit de faire le dos rond et attend patiemment son heure. En 1987, il rentre en Algérie. C'est Mouloud Hamrouche, directeur général du protocole à la présidence (il participe, lui aussi, au scrutin du 15 avril), qui se charge de lui trouver un logement à Alger. Dans un premier temps, il s'abstient soigneusement de toute activité politique et ne sort de son mutisme qu'au lendemain des événements d'octobre 1988 : avec dix-sept autres personnalités, il signe une motion en faveur de la démocratisation de la vie publique. Deux mois plus tard, il réintègre le Comité central du FLN. La victoire du Front islamique du salut aux élections législatives provoque l'interruption du processus électoral. Chadli est démis de ses fonctions en janvier 1992 et une direction collégiale instituée, sous la présidence de Mohamed Boudiaf. Bouteflika est « approché » : on lui propose un poste de conseiller politique. Refus poli. Deux ans plus tard, son nom est à nouveau évoqué, cette fois pour la présidence de l'État. Il s'agit de conduire la transition vers la reprise du processus électoral. Estimant que les conditions ne sont pas réunies, il décline la proposition. Tout a changé depuis l'annonce du départ anticipé du président Liamine Zéroual. Désormais, le jeu en vaut la chandelle et il s'est donc lancé dans la course. La précampagne électorale a démontré qu'il n'a rien perdu de son habileté. Avant même l'annonce de sa candidature, il était au centre de toutes les supputations. Il est parvenu à accréditer l'idée qu'il dispose du soutien de l'armée, sans jamais le solliciter et, moins encore, le négocier. Son silence est souvent plus éloquent que les interventions tonitruantes de certains de ses rivaux. Du coup, la moindre de ses « petites phrases » fait événement. Ses rares sorties publiques provoquent une véritable cohue et ses interviews sont disséquées par les états-majors de ses adversaires. Même le choix des supports obéit à une stratégie clairement définie. Par exemple, il a refusé de participer à une émission de la chaîne de télévision qatarie Al Djazira, alors que les autres candidats tentent désespérément d'y être invités. Pour sa première interview, il a choisi le quotidien Le Jeune indépendant, dont les tirages sont loin d'atteindre les sommets, au détriment des grosses pointures de la presse privée. Même Nicholas Burns, du New York Times, en a été pour ses frais. Plus de deux mille comités de soutien à sa candidature ont vu le jour. Les partenaires traditionnels de l'Algérie ont mis à contribution leurs services de renseignements pour évaluer l'évolution du personnage. Bouteflika a sans doute vieilli depuis son retrait des affaires. Mais la manière dont il mène sa campagne montre qu'il n'a pas perdu la main. En s'abstenant de critiquer ceux qui l'ont naguère écarté du pouvoir, il fait coup double : il évite d'apparaître comme un revanchard et impose, au contraire, une image de rassembleur. -------------------------- Donc il a eu ce qu'il voulait, ce qu'il cherchait depuis des lustres.............un rêve lointain qui aujourd'hui est devenu réalité.... il a pris sa revanche en fait. Bsahtek mate. ALGÉRIE - 6 avril 1999 - par CHÉRIF OUAZANI | |
4 Re: [Tribune] Le CV de Atika ! le Dim 16 Nov - 23:25
Il voulait devenir un prince heritier de boukh .
5 Re: [Tribune] Le CV de Atika ! le Lun 17 Nov - 15:09
Admin
Le multipartisme est mort ! Vive le bipartisme
L'Histoire retiendra que l'humiliation du viol constitutionnel du 12 novembre 2008 a signé l'acte de décès du multipartisme né des événements d'octobre 88. L'Algérie est revenue à la case départ du parti unique, l'Alliance Présidentielle militaro-islamo-nationaliste.
Vingt ans après, le champ des batailles politiques est en ruine. On ne dénombre que 21 survivants dans l'hémicycle parlementaire et des milliers de «déserteurs du territoire national» entre exilés, harragas, dissidents, et clandestins politiques. Aucun ministre, général ou élu quelconque n'a démissionné dans une capitulation générale. A qui la faute?
D'abord à l'infantilisme politique. Le multipartisme a été compris comme une fragmentation des leaderships aggravée par un incroyable turn-over des militants.
Ensuite à la stratégie d'entrisme dans les arcanes du pouvoir qui a été aussitôt contrée par une stratégie de clonage partisan et de contre-entrisme à l'intérieur même des partis redressés ou poussés à la dissidence ou la dissolution.
Enfin à la corruption de l'opposition. C'est le constat grave mais légitime exprimé par Yasmina Khadra : «Ce qu'on appelle «opposition en Algérie» est constituée de prédateurs, qui pensent que les partis ne servent pas à défendre des idées, mais à assurer une rente aux membres de leurs bureaux politiques. D'un seul coup, toutes les voix se sont tues. C'est qu'on ne parle pas la bouche pleine».
Après l'intermède 1992-1995 et le retour au processus électoral, le paysage politique s'était scindé en trois forces distinctes: nationalistes, islamistes et démocrates. Ce triptyque, constamment manipulé par le DRS, est aujourd'hui largement dépassé pour ne laisser place qu'à un bipartisme. Une alliance islamo-nationaliste au pouvoir face à une opposition démocratique composée de deux partis, RCD et FFS. Quant aux clones et partis microscopiques, ils ne méritent plus qu'on les prenne en considération.
On en revient donc au «bipartisme clandestin» que nous avions connu à l'université dans les années 70-80 et dont sont issus les principaux leaders d'opinion d'aujourd'hui. D'un côté les «arabo-islamo-baâthistes», et de l'autre les «berbéro-progressistes». Les étudiants fougueux et engagés avaient déjà compris que le combat nationaliste avait pris fin en 1962 et que plus personne ne pouvait s'en prévaloir pour garder le pouvoir… et qu'il fallait se battre soit pour le panarabisme pour les uns, soit le modernisme pour les autres.
Si on remonte plus loin dans le temps, on peut retrouver l'essence de ce bipartisme à l'algérienne dans l'énoncé même de la déclaration du 1er Novembre 1954: «La restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques.»
A l'heure du tout informatique et de l'Internet, il faut de nouveau réécrire les logiciels politiques, obsolètes et inopérants, des uns et des autres. L'entrisme politique a vécu. Les deux protagonistes doivent inéluctablement s'entendre pour que ni l'un, ni l'autre ne puisse corrompre l'arbitre, c'est-à-dire l'Etat. Il faut donner aux institutions souveraines (armée, justice, administration) la neutralité et l'impartialité qui doit les animer et opérer une réelle séparation des pouvoirs.
Le clan militaro-nationaliste, à travers sa police politique du DRS, s'est d'abord joué des démocrates en s'alliant à eux pour éliminer l'islamisme radical et insurrectionnel du FIS. Puis il s'est détourné d'eux pour s'allier aux islamistes modérés avec lesquels il gouverne depuis 1995. On est passé d'une bipolarisation Pouvoir-FIS à une bipolarisation Pouvoir-Démocrates.
