RÉGIME ALGÉRIEN
"Le régime pratique un génocide sur la population du Sahara"
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Par KADIRI Jilani : Première partie (1/2)
Le Régionalisme est un génocide que pratique le régime à l’égard de la population du Sahara ! Les gens du Sahara sont les plus pauvres de l’Algérie, par la faute du pouvoir des généraux !
Le régime illégitime utilise le régionalisme comme instrument, pour diviser le peuple algérien. « Diviser pour régner. » ? Les richesses du Sahara, sont exploitées au profit des membres de la mafia, les maitres du Nord pour s’enrichir. Depuis l’indépendance, la population du Sahara vit dans la misère et souffre terriblement de politique de discrimination et de mise à l’écart volontairement de tous les investissements et développements que connait le pays. Des milliards de dinars ont été dépensés dans les projets qui n’ont jamais vu le jour et qui n’ont jamais été réalisés, et les coupables bénéficient d’une totale impunité. ? En 1960, M Hamza Boubakeur avait demandé à la France, de diviser l’Algérie du Nord du Sahara, et ce fut un déluge de la part du G.P.R.A. condamnant à mort l’auteur de cette initiative, était, M. Hamza Boubakeur qui voulait créer une république du Sahara, indépendante de l’Algérie et ce projet n’a pas été retenu par le Général de Gaulle. Le F.L.N. avait suspendu toutes les négociations avec le gouvernement Français de l’époque pour protester contre ce partage jugé contre nature et comme une provocation inadmissible. Aujourd’hui, devant cette misère qui frappe tous les habitants du Sahara, les gens commencent à s’interroger sérieusement, si cette idée de l’indépendance du Sahara, n’est –telle pas aujourd’hui, la bienvenue comme l’unique alternative pour sortir ce peuple du joug colonial de la mafia du nord et de , mobiliser tout le peuple sahraoui afin qu’il s’adresser à l’O.N.U. pour la proclamation de son indépendance et de libérer , le Sahara de la mafia criminelle et corrompue, et nous verrons, comment les décideurs technocrates , les voleurs pillards de nos richesses, vont pouvoir affronter le futur de la partie du nord, sans les recettes en provenance des richesses exploitées du Sahara. La politique dévastatrice, organisée volontairement par tous les gouvernements de l’Algérie, visait à réaliser de grands projets, faire de petits entrepreneurs, de géants milliardaires, de priver les populations du Sahara de programmes et de plans de développement à long terme. Tous les Présidents, les Premiers Ministres (hormis. M. Benbitour), tous les Ministres, les hauts fonctionnaires ( S..G., DG . Directeurs, Wali ) sont du Nord, les gens du Sahara sont exclus et marginalisés par une discrimination flagrante et indigne de ces hauts responsables, qui ont une haine et un mépris sans égal à l’égard des populations du Sud.
Bouteflika, se montre très généreux avec les deniers publics ! IL offre 286 Milliards de dollars au profit des voleurs : Corrupteurs et corrompus, une hémorragie financière indescriptible et préjudiciable au peuple victime de cette mafia criminelle.
Nous venons d’apprendre avec stupéfaction, l’annonce d’un vaste programme d’investissement public de l’ordre de 286 milliards de dollars (l’équivalent de 21.214 milliards de dinars algériens. Ce communiqué vise a rassurer les prédateurs corrupteurs occidentaux et Asiatiques, que l’Algérie mettra à leur disposition, une manne d’un montant colossal, gigantesque, de quoi augmenter le nombre de milliardaires. Depuis que le Président Bouteflika est au pouvoir, les milliardaires algériens qui étaient au nombre de 1000., ils sont passés en ce moment au nombre de 5 700 et ce chiffre va connaitre une augmentation de plus de 100 %. Ce communiqué est un grand cadeau au profit de tous les corrupteurs et corrompus qui ont déjà ruiné le pays et avec une enveloppe de cette envergure, les corrupteurs vont se ruer sur l’Algérie, toutes les portes de l’escroqueries seront, les trafics d’influence vont se multiplier auprès des généreux, assez généreux des deniers publics, ces corrupteurs, les charognards, vont déployer tous les moyens pour s’enrichir sans frais et sans investissements, grâce aux mécanismes et combines mis à la disposition par la mafia pour faciliter aux corrupteurs de mettre main basse sur ce fabuleux marché du siècle, les corrompus sont prêts pour permettre aux corrupteurs de rafler tous les milliards de dollars de cette prodigieuse source juteuse offerte par le régime aux membres de la mafia. C’est scandaleux et indigne d’un Président, qui souffre de maladie, incapable de gérer les affaires du pays, qui ne se manifeste que pour faire de la figuration et qui tient le rôle d’un Président symbolique, façon de cautionner les plans des membres de la mafia qui l’utilise pour leurs propres intérets.IL est l’otage de cette mafia, il ne peut rien faire, il n’a aucun pouvoir constitutionnel, lui qui voulait par tous les moyens un troisième mandat pour réaliser ses projets, se trouve pris dans un engrenage et ne trouve aucun moyen pour se libérer de ce joug de la mafia. Un Président, qui ne dispose plus de pouvoir de changer de gouvernement, de ministres, la mafia, lui dicte ce qu’il doit faire et lui interdit de toucher à certains ministres proches du DRS, n’est pas digne de représenter le peuple algérien et de ce fait il est coupable d’avoir prêté serment, de protéger l’Algérie de toutes les convoitises et les ingérences dans le domaine de la souveraineté nationale. IL est devenu, identique, à la triste situation de défunt Président Bourguiba qui fut maintenu contre son gré, par son entourage, qui avait besoin de ruiner le pays avant de quitter le pouvoir. Cette dramatique situation, le peuple algérien est victime, d’avoir un Président, qui n’a plus de pouvoir, ni le courage de remettre sa démission et de prouver au peuple algérien, qu’il ne peut être le complice d’une mafia criminelle. Hélas ! il est prisonnier de son propre clan, un clan de malfaiteurs, d’affairistes et d’escrocs.
