image La Présidence de la République persiste dans son enquête sur l'assassinat de l’ancien président Boudiaf et du général Saidi Fodil. Cette enquête, rappelons-le, entre dans le cadre de la lutte des clans que se livrent la Présidence et le Département de renseignement et de la sécurité (DRS) du général Toufik. La Présidence l’a lancée au lendemain de la divulgation des scandales de Sonatrach et de l’autoroute est-ouest dans lesquelles sont impliqués des « hommes du président ». Le coordinateur de cette « enquête » qui a pour but de « rendre la monnaie de la pièce » au DRS n’est autre que Saïd Bouteflika, le frère du président. La grande « révélation » à laquelle était déjà parvenue la commission d’enquête en mars, est celle faite par un l’ancien agent du Département de renseignement et de la sécurité (DRS) exilé au Qatar depuis des années et qui a mis à jour dans ses dépositions l’existence d’une structure secrète au sein des services secrets algériens à laquelle il appartenait, unité qui serait impliquée dans les assassinats des feus président Boudiaf et du général Saidi Fodil. Le même agent vient la semaine dernière de faire de nouvelles déclarations à la commission d’enquête, des déclarations qui ont été qualifiées par la Présidence de la république de « très graves » mais « précieuses ». Ces nouvelles dépositions révèlent que dans les années 90, le champ d’action de cette structure secrète s’étendait à des personnalités militaires et politiques algériennes qui faisaient l’objet de chantages en vue de les mettre sous le contrôle total du DRS, sous peine de procéder le cas échéant à leur élimination physique. L’ex agent a affirmé que l’ensemble des agents, dont lui-même, appartenant à cette structure ont eu à travailler sur ses dossiers. Parmi les personnalités citées par l’ancien agent on retrouve les noms de Mouloud Hamrouche, de l’ancien président de la république Liamine Zeroual , Ali Benflis, Abdelhamid Ibrahimi , Ali Kafi, Louiza Hanoune , Said Sadi, le général major Ghziel Abbas, le général Hocine Benhadid , du général major abdelmalek Guenaizia… « Ils n’avaient pas d’autres choix que de travailler pour nous… », a précisé l’ancien agent du DRS qui a mis en cause l’actuel patron du DRS (Toufik) et l’ex chef de l’armée le général major Khaled Nezzar comme étant les premiers responsables de la gestion de ces dossiers. Bouteflika a alors officiellement demandé à l’ancien secrétaire général du ministère de la Défense, le général major Khaled Nezzar d’apporter sa contribution à « l’effort de la commission d’enquête » et de témoigner sur cette « structure secrète » L’unité en question procédait à l’infiltration ou au noyautage des cibles désignées pour ensuite les mettre sous d’énormes pressions en vue de les manipuler directement ou par le biais de leur entourage proche. Par ce mode opératoire, le DRS a fait main basse durant des années sur la vie politique et professionnelle de ces personnalités en s’ingérant par conséquent dans leurs choix et décisions, les concernés savaient pertinemment que s’ils déviaient de la trajectoire dessinée par le Département du renseignement et de la sécurité ils risquaient de perdre leur vie déclarera l’ancien agent du DRS. Il a affirmé que le règlement observé au sein de cette structure était des plus strictes qu’aucun agent du service action ne pouvait le transgresser au péril de sa vie. Dans sa déposition l’ex agent dira qu’il était quasiment impossible d’accéder aux données des dits dossiers, et qu’il prenait avec d’autres agents du services action du DCE ces instruction par le biais de ces deux chefs de réseau, l’agent Benloucif Hakim et l’agent Benseloune Hassan appartenant au contre espionnage, et tous deux originaires de Constantine. La commission d’enquête a demandé de procéder dans les plus brefs délais aux auditions de l’ancien chef du (CPMI) le centre principal militaire d’investigation le général Tertag Bachir, et des agents Bensaif Yazid, Benloucif Badis, Ait ouali mounir, Habchi Nacer, Sadki Louenes, Houari Benhamou, cités dans les dossier du géneral Saidi fodil, Alili mohamed, et qui apparemment ne veulent pas se plier aux convocations de la commission d’enquête ni à celles du procureur général de la première région militaire. Des sources proches du président Bouteflika font état de sa volonté ferme d’aller jusqu’au bout de cette action judiciaire qu’il considère comme une « affaire d’Etat et du peuple », une affaire dans l’intérêt unique serait celui de « faire toute la lumière sur cette structure opaque du DRS afin d’apaiser la mémoire populaire, et que les familles des défunts puissent finalement faire leur deuil. » En vérité, l’objectif est plutôt de neutraliser le DRS pour faire place au clan des Bouteflika. La tension entre la présidence et le DRS aurait atteint des niveaux alarmants, et le président Bouteflika a donné des instructions à ses services de protection de renforcer la sécurité de ses frères et de leurs familles. L.M.