Face à ces tactiques visibles et déclarées, les démocrates n'ont pas su réagir ni par des alliances stratégiques entre eux, ni par des alliances tactiques avec les islamistes quand il le fallait.
Les appels à une alliance insurrectionnelle islamo-démocrate pour faire tomber le DRS sont de plus en plus insistants, notamment parmi les exilés dans un cri de désespoir. Mais la réalité est plus amère. Le concept de «régression féconde» énoncé par le sociologue Lahouari Addi a fini par devenir une réalité. Aussi bien chez les islamistes radicaux que les modérés, on ne parle plus d'un utopique Etat islamique ni de charia, mais de démocratie et de volonté populaire. Le courant islamiste est en lambeaux éparpillés. Entre ceux qui s'opposent à la révision constitutionnelle et ceux qui la soutiennent, qui est plus crédible que l'autre ? Ni les uns, ni les autres. Les méfaits du terrorisme sont passés par là. Leur isolement prolongé découle aussi d'une défiance populaire réelle, car il s'est avéré que les premiers arrivés sur les tapis de prière et les plus assidus à la mosquée ne sont forcément les plus vertueux lorsqu'ils gèrent une APC, une administration, une entreprise ou un commerce.
D'un autre côté, l'infantilisme politique des démocrates n'a pas su profiter des divisions et des errements islamistes. Alors que la maison Algérie brûle, trop de «leaders» se complaisent encore dans le zaimisme en attendant qu'on vienne les chercher, que dire les supplier de s'asseoir sur le koursi du pouvoir. Comme l'incroyable destin de Bouteflika après ses vingt ans d'errance et de «désertion du territoire national».
La division des forces politiques, l'isolement et la dé-crédibilisation des leaders d'opinion et des meneurs de révolte sont en partie aussi l'œuvre de la police politique, incompétente par ailleurs à éradiquer le terrorisme.
Face à ce pouvoir totalitaire clanique et corrompu, l'Algérie a besoin de clarifier les enjeux et fédérer ses forces dans une sorte de nouveau Congrès de la Soummam des forces patriotiques et démocratiques quitte à créer un ou deux nouveaux partis.
La situation appelle les deux courants politiques à faire rapidement une nouvelle synthèse qui tienne compte des multiples visages de l'Algérie berbère, méditerranéen, arabe et africain.
Saâd Lounès
{
L'Histoire retiendra que l'humiliation du viol constitutionnel du 12 novembre 2008 a signé l'acte de décès du multipartisme né des événements d'octobre 88. L'Algérie est revenue à la case départ du parti unique, l'Alliance Présidentielle militaro-islamo-nationaliste.
Vingt ans après, le champ des batailles politiques est en ruine. On ne dénombre que 21 survivants dans l'hémicycle parlementaire et des milliers de «déserteurs du territoire national» entre exilés, harragas, dissidents, et clandestins politiques. Aucun ministre, général ou élu quelconque n'a démissionné dans une capitulation générale. A qui la faute?
D'abord à l'infantilisme politique. Le multipartisme a été compris comme une fragmentation des leaderships aggravée par un incroyable turn-over des militants.
Ensuite à la stratégie d'entrisme dans les arcanes du pouvoir qui a été aussitôt contrée par une stratégie de clonage partisan et de contre-entrisme à l'intérieur même des partis redressés ou poussés à la dissidence ou la dissolution.
Enfin à la corruption de l'opposition. C'est le constat grave mais légitime exprimé par Yasmina Khadra : «Ce qu'on appelle «opposition en Algérie» est constituée de prédateurs, qui pensent que les partis ne servent pas à défendre des idées, mais à assurer une rente aux membres de leurs bureaux politiques. D'un seul coup, toutes les voix se sont tues. C'est qu'on ne parle pas la bouche pleine».
Après l'intermède 1992-1995 et le retour au processus électoral, le paysage politique s'était scindé en trois forces distinctes: nationalistes, islamistes et démocrates. Ce triptyque, constamment manipulé par le DRS, est aujourd'hui largement dépassé pour ne laisser place qu'à un bipartisme. Une alliance islamo-nationaliste au pouvoir face à une opposition démocratique composée de deux partis, RCD et FFS. Quant aux clones et partis microscopiques, ils ne méritent plus qu'on les prenne en considération.
On en revient donc au «bipartisme clandestin» que nous avions connu à l'université dans les années 70-80 et dont sont issus les principaux leaders d'opinion d'aujourd'hui. D'un côté les «arabo-islamo-baâthistes», et de l'autre les «berbéro-progressistes». Les étudiants fougueux et engagés avaient déjà compris que le combat nationaliste avait pris fin en 1962 et que plus personne ne pouvait s'en prévaloir pour garder le pouvoir… et qu'il fallait se battre soit pour le panarabisme pour les uns, soit le modernisme pour les autres.
Si on remonte plus loin dans le temps, on peut retrouver l'essence de ce bipartisme à l'algérienne dans l'énoncé même de la déclaration du 1er Novembre 1954: «La restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques.»
A l'heure du tout informatique et de l'Internet, il faut de nouveau réécrire les logiciels politiques, obsolètes et inopérants, des uns et des autres. L'entrisme politique a vécu. Les deux protagonistes doivent inéluctablement s'entendre pour que ni l'un, ni l'autre ne puisse corrompre l'arbitre, c'est-à-dire l'Etat. Il faut donner aux institutions souveraines (armée, justice, administration) la neutralité et l'impartialité qui doit les animer et opérer une réelle séparation des pouvoirs.
Le clan militaro-nationaliste, à travers sa police politique du DRS, s'est d'abord joué des démocrates en s'alliant à eux pour éliminer l'islamisme radical et insurrectionnel du FIS. Puis il s'est détourné d'eux pour s'allier aux islamistes modérés avec lesquels il gouverne depuis 1995. On est passé d'une bipolarisation Pouvoir-FIS à une bipolarisation Pouvoir-Démocrates.
Face à ces tactiques visibles et déclarées, les démocrates n'ont pas su réagir ni par des alliances stratégiques entre eux, ni par des alliances tactiques avec les islamistes quand il le fallait.
Les appels à une alliance insurrectionnelle islamo-démocrate pour faire tomber le DRS sont de plus en plus insistants, notamment parmi les exilés dans un cri de désespoir. Mais la réalité est plus amère. Le concept de «régression féconde» énoncé par le sociologue Lahouari Addi a fini par devenir une réalité. Aussi bien chez les islamistes radicaux que les modérés, on ne parle plus d'un utopique Etat islamique ni de charia, mais de démocratie et de volonté populaire. Le courant islamiste est en lambeaux éparpillés. Entre ceux qui s'opposent à la révision constitutionnelle et ceux qui la soutiennent, qui est plus crédible que l'autre ? Ni les uns, ni les autres. Les méfaits du terrorisme sont passés par là. Leur isolement prolongé découle aussi d'une défiance populaire réelle, car il s'est avéré que les premiers arrivés sur les tapis de prière et les plus assidus à la mosquée ne sont forcément les plus vertueux lorsqu'ils gèrent une APC, une administration, une entreprise ou un commerce.