Depuis l’indépendance toutes les recettes de pétrole et de Gaz sont investies dans le Nord du pays, au détriment du Sud, qui demeure le parent pauvre et cette situation ne cesse de s’aggraver, depuis l’arrivée du Président Bouteflika.
Le Grand Sud Saharien possède des potentialités inépuisables, des richesses naturelles : des gisements d’ Or, de diamants, d’ Uranium, de Nikel, de fer, de plombs, de cuivre, de phosphate, d’ argent, de pétrole, de gaz, d’ énergie solaire, de vents favorables aux éoliennes, la possibilité d’exploiter les eaux de la mer Albienne, comme l’avait fait la Libye, pour la mise en valeur des terres fertiles du Sahara, de quoi nourrir une population de 200 millions d’habitants et assurer à notre économie des produits alimentaires exportables. Le plus grand gisement de fer de Garret Djebilet, ( région de Tindouf ) est toujours sous les sables, en dépit de toutes les convoitises tentées pour l’exploiter. ?
Climat idéal pour le tourisme et les circuits, mais, une partie de ces richesses sont exploitées au profit du Nord, le reste attendent que les prédateurs viennent pour les exploiter au détriment de la population du Grand Sud. Ces populations sont marginalisés et réduites au silence et les recettes du pétrole et du gaz ne sont dépensées que dans les projets du Nord du Pays, et plus rien pour le Grand Sud, ce parent pauvre est devenu le plus pauvre de la planète du monde, malgré toutes ces richesses aucune amélioration depuis l’indépendance, la situation ne cesse de s’aggraver.
Les Gouvernements du Nord ont toujours exploités le Sud au bénéfice des régions du Nord. ? Le Sud est victime d’une politique de discrimination flagrante, indigne et scandaleuse, toutes nos richesses sont mises au profit des populations du Nord, en matière de logements, de barrages, d’infrastructures sectorielles, investissements dans tous les secteurs de l’état, depuis les communes jusqu'aux rouages de l’État. Qu’en est-il du Sud. ? Rien, absolument rien, nos villages sont sinistrés, nos routes impraticables, la répartition des richesses n’est pas assurée ni équilibrée entre les régions, il y a une volonté manifeste de nous reléguer à l’époque du Moyen-âge, tous les moyens sont mis au compte du Nord, et le Sud, duquel, toutes les richesses sont tirées, ne perçoit que des miettes. Depuis l’arrivée de Bouteflika, le Grand Sud Saharien, souffre de tout, les maux et fléaux les plus nuisibles et les plus néfastes pour aggraver le sort des pauvres et les souhaits, les vœux et les propositions des élus qui représentent les habitants de cette partie ne sont pas pris en considération par le gouvernement. Ce régime qui pratique le régionalisme, porte un grave préjudice aux habitants du Sahara. C’est un génocide d’un plan soigneusement élaboré par les gouvernements du nord pour exterminer de tout un peuple, par la misère atroce, par l’exode rural forcé, par la discrimination aux emplois, strictement réservé pour les gens du nord, par l’absence de considération et d’humanisme le plus élémentaire. Le peuple du Sahara est pénalisé, opprimé et persécuté, il n’a plus le droit à la parole, ni aux manifestations, ni aux revendications, tout se décide au Nord, c’est une véritable colonisation barbare, de type d’Israël sur la population de Gaza.
En 1964, les décideurs du Nord, qui étaient farouchement opposés à tout investissement dans les hauts plateaux et au Grand Sud, avaient fait inscrire un projet d’une grande usine de traitement de l’Alfa, en papiers. L’Alfa se trouve uniquement dans la région d’Aflou et d’El-Bayadh, au lieu d’implanter cette usine entre ces deux villes et d’assurer un plan de développement au profit des populations sans ressources et sans emplois. Les technocrates, qui ont récolté plus de 10 % de commission, ne connaissaient rien aux techniques de cette unité industrielle. Elle n’a été mise en service plus de deux mois et toute la zone de Mostaganem fut contaminée par des produits chimiques nocifs et toute les espèces aquatiques sont mortes. Depuis 1964, cette usine, n’est qu’un talus de ferraille encombrant et des centaines de millions de dollars sont parties en fumée !
EN 1976, la population de l’Ouarsenis, Daira de Béni-hendel, se sont révolté contre le pouvoir, et les élus des quatre communes ont alors adressé une lettre au Président de la République, pour le mettre en garde contre toute politique discriminatoire au profit de certaines régions et la mise à l’écart de la population de l’Ouarsenis, qui s’est sacrifiée durant la guerre de libération. La population de cette région vivait au dessous du seuil de la pauvreté, une misère indescriptible et honteuse pour l’Algérie de marginaliser une population qui a fait ses épreuves et tant de sacrifices pour l’indépendance du pays, se trouve reléguée au stade des plus pauvres du pays. Le Président H. Boumedienne, qui connaissait, la bravoure et le courage de ce peuple, avait décidé de tenir un Conseil des Ministre à Tiaret, et au cours de son discours au siège de la Wilaya, il avait déclaré, que la Daira de Beni-Hendel , sera dotée de la plus grande usine d’Afrique, la mise en exploitation du gisement de Garret Djebilet, avec un chemin de fer, de Tindouf, jusqu'à Souk-El Hadd et une usine de montage et de fabrication de véhicule et de divers engins mécaniques et industriels. Belaid Abdessel, qui était le Ministre, de l’Industrie, avec son collègue de l’industrie lourde, n’étaient pas favorables à cette implantation, les deux avaient envisagés cette unité dans la région de Sétif. Belaid Abdesselem avait visité la région et il avait pris connaissance de la demande de la population qui était enragée de joie, mais ce ne fut que promesses, dès la mort du Président Boumedienne, le projet fut retiré, pour le proposer non loin de Tiaret, soi-disant, c’est là que devait avoir une usine de montage de véhicule et ce projet souffre depuis plus de 35 ans. Et les gens de l’Ouarsenis, vivent dans une misère indescriptible, ni usine, ni unité, ni projets, et ils attendent, qu’un jour les décideurs, se trompent de localité pour investir dans une région devenue rebelle au pouvoir dictatorial, méprisable. Je n’invente rien, il existe des archives au niveau de la Présidence de la République, au Niveau du Ministère de l’industrie, au niveau de la Wilaya de Tiaret, et il n’est pas trop tard, pour la population de l’Ouarsenis de demander les comptes aux voleurs et fraudeurs coupables de discrimination et de favoritisme sur les projets inscrits et détournés volontairement par ces malfaiteurs incorrigibles.
