Des sources proches de la présidence de la République font état de nouveaux rebondissements dans le duel qui opposerait les services secrets algériens (DRS) à la présidence de la République, dans l’affaire de la commission d’enquête installée par Bouteflika, et chargée de faire la lumière sur l’assassinat du président Boudiaf et du général Fodil Saidi.
La première vraie confrontation entre les deux institutions vient d’avoir lieu à la fin de la semaine passée. Deux juges civils de la commission d’enquête se sont présentés au siège de la DCE (Direction du contre espionnage) sis à Hydra pour les besoins de l’investigation, mais ils se sont vus interdire l’accès du bâtiment par le patron du contre espionnage sous prétexte que ces deux magistrats ne bénéficiaient des « habilitations de première catégorie ». Autrement dit, le patron du DRS n’est pas prêt à jeter ces agents en pâture, encore moins à lever le secret sur les activités de ces cadres et de son département et la tâche s’annonce rude pour Bouteflika.
Par ailleurs, le procureur militaire vient cette semaine de délivrer trois convocations aux noms de trois agents du contre espionnage, cités dans le dossier de l’assassinat du général Saidi Fodil. Les trois concernés, Benseloune Hassane, Chaibiya Mohamed et Moufni Redouane, ont un mois pour se présenter devant le procureur militaire de la première région militaire. Aucune disposition particulière n’a été encore prise par la direction de la justice militaire concernant les agents Bensaif Yazid, Benloucif Badis, Kadri Abderezak, Benloucif Hakim, Ouanzi Hadj Ali, Bousaha Abdelmadjid, Bouseda Mohamed , du contre espionnage.
On apprend qu’une nouvelle liste d’anciens responsables et agents du SSP (Service de la sécurité présidentielle) et du service A.I (Action du contre espionnage) vient d’être versée dans les dossiers de l’enquête, et dans laquelle on retrouve l’ancien patron du GIS Boulouiza Nassredine dit Hammou, le commandant Yacine et des agents de protection Ait Ouali Mounir , Habchi Nacer, Omrani Brahim, Messloub Karim appartenant au SSP.
En outre, une nouvelle piste a été ouverte par la commission : l’existence d’une probable unité secrète au sein du département du renseignement et de la sécurité et qui regrouperait des agents d’élite triés sur le volet, l’unité en question serait le bras séculier du DRS depuis le début des années 90, elle aurait échappé depuis sa création au contrôle du ministère de la défense nationale car couverte par le secret défense. La présidence a exprimé des interrogations et des inquiétudes quant l’appartenance des agents mis en cause dans l’affaire Boudiaf et Saidi a cet organisme secret.
Aissat