Rappelez-vous !! Des naufrages, des cadavres sur les bords de la Méditerranée, des arrestations au large de la mer, des scènes alarmantes et traumatisantes retransmises qu’on a tous vus, sur toutes les chaînes de télévision. Sur des embarcations de fortune, ils tentent de gagner l’Europe. Ils nous lancent des messages têtus sur leurs souffrances et leur optimisme qui font virer le rêve au cauchemar, rappelant que l’augmentation des prix du pétrole et une réserve de change de 140 milliards de dollars ne sont que des cadeaux empoisonnés aux Algériens.
Pour quelle raison ? De quelle manière ? Qui en est responsable ? Qui est l’auteur de ces opérations suicidaires ? Est-ce que les « HARRAGA » ont été forcés de fuir leur pays ? Ou c’était leur choix tout simplement ?
En Algérie et pendant longtemps, les gens ont été forcés de fuir leur pays du fait de pauvreté en quête d’une vie meilleure. Mais de nos jours en Algérie « d’el iza w’el karama », les causes actuelles qui encouragent les jeunes à abandonner leur pays ne sont plus les mêmes qu’avant... « EL HOGRA », le chômage, la bureaucratie, l’inégalité des chances, la baisse totale du pouvoir d’achat et la pauvreté, la corruption, l’ignorance, les pistons, l’insécurité, l’exclusion des cadres, le terrorisme administratif, la mauvaise gestion du pouvoir... Et aussi l’imaginaire de l’autre coté de la méditerranée.
Ils sont des Algériens, de toutes catégories sociales et de toutes tranches d’âges, des deux sexes, des universitaires parfois. Ils ne veulent que réussir leur vie, assurer un revenu stable et surtout être traiter humainement. Ils ne sont ni des criminels, ni des escrocs, ils ne veulent que déserter leur patrie en risquant leur vie. Ils paient jusqu’aux 200000 dinars (2000 euros) aux marchands de rêves, le droit de passage vers l’Europe. Muni d’un simple gilet de sauvetage, ils se cotisent parfois pour acheter un ZODIAC avec moteur, des vivres, de l’eau pour prendre la mer. L’aventure se termine souvent mal, comme la plus part des cas, repêchés morts noyés par les garde-côtes. Il arrive souvent que ces traversées de la méditerranée finissent d’une manière tragique et dramatique. La traversée du Méditerrané est l’étape la plus importante d’un voyage dangereux à destination de l’Europe. Pour eux, la Méditerranée est un point de passage quasi-obligé.
Ce phénomène d’ « EL-HARGA » a fait son apparition ces dernières années dans les côtes algériennes plus proches de l’Espagne et l’Italie, et tend à prendre une certaine ampleur.
Les migrations des Maghrébins vers l’Europe, qui ne connaissent aucune frontière géographique ou légale, seront peut-être l’un des problèmes centraux de ce siècle. Le phénomène d’ « EL HARGA » est désormais un problème délicat auquel se trouvent confrontées les nations des deux côtés de la Méditerranée.
Et vous ? Que pensez-vous de ce phénomène ? Réagissez en cliquant sur le lien « Répondre à cet article » ci-dessous. A vous la parole ....
M. Walid ZOGHBI Sociologue, Journaliste, Doctorant et Chercheur en Sciences de l’Information et de la Communication
Walid ZOGHBI, Sétif Info