D'un autre côté, l'infantilisme politique des démocrates n'a pas su profiter des divisions et des errements islamistes. Alors que la maison Algérie brûle, trop de «leaders» se complaisent encore dans le zaimisme en attendant qu'on vienne les chercher, que dire les supplier de s'asseoir sur le koursi du pouvoir. Comme l'incroyable destin de Bouteflika après ses vingt ans d'errance et de «désertion du territoire national».
La division des forces politiques, l'isolement et la dé-crédibilisation des leaders d'opinion et des meneurs de révolte sont en partie aussi l'œuvre de la police politique, incompétente par ailleurs à éradiquer le terrorisme.
Face à ce pouvoir totalitaire clanique et corrompu, l'Algérie a besoin de clarifier les enjeux et fédérer ses forces dans une sorte de nouveau Congrès de la Soummam des forces patriotiques et démocratiques quitte à créer un ou deux nouveaux partis.
La situation appelle les deux courants politiques à faire rapidement une nouvelle synthèse qui tienne compte des multiples visages de l'Algérie berbère, méditerranéen, arabe et africain.
Saâd Lounès
{
6 Re: [Tribune] Le CV de Atika ! le Mar 18 Nov - 20:01
yacoub
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Dilem : "Bouteflika, un vulgaire dictateur!
Dilem : "Bouteflika, un vulgaire dictateur!
Caricaturiste pour le quotidien La Liberté, Dilem est une des figures de la contestation algérienne. Révolté par la façon dont le régime accapare le pouvoir, il le dit sans mâcher ses mots.
Bouteflika en route pour un troisième mandat: qu'est-ce que cela vous inspire?
Je me sens souillé, humilié. Jamais je n'ai eu un tel sentiment d'impuissance, et pourtant, cela fait vingt ans que je me bats en publiant des caricatures. Bouteflika, en foulant au pied la Constitution algérienne, en balayant tous nos principes du revers de la main, a tué la dernière lueur d'espoir que nous avions.
L'Algérie est-elle en train de devenir une dictature ?
Mais elle n'a jamais cessé de l'être. Rien n'a changé depuis l'indépendance. C'est toujours la même clique, celle des généraux de 1962, qui dirige le pays. Ces mecs n'ont pas hésité à sacrifier trois générations d'Algériens pour garder le pouvoir!
Que bilan tirez-vous de deux mandats de Bouteflika?
Il n'a rien fait. Même notre économie reste ridicule, comparée à celle du Maroc ou de la Tunisie. Le pays vit sur une seule et unique ressource, le pétrole. Jamais le régime n'a cherché à tirer profit de notre travail ou à récompenser notre génie. Résultat : en dix ans de règne de Bouteflika, on n'a rien gagné, absolument rien. Lui croit qu'il restera dans les livres d'histoire comme l'un des héros de la révolution algérienne. La vérité, c'est qu'il n'est qu'un vulgaire dictateur.
Il a quand même ramené la paix dans le pays?
La paix ? Aujourd'hui, en Algérie, des gamins qui n'ont pas 15 ans se font sauter dans des attentats. Même aux pires moments de la violence terroriste, cela n'existait pas.
Justement, faut-il craindre un retour de l'islamisme radical?
Mais il est déjà en marche, je le vois tous les jours dans mon quartier d'Alger. Pour moi, le mètre étalon, c'est la longueur des barbes et la couleur des foulards des femmes. Eh bien, je peux vous dire que la situation aujourd'hui est pire que celle du début des années 1990, pendant la montée du FIS.
Comment faire sauter la chape de plomb qui pèse sur le pays?
Je ne vois pas. La seule solution est de fuir, comme le font déjà des dizaines d'Algériens chaque jour, au risque d'y laisser leur peau. S'ils sont nombreux à tenter de rejoindre la France, ce n'est pas pour le plaisir, c'est pour respirer un peu de cet air de liberté qu'on peut y trouver. D'ailleurs, la France a une responsabilité: tant que vous soutiendrez Bouteflika, vous subirez cette immigration sauvage.
La majorité des Algériens partagent-ils votre colère?
Oui, bien sûr. Mais cette colère est immédiatement réprimée par le régime. Alors, forcément, l'Algérien devient de plus en plus résigné. On en est venu à oublier le modèle algérien, bâti sur le courage, l'abnégation. On n'est plus rien, juste des sujets de Sa Majesté Bouteflika.
Mais vous continuez à vous battre...
Pourtant je n'ai plus beaucoup d'espoir. La seule solution, c'est de dire à Bouteflika et à la clique qui est au pouvoir: "Merde, les gars, arrêtez! Prenez l'argent si vous voulez mais, par pitié, partez et arrêtez de nous humilier..." Sont-ils seulement conscients de ce désespoir ? Je ne le crois pas. Moi, en tout cas, je n'ai plus envie de donner encore plusieurs années de ma vie à ce putain de régime! Je n'en ai plus la force.
Propos recueillis par Antoine MALO
Le Journal du Dimanche
Bouteflika en route pour un troisième mandat: qu'est-ce que cela vous inspire?
Je me sens souillé, humilié. Jamais je n'ai eu un tel sentiment d'impuissance, et pourtant, cela fait vingt ans que je me bats en publiant des caricatures. Bouteflika, en foulant au pied la Constitution algérienne, en balayant tous nos principes du revers de la main, a tué la dernière lueur d'espoir que nous avions.
L'Algérie est-elle en train de devenir une dictature ?
Mais elle n'a jamais cessé de l'être. Rien n'a changé depuis l'indépendance. C'est toujours la même clique, celle des généraux de 1962, qui dirige le pays. Ces mecs n'ont pas hésité à sacrifier trois générations d'Algériens pour garder le pouvoir!
Que bilan tirez-vous de deux mandats de Bouteflika?
Il n'a rien fait. Même notre économie reste ridicule, comparée à celle du Maroc ou de la Tunisie. Le pays vit sur une seule et unique ressource, le pétrole. Jamais le régime n'a cherché à tirer profit de notre travail ou à récompenser notre génie. Résultat : en dix ans de règne de Bouteflika, on n'a rien gagné, absolument rien. Lui croit qu'il restera dans les livres d'histoire comme l'un des héros de la révolution algérienne. La vérité, c'est qu'il n'est qu'un vulgaire dictateur.
Il a quand même ramené la paix dans le pays?
La paix ? Aujourd'hui, en Algérie, des gamins qui n'ont pas 15 ans se font sauter dans des attentats. Même aux pires moments de la violence terroriste, cela n'existait pas.
Justement, faut-il craindre un retour de l'islamisme radical?