En 1959, lors de l’inauguration des routes Béchar Saida, et Béchar Aflou, Laghouat, le Ministre Français, Robert Buron ? Avait laissé des fascicules, portant études sur les projets de chemin de fers et de routes dans les Hauts plateaux du Sud Oranais et en direction du Grand Sud Saharien.
A - Ouest du pays Sud Oranais : Voies ferrées :
1°- Sidi-Bel-Abbès , Mécheria, Ain-séfra, C. Béchar, Adrar, Reggan. 2°- Sidi-Bel-Abbès, Géryville,Aflou,Laghouat, Ouargla. «3°- Tiaret, Géryville, Boussemghoun, B.Ounif, C.Béchar. 4°- Sidi-Bel-Abbès, Mascra, Frenda, Tiaret, Djelfa.
B- Ouest du pays Sud Oranais : Routes nationales :
1°- Jonction entre Tiaret et le Kréider ( actuel el-Kheiter), 2°- Route entre Tiaret et Géryville, par Roggassa et Trésel. 3°- route entre Aflou et Sidi-Bel-Abbès via Bouktoub (actuel Bogtob) 4°- route entre Géryville et Mécheria par Tissemouline. 5°- route entre Géryville et Ghardai.
Tous les projets français ont été abandonnés par le Gouvernement algérien, depuis l’indépendance à ce jour, li n’existe aucune route entre El-Bayadh et Tiaret, aucune route entre Tiaret et el –Kheiter, aucune route entre Aflou et sidi Bel-Abbès, et depuis l’indépendance à ce jour, aucune route nationale n’a été réalisée dans les quatre wilayas, El-Bayadh, Tiaret ; et Tiaret jonction avec el-Kheiter et les routes nationales sont en mauvaises états de dégradation qu’il serait économiquement avantageux de réaliser d’autres routes que d’effectuer des travaux d’entretiens non conformes aux normes des routes nationales. De plus, le grand projet de la route de la Rocade, venant de Batna, en passant par M’Sila, Tiaret, el-Bayadh, ain-séfra, béchar, fut écartée par les technocrates corrompus, pour dévier ce trajet, qui change d’itinéraire de Tiaret vers Mascara et Bel-Abbès. Toujours est-il que les Wilayas, d’el-Bayadh, de Naâma, de Laghouat,et de Béchar, souffrent d’état d’isolement et de peu de considération des pouvoirs publics, comme si ces wilayas ne sont pas dans le territoire algérien.
En ce moment, c’est le grand désert, le Nord, mérite des autoroutes, les chemins de fers entre les Wilayas, avec l’argent du Gaz et de pétrole, alors que les cadres du Grand Sud Saharien ne trouvent pas d’emplois et de débouchés. Plus grave encore, tous les cadres de l’État et de Sonatrach, viennent du Nord, une véritable colonisation et les Kabyles se plaignent, de leurs sort, tout en ignorant le sort triste et indescriptible des habitants de notre région.(à suivre)
K.J
A lire absolument !
Par Yassine Temlali :
«Sur le front égyptien» du général Khaled Nezzar ou l'histoire comme instrument de surenchère chauvine
Près de dix ans après la publication de ses «Récits de combats» (2002, Chihab Editions, Alger) qui traite de sa participation à la guerre d’indépendance, le général Khaled Nezzar a fait paraître récemment à Alger de nouvelles mémoires militaires intitulées «Sur le Front égyptien: la 2e brigade portée algérienne, 1968-1969»(1). L’ouvrage relate ses souvenirs de commandant de cette unité incorporée à l’armée égyptienne pendant la «guerre d’usure» qui, après la défaite arabe de juin 1967, a opposé l’Egypte aux forces israéliennes occupant le Sinaï et n’a pris fin qu’en août 1970.
L’auteur est un des chefs militaires algériens qui, dès la fin des années 80, ont joué un rôle politique de premier ordre. Il a été l’architecte de l’annulation des législatives de décembre 1991, dont le premier tour avait été remporté par le Front islamique du Salut (FIS). Après avoir coordonné le « putsch pacifique » de janvier 1992 contre le président Chadli, il a siégé au sein du Haut conseil d’Etat, une instance non élue qui a dirigé l’Algérie de 1992 à 1994 (2). Même après sa démission du poste de ministre de la Défense - et de l’armée - en 1993, il est resté un influent «décideur» et un défenseur acharné de la gestion politique, musclée et hasardeuse, des années 1990.
L’ombre pesante de la crise algéro-égyptienne
«Sur le front égyptien» se divise en deux parties. La première est consacrée aux deux années pendant lesquelles le général Nezzar a dirigé la 2e brigade portée, intégrée aux forces arabes stationnées sur les rives est du canal de Suez et de la mer Rouge. La seconde partie est une évocation sommaire des «guerres successives au Moyen-Orient» (1948, 1967, 1973, etc.). Le livre comprend plusieurs annexes, des cartes militaires et des tableaux énumérant les moyens matériels et humains mobilisés par les unités algériennes déployées en Egypte entre 1967 et 1975.
La première partie alterne anecdotes et observations tactiques rapides, ce qui la fait ressembler si peu à de véritables « mémoires de guerre ». Ses nombreuses imperfections pourraient s’expliquer par l’empressement de l’éditeur à publier l’ouvrage, presque sans révision, afin de tirer profit de l’intérêt du lectorat pour tout ce qui concerne les relations algéro-égyptiennes après les incidents qui ont marqué les rencontres de football entre les équipes d’Egypte et d’Algérie (novembre 2009).