Mais il est déjà en marche, je le vois tous les jours dans mon quartier d'Alger. Pour moi, le mètre étalon, c'est la longueur des barbes et la couleur des foulards des femmes. Eh bien, je peux vous dire que la situation aujourd'hui est pire que celle du début des années 1990, pendant la montée du FIS.
Comment faire sauter la chape de plomb qui pèse sur le pays?
Je ne vois pas. La seule solution est de fuir, comme le font déjà des dizaines d'Algériens chaque jour, au risque d'y laisser leur peau. S'ils sont nombreux à tenter de rejoindre la France, ce n'est pas pour le plaisir, c'est pour respirer un peu de cet air de liberté qu'on peut y trouver. D'ailleurs, la France a une responsabilité: tant que vous soutiendrez Bouteflika, vous subirez cette immigration sauvage.
La majorité des Algériens partagent-ils votre colère?
Oui, bien sûr. Mais cette colère est immédiatement réprimée par le régime. Alors, forcément, l'Algérien devient de plus en plus résigné. On en est venu à oublier le modèle algérien, bâti sur le courage, l'abnégation. On n'est plus rien, juste des sujets de Sa Majesté Bouteflika.
Mais vous continuez à vous battre...
Pourtant je n'ai plus beaucoup d'espoir. La seule solution, c'est de dire à Bouteflika et à la clique qui est au pouvoir: "Merde, les gars, arrêtez! Prenez l'argent si vous voulez mais, par pitié, partez et arrêtez de nous humilier..." Sont-ils seulement conscients de ce désespoir ? Je ne le crois pas. Moi, en tout cas, je n'ai plus envie de donner encore plusieurs années de ma vie à ce putain de régime! Je n'en ai plus la force.
Propos recueillis par Antoine MALO
Le Journal du Dimanche
_________________
La religion fait peu de bien et beaucoup de mal
7 Re: [Tribune] Le CV de Atika ! le Ven 12 Déc - 21:12
La sorcellerie politique de Bouteflika
Quel est donc ce puissant sorcier qui a soumis toute l'Algérie à la
seule volonté de Bouteflika? Pourtant ce vieil homme malade ne
travaille presque plus, a-t-il jamais travaillé d'ailleurs. Il ne fait
que le service minimum, quelques apparitions furtives, quelques
réceptions triées sur le volet. Il n'a même plus la force de lire les
discours que ses scribes lui écrivent. Il n'a jamais eu de stratégie
claire en dehors de l'éternelle litanie de la réconciliation.
Pourtant il a soumis le gouvernement, l'armée, les assemblées, la
classe politique, le peuple et même la communauté internationale à la
résignation du viol de la Constitution pour lui assurer un troisième
mandat.
Le népotisme, le clientélisme, la corruption n'expliquent pas tout. La
totale dévotion de l'Alliance présidentielle et de la classe politique
à Bouteflika et l'inexplicable immobilisme d'une rare opposition ne
trouvent plus d'explication rationnelle.
Les quelques opposants déclarés n'arrivent plus à dépasser leurs
déclarations par des actes, comme s'ils étaient «ligotés».
On se souvient déjà qu'en 2003, le candidat de l'état-major, Ali
Benflis avait le vent en poupe à la tête du FLN… avant que patatras
tout s'effondre trois mois avant l'élection d'avril 2004. D'ailleurs,
depuis cette date, Benflis est muet, inactif, «ligoté»… tout comme son
principal sponsor le général Mohamed Lamari.
Toutes les analyses et commentaires ont été faits, triturés au point
qu'on ne sait plus quoi écrire. De nombreux appels à un sursaut
démocratique et patriotique ont été lancés dans l'indifférence
générale.
L'intérêt très particulier qu'a toujours montré Bouteflika aux
confréries et aux zaouïas avait provoqué des sourires et des
sarcasmes. C'est peut-être de ce côté qu'il faut aller chercher
l'origine de cette incroyable soumission générale à son bon vouloir.
Comme ces jeunes filles qui vont visiter le taleb pour qu'ils
soumettent leur bien-aimé à leur désir de mariage et qu'il ne voit
aucune autre femme qu'elle, le pays tout entier ne voit personne
d'autre que Bouteflika.
Il ne reste plus qu'à trouver un puissant taleb pour exorciser
l'Algérie et la sortir de ce cauchemar.
Saâd Lounès
Quel est donc ce puissant sorcier qui a soumis toute l'Algérie à la
seule volonté de Bouteflika? Pourtant ce vieil homme malade ne
travaille presque plus, a-t-il jamais travaillé d'ailleurs. Il ne fait
que le service minimum, quelques apparitions furtives, quelques
réceptions triées sur le volet. Il n'a même plus la force de lire les
discours que ses scribes lui écrivent. Il n'a jamais eu de stratégie
claire en dehors de l'éternelle litanie de la réconciliation.
Pourtant il a soumis le gouvernement, l'armée, les assemblées, la
classe politique, le peuple et même la communauté internationale à la
résignation du viol de la Constitution pour lui assurer un troisième
mandat.
Le népotisme, le clientélisme, la corruption n'expliquent pas tout. La
totale dévotion de l'Alliance présidentielle et de la classe politique
à Bouteflika et l'inexplicable immobilisme d'une rare opposition ne
trouvent plus d'explication rationnelle.
Les quelques opposants déclarés n'arrivent plus à dépasser leurs
déclarations par des actes, comme s'ils étaient «ligotés».
On se souvient déjà qu'en 2003, le candidat de l'état-major, Ali
Benflis avait le vent en poupe à la tête du FLN… avant que patatras
tout s'effondre trois mois avant l'élection d'avril 2004. D'ailleurs,
depuis cette date, Benflis est muet, inactif, «ligoté»… tout comme son
principal sponsor le général Mohamed Lamari.
Toutes les analyses et commentaires ont été faits, triturés au point
qu'on ne sait plus quoi écrire. De nombreux appels à un sursaut
démocratique et patriotique ont été lancés dans l'indifférence
générale.
L'intérêt très particulier qu'a toujours montré Bouteflika aux
confréries et aux zaouïas avait provoqué des sourires et des
sarcasmes. C'est peut-être de ce côté qu'il faut aller chercher
l'origine de cette incroyable soumission générale à son bon vouloir.
Comme ces jeunes filles qui vont visiter le taleb pour qu'ils
soumettent leur bien-aimé à leur désir de mariage et qu'il ne voit
aucune autre femme qu'elle, le pays tout entier ne voit personne
d'autre que Bouteflika.
Il ne reste plus qu'à trouver un puissant taleb pour exorciser
l'Algérie et la sortir de ce cauchemar.
Saâd Lounès
8 Re: [Tribune] Le CV de Atika ! le Sam 13 Déc - 8:24
lurchar21
Tahia Boutef...ou Tahia Eljazair . du petrol / Gaz et des gourbis.