Les carences de l’édition se remarquent dans le non-classement de certains contenus (exemple: la publication d’une annexe sur «les pertes de l’aviation arabe le 5 juin 1967» à la fin d’un chapitre consacré à la guerre d’octobre 1973, page 110). Elles sont également visibles dans la non-datation de certains événements alors que leur datation était possible par le recours à d’autres sources - dont deux sont, d’ailleurs, citées: un écrit du général égyptien Saad El Dine Chazli (3) et «Victimes, histoire revisitée du conflit arabo-sioniste», de l’historien israélien Benny Morris (4). Un travail éditorial plus sérieux aurait permis d’éviter que l’auteur, dans la même page 28, ne fasse commencer la guerre d’usure à deux dates différentes: le 11 mars et la mi-juillet 1969 (5). Il aurait, surtout, délesté le récit de phrases qui sont autant d’injures racistes, à l’exemple de celle décrivant «la véritable nature des Egyptiens, pleine de rancœur et de traîtrise» (sic, page 49).
Importante aide militaire algérienne à l’Egypte entre 1967 et 1973
Bien que nous ne puissions dire, à la suite de Djilali Khellas (le quotidien «El Watan», 7 avril 2010), qu’il s’agit d’une « enquête historique » et d’un «récit impartial de tous ces Algériens envoyés au Moyen-Orient pour une ‘’autre guerre‘’», les mémoires égyptiennes de Khaled Nezzar ne sont pas démunies d’intérêt documentaire. Elles fournissent des informations détaillées, puisées dans les archives du ministère de la Défense, sur l’aide algérienne à l’Egypte entre 1967 et 1975. Elles donnent une image vivante de l’état d’effondrement de l’armée égyptienne après la défaite de juin 1967 et des conditions difficiles dans lesquelles elle a surmonté sa démoralisation pour préparer la guerre de 1973.
L’auteur souligne les bénéfices de la guerre d’usure pour les armées arabes qui y ont participé. Elle a transformé le canal de Suez, écrit-il, en un véritable champ de manœuvres et ainsi contribué aux succès de l’offensive d’octobre 1973 qui, en atteignant deux objectifs, le franchissement et la destruction de la ligne Bar-Lev, «a mis à mal la légende d’une armée israélienne invincible» (page 29).
Le général Nezzar réexamine certaines «légendes» sur la participation algérienne aux guerres israélo-arabes (exemple: l’avion de combat abattu au-dessus de Tel Aviv, en juin 1967, était peint aux couleurs algériennes mais son pilote était un officier de l’aviation égyptienne, page 37). Il rend hommage à des compagnons d’armes égyptiens, le chef d’état-major Abdel Monêem Riad, qui, témoigne-t-il, n’épargnait aucun effort pour accomplir sa mission (page 63) ou le «grand artilleur», le colonel Abou Ghazala (page 49). D’autres officiers, il parle avec un mépris à peine contenu: le lieutenant-colonel Galal qui œuvrait à marginaliser la brigade algérienne (pages 52 et 53) ou cet autre commandant, «aussi confortablement installé que ses troupes étaient laissés à l’abandon» (page 54).
Tensions algéro-égyptiennes sur la ligne de front
A l’encontre des récits convenus, «Sur le front égyptien» révèle que les officiers algériens n’hésitaient pas à désobéir aux responsables égyptiens lorsqu’ils doutaient du bien-fondé de leurs ordres et qu’ils reprochaient à la direction politique égyptienne la «manière irrespectueuse» dont était effectué le rapatriement des corps des soldats de leur brigade morts au combat (page 58). Beaucoup d’officiers égyptiens, lit-on, considéraient avec étonnement ou suspicion ces «défenseurs de la terre arabe» qui prenaient leurs notes en français, ce que Khaled Nezzar commentera en ces termes, lors d’une réunion d’état-major: «Nous n’avons pas eu l’honneur d’apprendre l’arabe, mais nous avons réussi à chasser les Français de notre pays» (page 52)
L’auteur décrit avec une grande sévérité les capacités opérationnelles de l’armée égyptienne (incomparables, à l’en croire, à celles de l’unité qu’il commandait) ainsi que l’indifférence de ses cadres au dénuement de la troupe et aux énormes pertes qu’elle subissait (page 56). Il critique la propension de certains de ses chefs à cacher à leurs supérieurs les mauvaises performances de leurs soldats. En mai 1967, écrit-t-il, lors d’une manœuvre de chars en présence du haut commandement, toutes les cibles ont pu être atteintes, laissant échapper d’épaisses colonnes de fumée, ce qui soulevait l’enthousiasme des présents ; on découvrira plus tard qu’on avait mis derrière chaque cible un baril de pétrole et que tous les tirs avaient été ajustés à l’avance (page 32). En dépit de la tonalité générale de l’ouvrage, cette anecdote ne paraît pas être un règlement de compte anti-égyptien ; elle est immédiatement suivie d’une autre, décrivant une mise en scène similaire lors d’une manœuvre de l’armée algérienne.
Une surenchère chauvine
Si l’intérêt documentaire de la première partie de « Sur le front égyptien » n’est pas en doute, l’utilité de sa seconde partie est sujette à caution; elle ne donne pas sur «les guerres successives au Moyen-Orient» d’informations qu’on ne puisse trouver dans une encyclopédie historique sérieuse. En revanche, les annexes sont d’un grand profit pour le lecteur. Elles détaillent l’aide algérienne à l’Egypte entre 1967 et 1975: 300 millions de dollars, un chèque pour financer l’achat d’armes et de matériels russes, 20.000 combattants, des centaines de chars, de blindés, de véhicules tout-terrain et de pièces d’artilleries, des dizaines d’avions de combat... Une partie considérable de cet arsenal, souligne le général Nezzar, a été cédée à l’armée égyptienne.