Khemis El Khechna à l’ouest de Boumerdès
La commune des mille et un gourbis
La circulation automobile sur la route reliant la commune de Rouiba à celle de Khemis El Khechna est très dense. Le ciel est couver d’une brume épaisse et le billet météorologique annonce de nouvelles pluies pour l’après-midi. L’itinéraire est très exigu et ponctué de part et d’autre de fermes datant de l’époque coloniale que les exploitants algériens ont par la suite transformées en haouchs.
De petites cités sont érigées anarchiquement au détriment des terres fertiles, affectant ainsi l’avenir de l’agriculture et, par ricochet, la sécurité alimentaire de milliers de personnes. Les familles qui habitent les lieux semblent avoir infligé plus de mal que de bien à ces richesses offertes par Dame Nature. Sur une distance de 10 km environ, des constructions, en béton ou en toub, rythment, notre périple. Il nous suffit d’une demi-heure de route pour rejoindre notre destination : Khemis El Khechna, la commune la plus peuplée et la plus vaste de toute la wilaya de Boumerdès, située à une trentaine de kilomètres à l’extrêmité de la wilaya. A l’arrêt du bus, le seul dont dispose cette localité, un spectacle désolant attire les regards. Un lieu qui en dit long sur ce que sera le reste de la ville. Cet espace ceinturé par deux murs, qui ne servent à rien, n’est doté ni d’abribus ni d’espaces de stationnement et encore moins de quais dallés pour améliorer les conditions de travail des transporteurs. Faute d’aménagement, le lieu est envahi par les eaux formant de grands cloaques et des nids-de-poule de 50 cm de profondeur. La boue noirâtre contraint les voyageurs à attendre les bus à l’extérieur de la station, histoire d’éviter la boue ou de se voir maculer par les eaux stagnantes.
Ici, tout le monde est unanime pour dire que ces arrêts de bus constituent un calvaire pour les habitants de la région. « En temps de pluie, l’endroit devient infréquentable comme c’est le cas aujourd’hui », nous disent des voyageurs. « C’est le point noir de la localité. L’aménagement de cette petite mais importante structure ne coûte en fait qu’une bagatelle, mais nos responsables ne semblent pas se soucier de notre calvaire. Nos responsables locaux sont toujours occupés par d’autres problèmes autrement plus importants que cet arrêt de bus », déclare un transporteur assurant la ligne Rouiba-Khemis El Khechna. Et à son collègue de renchérir : « Plusieurs journalistes sont passés par là sans que rien ne soit fait. On dirait qu’ils (les responsables) ne lisent pas les journaux. » Bien qu’exigus, ces arrêts servent aussi d’espaces de stationnement à des camions de gros tonnage. Ce qui fait croire à un parking communal. Des engins, comme nous l’avons constaté sur place, ont accaparé le plus grand espace, contraignant ainsi les usagers à se morfondre et à se bousculer pour atteindre les bus. Cette entrée en matière, peut-être banale pour les uns, semble avoir une grande importance pour d’autres. Direction Ouled Ali, une agglomération secondaire située à 2 km à l’ouest du chef-lieu. Le village est constitué d’une centaine de maisons éparses ça et là sur des étendues agricoles. Les bus, très vétustes assurant la desserte, illustrent parfaitement les conditions dans lesquelles vivent les habitants.
Ouled Ali, Hai Ellouz, VSA1, Plateau et les oubliés de….
« Il n’y a absolument rien à voir ici », ne cesse de répéter le chauffeur du bus qui nous a transportés, en s’interrogeant sur les raisons qui nous ont poussés à nous déplacer dans cette région. Ici, les signes de la misère et de malvie se lisent sur tous les visages. La route est à la limite du praticable. De par son exiguïté, la circulation se fait à sens unique. Les transporteurs font une sorte de tournée du village. Ils entrent par l’axe du côté sud et sortent de l’autre qui donne sur Haï Ellouz et le village agricole. Le bus observe une trentaine d’arrêts sans que ces derniers soient réellement signalés. Le chauffeur est sommé de s’arrêter pratiquement devant chaque domicile des voyageurs. En poursuivant notre parcours, nous découvrons Haï Ellouz, un groupe d’habitations distant d’un kilomètre de Ouled Ali. Pas question d’évoquer les moyens et les infrastructures dont est dotée cette agglomération, car même le strict minimum fait défaut. Les habitants parlent de l’eau potable quasiment absente dans les robinets, de la route défoncée depuis des années et des infrastructures pour jeunes, promises mais non entamées, ainsi que de l’inexistence de salle de soins, pour ne citer que ces manques.
« Nous avons une seule école primaire qui est dépourvue de toutes les commodités nécessaires au bon déroulement des études pour des bambins censés trouver toutes les conditions utiles à leur scolarité. Les élèves prennent des repas froids dans la rue. Ils n’ont pas de cantine », fulmine Belkacem, un parent d’élève assis devant une échoppe d’alimentation générale. Nous quittons Haï Ellouz pour rejoindre le village agricole n°1 situé à quelques encablures. La route est sinueuse comme la quasi-totalité des axes de la commune. Notre accompagnateur nous fait savoir que contrairement aux villages agricoles du pays, le leur vit une profonde léthargie. « L’agriculture, raison pour laquelle fut créé le village, n’existe plus. Il n’y a plus d’agriculture ici, les vrais fellahs ne sont plus de notre monde. Non, nos terres ne produisent plus les fruits et les légumes qui faisaient jadis notre fierté », lance-t-il. La grande préoccupation demeure bien évidemment le chômage, le reste semble être sans importance. L’absence d’infrastructures de jeunes ou de santé n’est pas la première préoccupation des habitants. « On réclame du travail. On veut travailler pour ne pas sombrer dans les fléaux sociaux. On ne veut pas s’adonner à la drogue...
Il y a des jeunes qui se droguent. Ils ne le font pas par ignorance. Bien au contraire, ils savent fort bien que c’est très mauvais pour la santé, mais Allah Ghaleb où voulez-vous qu’on aille ? Nous tournons en rond à longueur de journée », explique un jeune avec amertume. Bien que cette agglomération soit dotée d’un tissu industriel assez important, constitué d’entreprises publiques et privées telles que Transcanal, Label et la briqueterie, pour ne citer que celles-ci, le chômage demeure pesant. Les responsables locaux estiment que « seule la remise en marche de certaines entreprises qui ont fermé leurs portes au niveau de la zone d’activité pourra réduire un tant soit peu le chômage ». Rappelons que parmi les 48 unités industrielles que compte ladite zone, plus de vingt d’entre elles ont mis la clef sous le paillasson depuis fort longtemps. Selon le P/APC de cette commune, « le wali, qui a effectué récemment une visite d’inspection et de travail dans cette zone, a promis de relancer l’ctivité de ces entreprises ». Les jeunes attendent la concrétisation de cette promesse.