Lors de la sortie de son ouvrage, l’auteur a tenté de l’inscrire dans le contexte de la tension diplomatique entre l’Algérie et l’Egypte. Au nom de la défense des symboles de la révolution «attaqués par les Egyptiens» (le quotidien « Liberté », 25 janvier 2010), il s’est livré à une véritable surenchère chauvine. Il a évoqué à propos de l’Egypte «un pays sur le déclin», où «il y a une minorité qui profite des richesses et une majorité qui n’a rien» (l’hebdomadaire «Les débats, 27 janvier 2010), comme si le juste partage des richesses nationales pouvait distinguer l'Algérie du reste du monde. Il a révélé une surprenante méconnaissance de l’histoire en nous apprenant que «les Egyptiens n’ont jamais mené de guerre» (sic) et que «même contre l’Angleterre, ils n’ont manifesté aucune résistance» (re-sic, «Liberté», 25 janvier 2010).
Les relations algéro-arabes en question
Une postface de Bachir Medjahed tente de donner une profondeur intellectuelle à cette tentative d’inscrire « Sur le front égyptien » dans le contexte actuel, marqué par la dégradation des rapports diplomatiques égypto-algériens. Ce chercheur compare « l’engagement de l’Algérie aux côtés de l’Egypte » au « malheureux scénario égyptien » visant à provoquer la rupture des relations entre les deux pays (la regrettable campagne anti-algérienne de beaucoup de médias égyptiens, à la fin de l’année dernière). Il conclut : « La parution de ce livre est salutaire pour la redéfinition des liens entre les pays arabes et, éventuellement, pour l’ouverture d’un débat portant sur des choix à faire entre des espaces géopolitiques auxquels il faudra s’arrimer.»
La proposition d’ouvrir un tel débat exprime le point de vue d’un courant réel au sein du régime et de ses élites qui préconise le relâchement volontaire des liens de l’Algérie avec le monde arabe et son intégration dans d’autres espaces (l’Euro-Méditerranée, par exemple). Ce point de vue semble fondé sur une réalité totalement fantasmée. Favorisé par l’échec du nationalisme arabe, l’isolement international qu’a vécu l’Algérie pendant les sanglantes années 90 l’a progressivement détachée de blocs politiques au sein desquels elle était fortement impliquée (arabe, africain…). Préconiser la redéfinition «des espaces géopolitiques auxquels il faudra s’arrimer» revient, en réalité, à théoriser a posteriori un fait accompli, celui de la rupture grandissante entre le pays et ses différentes profondeurs stratégiques.
Yassin Temlali
(17/05/2010)
Notes
1) Parues en arabe et en français aux éditions Alpha (Alger). Nous avons travaillé exclusivement sur la version arabe de l’ouvrage.
2) Le général Nezzar relate ces différents événements dans ses «Mémoires» (Alger, Chihab, 2000).
3) L’ouvrage du général Saâd El Dine Chazli, dont l’auteur a publié quelques extraits (pages 85 et 86, de l’édition arabe), est «La traversée du canal de Suez» (Alger, Société nationale d’édition et de distribution, 1983).
4) Paris, Editions Complexe, 2003.
5) La date du déclenchement de la guerre d’usure diffère selon les sources. Le général Nezzar la fait commencer en 1969. Si cela est vrai, nous ne voyons pas comment elle a pu durer «plusieurs années» (page 27), car on s’accorde à considérer qu’elle a pris fin avec la signature d’un accord de cessez-le feu en 8 août 1970, dans le cadre du plan américain appelé le «Plan Rogers».
Amar Tou critique les journalistes de l’ENTV
Le ministre des Transports, Amar Tou, en visite de travail, dimanche dernier, dans la wilaya de Béjaïa, a tenu des propos qui en disent long sur “les efforts de travail” des équipes de l’ENTV. En effet, au moment où il répondait aux questions des journalistes de la presse écrite et de la radio locale, le ministre voulait rajouter quelque chose à sa déclaration faite auparavant à l’équipe de l’ENTV. En demandant de faire venir cette équipe, M. Tou n’a pas pas manqué de dire : “Je sais comment travaillent les équipes de l’ENTV. Elles font dans le copiage. Comme ça je les obligerai à faire du montage.” On ne sait pas ce qui a motivé l’attitude du ministre envers l’équipe de la télévision publique.
Photo: Combat entre deux vaches d'Hérens lors de la «bataille des reines» annuelle à Aproz, Suisse, le 9 mai 2010. "à vous de faire le lien !"
Samraoui: "La thèse d´une bavure est fort plausible"
INTERVIEW
Un général français affirme que les moines de Tibéhirine ont été victimes d'une bavure de l'armée algérienne. Pensez-vous que cette thèse est crédible?
L´auteur de ces propos est un général de la DGSE qui était en poste à Alger au moment des faits, c´est donc quelqu´un de bien informé et qui a surement vécu certaines péripéties liées à cette triste affaire qui a couté la vie à sept moines paisibles qui vivaient en communion avec la population de la région de Médéa.
Ce nouveau témoignage, même s´il est Tardif, me semble assez crédible, puisque d´une part il émane d´un officier français qui a déposé sous serment, et d´autre part, il recoupe certaines informations très documentées fournies par l´adjudant Abdelkader Tigha, qui lui, était en poste au CTRI de Blida lors de l´enlèvement des moines trappistes.
La thèse d´une bavure est fort plausible, tout comme l´implication des services secrets français dans cette affaire. D´ailleurs selon d´autres sources, la guéguerre entre la DGSE et la DST aurait précipité le sort des moines.
Le même militaire met en cause Alger dans la mort de l'ancien Archevêque d'Oran...
Le général Buchwalter n´a pas incriminé directement Alger, mais ses sous-entendus insinuent clairement qu´il impute l´assassinat de Mgr Claverie au pouvoir de l´époque. Je crois pour ma part que les deux évènements sont hélas intimement liés.
Quelles sont les zones d'ombre qui continuent d'entourer l'affaire des moines?
L´affaire des moines de Tibehirine n´a toujours pas révélé tous ses secrets. Seule une enquête sérieuse et impartiale mettra à jour les rôles joués par de nombreux acteurs tels: Djamel Zitouni, Mouloud Azzout ,qui comme chacun le sait, sont des agents du DRS, Philippe Rondot,...etc..
Comment se fait il qu´un émissaire du GIA ait pu entrer en contact avec les représentants de l´ambassade de France à Alger et négocier la libération des moines trappistes à l´insu du DRS?
C´est tout simplement inimaginable sans complicité! Le plus énigmatique est que cet émissaire demeure totalement inconnu, alors comment négocie-t-on avec un inconnu?
Pour le cas de l´archevêque d´Oran, qui était au courant que son avion avait été retardé à Alger le jour de son assassinat?
Quel impact pourrait avoir ces révélations sur l'avenir des relations entre la France et l'Algérie?
Les relations entre l´Algérie et la France ont de tout temps étaient secouées par des phases de crises aigues, cependant dans ce cas précis, il s´agit d´une affaire de justice, j´estime que les parents des moines ont le droit de connaitre la vérité sur leurs malheureuses disparitions, puisque la version officielle est tronquée et truffée de contre-vérités.
Lounes Guemache
Généraux Algériens et manne pétrolière !
ZERHOUNI, à la tête du DRS ?(Important)
Le général Mohamed Mediene dit Toufik chef du DRS ,le Colonel de l'ex-SM Noureddine Yazid Zerhouni.
Cela fait dix ans que Bouteflika rêve de "casser" les services de sécurité puis les avaler en les plaçant définitivement sous la coupe d'un homme de la "famille" bouteflikienne. En 1999 déjà, il avait échoué à installer Yazid Zerhouni à la Défense. Puis il avait échoué à placer ses hommes en succession de Smail Lamari. Mais l'obsession est restée vivace : contrairement à ses homologues dictateurs des autres joumloukias, contrairement à Saddam Hussein, Khadafi, Hafedh El-Assad ou Ben Ali, il ne dispose pas de la réalité du pouvoir. Or, le temps presse. Bouteflika a peur de mourir avant d'avoir dégagé la route au " Bouteflikisme"...Il compte certes des succès sur ce chantier, puisqu'il a pu remplacer la génération des généraux «janviéristes» par de nouveaux chefs militaires "apolitiques", mélanger les prérogatives entre responsables du ministère de la Défense nationale de manière que leurs influences s'annulent réciproquement et procéder au découplage entre les services de renseignement et les forces armées.
Mais cela ne suffit pas !
Il faut maintenant mettre sous la coupe, les services de sécurité de Toufik.
C'est la tâche prioritaire du président.
«A partir d'aujourd'hui, je ne recevrais plus personne, à part Zerhouni,» aurait lancé le président à son exécutif. Pourquoi Nouredine Yazid Zerhouni en particulier ? «Parce que l'un des changements que veut opérer le président est la création d'un grand ministère de la sécurité de l'Etat qui regrouperait la police, la gendarmerie et les services de renseignements et que Zerhouni superviserait» répond un responsable dans le Quotidien d'Oran. Les services de sécurité vont donc dépendre du ministère de l'Intérieur !
C’est donc en son ministre de l’Intérieur que le chef de l’Etat place sa plus grande confiance. La relation entre le Président et Noureddine Yazid Zerhouni est la plus ancienne et la plus forte parmi toutes celles que Bouteflika a tissées autour de lui, avant même l’indépendance du pays , disent les proches.
Ainsi se réaliserait l'hégémonie du "bouteflikisme" puisque le chef de l’Etat avait pris, entre autres précautions, de mettre « entre de bonnes mains » les portefeuilles stratégiques comme le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, ainsi que l’Energie et les Mines.
Finie, le double centre de décision ! " Un super ministère de la sécurité de l'Etat, s'il arrive à être retenu, supposerait, en évidence, selon nos sources, une redéfinition des structures et des missions des services de sécurité, tout corps confondu, et une révision de l'approche sécuritaire qui se ferait en conformité des exigences d'une réconciliation nationale approfondie comme la veut Bouteflika", précise le QO qui souligne que cette idée de changement aurait provoqué de profonds remous au sein des institutions concernées. L'on parle même d'une réunion de leurs «chefs» respectifs pour dit-on «faire savoir au président qu'il serait préférable de ne pas le faire aussi rapidement.»
Voilà pourquoi le président de la République consacrerait une grande partie de son troisième quinquennat à la restructuration des services de sécurité, tous secteurs confondus en Algérie.
Le Matin
Amar Tou manque d’agresser un journaliste
Des sources concordantes assurent que le ministre des transports et dirigeant au FLN, M. Amar Tou a failli agresser un journaliste, la semaine dernière lors des travaux de l’instance exécutive du FLN, les deux protagonistes parlaient calmement, d’après ces mêmes sources, avant que Tou ne change brusquement de couleur et qu’il ne lève la main en direction du visage journaliste. Les raisons de la subite colère du ministre restent toujours inconnues.
URGENT--Bouteflika à Genève pour des soins
Le président de la république d’Algérie, Abdelaziz Bouteflika, 72 ans, réside depuis deux jours à l’hôtel Métropole de Genève.
Cette information est sans doute à mettre en relation avec un article du journal La Côte qui, dans son édition d’aujourd’hui, signale une visite de M. Bouteflika à la clinique de Genolier, sur les hauteurs de Nyon.
Le président algérien aurait été vu hier jeudi à la cafétéria de l’établissement en compagnie d’un cardiologue. A Genève, la présence de cette personnalité n’entraîne pas de mesures de sécurité particulières. Elle relève presque de la routine, le président algérien séjournant régulièrement au bout du Léman.
La Côte-La tribune de Genève
Bienvenue à Moulay Said !
« Conformément aux prérogatives que me confère la Constitution, j’invite les citoyennes et les citoyens à exprimer leur avis sur les amendements proposés à la Constitution. (...) Nous souhaitons que le référendum sur l’amendement de la Constitution soit organisé, avec la volonté de Dieu, avant la fin de l’année »
Tout est pourtant sinistre dans le bilan de Kaiser Moulay.