Sur le chemin du retour vers le chef-lieu communal, un groupe hétéroclite de baraquements frustes réalisés avec des matériaux disparates attire notre attention. Erigées sans ossature ou structure assurant leur stabilité, ces baraques dépourvues d’un minimum de commodité forment, de par leur multiplication, un bidonville similaire aux favelas brésiliennes. Ses habitants, dont le nombre dépasse 1200 âmes, le surnomment Haouch Riacha. Il est situé aux abords de la route reliant Haï Ellouz au lieudit « Plateau », à 2km environ du chef-lieu et regroupe plus de 400 baraques. L’endroit offre une image de misère et de désolation et paraît, à première vue, déserté. Hormis quelques chérubins qui jouaient devant leurs « gourbis » construits à l’aide de parpaing et autres objets hétéroclites, aucun adulte ne rôde autour des lieux.
« Nous subissons une mort lente »
Après une brève attente, deux citoyens (Kamel et Belkacem) s’approchent du bidonville. Ce sont en fait des pères de famille qui reviennent du centre-ville. Le premier apporte deux baguettes de pain et un sachet de lait, alors que l’autre semble revenir bredouille. Après avoir décliné notre identité, Kamel nous lance sans hésitation : « C’est une mort lente que nous subissons ici. Cela semble être notre destin. » Natif de Khemis, Kamel a atterri dans cette région en 2003, lorsque ses beaux-parents lui ont signifié qu’ils ne pouvaient plus le prendre en charge. « Je n’ai ni sou pour louer une maison ni terrain pour construire. Je travaille au noir au marché des fruits et légumes. Quand je travaille, parce que c’est aléatoire, je ne gagne pas plus de 300 DA », nous confie-t-il. Parlant des conditions dans lesquelles il vit avec sa famille, constituée de trois enfants, Kamel dira : « J’habite dans deux petites baraques de 4 m2 chacune. En hiver, elles se transforment en une mare à cause de l’eau qui pénètre de partout.
En été, elles deviennent des étuves de par la chaleur torride de la saison. L’eau potable nous l’achetons à raison de 50 DA les 200 litres. Pour l’électricité, nous sommes raccordés à partir des baraques de voisins. Parmi les 400 taudis que compte le quartier, on dénombre une vingtaine seulement qui sont raccordés légalement au réseau électrique », poursuit-il. Contrairement à Kamel, Belkacem est natif d’une wilaya de l’intérieur du pays. Chômeur et père de trois enfants, il nous informe que certaines familles sont installées dans ces pénibles conditions depuis plus de quinze ans. Il y a beaucoup de jeunes qui sont nés ici. « Mes quatre enfants, exposés à toutes sortes de maladies, n’arrivent plus à supporter la vie dans ces baraques. Nous sommes ici depuis 1998 et nous n’avons jamais cessé de faire des demandes de logement. Apparemment nous n’avons aucune chance d’être un jour propriétaires d’un appartement », tempête Sarah, sa fille qui ajoutera : « C’est nous-mêmes qui devons nous occuper du problème de l’eau potable en le puisant à plus d’un kilomètre d’ici. Cette situation nous empêche de réussir dans nos études. »
Un autre habitant, Abdelkader, un quinquagénaire et père de huit enfants rappelle, non sans colère, qu’il a formulé une centaine de demandes pour un logement social, mais aucune réponse à ce jour. Notre interlocuteur qui dénonce cette situation soutient que rien ne pourra arrêter la poussée des bidonvilles tant que l’Etat ne réagit pas pour mettre fin aux cercles maffieux qui profitent du phénomène. « Plusieurs familles ont dû acheter des baraques à raison de 30 millions de centimes. Notre commune est gangrenée par la corruption. Tag âla men tag. Il n’y a ni baladia ni oualou. Pour un extrait de naissance il te faut parfois 100DA. »
Abdelkader n’a jamais voté. Il ne connaît même pas la tendance politique du P/APC de sa commune. En somme, bien qu’il y a risque d’effondrement au moindre souffle ou inondation, ces taudis continuent bel et bien d’exister et prennent encore de l’ampleur au su et au vu de toutes les autorités. La situation y est invivable durant toute l’année. En plus du manque d’hygiène, les enfants sont exposés à toutes sortes d’épidémies, sachant que les lieux sont privés de tout entretien de la part des services locaux. Devant l’absence de canalisation, les eaux usées ruissellent à l’air libre. Infiltrations de pluie en hiver, chaleur infernale et essaims de moustiques en été, c’est le lot infernal que subissent les habitants de cette localité où nous comptons quelque deux mille habitats précaires ou illicites. Quartier Dallas, 17 juin, Ouled Larbi, Haouch Raï, c’est une suite de bidonvilles qui font de Khemis El Khechna une commune où le gourbi et tous les aléas qui en découlent trouvent aisément leur place. Dommage pour une ville qui était prédestinée à un tout autre avenir.
Par Ramdane Koubabi
Khemis El Khechna à l’ouest de Boumerdès
La commune des mille et un gourbis
La circulation automobile sur la route reliant la commune de Rouiba à celle de Khemis El Khechna est très dense. Le ciel est couver d’une brume épaisse et le billet météorologique annonce de nouvelles pluies pour l’après-midi. L’itinéraire est très exigu et ponctué de part et d’autre de fermes datant de l’époque coloniale que les exploitants algériens ont par la suite transformées en haouchs.
De petites cités sont érigées anarchiquement au détriment des terres fertiles, affectant ainsi l’avenir de l’agriculture et, par ricochet, la sécurité alimentaire de milliers de personnes. Les familles qui habitent les lieux semblent avoir infligé plus de mal que de bien à ces richesses offertes par Dame Nature. Sur une distance de 10 km environ, des constructions, en béton ou en toub, rythment, notre périple. Il nous suffit d’une demi-heure de route pour rejoindre notre destination : Khemis El Khechna, la commune la plus peuplée et la plus vaste de toute la wilaya de Boumerdès, située à une trentaine de kilomètres à l’extrêmité de la wilaya. A l’arrêt du bus, le seul dont dispose cette localité, un spectacle désolant attire les regards. Un lieu qui en dit long sur ce que sera le reste de la ville. Cet espace ceinturé par deux murs, qui ne servent à rien, n’est doté ni d’abribus ni d’espaces de stationnement et encore moins de quais dallés pour améliorer les conditions de travail des transporteurs. Faute d’aménagement, le lieu est envahi par les eaux formant de grands cloaques et des nids-de-poule de 50 cm de profondeur. La boue noirâtre contraint les voyageurs à attendre les bus à l’extérieur de la station, histoire d’éviter la boue ou de se voir maculer par les eaux stagnantes.