Une coterie usée, vieillie et corrompue s’imposait à un peuple épuisé dans la plus pure tradition absolutiste des joumloukias arabes ! .
Kaiser Moulay n’est pas dans la lignée de Jefferson, Kennedy ou de Gaulle, fils de l’alternance démocratique, celle que prescrivait Tocqueville, il y a deux siècles déjà, préconisant que « le plus grand soin d'un bon gouvernement devrait être d'habituer peu à peu les peuples à se passer de lui ». Kaiser Moulay est dans une filiation beaucoup moins prestigieuse : celle de Saddam Hussein, Khadafi, Hafedh El-Assad ou Ben Ali : une créature du despotisme arabe qui compte persuader le peuple de ne pas se passer de lui.
Il a tout de ces tyrans pittoresques et cyniques : comme eux, c’est un homme d’origine fruste, un peu rustaud, un peu godiche, qui se voit pris par le vertige de la toute puissance absolue qui s’offre soudain à lui. Un parvenu qui se voit en monarque archaïque ; un fier-à-bras, à l’image de tous les autres, qui tient en otage un pays, maquillé en fausse république, et qui ne compte pas le lâcher.
Comme eux, il voit grand et veut aller vite en besogne pour inscrire son nom dans l’Histoire.
Comme eux, il n’a pas de contre-pouvoir et ne permettra à aucun de se mettre en place. Comme eux, il veille à l’abolition de toutes les libertés publiques et privées, au règne de la corruption et usera de la répression, c’est-à-dire aux marqueurs universels de la gestion mafieuse de la chose publique.
La belle langue arabe a tout prévu. La royauté s’y dit mouloukia, c’est-à-dire l’appropriation du pays par un seul homme : le malik, littéralement « le propriétaire » Et nos joumloukia ne sont que cela : une propriété privée. Une propriété privée hermétique où le pouvoir absolu est sans limites et où l’autoritarisme se présente à l’état pur.
Oh ! certes, écrit Moncef Marzouki, les joumloukias possèdent toutes des Constitutions écrites et souvent bien écrites, des Parlements « élus « à intervalles réguliers, une « opposition » et tout le toutim…. Et le « président « prend même des gants : il a des mandats de cinq ou six ans et il doit « solliciter « du « peuple « le renouvellement périodique de son mandat perpétuel. Nos chefs de joumloukias ont bien saisi que, dans un monde où la démocratie et les élections étaient devenues la seule source de légitimité reconnue, il faut organiser des élections. Mais tout cela n’est que simulacre. Ainsi, depuis 1962, rappelons-le, on organise dans le Territoire des Frères Ali Gator, des élections à satiété, mais elles n’assureront aucune alternance ! Elles ne feront que légitimer le pouvoir en place. L’important est que les médias en parlent…
Personne n’est dupe de ce mauvais scénario régulièrement joué sous le regard fatigué, désabusé, moqueur ou dégoûté de la population.
Aussi, le 4 juillet 2006, Kaiser Moulay n’inventait-il rien qui n’existait déjà. Les dictateurs syrien Hafez El Assad et tunisien Ben Ali avaient été ses devanciers dans le squat perpétuel des républiques. Quatre années auparavant, Ben Ali, au mépris de sa parole, décidait d’un « référendum » pour amender la Constitution qu’il avait pourtant juré, lors de sa prise de pouvoir en 1987, de respecter et de défendre. Le nouveau texte annulait la limitation du nombre des mandats présidentiels jusque-là restreints à trois, offrant ainsi le droit au président sortant de se présenter autant de fois qu’il le désire.
C’est la légalisation de la présidence à vie !
Hafez El Assad abusa lui aussi de la Constitution à plusieurs reprises ce qui lui permit de s’accrocher au pouvoir jusqu’à sa mort en 2000.
Le Territoire des Frères Ali Gator aurait été une monarchie classique, comme celles qui continuent à régner au Maroc, en Jordanie, en Arabie Saoudite ou dans les États du golfe, il aurait eu un roi ! Il aurait été une République moderne telles qu’elles fonctionnent en Occident, en Inde, ou en Amérique latine, il aurait un président élu !
N’étant qu’une monarchie archaïque sur le modèle de l’Irak, de la Libye, de la Syrie, de l’Égypte ou de la Tunisie, le Territoire des Frères Ali Gator aura un roi roturier et éternel que personne n’a choisi et qui règnera par une dictature de la pire espèce, par l’incurie, la gabegie, l’incompétence et le désordre destructeur .
Le président de la joumloukia, lui, n’a aucun de ces freins : le pouvoir est un butin de guerre que le dictateur a conquis pour toujours », nous dit Moncef Marzouki.
Alors oui, nous adorerons « démocratiquement » notre Guide Kaiser Moulay comme on vénèrerait le souverain de Babylone, nous oublierons qu’il est aussi inamovible que le Tigre et l’Euphrate, et nous finirons par admettre qu’il est la réincarnation des rois de l’âge d’or, des palais de mille et une nuits et de toutes nos légendes !
« Tawrîth al sulta »
Après Kaiser Moulay Premier, nous aurons le privilège du frère, Kaiser Moulay Saïd, ou de l’héritier disponible, à défaut de fils.
En joumloukia, le pouvoir absolu et éternel survit même à la mort. « De la présidence à vie, on glisse subrepticement à la transmission du pays au rejeton » note Moncef Marzouki.
Faute de pouvoir léguer un royaume, on lèguera une « république. » On appelle même cela « tawrîth al sulta », l’héritage du pouvoir. Transmission héréditaire, au fils, au frère ou, dans le cas extrême, transmission au sein du même clan. L’important est qu’il reste concentré entre les mêmes mains. Peu importe que l’héritier soit du renseignement ou de la caste militaire, l’essentiel est que le peuple soit exclu de la compétition.
Ainsi, en vertu de « tawrîth al sulta » , la Syrie fut léguée par Hafez El Assad, à son fils Bashar. L’opération s’accompagna même d’une supercherie historique. Hafez El Assad mourut, en effet, trop tôt et l’héritier n’avait que trente-quatre ans. Pas assez pour monter sur le trône au regard de la constitution qui fixe au président un âge minimum de 40 ans. Peu importe ! Le « parlement » syrien modifia en juillet 2000 la constitution lors d’une brève séance et abaissa l’âge réglementaire à trente-quatre ans tout juste, ce qui permit le plus légalement du monde à Bashar El Assad de succéder à son père.
Quant à l’Égypte, où le président Hosni Moubarak triture allègrement la constitution, elle reviendra à Gamal Moubarak, le rejeton ! Oh ! bien sûr, tout cela se fait avec l’hypocrisie coutumière et les dénégations d’usage. On adapte le discours à un monde qui a changé et qui n’en est plus aux années 20 quand un obscur colonel pouvait se couronner shah d’Iran et laisser « l’Empire « à son fils. Il faut ruser. Ainsi, le Président Moubarak s’est-il publiquement offusqué dans son discours du 1er janvier 2004 que l’on puisse parler de transmission héréditaire du pouvoir. « Si cela a pu arriver dans certains pays, cela n’arrivera pas en Égypte ! » Cela n’empêche pas le fils cadet du président d’entreprendre une ascension fulgurante au sein du Parti national démocratique qui veut bien dire ce qu’elle veut dire : il succédera à son père. Des amendements constitutionnels du début de cette année ont écarté toutes les autres options.
Au nom de « tawrîth al sulta » , Kadhafi en Libye travaille à paver le chemin à son fils Seif-El-Islam, très impliqué dans l’exercice du pouvoir et si Saddam n’avait pas été éliminé par la guerre américaine et s’il était mort au pouvoir, c’est son fils aîné, le tristement célèbre Oddei qui lui aurait succédé.
Alors longue vie à Kaiser Moulay et bienvenue à Kaiser Moulay Saïd !
"..Nous allons passer au statut de Royaume d’Algérie.."
Said et Abdelaziz Bouteflika
Par Belkacem:
Exergue : « Toute classe qui aspire à la domination (...) doit conquérir d'abord le pouvoir politique pour représenter à son tour son intérêt propre comme étant l'intérêt général. » De Karl Marx. (L’idéologie allemande).
Zut alors ! Nous voilà vivant le même scénario que celui de la Syrie ou celui que préparent Hosni Moubarak l’égyptien et Maâmar Al-Gueddhafi le libyen pour leur fils. D’ailleurs, ne dit-on pas que l’histoire est un éternel recommencement ? Nous sommes cuits, à moins d‘un miracle ! On veut nous pousser à la révolte et ils s’en mordront bien les doigts. D’ailleurs que nous reste t-il d’autre à faire pour nous faire entendre et nous faire respecter que de s’insurger comme le dit si bien Maximilien De Robespierre qui a écrit ces sages paroles à méditer sereinement, je le cite : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs. »
De république algérienne démocratique et populaire, nous allons passer au statut de Royaume d’Algérie. Avec toutes les combines méphistophéliques mises en place pour frauder et pour s’assurer un règne sans partage, il fallait bien s’attendre au pire et Dieu Seul sait ce que nous réserve la junte au pouvoir. Je voudrais bien savoir quelle serait la réaction de OUYAHIA en apprenant que Bouteflika frère venait de lui faire un enfant dans le dos, lui qui se préparait à reconquérir le palais d’EL-MOURADIA. Une pareille nouvelle va lui faire perdre le sommeil et lui donner des cauchemars à ne plus en finir. Rusé comme un renard, il va faire le dos rond pour laisser passer l’orage. Même trahi, il continuera de jouer le jeu en servant de manière plus zélée son bienfaiteur de toujours. Pauvre H’Mimed OUYAHIA ! (Ce bonhomme n’a de Kabyle que le nom !)
Ça commence à sentir mauvais pour la plèbe qui doit bien se préparer à jurer une totale soumission à sa majesté BOUTEFILIKA II. Et moi qui jubilait tout en remerciant DIEU de ne pas être obligé, un jour au l’autre, à la mort de sa Majesté BOUHEF 1er de pas être obligé de subir le népotisme de son fils ou de sa fille. Je viens de me rendre compte que j’ai voulu vendre la peau de la bête avant de l’avoir écorchée. Malheureusement pour moi et pour tous mes compatriotes lambdas, j’ai crié victoire trop tôt en oubliant que ceux qui nous gouvernent avaient plus d’un tour diabolique dans leur sac. Ils viennent de trouver la parade infaillible qui va leur permettre de perpétuer leur hégémonie sur le pays qui est bel et bien passé sous leur tutorat éternel. BOUHEF 1er n’ayant pas d’engeance pour reprendre la relève, on fait passer le flambeau au frangin qui attend patiemment que son aîné veuille bien tirer sa révérence pour lui laisser place nette en vue d’un autre règne sans partage. Pauvres de nous ! Que Dieu nous vienne en aide !
Chers compatriotes, je vous propose de partager avec moi ces sages paroles de circonstances écrites par Gustave Le Bon dans son livre qui a pour titre, « Hier et demain », je le cite : « Un dictateur n'est qu'une fiction. Son pouvoir se dissémine en réalité entre de nombreux sous-dictateurs anonymes et irresponsables dont la tyrannie et la corruption deviennent bientôt insupportables. » Et pour clore mon commentaire, je paraphrase l’auteur de La Marseillaise qui a écrit : « Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons ! Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! » (Avec l’espoir de ne pas l’avoir déformé : Le célèbre refrain de La Marseillaise, l’hymne français.) Que mes compatriotes me pardonnent d’avoir osé faire appel à ces paroles que j’ai jugées d’à-propos pour les inciter à la révolte !) Votre frère Belkacem dont la révolte gronde contre les Janviéristes et leurs valets qui ont trouvé la parade magistrale pour nous maintenir sous leurs bottes pour l’éternité.