Ici, tout le monde est unanime pour dire que ces arrêts de bus constituent un calvaire pour les habitants de la région. « En temps de pluie, l’endroit devient infréquentable comme c’est le cas aujourd’hui », nous disent des voyageurs. « C’est le point noir de la localité. L’aménagement de cette petite mais importante structure ne coûte en fait qu’une bagatelle, mais nos responsables ne semblent pas se soucier de notre calvaire. Nos responsables locaux sont toujours occupés par d’autres problèmes autrement plus importants que cet arrêt de bus », déclare un transporteur assurant la ligne Rouiba-Khemis El Khechna. Et à son collègue de renchérir : « Plusieurs journalistes sont passés par là sans que rien ne soit fait. On dirait qu’ils (les responsables) ne lisent pas les journaux. » Bien qu’exigus, ces arrêts servent aussi d’espaces de stationnement à des camions de gros tonnage. Ce qui fait croire à un parking communal. Des engins, comme nous l’avons constaté sur place, ont accaparé le plus grand espace, contraignant ainsi les usagers à se morfondre et à se bousculer pour atteindre les bus. Cette entrée en matière, peut-être banale pour les uns, semble avoir une grande importance pour d’autres. Direction Ouled Ali, une agglomération secondaire située à 2 km à l’ouest du chef-lieu. Le village est constitué d’une centaine de maisons éparses ça et là sur des étendues agricoles. Les bus, très vétustes assurant la desserte, illustrent parfaitement les conditions dans lesquelles vivent les habitants.
Ouled Ali, Hai Ellouz, VSA1, Plateau et les oubliés de….
« Il n’y a absolument rien à voir ici », ne cesse de répéter le chauffeur du bus qui nous a transportés, en s’interrogeant sur les raisons qui nous ont poussés à nous déplacer dans cette région. Ici, les signes de la misère et de malvie se lisent sur tous les visages. La route est à la limite du praticable. De par son exiguïté, la circulation se fait à sens unique. Les transporteurs font une sorte de tournée du village. Ils entrent par l’axe du côté sud et sortent de l’autre qui donne sur Haï Ellouz et le village agricole. Le bus observe une trentaine d’arrêts sans que ces derniers soient réellement signalés. Le chauffeur est sommé de s’arrêter pratiquement devant chaque domicile des voyageurs. En poursuivant notre parcours, nous découvrons Haï Ellouz, un groupe d’habitations distant d’un kilomètre de Ouled Ali. Pas question d’évoquer les moyens et les infrastructures dont est dotée cette agglomération, car même le strict minimum fait défaut. Les habitants parlent de l’eau potable quasiment absente dans les robinets, de la route défoncée depuis des années et des infrastructures pour jeunes, promises mais non entamées, ainsi que de l’inexistence de salle de soins, pour ne citer que ces manques.
« Nous avons une seule école primaire qui est dépourvue de toutes les commodités nécessaires au bon déroulement des études pour des bambins censés trouver toutes les conditions utiles à leur scolarité. Les élèves prennent des repas froids dans la rue. Ils n’ont pas de cantine », fulmine Belkacem, un parent d’élève assis devant une échoppe d’alimentation générale. Nous quittons Haï Ellouz pour rejoindre le village agricole n°1 situé à quelques encablures. La route est sinueuse comme la quasi-totalité des axes de la commune. Notre accompagnateur nous fait savoir que contrairement aux villages agricoles du pays, le leur vit une profonde léthargie. « L’agriculture, raison pour laquelle fut créé le village, n’existe plus. Il n’y a plus d’agriculture ici, les vrais fellahs ne sont plus de notre monde. Non, nos terres ne produisent plus les fruits et les légumes qui faisaient jadis notre fierté », lance-t-il. La grande préoccupation demeure bien évidemment le chômage, le reste semble être sans importance. L’absence d’infrastructures de jeunes ou de santé n’est pas la première préoccupation des habitants. « On réclame du travail. On veut travailler pour ne pas sombrer dans les fléaux sociaux. On ne veut pas s’adonner à la drogue...
Il y a des jeunes qui se droguent. Ils ne le font pas par ignorance. Bien au contraire, ils savent fort bien que c’est très mauvais pour la santé, mais Allah Ghaleb où voulez-vous qu’on aille ? Nous tournons en rond à longueur de journée », explique un jeune avec amertume. Bien que cette agglomération soit dotée d’un tissu industriel assez important, constitué d’entreprises publiques et privées telles que Transcanal, Label et la briqueterie, pour ne citer que celles-ci, le chômage demeure pesant. Les responsables locaux estiment que « seule la remise en marche de certaines entreprises qui ont fermé leurs portes au niveau de la zone d’activité pourra réduire un tant soit peu le chômage ». Rappelons que parmi les 48 unités industrielles que compte ladite zone, plus de vingt d’entre elles ont mis la clef sous le paillasson depuis fort longtemps. Selon le P/APC de cette commune, « le wali, qui a effectué récemment une visite d’inspection et de travail dans cette zone, a promis de relancer l’ctivité de ces entreprises ». Les jeunes attendent la concrétisation de cette promesse.
Sur le chemin du retour vers le chef-lieu communal, un groupe hétéroclite de baraquements frustes réalisés avec des matériaux disparates attire notre attention. Erigées sans ossature ou structure assurant leur stabilité, ces baraques dépourvues d’un minimum de commodité forment, de par leur multiplication, un bidonville similaire aux favelas brésiliennes. Ses habitants, dont le nombre dépasse 1200 âmes, le surnomment Haouch Riacha. Il est situé aux abords de la route reliant Haï Ellouz au lieudit « Plateau », à 2km environ du chef-lieu et regroupe plus de 400 baraques. L’endroit offre une image de misère et de désolation et paraît, à première vue, déserté. Hormis quelques chérubins qui jouaient devant leurs « gourbis » construits à l’aide de parpaing et autres objets hétéroclites, aucun adulte ne rôde autour des lieux.
« Nous subissons une mort lente »
Après une brève attente, deux citoyens (Kamel et Belkacem) s’approchent du bidonville. Ce sont en fait des pères de famille qui reviennent du centre-ville. Le premier apporte deux baguettes de pain et un sachet de lait, alors que l’autre semble revenir bredouille. Après avoir décliné notre identité, Kamel nous lance sans hésitation : « C’est une mort lente que nous subissons ici. Cela semble être notre destin. » Natif de Khemis, Kamel a atterri dans cette région en 2003, lorsque ses beaux-parents lui ont signifié qu’ils ne pouvaient plus le prendre en charge. « Je n’ai ni sou pour louer une maison ni terrain pour construire. Je travaille au noir au marché des fruits et légumes. Quand je travaille, parce que c’est aléatoire, je ne gagne pas plus de 300 DA », nous confie-t-il. Parlant des conditions dans lesquelles il vit avec sa famille, constituée de trois enfants, Kamel dira : « J’habite dans deux petites baraques de 4 m2 chacune. En hiver, elles se transforment en une mare à cause de l’eau qui pénètre de partout.
En été, elles deviennent des étuves de par la chaleur torride de la saison. L’eau potable nous l’achetons à raison de 50 DA les 200 litres. Pour l’électricité, nous sommes raccordés à partir des baraques de voisins. Parmi les 400 taudis que compte le quartier, on dénombre une vingtaine seulement qui sont raccordés légalement au réseau électrique », poursuit-il. Contrairement à Kamel, Belkacem est natif d’une wilaya de l’intérieur du pays. Chômeur et père de trois enfants, il nous informe que certaines familles sont installées dans ces pénibles conditions depuis plus de quinze ans. Il y a beaucoup de jeunes qui sont nés ici. « Mes quatre enfants, exposés à toutes sortes de maladies, n’arrivent plus à supporter la vie dans ces baraques. Nous sommes ici depuis 1998 et nous n’avons jamais cessé de faire des demandes de logement. Apparemment nous n’avons aucune chance d’être un jour propriétaires d’un appartement », tempête Sarah, sa fille qui ajoutera : « C’est nous-mêmes qui devons nous occuper du problème de l’eau potable en le puisant à plus d’un kilomètre d’ici. Cette situation nous empêche de réussir dans nos études. »
Un autre habitant, Abdelkader, un quinquagénaire et père de huit enfants rappelle, non sans colère, qu’il a formulé une centaine de demandes pour un logement social, mais aucune réponse à ce jour. Notre interlocuteur qui dénonce cette situation soutient que rien ne pourra arrêter la poussée des bidonvilles tant que l’Etat ne réagit pas pour mettre fin aux cercles maffieux qui profitent du phénomène. « Plusieurs familles ont dû acheter des baraques à raison de 30 millions de centimes. Notre commune est gangrenée par la corruption. Tag âla men tag. Il n’y a ni baladia ni oualou. Pour un extrait de naissance il te faut parfois 100DA. »
Abdelkader n’a jamais voté. Il ne connaît même pas la tendance politique du P/APC de sa commune. En somme, bien qu’il y a risque d’effondrement au moindre souffle ou inondation, ces taudis continuent bel et bien d’exister et prennent encore de l’ampleur au su et au vu de toutes les autorités. La situation y est invivable durant toute l’année. En plus du manque d’hygiène, les enfants sont exposés à toutes sortes d’épidémies, sachant que les lieux sont privés de tout entretien de la part des services locaux. Devant l’absence de canalisation, les eaux usées ruissellent à l’air libre. Infiltrations de pluie en hiver, chaleur infernale et essaims de moustiques en été, c’est le lot infernal que subissent les habitants de cette localité où nous comptons quelque deux mille habitats précaires ou illicites. Quartier Dallas, 17 juin, Ouled Larbi, Haouch Raï, c’est une suite de bidonvilles qui font de Khemis El Khechna une commune où le gourbi et tous les aléas qui en découlent trouvent aisément leur place. Dommage pour une ville qui était prédestinée à un tout autre avenir.
Par Ramdane Koubabi
9 Re: [Tribune] Le CV de Atika ! le Sam 13 Déc - 9:15
lurchar21
Alors qu'une partie de la population habite dans des baraques , le regime Algerien lui est occupe a remplir les coffres des Russe en echange pour de la feraille .
Contrats militaire [modifier]
Notamment lors de la visite du président russe Vladimir Poutine le 10 et 11 mars 2006, des accords ont été signés entre l'Algérie et la Russie concernant d'importantes acquisitions de matériels de défense.[9]. L'ensemble des contrats passés avec la Russie en deux ans s'élève à un montant total de 15 milliards de dollars sur toute la totalité des commandes se termineront jusqu'en 2015, faisant de l'Algérie le premier client importateur de la Russie à l’étranger pour les ventes d’armes en 2007.[10].
A la fin 2007, des négociations algéro-russes ont eu lieu en remplacement des Mig-29 SMT défaillants par des Su-30 MKA supplémentaires pour cause de crise financière de l'industrie d'armements russe. [11].
En printemps 2008, afin d'arriver de réparer le "scandale algérien" sur le retournement des Mig-29 SMT géré par la société Mikoyan-Gourevitch, l'Armée de l'air algérienne pourrait gagner au change au sujet de la livraison éventuelle à l'Algérie des chasseurs Su-35 et Mig-35. [12].
Lors de la visite du premier ministre français, François Fillon le 21 et 22 juin 2008, les autorités françaises souhaitent vendre par l'achat d'hélicoptère de la société contrôlée par Finmeccanica et Eurocopter à l'Algérie selon les sources, il s'agit de 14 EC725 et 10 EC635 pour la surveillance, puis également des frégates FREMM dont 2 AVT (Action Vers la Terre) et 2 ASM (Anti-Sous Marin). [13]. Puis de 2 porte-hélicoptères d'assaults amphibies de la classe Mistral.[14]
A la visite de la chancelière allemande d'Angela Merkel le 16 et 17 juillet 2008, les autorités allemandes souhaitent vendre des frégates Bremen [15] et des avions de guerre à l’Algérie. Ils souhaitent également construire des usines à Tiaret de fabrication de matériels de défense militaire et de véhicules pour l’armée et la police.[16].
En été 2008, selon les sources du ministère de la Défense à Moscou, les autorités russes tentent d'intégrer des bombardiers stratégiques de type Tu-160 et Tu-95 en Algérie
Contrats militaire [modifier]
Notamment lors de la visite du président russe Vladimir Poutine le 10 et 11 mars 2006, des accords ont été signés entre l'Algérie et la Russie concernant d'importantes acquisitions de matériels de défense.[9]. L'ensemble des contrats passés avec la Russie en deux ans s'élève à un montant total de 15 milliards de dollars sur toute la totalité des commandes se termineront jusqu'en 2015, faisant de l'Algérie le premier client importateur de la Russie à l’étranger pour les ventes d’armes en 2007.[10].
A la fin 2007, des négociations algéro-russes ont eu lieu en remplacement des Mig-29 SMT défaillants par des Su-30 MKA supplémentaires pour cause de crise financière de l'industrie d'armements russe. [11].
En printemps 2008, afin d'arriver de réparer le "scandale algérien" sur le retournement des Mig-29 SMT géré par la société Mikoyan-Gourevitch, l'Armée de l'air algérienne pourrait gagner au change au sujet de la livraison éventuelle à l'Algérie des chasseurs Su-35 et Mig-35. [12].
Lors de la visite du premier ministre français, François Fillon le 21 et 22 juin 2008, les autorités françaises souhaitent vendre par l'achat d'hélicoptère de la société contrôlée par Finmeccanica et Eurocopter à l'Algérie selon les sources, il s'agit de 14 EC725 et 10 EC635 pour la surveillance, puis également des frégates FREMM dont 2 AVT (Action Vers la Terre) et 2 ASM (Anti-Sous Marin). [13]. Puis de 2 porte-hélicoptères d'assaults amphibies de la classe Mistral.[14]
A la visite de la chancelière allemande d'Angela Merkel le 16 et 17 juillet 2008, les autorités allemandes souhaitent vendre des frégates Bremen [15] et des avions de guerre à l’Algérie. Ils souhaitent également construire des usines à Tiaret de fabrication de matériels de défense militaire et de véhicules pour l’armée et la police.[16].
En été 2008, selon les sources du ministère de la Défense à Moscou, les autorités russes tentent d'intégrer des bombardiers stratégiques de type Tu-160 et Tu-95 en Algérie